Tu ne savais toujours pas pourquoi tu continuais à manger parmi ses losers, respirant le même air qu'eux, leur naïveté se lisant sur leurs visages, tout était enclin à te faire perdre la tête. A ronger tes ongles jusqu'au sang, à t'arracher les cheveux, tu ne supportais plus rien, tu n'avais plus le temps pour ça, ni l'amusement. La colère, maligne, insinuée dans tes veines, envenimait les choses, te poussant à agir. Désagréable, la mine éteinte, tu poussais tout le monde avec ton plateau, t'en avais strictement rien à foutre du reste. Seul ce que tu ressentais au fond de toi comptais et seulement ça. Le reste n'était qu'inutilité, un rien que tu ignorais ou médisais avec mépris. En marchant, toujours avec ton plateau dans les mains, les gens finissaient par s'écarter, ton visage devait en dire long sur tes envies de meurtre sans que les autres n'en rajoutent. Tu avais terminé, tu pensais simplement reposer l'objet, et t'en aller, rejoindre ton appartement et glander jusqu'au lendemain. Rien n'allait vraiment en ce moment dans ta vie, cependant, même si tu aimais t'entendre dire que tu t'étais remis des événements, au final, tu t'étais juste lentement enfoncé avec ta mauvaise humeur. Le temps que ça passe. C'est ce à quoi tu crois. Ce sont tes pensées. Qui te hante, encore et encore. Comme une lente spirale qui ne dévie pas de sa source. D'ailleurs, c'est entraîné par l'une d'elle que tu restes un instant, absent, avant de finalement bousculer véritablement quelqu'un. Au point de lâcher de tes mains, le reste de nourriture que tu n'avais au final pas vraiment touché. Des tintements retentissent, le bruit d'un fracas. Un verre s'écrase sur le sol, dévoilant ses multiples facettes, envoyant valser ses débris épars. Un cri féminin retentit, furieuse peut être ? Mécontente. Tu relèves les yeux sur l'origine du tapage, croisant ceux de Ziggy. « Merde alors. J'ai pas du tout fait exprès. Quel imbécile je fais. » répliquais-tu en contemplant ton oeuvre. « Quelques centimètres de plus et c'était la bonne. Vraiment. Quelle tristesse. » Tu te moquais d'elle, c'était beaucoup trop tentant, après tout, ça tu ne l'avais pas complètement perdu.

@ZIGGY ATKINSON

je détestais avoir ce genre de sensation. sentir qu’il y avait quelque chose en train de se dérouler autour de moi sans que je ne puisse vraiment comprendre le pourquoi du comment. j’avais l’impression qu’on était en train de bousculer ma vie alors que j’avais rien demandé à personne. je détestais ça. je détestais ce qui était en train de se produire parce que quelque part, j’avais l’impression que je ne pouvais pas y échapper. et tout ça à cause de philip. philip qui agissait plus qu’étrangement avec moi depuis mon retour de vancouver. au point de m’appeler meghan par moment. meghan, prénom qui ravivait des souvenirs. ou plutôt un rêve en particulier. ce rêve que j’avais fais tant de fois. entourée d’un tas de gens que je connaissais pas et qui ne cessait de m’appeler par ce prénom en particulier. j’avais été destabilisée, ça avait du se voir sur mon visage puisque j’avais écourté notre déjeuner par la même occasion. puis j’avais fait des recherches. meghan harrison, soeur de philip, disparu 15 plus tôt. enlevée lors d’un carnaval. je comprenais pas ou peut être que j’avais pas envie de comprendre mais la vérité était que c’était en train de me rendre dingue de me poser autant de question. alors ouais, j’étais pas spécialement d’humeur. j’étais juste à la cafet par habitude, assise à une table sans adresser le moindre mot à personne. je picorais dans mon assiette déjà froide par spécialement intéressée par l’idée de me nourrir. et le seul truc qui me sortait de mes pensées c’était l’objet venant éclater juste à côté de moi, des bouts de verre giclant partout. ah. y avait même un hurlement qui sortait de ma bouche. colère et surprise en même temps. je relevais la tête trouvant le coupable en une fraction de seconde. marin. génial. en plus d’avoir juste envie que la journée se termine fallait que je tombe sur lui. mon ex. ex qui m’avait largué soudainement, sans explication. gé-nial. que demander de pire ? « c’est pas nouveau que tu sois un imbécile. » et que ta soeur sois la reine des connes aussi. mais ça, j’allais peut être le garder pour moi même si clairement, je rêvais de pousser colombe dans un trou et que personne ne la retrouve jamais. me redressant de ma chaise, je le toisais du regard alors qu’il se pensait certainement drôle avec ses répliques idiotes. et j’sais pas, c’était plus fort que moi mais je tapais sous le dessous de son plateau laissant le contenu se renverser sur sa personne. « j’aurais bien voulu m’excuser mais puisque je ne suis absolument pas désolée tu peux toujours attendre » fallait pas qu’il me cherche en fait. vraiment pas.

Cet temps-ci tu devenais presque mauvais, dans l'incapacité à te montrer patient face aux gens, aux demandes, à la connerie. Tu étais brisé dans le fond, et le temps de se remettre de tout devenait beaucoup trop long, fatiguant, inespéré. Pourtant, tu ne perds pas espoir, de te retrouver, d'être le grand perol que tu avais toujours été, et que tu voulais absolument revêtir. Mais pour le moment, tu restais ce gars, un eliot, tu en étais réellement devenue un maintenant, un peu surprenant quand on savait qu'auparavant, seulement un an en arrière tu étais un parfait petit mather. Un bleu peut être caché sous une bonne couche de vert ? Un riche hérité qui en vu de son éducation, était beaucoup plus à sa place aux côtés des tiens. Des gens de sa hauteur. D'où ton ignorance ainsi que ton mépris envers les autres étudiants, tu t'en foutais bien de leurs vies minables, insouciantes, ton visage était fermé, verrouillé à double tour, que seul l'accident du plateau avait réussit à débloquer un court instant. Non, à l'instant ou tes yeux s'étaient posés sur ceux de Zig, tu avais eu cette malice, cette envie ardente, te brûlant presque les doigts de pouvoir l'embêter. Surtout, elle, ton ex, avec laquelle tu avais fin à une relation de toute manière voué à l’échec. Pourtant, tu ne peux te demander, si elle avait été là, à tes cotés, si ton comportement, tes yeux, ton âme aurait changé face à toutes tes galères. Si elle aurait été assez solide pour te relever. Si ce n'avait pas été la bonne, même si pour ce point, tu avais encore du mal à t'en persuader. Zig, c'est une volatile, une plume qui au gré du vent, légère et précieuse s'envole. Tu n'avais aucun contrôle sur elle, et ça t'avais agacé. Alors quand tu l'as recroise c'est plus fort que toi, t'as cette envie énigmatique de te décharger sur elle. De te venger en quelque sorte. Bien sûr, elle ne se laisse pas faire, elle te glisse encore entre les mains, envoyant valser son contenu sur tes vêtements avec un malin plaisir. Un rictus, mauvais, apparaît sur ton visage parce que tu aimes ça. Quand elle répond, qu'elle ne se laisse pas faire. C'est ce que tu avais adoré chez elle à votre rencontre. Ce feu sauvage, indomptable. « Oh. » dis-tu sous le coup d'une émotion, surpris, tu regardes ta chemise coûteuse se peindre de ses restes. « C'est tout ce que tu sais faire ? » Si un brouhaha familier s'imposait souvent dans la cafétéria, ce midi, on entendrait presque une mouche volée. L'attention retenue en otage, capturé par cette dispute futile. Ils retiennent leur souffle, se disant certainement qu'ils aurait de quoi se mettre sous la dent, entrant dans des débats inutiles de qui a raison ou tord alors que leurs avis, néfaste ne serait qu'une pierre jeté dans l'étang de ton indifférence. « Je me suis toujours dit qu'un ravalement de façade ne te ferait pas de mal. » répliquais-tu avant de passer tes mains dans la nourriture pour lui peindre sur le visage comme un enfant de 5 ans. « Magnifique ! » souriais-tu, fier de toi.

c’était pourtant pas moi d’être rancunière. j’veux dire.. j’étais pas du genre à me prendre la tête pour des conneries. si les choses se passaient mal, je laissais couler parce que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire et à ma connaissance, je n’étais jamais restée en mauvais terme avec mes exs.. sauf lui. lui, marin. ça avait pourtant été une histoire assez courte où l’on ne pouvait pas dire qu’il y avait des sentiments forts mais ouais, les choses avaient mal finis. peut être que j’avais été blessée dans ma fierté, qui sait ? dans tous les cas, entre sa soeur que je pouvais pas encadrer et lui qui était le dernier des cons, ça donnait pas un truc beau à voir, bien au contraire. il était conscient au moins que ça me faisait chier tout ça ? que j’avais jamais voulu qu’on se séparer comme des malpropres et que parfois, je regrettais sincèrement qu’on ait pas su sortir notre épingle du jeu. j’veux dire, on était diamétralement opposés, certes, mais dans tout ça, on pouvait pas nier qu’il y avait eu une sérieuse alchimie entre lui et moi. sinon, jamais cette histoire n’aurait eu lieu. dans le fond, j’arrivais toujours pas à saisir pourquoi je m’étais fais larguer de la sorte. un jour tout allait bien, le lendemain je me faisais envoyer sur les roses comme si j’étais usagée et plus d’aucun intérêt. ouais, je l’avais vraiment en travers en fait. « c’est tout ce que tu mérites, nuance. » que croyait-il ? que j’allais perdre mon temps à imaginer le coup bas du siècle ? j’avais rien à lui donner, rien à lui accorder. sa présence m’emmerdait juste et son manque d’inattention aussi. et c’était frustrant de sentir qu’on était le clou du spectacle. que les conversations inintéressantes avaient cessés pour que tous les regards puissent se river sur nous. qu’est-ce qu’ils voulaient ? un autographe ? c’était encore une preuve du pathétisme de la population générale. regarder un conflit comme on regarde un film au cinéma. c’est à ce moment là que je commet la première erreur, manquer d’attention. il en profite le fourbe pour m’écraser sa main sur le visage et j’sens déjà l’odeur de la bolonaise me piquer les narines. y a de la viande déjà, il fait chier putain. tout mais pas de la viande. j’aurais des mitraillettes à la place des yeux que j’aurais sûrement fait un carnage même si dans le fond, il méritait même pas une seconde de mon attention à vrai dire. et ça me gonfle parce qu’avec tout ce temps, il continue à m’atteindre. peut être parce que c’est lui. j’en sais rien et je m’en tape. j’veux juste plus jamais avoir à le croiser. « toujours aussi intelligent marin, ravie de le constater. » l’ironie était pesante, vraiment. j’aurais pu tout dévaster sur mon passage mais j’sentais les regards encore une fois, le souffle coupé des spectateurs se demandant quelle pourrait être ma prochaine réaction. j’allais pas leur accorder le moindre plaisir en fait. pas en public. qu’ils aillent tous se faire foutre plutôt que regarder comme si c’était intéressant. « ma plus grande question : qu’est-ce que j’ai foutu avec un mec comme toi ? »

Pourquoi avait-il fallu qu'une altercation aussi anodine devienne tout à coup importante, reflétant aux yeux de tous la maladresse symbolique qui vous unissait. Aucune discussion n'était possible avec elle, tu ne pouvais, tu n'y arrivais pas. Sans vraiment comprendre pourquoi. Pourtant, tu sentais cette haine, l'agacement te tourner autour, te rendant incroyablement piquant. Acide. Parce qu'elle le méritait, que tu craches ton venin sur elle, sur ce qu'elle était ou bien avait été. Pour cette relation qui n'avait pas aboutit, qu'elle t'avait pris. Perdant ton temps, ton énergie ainsi que ton argent. Et son incapacité à déraper, à chercher toujours ce calme, même en cet instant, en prenant soin de prendre sur elle, alors que tu aurais voulu qu'elle réplique. Qu'elle te gifle, morde, tu voulais qu'elle s'indigne de manière plus violente, juste pour sentir ce pouvoir que tu aurais sur elle. Que tu n'as jamais su tenir, et prendre. Son plateau s'éclabousse sur tes vêtements, une réaction, enfin, infime mais pourtant intéressante. Indiquant qu'elle n'était pas si réfractaire envers la personne que tu étais. Alors tu continues. Dans ta stupidité. Dans ta folie aussi. A prendre ce mélange sur ta chemise, carmin et jaunâtre pour lui peindre le visage tel un peintre de renom. Avec créativité. « Toujours. » répliquais-tu avec ce sourire en coin, narquois, te moquant d'elle, juste dans le but qu'elle craque encore, juste une fois de plus. La pousser à bout, qu'elle te transmette des émotions, ses émotions. Mais sa question dérive, elle t'arrache un peu ta bonne humeur, masque moulé sur ton visage depuis quelques semaines, craquelant par moment. S'effritant. « Tu te poses vraiment la question ? Pour mon argent, sans le moindre doute. » Ta sentence tombe et quelques murmures s'élèvent, s'entrechoquent, avait-il raison ? Tord ? Indignement ou bien accusant le coup, les étudiants ne bougent pas une oreille, et tu peux l'apercevoir de tes yeux, qui balaye la pièce d'un regard inexpressif, passif, même d'un dégoût certain. « Vous voulez en savoir plus ? » que tu demandes, voyant ici une opportunité de ridiculiser la belle. D'abecquer ses oisillons voraces, d'un appétit si grand qu'ils mangeraient leur propre mère pour en savoir plus, et tu leur donnais cette chance d'en savoir plus. De comprendre. « C'est mon ex. » répliquais-tu, en pointant ton index dans sa direction comme pour montrer cet animal en cage, une chose, un rien.

hj: heureusement que je surveille tous mes rp, j'avais plus ta notif.

parce que ouais, j’avais considérablement perdu mon temps, ça j’en étais certaine. il était.. il était lui. hautain, prétentieux, vicieux et surtout, empreint d’une méchanceté énorme. j’comprenais même pas comment est-ce que l’on pouvait se montrer aussi désagréable avec les gens. dans le fond, j’avais fais quoi à part tenter de le supporter ? parce que ouais, je souhaitais bien du courage à la prochaine qui tenterait de s’aventurer dans sa vie tant il était désagréable et ingrat. le pire ? il m’avait jeté comme une merde. il avait mit fin à cette relation et j’avais l’impression qu’il tentait de me donner le mauvais rôle comme si je lui avais brisé le coeur. c’était l’hôpital qui se foutait de la charité en fait et ouais, il me foutait la rage à agir de la sorte. et je détestais ce qu’il était en train d’insinuer parce que ça me faisait passer pour une nana vénale alors que.. depuis quand j’étais intéressée par l’argent ? j’étais choquée par ses paroles, la bouche légèrement entrouverte. « ah. c’est vrai que m’offrir des tulipes une fois ça t’as ruiné. excuse moi. je te rends tes 3 dollars maintenant ? » et j’avais beau être au bord de la ruine, je sortais tout de même un billet de ma poche que je lâchais devant ses pieds. « j’espère que tu t’étoufferas avec. » et marin, lui, il semblait heureux de se donner en spectacle. parlant aux lots d’étudiants au tour pour bien préciser que j’étais son ex. ouaaaaais, comme si quelqu’un en avait quelque chose à foutre. c’était quoi cette manie de vouloir faire des carnaval à tout bout de champs comme ça ? « la plus grande erreur de ma vie » putain je fulminais. j’avais envie de le frapper tant il me sortait par les yeux. « t’es pathétique perol. la plus grande merde existante sur ce campus. probablement même dans ce pays. » alors ouais, s’il voulait se donner en spectacle, qu’il continue tout seul, j’avais assez donné. lui donnant un coup d’épaule pour passer, je reprenais. « t’en as jamais rien eu à foutre que je puisse ressentir des trucs pour toi, y a rien d’autre qui t’intéresse à part ta propre personne. »