C'était un choc pour moi quand même d'apprendre que celui en qui j'avais confiance, que j'avais aimé au point d'imaginer faire a vie avec, avait décidé de me quitter parce que mon passé le dégoutait. Je me sentais sale tout à coup, comme si tout était ma faute, comme si j'avais cherché à être violée pour que chaque relation que je tenterais dans mon avenir se brise, ne tienne pas, parce qu'un jour, un autre homme m'a forcé à faire ce que je ne voulais pas, ce que je décidais de faire maintenant parce que j'étais redevenue maitre de mon corps et de mes envies. Je regarde Elijah, un peu en colère quand il me dit d'arrêter. Le regard noir, les pupilles dilatés. Son visage est à quelques centimètres du mien. « Non j'arrêterais pas. T'es peut-être désolée mais moi aussi j'ai dû vivre avec ta décision. T'imagine même pas comment j'ai souffert et le temps qu'il m'a fallu pour me relever. T'es pas le seul à m'avoir abandonné après ça, t'étais le début de la série et là c'est trop ! » Je me détache de ses bras et tente de contrôler mon envie de lui hurler dessus. « Je comprends le choc que ça puisse faire d'apprendre que sa copine à été violé et qu'elle n'a rien dit. Mais met toi à ma place, c'est encore pire de devoir le préciser à tout ce qu'on rencontre, comme si avoir été violé était ce qui me définissais. Je suis une femme, un futur médecin, une Cabot avant d'être une fille qui à passé son enfance dans une cave. C'était quoi le problème Eli ? C'était le fait qu'un autre soit passé avant toi ? Le plus important c'était qu'avec toi c'était voulu et pas forcé. T'aurais dû me soutenir, pas te demander ce que tes parents ou Julian pourrait en penser ! » mon coeur battait la chamade, ma respiration était saccadé et je me disais vraiment qu'il fallait que je garde mon calme.

Tout à coup Elijah, prit de colère lui aussi tapa dans le mur.  Je sursautais et avançait immédiatement vers lui attrapant sa main, l'ouvrant, et posant la main sur la sienne pour essuyer le sang. « Je veux que tu me réponds Elijah et je crois que tu me dois une réponse. Est-ce que tu es partie parce que je te dégoutais ? » Je voulais l'entendre de sa bouche. Et entendre d'ailleurs qu'il avait été déçu me fit l'effet d'un coup sur la tête. « T'étais déçu que j'ai été violé ou déçu que je ne te le dise pas ? » c'était différent, tout était différent. Mais ses excuses, elle semblait pourtant si sincère. Je commençais à y croire et le dernier mot qu'il prononça, c'était comme une bombe. C'était à la fois dur et si bon d'entendre ces doux mots entre ses lèvres encore une fois. Je lève les yeux vers lui, bouche bée. Je ne sais pas trop comment réagir. Je dois admettre que revoir Elijah m'a procuré quelque chose, comme une retour en arrière, les sentiments que je m'étais imposée de refouler me sont revenu en pleine face. Mais pourtant malgré les sentiments que je pense encore éprouver pour Elijah, je me rends compte très clairement que mon coeur appartient à un autre. Je regarde le brun dans les yeux, sa main toujours dans la mienne, nos corps à quelques centimètres l'un de l'autre. J'ouvre la bouche sans qu'aucun son n'en sorte tout d'abord. « Je.. Eli.. c'est compliqué. Je suis désolée. »

ARIZONA & ELIJAH

►LIFE IS A JOKE, MY ROOMATE TOO

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Les dernières notes de cette conversation s’apparente celle d’une pièce de théâtre ; elles sont si pesantes, si lourdes, si graves, presque sombres; qu’à première vue Elijah ne semble pas y croire un traître instant. Pourquoi donc ? Parce qu’elles contrastent tellement avec ce qu’il aurait voulu. Elle est toujours là devant lui mais il a besoin d’une pause, légère ; le temps de se mordre les lèvres, le temps rassembler les morceaux de son âme éparpillés. Car oui, Arizona venait littéralement de le briser en deux. Jamais il n’aurait cru pouvoir ressentir ça un jour. Jamais il n’aurait pouvoir être sujet à des émotions aussi peu louable. Et pourtant il est là, prêt à l’aimer corps et âme, à la chérir de toute son essence et cela pour le restant de ces jours.

« Tout ce dont j’avais besoin c’était de te revoir »

Ainsi en son sein, se joue de concert ces mélodies immuables que sont la tristesse et la haine ; son esprit qui trouve encore le moyen d'y ajouter une partie sobre, permettant d'accueillir plus sereinement la fin de cette passion colorée qu'elle provoque en lui. Oh, à vrai dire, on pourrait y apposer des millions de raisons, au pourquoi du comment il l’aimait mais le jeune homme lui-même n'y a jamais pensé. C’était comme ça voilà tout. Ce n’étaient là que quelques notes que lui imposent son âme, telle elle impose le reste de tous ses agissements en face d’elle, et il ne se pose pas la question. Jamais n'a-t-il tenté de laisser s’immiscer la raison dans ses écrits, puisque jamais elle n'y a eu quelconque place.

En face d’elle, Elijah est un homme de passion et non plus de raison.
Tandis qu’il se perd dans les méandres de rêves on ne peut plus fous, où il ne fallu pas plus qu'une nuit aux caresses amères et ses doigts délicieux sur sa peau de marbre blanc. Sujet à une résurrection des plus intenses, tel un phénix délivré des cendres. Sa passion pour elle l’envouterait comme un embrasement ; embrasé neuf fois par les flammes pécheresses du styx. Il se sait enivré encore de cette nuitée qui n’est jamais arrivé.

Ainsi s'impose à ses sens la sensation de vide posé dans sa poitrine; la conscience, comme nouvelle, de ses alentours. Le retour à la réalité, la descente du ciel, ses ailes dissipées par la brise comme le souvenir de quelques mots au creux de son oreille. Ainsi comme toujours il lui semble apercevoir, au fond de son esprit, à quelques centimètres de son âme, le sourire de celle qu’il aime, caressant les extrémités de son cœur tourbillonnant.

« Tu sais, quand je m'imagine heureux, c'est toujours avec toi. »

Il se fait roi alors embrassant ses lèvres au goût de miel alors que sa main glisse le long de son visage. Serpentins et mélancoliques, les doigts d’Elijah effleure les traits de ce visage qu’il connaît si bien ; tandis que son autre main glisse sur celle d'Arizona, les bras rompus, tremblant de fatigue et d’un effort désespéré de l'a retrouver. Et il éternise ce baiser de supplice sans voir et sans comprendre, le souffle encore chaud ; un sentiment souverain envahissant…

 

 Je suis totalement perdue, je dois bien l'avouer. Je regarde un peu partout dans la pièce, pour me donner du courage. Le courage de regarder Elijah droit dans les yeux. Je ne pensais pas revoir cet homme un jour. Alors je ne m'étais pas vraiment demandé ce que je pourrais ressentir pour lui, le jour ou je le retrouverais. Pourtant nos retrouvailles je les avais fantasmés tellement souvent. Je nous imaginais nous retrouver, nous sauter dessus, nous embrasser et faire l'amour avant de tout nous pardonner. Mais tout était différent maintenant. Cette relation, cette rupture, une fois avaler, une fois admise, elle m'avait changé. Je n'étais plus la petite Arizona qu'il avait connu, cette fille fragile et un peu perdu. J'étais une toute autre femme et surtout j'étais à présent la femme d'un autre. Celle de Nate. Elijah ne pouvait pas débarquer comme ça et juste me dire qu'il m'aimait. « Tu sais combien de fois j'ai rêvé t'entendre me dire que m'aimais encore ? Trop longtemps pour l'attendre encore. » C'était dur comme parole, je le savais. Je savais aussi que même si à présent je n'aimais plus Elijah, j'avais toujours des sentiments pour lui. Ceux là ne partirait jamais, il faisait partie de ma vie, que je le veuille ou non. « Moi aussi j'ai eu besoin de te revoir Eli, mais t'étais pas là. Je t'en veux encore, je crois qu'il me faut du temps. » Ah ça du temps pour avaler tout ça il m'en faudrait. Quand son passé refait surface, il est compliqué de garder les pieds dans le présent. Chaque seconde, j'essaie de me demander comment aurait pu être notre vie si Eli était resté au près de moi. Et dans quelques temps, je me demanderais comment aurait pu être notre vie s'il était revenu avant.. avant Nate. Ma relation avec Elijah était fusionnelle et passionnelle. Elle était pleine d'amour et de passion. Il était celui que j'avais choisi malgré tout, malgré nos passés et malgré nos caractères, nos défauts. J'avais peur de regarder dans ses yeux et de revoir cet homme qui m'avait fait succomber. Ses paroles, elles me bercent, elle m'enveloppe de douceur avant de me lâcher et de me laisser m'écraser sur le sol. Des mois auparavant, elles auraient été accueillit différemment. Je ferme les yeux une seconde, avant de retenir de toutes mes forces mes larmes qui risque de couler d'une seconde à l'autre. Et puis soudain je sens la douceur d'une de ses mains caresser mon visage. Je n'ose pas ouvrir les yeux. Essayant de capter ce souvenir une dernière fois avant de devoir lui dire au revoir. Et sans le voir venir, je commence à sentir les lèvres de cet homme que j'ai tant aimé se poser sur les miennes. Et un nuage de douleur, de sérénité et de doute m’envahis. Je reste figée sur place. Une première seconde, je ne réalise pas; une deuxième seconde, je comprend ce qu'il se passe. Troisième seconde, mon coeur tente de se faire la malle. Quatrième seconde, les larmes dévalent mes joues à toute allure. Cinquième seconde, j'ai tellement attendu ce moment. Sixième seconde, j'aurai tué pour vivre ça avant. Septième seconde, mes lèvres s'entrouvrent, se pressent et se collent contre celle d'Elijah, heureuse de les retrouver, ma langue se frayant un chemin contre la sienne, comme d'habitude. Huitième seconde, le visage de Nate apparait, mes yeux s'ouvre subitement. Je cesse de respirer avant de m'écarter de lui. De nous. « Elijah .. je .. je peux pas. » Non je ne pouvais pas. Parce qu'il n'était pas lui. Il n'était pas Nate.

ARIZONA & ELIJAH

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Son souffle devient court. Il manque cruellement d’oxygène. Tout son monde, l’ensemble de tout ce à quoi il avait cru... Rien de tout ça n’était vrai. Tout était erroné. Les croyances façonnent l’être, façonnent qui il sont. Celles-ci certaines fois salvatrices, d’autres fois plus douloureuses. Notamment lorsque l’on s’accroche trop longtemps à un tissu de mensonges, un ramassis d’inepties... La vérité n’en devient que lame qui blesse, à l’inverse de libérer. Elle vous détruit, de l’intérieur. Encore. Et encore. A l’image de cette goutte d’eau qui perle le long du robinet ; une larme se dessine peu à peu sur le visage d’Elijah qui se voit repousser. Il ne comprend pas même cette émotion qui le traverse mais il a mal et souffre profondément. Cette phrase qu’Arizona prononce, il l’entend encore et encore ; comme le refrain d’une vieille chanson. Il ne sait que dire, il sait quoi faire. Il l’observe et sait désormais que tout est terminé. Enfin de son côté à elle. Parce que lui finalement ne s’était jamais projeté sans elle. Pour lui c’était la pièce manquante à son équation, la note finale de son concerto, l’apothéose de son spectacle. Mais c’était surtout la fin de tout, d’une histoire et de tout ce qui allait avec. Elijah ne sait pas être triste, et se contente de sourire tant difficile en fut la tâche, de hocher machinalement la tête.

Lentement ce mouvement décline, Elijah détourne la tête, puis le torse pour fuir cette femme dont les mots tremblants ont brisé le silence. Il y voit les sillons que les larmes ont laissées sur ses joues, ses yeux rougis et les sanglots enrouant sa voix, comme une connexion établie le long de ces routes en noir et blanc. Un lien formé au fil des mots, mais un autre s’est défait. Un autre dont Elijah est inconscient, qu'il ne ressent pas au fond de lui-même mais dont il était appréciatif, dont il est dépendant. Ainsi naît l’amour, du creux du cœur d'un autre, façonnés du bout de leurs doigts, et ainsi est née son âme, entre deux sentiments visités d’un commun accord.

Ainsi alors qu’il fait les 100 pas dans l’appartement dans le silence le plus pesant, il s'efforce d’offrir à cet femme qui se tient, bouleversée, loin devant lui, un sourire. Doux, compréhensif, sans jamais une once de mépris ou de confusion; un sourire comme un pouce pour essuyer ses larmes, comme une étreinte, comme quelques mots rassurants. Mais rien n’y fait, le courage ne vient pas, et il finit par ne guetter que ses jambes rencontrer le carrelage. Il ne sait que faire d’une telle situation et se demande présentement si il embrasse si mal que ça pour que cette dernière s’enfuit de la sorte. Alors pour éviter une pluie continuelle de questions, il s’avance, lentement, pour être à sa hauteur, pour l'accueillir comme lui l'a accueilli dans un coin de son âme, comme ils se sont compris silencieusement, bien qu’il n’est totalement mis de mot sur ces émotions qu’elle ne connaît pas.

« Ari... »

Il pourrait longuement se perdre en élucubrations sur ce que cette ambiance morose lui fait ressentir; sur la façon dont il aurait préféré l’écrire, tandis qu’il se balade main dans la main de cette femme ; dans la rue, leur histoire éclatant au grand jour. Cela aurait été la belle histoire qui soit mais au lieu de ça, il se coltine ce poids qu’est cette dispute quasi inutile à l’amour. Un amour tellement puissant brillant au fond de ses pupilles que Elijah en avait été émeut, immédiatement, et que les événements, depuis s'était composés dans une poussée d’adrénaline intense, d'un seul coup. Que Arizona, elle aussi, en colère, le regardait avec des yeux ne prétendant presque pas le voir. Alors sans un mot, il se contente de laisser buter sa main contre le mur près de la porte.

« C’est qui ?»

Il n’a nullement besoin d’en dire plus pour qu’elle comprenne qu’il sait. Qu’il sait qu’il n’est plus celui qui fait battre son coeur.