Allongé sur mon lit, les yeux fixant le plafond, je ruminais, je réfléchissais. Je pensais à elle, à ces mots que j'avais osé lui dire et que je regrettais amèrement depuis. T'es un con Alan ! Mais genre le roi des cons ! Ne sachant pas quoi faire, je m'étais tourné vers mon amie Arizona pour un conseil et elle m'avait confirmé que sur le niveau des abrutis, j'avais fait fort cette fois-ci... Mais ça, je l'avais compris sans son aide. Par contre, son idée d'écrire une lettre était très bonne et la remerciant, je me mis très vite au dessus d'une feuille avec un stylo en main. Les mots vinrent glisser sur le papier sans grandes difficultés, disons que ça fait déjà plusieurs jours que je réfléchis à ce que je pourrais lui dire si je la croisais une nouvelle fois. Seulement, elle ne souhaite surement pas me voir en ce moment, l'écrire est donc parfait dans une telle situation. Signant la lettre par " Alan - le connard égoïste qui s'en veut ", je pliais la feuille en deux pour parvenir à la faire rentrer dans une enveloppe que je ne fermais pas. Déterminé, je me rendais à pied à la Dunster House, parce que mon vieux tacot ne souhaitait pas démarrer, comme si le destin me disait de ne pas faire ça. Rien à foutre ! Je parvenais après de longues minutes de marche dans la neige devant la porte de sa chambre. J'ai bien pensé à frapper, présentant mon poing à quelques centimètres du dernier rempart entre elle et moi avant de me raviser. M'agenouillant, je regardais une dernière fois la lettre dans ma main, hésitant quelques secondes avant de finalement la glisser sous la porte puis de tourner les talons pour retourner affronter le froid hivernal.

Habillé de ton sempiternel tee-shirt guns and roses, et un boxer piqué à quelqu'un, en tailleur sur ton lit, devant un étalage de livres, cahier et autres papiers , tu regarde l'écran de ton ordinateur , te demandant si t'allais changer le titre qui jouait actuellement dans tes oreilles. Ces notes lentes te donnent envie de te rouler en boule au fond de ton lit, et laisser tomber la dissertation que tu étais entrain de préparer . Tu change donc, quelque chose de plus léger et pop. Un son qui te remet le sourire, avant de te faire dandiner la tête, fermer les yeux, puis les reouvrire pour voir une ombre sous la porte de ta chambre.
Tu te figes.
Soudainement , tout tes muscles se contractent, tu arrête de respirer, fixant l'ombre que tu crois deviner dans le couloir. Ton doigt trouve le bouton pause, tandis que lentement tu enlève tes écouteur.
Ok, depuis le kidnapping, ce serait pas là première fois que tu fais ta parano, ni que tu t'imagines quelqu'un dans l'ombre, prêt à t'attaquer , alors que ce n'est que tes confrères qui rentrent chez eux. Cette prise de conscience te fais déjà respirer de nouveau, prête à revenir vers tes cours, dès que le confrère en question s'en serait allé. Sauf que ça tarde ... Et qu'un son bizarre s'ajoute à l'ombre qui obstrue la raie de lumière sous ta porte.
La c'est clair, tu ne va pas te laisser faire ! Tu va te lever lentement, prendre la poêle à frire que t'as accroché à côté de l'entrée, et la bombe lacrymogène sur ta table de nuit, en te jurant que t'allais demander une arme à ton père ... Demain !
Position défensive activé, qu'ils entrent pour voir!!
Mais non. Personne n'entre , à part peut être si on considère qu'une enveloppe est une personne? Mais qu'est ce que tu raconte ? Sans faire de bruit , tu ramasse la lettre en sors un papier que tu déplie et survole sans la lire  .... Alan le connard égoïste qui s'en veut
Ouvrant la porte , tu en sors , et appelle le dos que tu connais par cœur maintenant.
"Alan?"

Disparaître aux yeux des gens, se déplacer sans un bruit, devenir une ombre, voilà ce qu'on appelle être discret. Des notions que je semblais avoir oublier... Glissant ma lettre manuscrite sous sa porte, je rebroussais chemin sans véritable espoir d'une réponse de sa part, savoir qu'elle aura lu ces mots me confortait cependant dans le fait que ce soit la bonne chose à faire. Seulement, lorsque j'entendis le son de la poignée, l'idée d'Arizona, à première vue géniale, devint très vite beaucoup plus mauvaise dans mon esprit. Réfléchis vite Alan ! Continue à marcher comme si de rien n'était. Oui, c'est ça, fais comme si tu n'avais pas entendus ! "Alan?". Trop tard... Plus d'échappatoire. Je m'immobilisais, baissant les yeux et laissant échapper un long soupir dans ce silence gênant. " Je suis grillé on dirait ! ", m'exclamais-je d'une voix assez forte pour qu'elle m'entende distinctement malgré la distance qui nous séparait tandis que je gardais le dos tourné. J'étais tiraillé par cette crainte de me retourner et devoir affronter de nouveau ce regard emplis de haine que j'avais pu apercevoir quelques jours plus tôt, et l'envie de la voir qui était bel et bien présente également. Tu n'as quand même pas fait tout ce chemin pour rien Alan ? Bravant le froid et a neige pour repartir maintenant ? Je me résignais et fit ce tour de 180° sur moi même pour l'apercevoir au bout du couloir. " Je venais juste te déposer cette lettre. Je ne voulais pas te déranger, je vais te laisser. ", lui fis-je savoir alors que je m’apprêtais cette fois-ci à partir pour de bon.

Parée de chaussettes dépareillés, d’un short et un tee shirt, tu fais quelques pas dans le couloir frais de ta confréries, captant la démarche caractéristiques de celui qui vient de déposer une lettre sous ta porte.
Alan.
Tu l'appelle, te rendant compte de ton action en même temps que tu la fais, et qu’au moins 50% de ton pardon lui est gagné…. Ça a certainement à voir avec son regard, ou ses lèvres, le sourire en coin qu’il a tout le temps, ou bien son humour et son autodérision quand il te répond.
Dans une main, tu tiens encore la lettre qu’il vient de glisser sous ta porte, dans l’autre c’est la poêle à frire que tu balance nonchalamment. “tu me dérange pas.” Lui réponds tu. Dans une tentative d'apaiser la chaire de poule qui apparaît sur toute la peau dénudé de ton corps, tu gratte l'arrière de ton mollet, du plat de ton pied “ entre, il fait trop froid pour que je lise une lettre ce soir” ajoute tu.
Es tu taquine?
Un tout petit peu oui.
Après avoir passé toute la nuit de cette fameuses soirée à ressasser ce qui s'était passé entre vous, tu te sens moins furieuse contre lui. Assez, pour le laisser s’expliquer, et le considérer à nouveau comme un "ami".  

Planté comme un abruti au milieu de ce couloir, mon sourire gêné s'allongeait d'un côté pour se transformer en un sourire en coin lorsqu'elle me souligna que je ne la dérangeais pas. Dans un premier temps hésitant quand elle me demanda de rentrer dans sa chambre, je finis par m'avancer timidement de la jeune femme, me posant à quelques centimètres d'elle sans vraiment savoir quoi dire alors que je sondais son regard bleuté à la recherche du moindre indice concernant son état d'esprit actuel. " Comment ça va ? ". Alors là, niveau question d'une banalité affligeante, tu fais très fort Alan ! Mais je te l'accorde, tu auras peut-être une réponse plus rapide qu'en scrutant bêtement ses yeux. Pénétrant dans son nid douillet, j'apercevais une poêle à frire jonchant le sol, va savoir ce qu'elle pouvait bien faire ici mais je m'abstenais de poser cette question. Sur son lit, notes, cahiers ou encore bouquins en tout genre me laisser à penser que la belle était en pleine séance d'étude. Est-elle sûr que je ne la dérangeais pas ? Je commençais à en douter du coup. J'avais laissé mes chaussures à l'entrée afin de ne pas laisser l'empreinte de mes pas sur son plancher et je m'étais assis sur une chaise alors que je regardais Rain refermait la porte et me faire face. Zieutant la lettre dans sa main, je lui donner mon avis, non sans laisser échapper un léger rire nerveux, sur une situation qui me mettrais un peu mal à l'aise: " Essaye de ne pas la lire en ma présence, ce serait très gênant. ".

Tu le laisses passer devant toi, répondant à ton invitation, tout en scrutant ton visage.   "Ca va super bien. Et toi?" banalités. Small talk. Tu ne mens même pas en lui répondant. Mine de rien, tu vas mieux depuis quelques temps. T'es redevenue la Rain d'avant, celle qui sait maitriser ses émotions, et ne gifle pas les mecs publiquement. Elle se contente simplement de les émasculer dans sa tête... avec un sourire glossis.  
Lui ? Il continue à scruter ton visage.
God ses yeux !
S'il y a une chose qui peut te faire flancher, ce serait ses yeux... Ou ses lèvres... Tu ne t'es pas encore décidé.
Mais peu importe, c'est un connard, te rappelle tu. Il l'avoue lui même dans la feuille que tu tiens encore entre tes mains, pendant que tu te reinstalle dans ton lit. Lui, choisit l'un des fauteuils de la pièce.  "J'ai déjà lu la meilleur partie" lui précise tu "La signature" Tu pique, et alors ? T'en as bien le droit, encore un peu. "Tu veux me dire ce qu'il y a dessus? ou ... " Ou alors on parle de la météo, puis tu t'en vas, et je lirais continue tu silencieusement.

Le problème avec Rain, c'est qu'il est difficile de savoir si elle ment ou non. Avec de l'entrainement, l'habitude, peut-être parviendrais-je un jour à déceler ce signe dans ses prunelles bleutée qui me donnera la réponse. Quand elle me dit que ça va, je meurs d'envie de la croire mais le doute subsiste en moi. Je suis néanmoins passé outre cela et suis rentré dans sa chambre, m'installant sur un fauteuil non loin tandis qu'elle retournais sur son lit. Très vite, le coté piquant de la demoiselle refit surface, me signalant que la signature est la partie la plus intéressante. C'est de bonne guerre, et plutôt justifié. Si j'ai signé comme ça, c'est parce que je le pense. " Les derniers jours passés à réfléchir m'ont conforté dans le fait que tu avais raison sur ce point... ", lui fis-je savoir la mine sérieuse avant de me lever pour venir à sa rencontre et tendre la main vers elle, l'air toujours aussi sérieux: " Mais ce n'est pas la partie la plus importante. Tu veux que je te la lise ? ". Après tout, ce sont mes mots et qu'ils soient écrit ou dit ne fera pas une grande différence. L'important, c'est le contenu.

Tu l'enquiquine. On peut même dire que tu l'embête, quand tu parles de la signature où il te cite dans les mots "Connard égoïste". Cela dit, ce n'est pas exactement ce qui te marque, ni ce que tu considère interessant. C'est plutôt le "qui s'en veut" fait impression sur toi.
Te redressant sur ton lit, tu le vois se lever et se diriger vers toi, tendant la main vers le bout de papier. Tu t'exécute, docile que tu es, puis tu remets tes jambes en tailleur, et éloignes les papier que tu avais éparpille sur la couverture, lui laissant une place à côté de toi. "Je veux bien que tu me la lise" commente tu, prête à entendre ses demandes d'excuses, et très curieuse de savoir ce qu'il va dire.
Tu ne sais pas ce que ça te fera, ni l'impact que ses paroles auront, mais tu ne t'attends pas à grand chose, Alors...

Récupérant la lettre des mains de l'ex Dunster, je m'asseyais à ses cotés et regrettais déjà ma proposition. Je ne parle que très peu de mes sentiments, je suis pudique sur ce point. Je n'ai d'ailleurs jamais gratifier celle que j'appelé auparavant ma petite-amie d'un "Je t'aime", tout simplement parce que j'ai peur de ces mots là. Ils sont puissant, peuvent être aussi bien source de grand bonheur que destructeur. Rain n'y aura pas le droit dans ces lignes manuscrites non plus, nous n'en sommes pas là, je ne saurais dire où nous en sommes... Dépliant la feuille de papier, je posais mes yeux sur les mots que j'avais écrit plus tôt et commençait à lire à haute voix: " Rain. Si je t'écris cette lettre... ", je m'arrêtais. Relevant les yeux, j'observais la jeune femme, le regard posé sur moi, j'en fus presque intimidé. Il y a une différence entre écrire ces sentiments et les dire à la personne en question de vive voix. Prenant une grande respiration, je reprenais:

Spoiler:

Je poussais un long soupir, presque soulagé d'avoir vidé mon sac, comme un relâchement. Peu importe sa réaction, je suis content qu'elle ai au moins entendus ce que j'avais à dire. Je lui rendais la feuille, lui indiquant par la même occasion: " Tu devrais la garder, elle est à toi maintenant.".

 T'étant approché de lui pendant sa lecture, tu regardes son réçit, par dessus ses épaules. Jusqu’a ce qu’il finisse, par te demander si tu veux garder ses excuses…
Tu tourne la tête vers son visage, te retrouvant à quelques centimètres de sa bouche, et prends le bout de papiers griffonné que tu jettes derrière toi. Le petit sourire que tu affiches, est annonciateur de ce que tu vas faire : recouvrir ses lèvres des tiennes quelques secondes de plus que ce que la chasteté demande.
Te détachant finalement de lui, tu commence par lui répondre "Je ne suis pas la fille pour toi" Tu l'as prononcé d'une manière tellement calme, qu'on pourrait presque croire que ton cœur ne se tord pas à la simple évocation de cette éventualité " si tu cherche une fille docile qui t'adore , ou si tu veux une relation sérieuse ou stable , je ne suis pas faite pour toi" Autant que ce soit dit. N'as tu pas évité religieusement le mot Amour avant Antoine ? Et ensuite après lui.... " Et je ne t'en demandais pas autant .." puis, ne pouvant t'empêcher, tu ajoutes " pas tout de suite " ni jamais, évite tu de dire " ce que je veux avec toi c'est..." Qu'est ce que tu veux? Tu hésites une seconde " c'est de continuer notre relation joueuse, celle dont tu parles dans ta lettre.... Sauf que, tu dois savoir ça : je ne partage pas. " Précise tu, mettant le doigt sur le point noir de toute cette histoire " si ça te pose un quelconque problème, on peut oublier tout ça" tu redépose tes lèvres sur les siennes, mêlant vos deux haleine, le temps de lui montrer ce que "ça" veut dire. Puis, les remplaçant de l’indexe, tu lui signale de te laisser continuer "Même si j’aime beaucoup l’amusement qu’il y a entre nous."
Te redressant tu deviens sérieuse. Tu le lui dois bien, après qu’il ait été aussi honnête "Si j’ai été blessé, ce n’est pas par le terme lui même. Je suis une … personne assez chaleureuse…" dis tu avec un sourire "Mais tu avais utilisé le terme pour m’atteindre, et ça, ça a réussi." Puis avec une grande inspiration tu ajoutes "Alors... Je te pardonne. Notamment parce que je l’ai cherché, mais aussi parce que je t’ai giflé, donc on est quit." Aussi parce que tu n’arrives pas à faire autrement avec lui. Mais la encore, tu le gardes pour toi. " Et aussi parce que t’as des lèvres qui me font craquer" oui bon, ça tu peux l'ajouter.