drag me down // ootd ※※※  Après avoir discuté avec Thomas, ce dernier était d’accord pour venir me rejoindre dans mon nouveau chez-moi que mon père m’avait payé pour m’aider avec ce cancer qui me pourrissait la vie. Bref, un tas d’emmerdes qui me tombaient en plein sur les épaules. Étant chez moi, je décide de faire un maximum de ménage, Mozart essayait d’attraper la serviette d’un coup de patte et j’arque un sourcil. « Tu devrais te tenir un peu, y’en a un qui n’aime pas les chats. » Me dépêchant du mieux que je le pouvais, je fus presque exténuée lorsque je dépose les armes, passant mon revers de la main contre mon front et finalement monter au deuxième étage pour prendre une douche. Je n’avais pas envie de me faire rappeler que j’invitais mon bon ami, dans un sale état… Plusieurs longues minutes s’écoulèrent, je sortis de la douche en enroulant la serviette autour de moi et de marcher jusqu’à ma chambre. La garde-robe était ouvert, montrant toute une panoplie de robes plus coquettes les unes que les autres. Cherchant un bon moment, je termine par jeter mon dévolu sur cette petite robe blanche que j’enfile, posant mon cardigan bleu contre mes épaules et placer mes cheveux une fois arrivée dans la salle de bain. Posant un peu de poudre sur le visage, je mets du mascara avant de voir mon chat se glisser contre le comptoir, un truc qui me faisait sursauter. « Tu sais que tu n’as pas le droit d’être là. » Enfilant mes souliers ballerines, je prends cette boule de poil en posant mes lèvres contre le sommet de son crane jusqu’à ce que l’on sonne à la porte. Je souris avant de descendre les marches, sans me rendre compte que j’avais toujours Mozart dans mes bras. Une fois arrivée à la hauteur de cette porte, je pose ma main contre la poignée de porte et de l’ouvrir, remarquant Thomas. « Tiens salut, allez entres, il fait froid dehors. » Lui adressant un petit sourire, je me pousse de l’entrée.

drag me down // ootd ※※※ Alors quoi ? C’est ça maintenant ? Tu devrais le laisser faire ? Te laisser faire ? Laisser rentrer ce démon aux yeux persans dans ton appartement, seulement rôder dans ton quartier alors que tu ne l’as jamais vu ? Tu tiens une liste, tu as une putain de liste dans le premier tiroir de ton bureau ranger d’un désordre organisé. L’inventaire du nom des chats et de leur propriétaire dans ton quartier, leur couleur et leur comportement vraiment tous étranges. Louches, t’es chelou, le mec à la liste, le mec, se fait une liste. La liste des Mangemorts à quatre pattes. Avec tes jumelles sur le nez, un stylo, de quoi noter. T’es fou, un gros dingue, complètement fêlé, toi et tes chats qui n’ont rien demandé. T’en as peur, c’est comme ça, ça ne changera sûrement pas. Tu lâches finalement ta planque, tu abaisses tes jumelles de vicieux. Yeux sur ton téléphone, tes doigts rapides à écrire ces messages que tu envoies à ta belle Adria, Adria. Elle. Ses cheveux blonds, ses beaux yeux qui te font fondre. Les yeux, c’est important, ses yeux, sont importants. Elle est importante, tout est important, non juste elle, ce qu’elle veut, sa vie et ses tristesses. Thomas le gentil gars, celui qui console, celui resté sur la touche. La bonne épaule, Thomas. Tu pars de chez toi, veste sur ton dos, calfeutré du froid, en ermite dans ta polaire chaude et confortable. Tu veux marcher, dans le froid, sentir le frais contre tes joues rouges glacées. Tu aimes marcher, vadrouilleur éternel, voir ce qu’on ne peut pas voir en voiture, dénicher les merveilles de ta rue, de ta ville. Tu arrives chez elle, devant sa porte, les mains dans tes poches, un sourire de con sur tes lèvres à peine gercées. Tu fais l’imbécile, tête de couillon mignon. « Tiens salut, allez entres, il fait froid dehors. » Tu rentres en sortant les mains de tes poches, tu quittes la caresse douillette de ta veste. Tu extirpes de ta main avec ce petit son de plastique, sachet jaune dont tu raffoles. Tu pointes du doigt ce sésame gustatif, un air de victoire, alors que rien du tout. Des m&n’s Adria, des m&n’s ! Tu retires ce blouson pour le poser rapidement sur le dos d’une chaise, le bordélique, partout. Un pas vers Adria, tu te retournes vers elle, tes prunelles brillantes, à la fois éteintes. Une distance de sécurité vous écarte, cette distance que t’arrives pas à briser, cette limite d’amitié que t’aimerais juste franchir symbolique, cette ligne. Tu me racontes ? D’un air presque sérieux, tu veux savoir, ce message. Hôpital, je t’expliquerai, ce sont ses mots. Tes fesses posées sur le rebord de la table, bras croisés, tu as cette dégaine, celle d’un daron qui attend explications.

drag me down // ootd ※※※  De voir que Thomas était toujours présent pour moi, me faisait chaud au cœur, surtout après les multitudes d’évènements qui se sont produits depuis un long moment. J’ignorais même ce qui l’attachait à moi de cette façon, il est non seulement super important dans ma vie mais je n’ai aucunement envie de lui faire du mal. Tandis que je m’approche de la porte avec Mozart dans les bras, j’ouvre cette dernière avant de le laisser pénétrer à l’intérieur. Déposant le félin qui accours vers mon ami, venant à poser son museau contre les pieds du jeune homme et de disparaître sans attendre une seule seconde. Je pose mes mains contre ma bouche, à la vue du beau brun qui montrait fièrement son sac de boules de chocolat. Disons-le, j’adorais cette petite gâterie. « Tu sais comment me redonner le sourire toi. » Lui offrant un petit clin d’œil, celui-ci retire son blouson pour le déposer sur la chaise. Gardant un petit sourire contre mes lèvres, Thomas prenait place contre la table, les bras croisés contre son torse. Me mordillant la lèvre inférieure, j’étais au courant de ce qui allait se passer, j’apréhendais même comment le beau brun allait prendre la nouvelle. Son regard, sévère, me faisait presque frémir… « Ouais… » Avalant difficilement ma salive, l’une de mes mains se pose contre ma nuque, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine. Ce qui allait sortir de ma bouche, n’allait pas lui plaire j’en avais conscience. « Thomas… J’ai un cancer du sein. » Ça avait eu l’effet d’une bombe et pourtant, je n’avais pas le choix d’agir de cette façon. Soudainement, mes yeux dévièrent vers le sol, comme si j’avais peur de sa réaction. Sans trop lui dire quoique ce soit de plus, je me retourne afin de marcher jusqu’à la cuisine pour ouvrir le réfrigérateur afin de prendre une bouteille de vin rosé et de l’ouvrir. Je voulais prendre du bon temps, comme à tous les jeudis… Posant le liquide dans la coupe, ainsi que deux petits blocs de glace. Restant à l’écart, je ferme les yeux pendant un long moment, sentant qu’il n’allait pas vraiment prendre la nouvelle à la légère.

drag me down // ootd ※※※ Au fond, tu voudrais savoir, finalement non. Savoir quoi, pourquoi faire, pourquoi foutre. Tu attends, les bras contre ton torse, ce faux regard sérieux, celui que tu n’as pas, que tu n‘as jamais. Au fond, tu ne voulais pas savoir. Te prendre cette bombe en pleine gueule, balafre qui déforme ton visage joyeux, heureux. Dégomme cette soirée, votre soirée, d’un coup de balai. Tu baisses les yeux, sur le sol, sur cette corde invisible, es pieds qui tremblent à tenir l’équilibre. Tu as envie de partir, de rester. Qu’est-ce que tu devrais répondre, la bonne réponse, tu ne sais pas. Tu n’as jamais su, la première fois non plus. Sur les lèvres de ton père quelques mois avant. Tes bras se serrent contre ton torse, tendu, tout est sous tension, cancer à la con. Tu relèves les yeux, vers elle, tête blonde égarée, devant toi sans avoir le choix. Un réflexe, le seul, le temps de comprendre, assimiler cette renflée. Tes bras autour de son corps fragile, il n’y a plus rien. Plus cette hésitation à la prendre contre toi, toucher son corps, le sien. Disparu, effacé, comme balayé. Ta tête nichée dans son épaule, un souffle chaud contre sa peau, les effluves de son parfum que tu ne sens plus, que tu ne perçois plus. Y’a rien à dire, merde, rien. Tu devrais dire quelque chose, briser ce moment de silence, d’abstinence, comme gêné par ces émotions à la con. Parles p’tain dis quelque chose n’importe quoi, ne restes pas comme ça, dans cette merde-là. Tu te décolles d’elle finalement, tes mains qui montent sur ses deux épaules, ce regard qui prépare une connerie, tu te questionnes, tu ne devrais pas. D’accord.. Mais. Non, pourquoi ? D’accord, celui que tu poses là, comme ça, sans raison, sans rajouter quelque chose. Tu vais pleins de choses à dire, comme je sais la pour toi ou alors tu es forte tu y arriveras. Mais non, bordel, d’accord. Tu assimiles l’information, tu l’as reçue, tu l’as comprise, réagis, maintenant, réagis. Mais tu ne veux pas. Tu n’as rien à dire, à sortir. Tu veux être fort, l’air de rien, ne rien laisser paraître ? Absurde, pourtant tu le fais. Tu lâches ses épaules, ta main sur ce paquet jaune de délices. Une grosse poignée entre tes doigts qui se reprochent de ta bouche, qu’une bouchée. Tu lui tends ce paquet, l‘air de rien. T’en veux ? Tu ne sais pas comment réagir, au fond. Mais tu sais qu’elle n’a pas besoin de pitié et de lâcheté. Mais est-ce que t’arriveras à être fort, hein ? Toi et ton air je-m’en-foutiste qui ne te ressemble pas. Celui que tu gardes face à elle alors que tu voudrais crier merde dans la rue les doigts d’honneur en l’air, le cul à l’air, à poil, crier merde, à cette injustice pour finalement te demander si ce n’est pas toi qui porte la poisse à tes proches, mais tu restes là, cacahuètes enrobées de chocolat dans ta bouche, les mâchoires serrées.

drag me down // ootd ※※※  La bombe était lâchée… Mon regard ne voulant pas croiser celui de Thomas, dévia vers le sol. Ce cœur qui m’habitait depuis tant d’années battait la chamade dans ma poitrine, j’étais perdue surtout en voyant comment le beau brun réagissait face à cette nouvelle concernant mon cancer. J’étais au courant qu’il avait perdu son père récemment, que la plaie n’était pas totalement guérie sauf que je ne pouvais pas laisser mon cher ami dans le déni, qu’il ne soit pas au courant pour cette maladie. Glissant mes doigts contre ma chevelure blonde, me mordillant la lèvre inférieure carrément jusqu’au sang, ce qui me surprenait était de sentir la présence de Thomas contre moi. Ses bras entouraient mon corps, m’apaisant à la fois, posant ma tête contre la sienne. Cette accolade me faisait du bien, oubliant tous mes soucis en un claquement de doigt sauf que je pensais que j’allais entendre les mots que je voulais entendre, comme quoi tout allait bien se passer mais rien. Le laissant poser ses mains contre mes épaules, je relève enfin la tête pour pouvoir le regarder droit dans les yeux et ce mot ne me plut pas sur le coup. Entre-ouvrant ma bouche, je restais là, en face de lui, totalement perdue parce que je ne pouvais pas assimiler ce qu’il venait de me dire. Pourquoi ? Tant de questions surgissaient dans mon subconscient, me demandant pourquoi ne pouvait-il juste pas me dire que tout allait bien se passer ? Le voyant sortir le sac jaune, l’ouvrant et me demander si j’en voulais, je fronce automatiquement le regard. « Non. » Normalement, je ne suis pas comme ça, ce n’est pas mon genre de répondre de cette manière, surtout à Thomas sauf que je me devais de le faire. « Je te dis que j’ai un cancer et toi tu… Tu me demandes si je veux des chocolats ? Je rêve ! » Posant mes deux mains contre mon visage, je fis un signe de la tête négatif avant de marcher jusqu’à la cuisine, laissant Thomas en plan dans la cuisine. J’avais besoin de lui, surtout dans un moment aussi difficile qu’il puisse paraître et le mot qui était sorti de sa bouche ne m’avait pas vraiment convaincue. Sans dire un mot de plus, j’ouvre le réfrigérateur pour pouvoir en sortir une bouteille de vin, prenant une coupe au passage ne faisant plus attention à rien, me foutant même de cette soirée qui s’était mal commencée puisque le beau brun voulait la vérité, au lieu de profiter de ce qui se passait entre nous.

drag me down // ootd ※※※ c’est quoi ton problème, le problème, votre problème ? elle te lâche ça comme ça, comme on lâche un pet sans prévenir et que l’odeur se dégage beaucoup trop rapidement pour avoir le temps de fuir, jambes à ton cou. tu restes là, tu sens cette odeur de flatulence très amère, très relevée, tu le sais, tu vas mourir, d’une intoxication. t’étouffer, dans ta propre apnée. sans savoir quoi faire, comment réagir. Qu’est ce qu’elle attend de toi, sérieusement ? tu n’as jamais de pitié pour les gens, pas par méchanceté juste par égalité. c’est différent, touchant. c’est quelque chose que tu connais cette fois, que tu as vécu, survécu. un connard, la réaction d’un connard que tu lui montres, je-m’en-foutiste pas tout à fait crédible. ce pet, est gênant, trop présent, tu le sais, ça va tout changer. je te dis que j’ai un cancer et toi tu… tu me demandes si je veux des chocolats ? je rêve ! tu le sais t’as merdé, pour pas changer. tu l’as suis du regard, sa coupe de vin entre ses doigts, ses soupirs que tu entendrais presque d’ici, glaciales, comme cette ambiance, c’est pas commun, pas comme d’habitude. vous vous ne vous faites jamais la gueule, c’est jamais arrivé, tout était assez simple, toi, elle, vous et t’a friendzone. ça marchait bien comme ça. tu veux la jouer franc, après tout. tu veux que je réagisse comment ? je dois te prendre dans mes bras te dire que tout ira bien, que tu vas pas mourir comme mon père y’a quelques mois parce que lui aussi avait une merde dans son corps ? tu veux que je te dise que je suis confiant et que j’ai de l’espoir ? tu t’avances suffisamment pour être à quelques pas derrière elle, ta voix qui souffle par-dessus ses épaules tes paroles crues, celle que tu penses réellement, c’est emmerdant. tu veux savoir vraiment ce que j’en pense ? ça m’fait chier. personne ne mérite ça, ouais, c’est juste comme ça, j’peux rien y faire, te réconforter changera rien, c’est juste mentir de dire que ça ira bien, c’est tout. on te le disait, tout le temps, ton père ira mieux, il ira bien. il va se soigner, il a besoin qu’on lui dise que tout ira bien. mon cul, ton cul, c’est d’la dinde, merguez, du poulet, du halal, c’est juste pas la vérité, ça t’a blessé, touché, une blessure impossible de racoler depuis. tu te retournes cette fois, pour regarder ailleurs que son dos, ses cheveux blonds sur ses épaules. un regard perdu, dans l’appartement, tu lui fais dos, à ton tour. un doigt qui frotte contre ton menton, pensif, tu peux paraître con, sinistre, ouais. t’as juste pas cicatrisé, t’en as même pas envie. une fatalité.

drag me down // ootd ※※※  La réaction que portait Thomas, était fatale pour mon état d’esprit… Ça m’avait attaquée, m’avait fait du mal, mon cœur s’était presque déchiré en deux puisque je n’avais pas envie d’être encore naïve envers quelqu’un. Ne pouvant en supporter plus, je me dirige vers la cuisine, débouchant la première bouteille qui tombait sous ma main, ne faisant plus aucun acte de présence dans le salon où se trouvait Thomas. L’envie de le voir, n’était plus présente et cela pouvait se sentir dans mes agissements. Mes doigts entouraient le verre dans ma main, les serrant tellement fort contre ce dernier que je pouvais presque me casser ceux-ci en une fraction de seconde. La présence du beau brun derrière moi se sentait, son souffle qui se rompt contre mes épaules. Fermant les yeux, je me mordille la lèvre discrètement, échappant par mégarde quelques soupirs sans trop savoir comment réagir, surtout face à ce qui sortait de sa bouche. Les mots qui finissaient dans mes oreilles, me faisait du mal à entendre, Thomas avait perdu quelqu’un de cher à ses yeux par ce cancer de merde et je pouvais comprendre qu’il ne voulait pas que cela se reproduise avec moi. Le laissant continuer dans ses dires, j’approche le breuvage à mes lèvres, prenant une toute première gorgée et puis deux, ainsi que la troisième… Mon cœur faisait plusieurs bonds dans ma poitrine, de savoir que le jeune homme souffrait encore de la perte de son père et de cette nouvelle que je me suis lâchée à lui dire, l’attaquait, l’emmerdait même. Laissant un énorme silence couper court à cette conversation, mes yeux observaient le comptoir, laissant glisser mes doigts contre le plan de travail, cherchant quoi lui dire. Nous avions besoin de nous changer tous les deux, passer une belle soirée bien que celle-ci ne s’était pas déroulée comme nous l’avions espéré. « Thomas… » Soufflais-je avant de me retourner, déposant par la même occasion cette coupe que je buvais depuis quelques minutes déjà. Nous devions tous les deux être rassurés, puis de toute façon j’étais sûre que mon cancer allait mieux se porter après cette opération qui m’attendait dans quelques jours. Il ne restait que quelques petites masses, à ce que Jim m’avait dit, donc quelques minces chances que cette maladie ne m’attaque à nouveau. Marchant les quelques pas qui nous séparaient tous les deux, je le contourne afin de lui faire face, étant quelque peu proche du beau brun, levant la tête pour que mes yeux croisent les siens. L’une de mes mains se pose contre son torse, l’autre contre sa joue et un petit sourire se glisse contre mes lèvres. « Tout vas bien aller… Les médecins disent qu’après cette légère opération, les chances que mon cancer puisse revenir sont très minces… Allez, souris s’il te plaît, j’en ai besoin. » Sans quitter son regard, mes mains restaient présentes, sans vraiment prendre conscience des gestes que je faisais…