Dire qu'Ezio n'avait pas pensé à Lucky serait un pur mensonge. En fait, le petit rapprochement qui avait eu lieu au Comic Con l'avait intrigué mais bien après, histoire que ça monte à son cerveau quoi. Il y avait repensé le lendemain et avait trouvé ça très étrange mais ne s'en était pas formalisé pour autant. La petite Burberry restait une très jolie femme, il n'était pas rare qu'il la matte lorsqu'elle passait en culotte devant lui. C'était purement innocent, un peu comme ses mains sur son torse. Non, ça c'était tout sauf innocent. Au pire, il s'en foutait et voilà. N'ayant pas trop de nouvelles de sa meilleure amie depuis le salon Comic Con, Ezio avait confié son fils à sa cousine le temps d'une soirée. Cela faisait plusieurs jours que Mila réclamait de pouvoir avoir Milo rien que pour elle et, au vu des efforts que la brunette avait fait pour s'améliorer, Ezio avait cédé. Il était passé chez elle, un peu plus tôt, pour lui déposer le petit et lui donner les indications à suivre à la lettre. Le sommeil était important et l'italien ne voulait pas retrouver son fils exténué et insipide.

Une fois devant chez Lucky, Ezio gara son Ranch Rover et descendit de son véhicule. Il en profita pour fumer une clope en bas de son immeuble, lui qui ne pouvait plus fumer comme il en avait envie, il s’octroyait une petite pause dans le calme de la soirée. Dix petites minutes lui suffirent à savourer une cigarette. Une fois terminé, il se frotta les mains l'une contre l'autre et entra dans l'immeuble à l'aide de la clé que sa meilleure amie lui avait confié. Il ignorait si elle était chez elle ou non. Sans chercher à comprendre plus loin, il grimpa les marches et arriva devant sa porte. Dans le plus grand de calmes, il enfonça la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Lucky était surement encore là puisqu'il y avait son sac et ses affaires dans l'entrée. L'italien fit quelques pas et avança dans l'appartement, il voulait la surprendre mais ce silence n'était pas normal. « Bébé t'es là ? » demanda-t-il finalement en s'approchant de la cuisine. Il passa devant Lucky et faillit ne pas la voir. Il se tourna vers elle et se mit à rigoler. « Qu'est ce que tu fou avec ton rouleau à pâtisserie ? En fait nan ... j'veux pas le savoir. » Il rigola de plus belle avant de rouler des yeux. « Mais t'es toujours à poil, t'es en chaleur ou quoi !? » s'amusa-t-il à en enlevant sa veste pour se mettre à l'aise. Ouais, Ezio avait prit, tout seul, l'initiative de rester et de s'imposer.

En venant ici, Ezio ne s'attendait pas à vraiment à tomber sur une Lucky presque à poil dans sa cuisine avec son rouleau de pâtisserie. C'était presque gênant. Pas une seule seconde, il n'avait pensé pourvoir lui faire peur, l'histoire du maître chanteur s'était légèrement tassé avec l'arrivée de son fils dans sa vie. Il avait passé deux semaines à Florence, en Italie, pour pouvoir reconnaître Milo. Ignorant les événements qui s'étaient déroulés, il restait assez insouciant à ce sujet et c'était tant mieux. Il était loin de s'imaginer toute l'horreur que sa cousine avait subit à cause de se détraqué. « Eh bébé, ce n'est que moi. » Sa meilleure amie se précipita dans ses bras, rassurée. Pour détendre un peu l'atmosphère, il n'hésita pas à faire une petite blague sur la tenue qu'elle portait. Ce à quoi, la blondinette répondit automatiquement. « T'as bien raison, moi aussi j'suis toujours à poil chez moi .. bon maintenant ça va être compliqué mais j'vois ce que tu veux dire. » s'amusa-t-il à dire en pensant à son fils. Ouais, non. Il ne pouvait plus se permettre de vivre comme un célibataire, terriblement séduisant et égoïste, en pleine force de l'age, il allait devoir faire des efforts. « Bah écoute non, je l'ai laissé à Mila. Elle est au courant que s'il arrive le moindre petit problème à mon fils, je la tue de mes propres mains. Du coup me voilà. J'dois toujours me faire pardonné de la façon dont je t'ai parlé la dernière fois et ... j'me suis dit que ça te ferait plaisir que j'vienne te voir plutôt que d'aller sauté un plan cul. » Ezio n'était absolument pas romantique mais pour lui, c'était déjà un véritable effort. Il afficha un large sourire et s'approcha du plan de travail, sans même attendre de réponse de Lucky. Pour lui, c'était acté, il était pardonné grâce à cette petite attention. « Tu fais un gâteau ? Ne me dis pas que tu sais cuisiner toi ! » s'amusa-t-il à dire. Comme un vrai gamin, il plongea son doigt dans la préparation que sa meilleure amie avait commencé et l'apporta à sa bouche. « Hm, ça manque de sucre tout ça. »

Lucky faire un gâteau, on aura vraiment tout vu. C'était stupide mais Ezio ne la voyait pas cuisiner, allez savoir pourquoi. Au delà de ses formes féminines, il avait du mal à voir la femme qui se cachait en elle. Il ne côtoyait que la fille brisée par des relations éphémères et destructrices, cette fille qui ne fait que des mauvais choix dans la vie. Il la trouvait sexy mais ne l'imaginait pas du tout, à poil. C'était un concept qui le dépassait totalement. Il la voyait comme une petite chose fragile qui ne faisait pas à manger, ni le ménage, ni rien de tout ça. Non, une petite chose qui attendait juste le prince charmant. Désespérément. « Viens le goûter et dis moi que ça ne manque pas de sucre. » marmonna-t-il entre ses dents. Cette préparation manquait de sucre, c'était indéniable. Ezio la regarda tremper son doigt dans le saladier et attendait patiemment son avis. Il éclata de rire en la voyant rajouter, de bon coeur, du sucre dans la préparation. « Ah bah là c'est sur, tu viens de vider un sucrier entier. » la taquina-t-il, la mine moqueuse. Lucky vint le désigner comme cobaye pour son expérience culinaire, ce qui ne manqua pas de la faire sourire. « Hm ok, si je meurs dans la nuit, je saurais que c'est à cause de toi ... Allez donne-moi ça, laisse faire les pros. » annonça-t-il en attrapant le fouet et le saladier. Il plongea l'ustensile dans la préparation pour commencer à mélanger habillement. D'un mouvement de poignet contrôlé, il mélangeait tous les ingrédient. « Admire le coup de main, on sent la technique, on sent la pratique. » Il éclata de rire, ce n'était vraiment pas subtil de sa part mais pour une fois, il faisait preuve d'autodérision. Ouais, il se foutait de sa propre gueule avec ce geste de poignet qui ne laissait aucune place à l'imagination. Lorsqu'il jugea que l'homogénéité de la pâte était parfaite, il arrêta de mélanger. « Tiens goûte. » dit-il en tendant le fouet en direction de Lucky et, lorsqu'elle ouvrit la bouche pour tremper ses lèvres, il releva l'ustensile pour lui en foutre partout sur le nez. Ezio rigola comme un gosse de quatre ans. « T'en as un peu là. » se moqua-t-il en touchant le côté de son propre nez. Ah bordel, il adorait la faire chier cette fille, c'était comme une seconde nature.

Ezio n'arrivait pas à rester sérieux plus d'une minute trente. Il prenait tout à la légère et avait un certain don pour se foutre de tout. Profitant de ce petit moment en compagnie de Lucky, il savait que ce genre de complicité allait se faire rare avec la présence de son fils dans les parages. Il comptait bien en profiter pleinement, comme avant, juste elle et lui. L'italien explosa de rire, fier d'avoir tartiné le nez de sa meilleure amie avec la préparation culinaire. Il se sentait surpuissant de par sa petite blague et ne pouvait ôter ce large sourire de ses lèvres. « J'ai osé et si c'était à refaire, je le referais. » s'amusa-t-il à dire, pas vraiment conscient de ce qui l'attendait dans quelques instants. Sans qu'il ne s'y attende, la blondinette attrapa le paquet de farine et versa le contenu sur sa tête. « Mais ! » La farine s'étala partout sur lui, sur sa sublime chevelure ainsi que sur son corps. « Bouge ! » dit-il en explosant de rire. Ezio se redressa, couvert de blanc de la tête aux pieds, à l'exception de son imposant nez qui avait été épargné. Machinalement, il vint éternuer avant de se redresser en regardant Lucky, mort de rire. « Même avec un kilo de farine sur la tronche, je reste un modèle de gravure ... par contre, toi tu vas prendre cher. » s'amusa-t-il à dire. Lucky parti de l'autre côté du plan de travail et s'arma d’œufs. L'italien attrapa rapidement le paquet de sucre pour ses représailles et se mit à courir autour du hublot. Il partit en fou rire incontrôlable. « Viens là. » grogna-t-il en constatant qu'elle était agile. Sa meilleure amie lui échappait à chaque mais à force de persévérance, il accéléra le pas et tendit sa main pour l'attraper. « J'te tiens, t'es à moi. » Sans chercher à comprendre plus loin, il se colla à elle, la plaqua contre le plan de travail pour plus qu'elle bouge et vint lui foutre plein de farine partout. Il frotta son visage sur le sien. Ezio n'arrivait pas à être sérieux, il rigolait de bon coeur, il n'avait pas ri comme ça depuis un bail. Lucky lui écrasa un œuf sur le crâne. Il écarquilla les yeux. « Tu viens de bousiller ma coiffure, t'es consciente que je vais devoir te tuer ? Fais tes prières Burberry. » Il essaya d'attraper l'autre œuf qu'elle tenait dans sa main mais ce dernier vint se craquer, dégoulinant entre leurs doigts sales. Finalement, il prit le sucre et versa son contenu dans la crinière ondulée de Lucky qui tenta de contrer son attaque. Ezio n'eut pas le temps de tout verser sur elle que le paquet vola dans la cuisine. Il regarda le paquet tomber puis tourna son visage vers elle, la respiration légèrement essoufflée par leur petite bagarre. A cet instant précis, il réalisa qu'il était collé à elle, bien trop prêt pour que ça en soit innocent. Recule Ezio. Recule, vite.

La complicité entre ces deux-là n'était plus à prouver. Il n'y a qu'avec Lucky qu'Ezio se montrait aussi tactile et aussi fusionnel. Bien sûr, il avait sa soeur jumelle ou encore sa cousine mais ça restait différent en tout point de vue. Les yeux du beau brun se posèrent sur le sachet de sucre qui s'écrasa lourdement sur le sol, avant de regarder sa meilleure amie, mort de rire. Il plongea ses prunelles foncées dans les siennes. En une fraction de seconde, l'atmosphère changea brusquement et devint beaucoup plus lourde et pesante. La respiration légèrement haletante, Ezio fronça délicatement les sourcils. Ok, il se passait quoi là ? Le silence s'était imposé à eux. Il pouvait sentir le souffle de la blondinette se refléter dans le sien, tant ils étaient proches. Son coeur tambourinait dans sa poitrine et pulsait dans ses veines. Un léger vide vint l'envahir et même s'il ne bougeait pas d'un centimètre, c'était le feu dans son esprit. L'italien se posait mille et une questions. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Attendez, il doit y avoir une erreur, Ezio avait certainement quelqu'un d'autre contre lui, sous l'emprise de sa force. Non. C'était bien la petite Lucky qui approcha son visage de son cou pour le mordiller sensuellement. Les yeux du Student se fermèrent dans un silence de plomb. Les interrogations vaquaient dans tous les sens, il était incapable de se focaliser sur une seule. Lorsqu'elle vint frôler sa peau enfarinée de sa langue, il vint déglutir difficilement et rouvrit les yeux. « On ne t'a jamais dit que c'est mal de jouer avec le feu ? » Le regard de Lucky se posa de nouveau dans le siens, électrisant tout son être au passage. Elle gardait cette proximité, elle le faisait exprès ? Ezio ne savait pas du tout à quoi s'en tenir, si ce n'était qu'une vulgaire impression ou si elle le testait. Dans tous les cas, il était sur de ce qu'il ressentait à cet instant, il avait envie de l'embrasser. Une irrépressible envie de l'embrasser. « Très mal ... » murmura-t-il en s'approchant légèrement d'elle pour lui capturer ses lèvres. Peut-être allait-il se prendre un vent mais qu'importe, il ne pouvait pas nier la tension sexuelle qui régnait entre eux depuis la Cominc Con. Ezio plongea naturellement sa main pleine d’œuf dans la nuque de Lucky pour intensifier le baiser. Les battements de son coeur semblaient s'emballer, ça ne lui était pas arrivé depuis des lustres, surtout pour un simple baiser.