Tout le monde dort. Enfin, j’imagine. Tout le monde sauf moi bien sûr. Parce qu’après les événements des derniers jours, comment est-ce que je suis supposé trouver le sommeil exactement? J’ai tellement de chose en tête que même les yeux clos j’vois un tas de truc défiler juste devant moi. En commençant par Silas et en passant par l’accident d’Elliot ainsi que son emprisonnement… sans oublier sa petite amie, une Eliot qui plus est. Putain comment il a pu faire ça? J’suis dégoûté et pourtant, j’aimerais être heureuse pour lui.. Sauf que voilà, j’peux pas. Je me lève et traîne au premier un moment en regardant distraitement à l’extérieur jusqu’à en avoir marre et venir te retrouver. Parce que t’as toujours été là pour me réchauffer quand il faisait trop froid et ce soir, bah j’ai sacrément froid Basile. J’entre dans la chambre où tu dors apparemment à poing fermé et ferme la porte avant de la verrouiller. À pas feutré, je m’approche du lit en retirant un à un mes vêtements, laissant un chemin de la porte jusqu’au lit avec ces derniers. Puis, toujours aussi subtilement, je me glisse sous les couvertures et entreprend de te débarrasser de ton boxer afin d’avoir accès à ton membre.

La soirée s'essouffle et nous avec, tard dans la nuit ou tôt le matin. L'euphorie des verres de trop et des discussions croustillantes passées, il ne reste que les vieux souvenirs et les étoiles qui tombent. Comme nous, de sommeil. On dort tous dans la villa d'Elliot et Nath, ça aurait été un peu déplacé de repartir d'ici ivres morts après l'accident et ses conséquences. Je me trouve une piaule au premier, bien trop grande pour moi tout seul, je crois même qu'elle est bien trop grande pour quatre ou cinq. Je quitte mon jeans et mon tee-shirt qui s'écrasent sur le parquet au pied du lit juste avant de me glisser sous les draps froids. Je pense, repensé et pense encore à tout, à rien, au presque et aux peut-être. Trop de questions, jamais assez de réponses et des réponses qui trouvent pas les bonnes questions.  Un bordel insupportable un combat silencieux là-haut dans mon esprit damné. Mais il est trop tard et j'ai trop bu, beaucoup trop. Je ferme les yeux et j'ai pas le temps de voir les démons habituels. Je m'endors déjà.

[...]

Le contact de tes mains sur ma peau est encore trop doux pour me réveiller entièrement. A moitié éveillé, a moitié dans les bras de Morphée. Je bouge juste un peu en fronçant les sourcils comme on chasse un cauchemar. Mais toi t'es pas un cauchemar et t'es bien là. Je sens à peine quand tu fais glisser mon boxer, mais je te sens nettement quand tu t'en approche. J'ouvre un oeil mais l'obscurité est totale, alors je les referme et je passe une main sous la couette pour pouvoir te toucher. Quelle heure il est ? T'es qui ? Meg, Serah.. ? - Qu'est-ce que tu fous ? Que je marmonne encore à moitié dans mes rêves.