Si j’ai mis une certaine distance entre nous, ce n’est pas pour faire joli. Tu me fais faire des choses qui me rendre fou et surtout des choses que je ne voulais pas faire. Jamais je n’aurais cru possible que tu arrives à me faire baisser mes barrières aussi rapidement. Et pourtant, t’as réussi ce soir. L’alcool en est-il responsable ? Sans nul aucun doute, puisque je sais que si j’avais eu toute ma tête, j’aurais tenu mon bout, je ne t’aurais même jamais donné le défi de la douche, puisque visiblement, c’est moi qui en paie le prix, au final. Alors que tu avances vers moi, je ne bouge pas, j’attends de voir ce que tu vas faire remettant tranquillement mes barrières en place. Je ne l’ai toujours pas oublié cette foutue promesse et tu ne réussiras pas à ce que je te baise sauvagement comme tu en as tellement envie. Ne me mens pas Serah, je le vois dans tes yeux, comme tu dois le voir dans les miens également. Lorsque tu me dis qu’en réalité, tu n’es pas si perdante que ça, j’avoue que ça me fait un baume au coeur et je te souris. « J’avoue que j’ai une classe d’enfer. J’lai dit que j’sais me servir de ma langue. Sauf que là, tu vas en demander encore et encore et tu vas rêver de moi la nuit. Une chance qu’on n'a pas baisé, je t’aurais tué de bonheur, tu vois. » J’hausse un sourcil et je ris un peu, essayant de calmer l’atmosphère devenu légèrement difficile à géré pour moi.  « Moi aussi, j'ai perdu, ce soir ! » Je laisse quelque peu le temps à l'information d'arriver à ton cerveau et je souris avant de combler la mince espace qui nous sépare  pour venir capturer de nouveau tes lèvres. Les jambes légèrement entrouvertes, je suis positionné pour être à ta hauteur et dans un seul souffle je te demande ; « C'est quoi, mon défi ? » Rendu au point où je suis... J'ai pu rien à perdre. Au diable mes principes.

Je mentirais si je disais ne pas avoir envie de toi. Pourtant, j’ai l’impression que si on baisait maintenant, on gâcherait tout. Pourquoi? Parce qu’après avoir attendu aussi longtemps, il me semble encore plus agréable de savourer lentement nos petites victoires. Ce baiser était mémorable et je sais aussi que tes doigts savent s’y faire. Aie-je envie d’en voir plus? Certainement. Est-ce que je peux attendre encore un moment? Ouais, probablement. J’avoue donc que je ne me considère pas exactement comme perdante. J’ai enfin pu goûter à tes lèvres et même si je ne crois pas pouvoir m’en passer désormais, je sais que c’est une victoire à mettre sur mon tableau personnel. « J’avoue que j’ai une classe d’enfer. J’l’ai dit que j’sais me servir de ma langue. Sauf que là, tu vas en demander encore et encore et tu vas rêver de moi la nuit. Une chance qu’on n'a pas baisé, je t’aurais tué de bonheur, tu vois. » Je ris un peu, contente de voir que tu ne m’engueules finalement pas de t’avoir poussé à briser partiellement ta promesse. Enfin, ça ou l’idée que tu t’en fais. Mon père ne t’as jamais dit que tu ne pouvais pas me toucher à ce que je sache; il t’a simplement demandé de me protéger. On aura qu’à mettre une capote et bingo, non? « Moi aussi, j'ai perdu, ce soir ! » Je penche légèrement la tête sur le côté. « Ah bon? » Je sais, mais j’veux te l’entendre dire. Tu souris de nouveau et traverse l’espace qui reste entre nous, capturant à nouveau mes lèvres –geste qui me prend par surprise. Je croyais que c’était fini, que la magie du moment s’était estompée et que tu m’en voulais trop pour te mouiller à nouveau. Apparemment pas. Je savoure donc ce nouveau baiser, légèrement différent du premier comme il est moins pressé, moins gourmand, toujours aussi… passionné cependant. « C'est quoi, mon défi ? » Je souris contre tes lèvres. « Termine ce que tu as commencé… » Je laisse planer le doute un moment avant de terminer ma phrase. « Nettoie le reste de mon corps. »

J’en peux déjà plus de rester sage en ta compagnie. On dirait que ça fait dix ans que je me retiens de ne pas te baiser, même si en réalité, je t’ai retrouvé simplement au début de l’année, depuis ton arrivée à Boston. Donc, on peut clairement dire que ça fait, quatre moi que je me retiens de ne pas te déshabiller à la moindre occasion et de te lécher jusqu’à ce que tu en perdre la tête. Et tu vois nue, devant moi, pouvoir enfin te toucher, me donne bien des idées. Et pourtant, je m’empêche néanmoins de me laisser guider par mon instinct, mes envies. Par contre, je ne m’empêcherai pas de t’embrasser. Je vois que le jeu entre nous n’est pas terminé, j’ai envie de le continuer. C’est certainement pour cette raison que je te demande quel est mon prochain défi et lorsque tu me le donnes, on aurait pu croire que mes yeux ont commencé à pétiller. Continuer ce que j’ai commencé? Simplement, à cette entente, mes mains glissent lentement sur son corps, sans toutefois toucher ses parties intimes. Soudainement désireux de continuer où j’étais rendu, mais lorsque tu ajoutas de nettoyer le reste de ton corps, je te regarde doucement te demandant finalement : « Avec du savon ou ma langue? » J’attends ta réponse, me mordillant la lèvre inférieure, le petit sourire coquin au visage. Bordel, j’ai envie de te goûter, de connaître ton odeur par coeur, mais j’ai un mauvais feeling, très mauvais feeling. C’est trop long avant que tu répondes alors je n’ai pas besoin d’un diplôme pour comprendre que tu parles du savon. J’en perds mon sourire, mais capitule attrapant le savon dans mes mains et le faire mousser. J’entame donc mon nettoyage, me baissant pour commencer par les jambes, mon visage près de ton entrejambe, je me dépêche soudainement de remonter, passant désormais mes mains sur ton ventre, tes aines, remontant tranquillement jusqu’à ton cou. « J’te laisse faire tes parties! » Oui, je suis déçu, mais que veux-tu ça fait partie du jeu, non? Je ne te donne toutefois pas de défi, me contentant de me laver à mon tour. La magie du moment était bel et bien évanouie. Pourquoi ça j'énerve à ce point alors que j'ai passé la soirée à te dire que je ne veux pas briser la promesse faite à ton père?

Tu veux savoir quel sera ton prochain défi et je m’amuse avec des sous-entendus. Je veux que tu termines ce que tu as commencé, mais je ne précise pas tout de suite de quoi je parle. Bien sûr que j’ai envie que tu me donnes un orgasme, mais je n’sais pas si c’est vraiment sage vu les circonstances et c’est pourquoi je termine finalement en disant que je veux que tu me laves. Tes mains glissent déjà sur mon corps et ma réplique semble te faire sourire. « Avec du savon ou ma langue? » Je ne m’attendais pas à une telle question et elle me prend définitivement par surprise. Je te fixe avec le visage complètement dénué d’expression, imaginant déjà la sensation que me procurerait de telles caresses avec ta langue. Bon dieu d’merde, je n’crois pas que je serais capable de t’arrêter si tu faisais une chose pareil…. Encore moins de m’arrêter moi-même d’aller plus loin. Du coup, qu’arriverait-il de mes bonnes résolutions de prendre mon temps avec toi? Je ne peux pas tout prendre d’un seul coup sur le menu même si je suis affamé, la modération a bien meilleur goût. Je mets un temps monstre à répondre et tu perds ton sourire. Cette fois, le goût sur ma langue est bien amer. Eh merde. Tu t’empares du savon, le fait mousser et nettoie sagement mon corps. Et j’appuie sur le sagement puisque tu évites volontairement toutes zones érogènes. « J’te laisse faire tes parties! » Je ferme brièvement les yeux, inspirant un bon coup. Lorsque je les rouvre, tu es déjà en train de te nettoyer toi-même. « Silas… » mon but n’était pas de te repousser que j’ai envie de dire, mais rien ne sort. J’ai pas l’habitude des excuses dans ce genre, j’fais normalement ce qui me plait et au diable les autres. Je fais un pas vers toi et pose une main sur ta joue, pressant mon corps savonneux contre le tient. « Fait pas la gueule, j’veux juste…. » je bloque. Allez, tu peux l’faire Bushnell. « Juste… prendre mon temps. » terminai-je rapidement avant de poser mes lèvres sur les tiennes, incapable d’affronter ton regard après ça.

Oui, je l’avoue. Je voulais me débarrasser de devoir la laver pour qu’on puisse sortir le plus rapidement possible de cette douche horrible qui me donne beaucoup trop envie. C’est pour ça que j’ai lavé tout son corps, sans pour autant toucher ses parties intimes. Elle était capable après tout, c’est une grande fille. De ce fait, j’allais moi-même me laver, comme ça, il n’y aura aucun risque d’égarement, puisque je vois bien qu’en fait, elle n’en a pas envie. Je m’éloigne d’elle le plus que je peux, afin de lui donner tout l’espace qu’elle veut, déçu de m’être fait repousser de la sorte. Ça ne m'est jamais arrivé, d'ailleurs. Pas seulement déçu, j’ai presque l’impression d’avoir été utilisé. Je pense qu’elle voulait se prouver elle-même qu’elle pouvait avoir le dessus sur moi, même avec ma promesse. Bravo ma grande, t’as réussie… Je continue à me laver et lorsqu’elle prononce mon prénom, je la regarde d’une façon méprisante, mais également blessée. Qu’est-ce qu’elle veut ? Tourner le couteau dans la plaie ? Je fus énormément surpris de ses paroles. Ses lèvres contre les miennes, je ne réagis même pas. Prendre son temps ? Elle veut prendre son temps, pour quoi ? Elle attend quoi de moi ? Je dépose finalement mes mains sur ses épaules pour la faire reculer. « Prendre ton temps ? J’ne comprends pas… » J’veux juste la baiser, parce qu’elle m’attire cette fille, pas la marier. Et le fait qu’elle dit vouloir prendre son temps, j’avoue que ça me stresse. « T’attends quoi de moi ? J’pense qu’on s’est mal compris là... » Oui, je suis un peu sous le choc. Je ne m’attendais pas à ça, mais pas du tout. Une révélation de ce genre, c’est pas tous les jours qu’on en reçoit. Probablement que j’ai simplement mal compris le sens de sa phrase. Ouais, ça doit être ça.

Je t’embrasse après mes paroles d’abord parce que je n’ose pas te regarder et ensuite parce que j’ai peur de ta réaction. Ouais, moi, j’ai peur. C’est rare, j’avoue, mais pas impossible. Parce que contrairement à ce qu’on peut croire, j’ai pas autant confiance en moi que je ne le prétends. Voir même pas du tout. C’est con. M’enfin. Je connais mes atouts, je sais me servir de mes jokers, mais en dehors de ça? Je n’suis qu’un humain comme un autre. Alors lorsque je comprends que tu ne me retourneras pas ce baiser, que tu poses tes mains sur mes épaules pour me repousser et que tu me balances; « Prendre ton temps ? J’ne comprends pas… » j’ai du mal à garder mon calme. Je n’sais pas comment m’expliquer Silas parce que j’ai pas l’habitude de réellement m’exprimer. Enfin, si, je le fais souvent. Mais plus souvent qu’autrement, c’est en gueulant, en utilisant mon corps ou mes poings. « T’attends quoi de moi ? J’pense qu’on s’est mal compris là... » Je fronce les sourcils et fait un pas derrière. « C’que j’attends de toi? » De quoi est-ce que tu parles? Je n'attends rien de personne, j'ai rapidement compris que c'était mieux dans la vie. « Je n’attends absolument rien Silas… c’est toi qui s’évertue à me protéger par rapport à cette vieille promesse faites à un homme qui ne mérite pas bien, bien plus qu’un regard de travers de ta part. C’est toi qui me repousse depuis des mois et fou le bordel dans ma vie comme si c’était un jeu pour passer le temps. » J’ai haussé le ton, je m’en rends bien compte, mais je n’peux pas faire autrement. « Le soir où tu flanches enfin, j’ai envie de prendre mon temps pour savourer ma victoire, c’est si difficile à comprendre? » J’hausse les sourcils en balançant les bras dans les airs, je deviens très expressive physiquement quand je m’énerve, c’est sûrement pour ça qu’il m’arrive de donner des coups. « Pour un mec qui voulait rien savoir, il me semble que tout d’un coup tu n’penses qu’à me baiser. » Je fais un pas vers toi, à la fois menaçante et aguichante. « Si c’est vraiment c’que tu veux, fais-le. »

Plus tu me cries dessus et plus je me décompose. J’ai posé une simple question, parce que je ne comprends pas où tu veux en venir. Je veux seulement être certain qu’on est sur la même longueur d’onde et que tu ne penses pas à ce qu’une relation se forme entre nous. Et là, je l’ai bien compris, que ce n’est pas ce que tu pensais, mais qu’en plus tu n’en as rien à foutre de moi. Je le savais, dans le fond, que tu t’étais mis au défi de me faire succomber. Et dire que tu as presque réussi. « Je vois... » Ce sont les seuls mots qui sortent de ma bouche, comme si j’étais sous le choc de tes paroles. En fait, c’est un peu le cas. C’est douloureux de se faire dire qu’on est qu’un jouet parmi tant d’autre. Mais afin que tu ne vois pas tout le malaise que tu as installé en moi avec cette simple phrase, je préfère faire le con. « Tu sais quoi ? J’préfère largement m’astiquer la graine avec ma main que devoir me faire une catin dans ton genre. » Je passe sous les jets d’eau en vitesse et sors de la cabine de douche, enroulant une serviette alentour de ma taille. « Savoure-la ta victoire, parce que tu vas avoir bien de la difficulté à l’obtenir, t'en aura plus d'autres, des chances. Et si j’voulais tant te baiser, c’est que t’es une foutue salope. » Oui, c’est la colère qui parle, même si mes paroles ont, un fond de vérité. Je me suis toujours demandé pourquoi les femmes qui baisent tout ce qui bougent deviennent des catins, mais les hommes, sont des héros ? Enfin, bref. Je ne pris même pas la peine de la regarder une dernière fois, que je sortis de la salle de bain pour aller dans ma chambre afin d’enfiler des vêtements plus confortables, puisqu’il est certain qu’il n’y aura pas de baise cette nuit.

« Je vois... » Vraiment? Parce que j’ai l’impression qu’on s’est mal compris depuis le début en fait. Ou alors j’ai cru à tort que t’étais un mec bien, que tu voulais plus que simplement profiter de moi. Et alors, qu’est-ce que ça peut faire si je veux prendre mon temps pour en profiter? Tu devrais faire pareil au lieu de vouloir me déballer aussi rapidement qu’un vulgaire cadeau d’noël. Ton visage se décompose, j’imagine que j’en ai trop dit. Être aussi cruellement honnête n’a pas que des bons côtés. « Tu sais quoi ? J’préfère largement m’astiquer la graine avec ma main que devoir me faire une catin dans ton genre. » Aoutch. Tu te rinces en vitesse et sort de la douche où j’ai l’impression de prendre une douche froide qui n’a rien à voir avec l’eau toujours chaude qui coule sur mon corps. « Savoure-la ta victoire, parce que tu vas avoir bien de la difficulté à l’obtenir, t'en aura plus d'autres, des chances. Et si j’voulais tant te baiser, c’est que t’es une foutue salope. » C’est moi. Tout à fait moi. Être à deux doigts de toucher à quelque chose de bien et tout foutre en l’air. Ça me ressemble tout portrait. Alors pourquoi est-ce que je prends tes paroles aussi personnellement? Pourquoi est-ce que ça pince autant? J’avale de travers, serre la mâchoire et ferme les yeux avant de reculer sous l’eau, la laissant tomber directement sur ma tête en posant les mains sur cette dernière, les laissant en suspens dans mes cheveux. Je respire profondément, prends sur moi, laisse la rage passer par-dessus ce sentiment horrible d’infériorité. Je n’suis pas une moins que rien, une salope et une catin peut-être, j’assume parfaitement, mais je n’suis pas non plus sens cœur –contrairement à ce qu’on peut penser. J’arrête l’eau, sort de la douche et fouille pour trouver une serviette. Je me sèche complètement et retourne au salon où mes vêtements trainent sur le sol. Tu n’es nulle part en vue et c’est aussi bien comme ça. La bouteille d’Absinthe traine sur la table et je la chope pour en boire une gorgée. Puis deux. Et j’arrête de compter alors que l’alcool coule simplement dans ma gorge, la brûlant au passage et me laissant dans un état de semi conscience. C’est fort, l’absinthe. Lorsque je la repose, la bouteille est pratiquement vide. J’vais sûrement être malade, mais je m’en fiche. S’il n’en tenait qu’à moi, j’foutrais le feu à ton appartement Silas. Mais nah. Tu ne mérites pas cette attention de ma part. Parce que si je faisais ça, ça voudrait dire que j’en ai quelque chose à foutre. Et tu peux pas savoir que j’en ai quelque chose à foutre. J’veux pas que tu l’saches. Je fais un pas vers la porte et me ravise, tournant sur mes talons et partant à ta recherche. Lorsque je te trouves enfin, t’es assis sur ton lit. « Quand t’en auras marre de Jill, t’as mon numéro. » Sur ce, je fais volte-face à nouveau et me dirige vers la porte.