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{sous les draps
de nos émois}
crédit/ tumblr ✰ @chloé e. mendes

et voilà, il foutait enfin les pieds dans la célèbre université d'harvard. une sensation étrange était née dans le creux de son ventre alors que son regard se posait sur tous les recoins de l'architecture atypique du lieu. il ne cessait de jeter des regards impatients sur son emploi du temps pour s'assurer qu'il lui restait encore un peu de temps pour flâner à travers les couloirs. il voulait s’imprégner au maximum de ce lieu qu'il ne connaissait pas, ce lieu qu'il découvrait au fil de ses pas. il imaginait déjà mille et une histoires trépidantes dans un coin de sa tête. lorsqu'il posait son regard sur les visages souriants des élèves de l'université, qu'il tentait de deviner à quel confrérie ils pouvaient bien appartenir. lui se comportait comme un électron libre, il se fondait dans la masse des élèves sans chercher à se distinguer par une quelconque appartenance à un groupe. il baissa le visage vers sa montre, il lui restait plus d'une demie-heure avant son premier cours dans son nouvel établissement. instinctivement il serra son livre contre son torse musclé. il se revoyait bien des années auparavant lorsqu'il avait intégré pour la première fois une classe sur le sol américain, perdu et désemparé. un soupir roula sur ses lèvres. il se connaissait, il faisait partie du monde des rêveurs valentin. et si il ne s'assurait pas dès maintenant d'où se trouvait la salle de classe il savait qu'il arriverait en retard à son premier cours. il repéra une jeune femme vers laquelle il se dirigea automatiquement de sa démarche nonchalante, glissa ses doigts sur son épaule. « excuses-moi. » il se racla la gorge, il avait pas de mal à accoster les autres personnes mais il avait toujours peur de déranger. sans compter qu'on lui répétait souvent que son physique ne trahissait en rien son caractère mystérieux et romantique. non, avec ses muscles saillants et son visage dur il donnait plutôt l'impression d'être un petit con bagarreur. « je voulais savoir si tu peux m'aider, je dois me rendre dans la salle de littérature et langue française. » accent français qui se trahissait dans le timbre de sa voix par ailleurs. il se décala légèrement pour entrer dans le champ de vision de la jeune femme et pour prendre connaissance de son visage. son sourire se figea alors dans le temps alors qu'il reconnaissait les traits de chloé, de son premier amour. il se mordilla la lèvre inférieure, les mots bloqués dans sa gorge, devenu muet.

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crédit/ tumblr ✰ @chloé e. mendes

c'était assez étrange de la trouver là, dans les couloirs de la célèbre université américaine. et pourtant il le savait, pire encore il était là pour elle. mais le hasard avait décidé d'accélérer leur rencontre ; la simple idée de lui envoyer un message pour la prévenir, pour lui faire une surprise, était maintenant loin derrière lui parce que le destin avait décidé de les réunir plus tôt que prévu. les mots s'étaient bloqués dans le creux de sa gorge alors qu'il détaillait avec minutie les traits du visage de son unique amour. après elle il s'était mit en couple avec une parisienne, petite histoire tranquille qu'il avait brusquement envoyé valser pour retomber dans les bras de la belle blonde juste pour une nuit. et maintenant les deux amants déchus se retrouvaient dans les couloirs de la prestigieuse université. son rire cristallin s'échappa de la barrière de ses lèvres alors qu'il refermait ses bras autour du corps de chloé, la serrant un peu plus contre son torse musclé. il pouvait sentir son cœur tambouriner au creux de sa poitrine, près du sien. sa main remonta dans la chevelure de la jeune femme. « toi aussi, tu sais. » il déposa un baiser sur le sommet de son crâne avant de la laisser rompre ce contact. il avait à la fois l'impression de retrouver la chloé qu'il avait toujours connu et celle d'être finalement éloigné d'elle, de ne plus pouvoir retrouver la relation qu'ils avaient dans le passé. elle semblait surprise de ses précédents propos, elle avait raison de l'être. il était même normal de l'être. il se pointait là pour demander son chemin sans raison apparente hormis celle d'être devenu étudiant à harvard.  « oui, j'ai quitté la france pour venir étudier ici. en littérature et langue française en matière majeure et religion en matière mineure. mes vieilles habitudes ont la vie dure. » valentin sans l'écriture et la littérature ce n'était pas valentin. il avait besoin de toujours avoir un carnet de notes dans son sac pour pouvoir le sortir à tout moment de la journée et y apposer les différentes pensées qui trottaient dans sa tête. il n'apporta aucune résistance quand elle lui subtilisa le livre d'entre les mains, geste ponctué par des paroles qui lui arrachèrent un sourire amusé.  « je dois étudier si je veux devenir un grand écrivain. » il lui adressa un clin d’œil avant de glisser ses mains dans son long manteau noir, son regarda balaya rapidement le couloir avant qu'il ne vienne le reposer sur le visage de la jeune femme « t'es dans une confrérie ? »

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crédit/ tumblr ✰ @chloé e. mendes

il ne réalisait pas totalement ce qui lui arrivait. il avait vécu dans une solitude totale depuis des mois avant de se raccrocher à son amour parisien passé. puis il avait replongé dans cette solitude dévastatrice pendant deux années consécutives et c'était quand il commençait enfin à s'accoutumer au goût des jours en solitaire qu'il était parti sur un coup de tête. quand la vie parisienne lui semblait plus sympathique, plus agréable. c'était quand ses lèvres retrouvaient la sensation des sourires qu'il avait fait le choix de grimper dans un avion, de dépenser l'argent gagné dans un concours pour payer ses frais de scolarité et s'envoler vers boston. et tout ça il le faisait pour les beaux yeux bleutés de son interlocutrice mais il était incapable de lui avouer. parce que c'était peut-être trop douloureux pour lui, parce qu'il s'imaginait que depuis le temps elle avait tourné la page de leur histoire pour en commencer une nouvelle au bras d'un autre homme. alors il refoulait son envie de glisser le revers de sa main sur la joue de la jeune femme et de sceller ses lèvres aux siennes, il faisait taire ce désir qui grandissait au fil des secondes. parce que leur histoire était du passé, et que revenir comme une fleur devant elle était certainement assez perturbant. suffisamment pour ne pas lui infliger un baiser et des caresses dont elle ne voudrait peut-être pas. « t'as toujours eu un esprit plus scientifique que moi, je me demande comment j'ai pu tomber sous ton charme. » ça faisait deux ans qu'ils ne s'étaient pas vu il estimait avoir le droit de la taquiner un peu, son rire se répercuta dans le couloir de l'université. il était presque rassuré de voir que la discussion se passait aussi simplement. sans cris, sans larmes. sans reproches et sans insultes. « avec plaisir, j'accepte ta compagnie. mais je pensais qu'une étudiante en médecine serait débordée. » c'était le fameux clichés des étudiants qui n'avaient pas de vie à côté de leurs études. mais il ne doutait pas une seule seconde que son ex petite-amie savait diriger sa vie d'une main de maître et qu'elle ne se laissait jamais déborder. elle devait même exceller dans son domaine. un soupir roula sur ses lèvres aux paroles de la jolie blonde ; il ne s'estimait pas être un grand écrivain, tout ce qu'il avait c'était un nom de famille qui le supposait. il était le descendant d'un grand écrivain mais il était encore loin du talent de son ancêtre. « comment tu le sais ? tu ... tu as lu mes écrits ? » il s'arrêta pour plonger son regard dans celui de la jeune femme. elle ne pouvait pas réellement avoir perdu son temps dans la lecture de ses histoires. c'était peut-être ce qu'il espérait au fond, savoir qu'elle pensait encore à lui au point de s'intéresser aux mots qu'il couchait sur papiers mais elle avait certainement mieux à faire. « je suis simplement curieux du fonctionnement de l'université. je suis arrivé il y a quelques jours mais j'entame ma première semaine à harvard. »

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crédit/ tumblr ✰ @chloé e. mendes & @b. valentin g-flaubert

je détestais les bizutages, c'était ma hantise lorsque j'avais voulu intégrer l'éliot house mais voilà que ceux de la quincy étaient bien plus simple. alors, me voilà, dans la cours avec ma pancarte atrocement kawaii indiquant j'étais là pour des free hugs. dieu du ciel, c'est pas parce que j'étais bridées qu'il fallait me coller des défis de geek sous le pif, mais bon, andrea était sympa alors pourquoi pas. j'étais assise sur un banc, le regard dans le vide en attendant que quelqu'un veuille bien m'offrir un accolade mais personne. ça faisait quoi... deux heures que j'étais là dans le froid à limite m'en choper un grippe pour un câlin. alors je me leva, fis un pas, un deuxième et ainsi de suite jusqu'à me retrouver dans une coursive digne d'un film d'harry potter. il y avait un petit couple (?), du moins je crois qui papotait dans un coin et personne ne semblait aller les voir alors, je me rapprocha d'eux en faisant mine de ne pas les espionner, non parce que c'était carrément glauque. et plus j'me rapprochais d'eux, plus j'me sentais naine, surtout à côté de la fille qui devait avoisiner les un mètre quatre vingt si vous voulez mon avis. c'est le gars qui tourna sa tête le premier, alors que j'interrompais leur interlocution. une grimace se forma sur mon minois avant de me racler la gorge. "excusez-moi de vous déranger.... voilà, ça fait deux heures que j'attends pour que quelqu'un daigne bien me faire un free hug alors j'tente ma chance avec vous." oui ? non ? je n'attendais plus qu'une réponse maintenant mais voilà que le garçon hocha la tête et ouvrit ses bras pour m'en offrir un câlin. peut-être que je lui faisais vraiment pitié pour qu'il puisse accepter aussi rapidement et je me demandais bien si la demoiselle accepterait. finalement, lorsqu'elle eut prit sa décision, je les remercia. "je vous remercie infiniment ! et n’oublies pas de te protéger. c’est très important." soufflais-je au garçon avant de m'en aller.

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crédit/ tumblr ✰ @chloé e. mendes

valentin avait toujours été un garçon particulièrement calme. ce qui lui permettait de garder une expression neutre sur les traits de son visage même quand les situations inattendues supposaient le contraire. et cette rencontre était pour le moins inattendue ; évidemment il était à harvard pour ses beaux yeux mais il aurait aimé réfléchir à leurs retrouvailles, trouver quoi lui dire. mais voilà il était contraint d'improviser son discours parce que le destin avait décidé de les réunir. un soupir roula sur ses lèvres lorsqu'elle laissa sa phrase se suspendre au bord de sa bouche. il savait très bien quel sujet elle souhaitait aborder et soudainement le regard de l'écrivain devenait fuyant. elle l'avait vu repartir au bras d'une jolie parisienne à la chevelure ébène, mais elle ne connaissait pas toute la vérité, pas ce qui avait suivi leur retour dans la capitale française. parce que le poids de la culpabilité, trop difficile à supporter pour le jeune homme, l'avait contraint à mettre fin à son couple de l'époque. il ne pouvait pas évoluer sur le terrain de l'amour alors qu'il éprouvait des sentiments pour une autre. il se mordilla l'intérieur de la joue « elle est venue, oui. elle est en danse comme majeur. et en langue et littérature anglaise en mineur, il me semble. » il glissa sa main derrière sa nuque, faisant mine d'être en pleine réflexion alors qu'il scrutait les traits du visage de son interlocutrice pour découvrir ses réactions, pour percer ses sentiments. évidemment ce n'était pas très correct d'utiliser le mensonge pour lui soutirer des informations mais encore une fois il avait envie de la taquiner, de la repousser dans ses retranchements pour savoir si il avait toujours une chance avec elle. il plissa les yeux alors qu'elle reprenait la parole, il avait bien perçu la petite hésitation dans sa voix. pourquoi avait-elle hésité avant de parler de son emploi du temps chargé ? ce n'était pas un détail confidentiel protégé par la nasa pourtant, ce n'était que des horaires de cours. il haussa les épaules « il doit pas être si chargé que ça si tu peux te permettre de me montrer le chemin. » il lui adressa un clin d’œil énigmatique alors que la discussion se poursuivait sur son talent littéraire. il ne comptait pas lui avouer qu'il était l'auteur de l'un des livres les plus en vogues de ces quelques derniers mois, c'était un secret qu'il comptait bien dissimuler à la terre entière, aux yeux de tous. et comme son livre il l'avait rédigé sous un pseudonyme personne ne pouvait se douter de quoique ce soit. d'autant qu'il avait de nouveaux projets « j'aimerai bien me lancer dans les comics. » ce n'était pas une chose aisé parce que si son talent de dessinateur ne suivait pas sa plume prodigieuse alors il serait dans l'obligation de recruter une personne pour faire les planches en collaboration avec lui. et il aimait travailler seul sur ses histoires. il tourna finalement la tête vers une silhouette asiatique qui attira son regard, son rire s'échappa de sa gorge et il écarta les bras pour lui permettre de venir s'y réfugier le temps du fameux free hug. c'était son premier jour et il rencontrait déjà des personnes bien étranges. il se pencha légèrement pour écouter ce qu'elle avait à lui dire et une nouvelle fois il éclata de rire « je prends notes. » il secoua la tête alors qu'elle s'éloignait et reporta son attention sur la jolie blonde. d'un geste de main il indiqua l'endroit par lequel l'inconnue était partie « y'en  beaucoup des comme elle à harvard ? »

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crédit/ tumblr ✰ @chloé e. mendes

un sourire se glissa sur ses lèvres alors qu'il observait les réactions de la jeune femme. c'était tout de même assez méchant de se comporter de la sorte mais ce n'était pas son but. il essayait simplement de savoir si il avait toujours une chance de reconquérir la jeune femme. parce qu'après tout il n'avait d'yeux que pour elle et il lui avait déjà prouvé par le passé. deux auparavant lorsqu'il s'était glissé dans ses draps alors qu'il était en couple avec une autre. mais chloé devait attirer de nombreux garçons et il n'avait pas la sûreté de pouvoir la récupérer facilement, alors il devait bien trouver des stratagèmes pour savoir si il avait ne serait-ce qu'une infime chance. et en tant qu'écrivain il en avait couché sur papier des histoires d'amour. il reconnaissait la réaction de son interlocutrice ; elle souriait, elle faisait mine que tout allait bien mais il savait bien que son cœur était meurtri. il pouvait le percevoir dans le ton froid de sa voix. un soupir roula sur ses lèvres, il plongea son regard dans celui de son interlocutrice. son âme-sœur il l'avait effectivement trouvée. et elle se matérialisait sous la forme d'une jeune femme blonde aux iris bleutés qui étudiait la médecine à harvard. et certainement pas sous celle d'une brune qui n'étudiait pas la danse mais effectivement la littérature anglaise à la sorbonne. il haussa les épaules. « j'ai fais l'erreur de ma vie, alors. j'ai quitté mon âme-sœur il y a deux ans, je devrais reprendre l'avion et rattraper le temps perdu avec elle peut-être. » peut-être qu'il abusait un peu trop avec ses sentiments mais il trouvait quelque chose de mignon dans sa jalousie. même si lui n'était pas le genre d'hommes jaloux, et qu'il avait besoin de sa liberté. lorsque cette jalousie émanait de chloé il ne la voyait pas comme négative. simplement comme un signe qu'elle tenait toujours à lui et que peut-être elle avait toujours des sentiments à son égard. d'autant qu'elle se proposait de l'accompagner à la recherche de sa salle de cours. « je suis flatté. » après le passage de la jeune femme aux yeux bridés il concentra son attention sur son interlocutrice et secoua la tête. il savait bien pourquoi elle insistait sur le pronom, les parisiens n'étaient pas connus pour être très accueillants. et encore moins pour distribuer des câlins. gratuitement ou non, d'ailleurs. il acquiesça à sa remarque mais se figea rapidement en découvrant quel était le livre qu'elle sortait de son sac. il avait subitement le souffle court et cherchait n'importe quel échappatoire pour détourner le regard de la couverture de son livre. alors il s'agenouilla pour récupérer le portefeuille. la photo d'un jeune garçon y apparaissait, proche de l'anneau fané qu'ils s'étaient échangé deux auparavant. et son échappatoire était soudainement visible pour lui, il releva le visage vers la jeune femme « c'est qui ? »