« Ferme ta bouche quand tu manges putain » dit-il d’un ton hargneux en direction de son voisin de table. C’était la pause, un bon moment pour lui de relire le cours qu’il venait d’avoir mais nan. Il y avait ce porc qui ne cessait de piaffer et de claquer des dents en mangeant sa barre au chocolat. Il ne lui en fallait pas beaucoup à Jim pour qu’il s’énerve, et puisqu’il n’était pas quelqu’un qui fermait sa gueule. Ça finissait souvent en regard noir ou en soin sans-alcool. Après quelques secondes, il referma son cahier rapidement et sortit en trompe de la classe. Il avait besoin d’une bonne clope, il n’y avait que ça pour calmer son trop fort caractère. Il devrait reprendre le kickboxing, ça l’aidait pas mal à se contrôler. Après avoir marché assez longtemps pour ne plus entendre aucun bruit, surtout la bouche de ce gros porc. Jim s’installa contre le mur et sortit son paquet de cigarette. Il en alluma une rapidement et pris une grande bouffée qu’il laissa empoissonné ses poumons. Le silence lui faisait le plus grand bien, voilà pourquoi il appréciait autant la bibliothèque. Le silence était de rigueur et au moindre bruit on risquait de se faire virer par la vieille folle. Ça lui convenait totalement. Ses paupières se rouvrirent finalement pour regarder autour de lui. Jim, il adorait observé ce qui se passait autour de lui. Seul dans son coin, il pouvait voir et apprendre plus de chose que n’importe qui d’autre. Son regard se posa finalement sur Serah, toujours dans son élégance quand on oublie qu’elle est pire qu’une peste. Elle ressemblait bizarrement à madame Harris, triste pour elle quand on connaît son avenir.

J’en ai franchement marre des cours et ils viennent à peine de recommencer après le congé du temps des fêtes. Au moins, avec le voyage que prévois Silas pour la semaine prochaine, je sais que j’aurai la paix. D’ici là cependant, je dois me coltiner mes cours et c’est en y allant à reculons, croyez-moi. Traversant le yard entre deux heures interminables à entendre parler de sujet qui ne m’intéresse définitivement pas, je t’aperçois près de la bibliothèque, observant le monde comme s’il t’appartenait d’en écrire les récits détaillés, relatant chaque rencontre, chaque conversation, chaques gestes posés. D’un pas déterminé, je change de trajectoire et me dirige tout droit vers toi. « Hey Jimbo! Tu fous quoi là? »

HJ: omg sorry c'est nuuuuul j'vais me racheter ensuite!

Il lui en fallait peu pour s’énerver, faut dire qu’il a le sang chaud, tout comme son paternel. La cigarette le calmait, l’observation par la même occasion. Enfin, sauf quand un pesticide arrivait dans son collimateur. Serah la pétasse était de retour. « Ca ne se voit pas ? Je fume. T’es toujours aussi perspicace ma grande. » dit-il en secouant la tête doucement alors que son regard ne se posait même pas sur elle. Il finit par poser son regard sur la tête blonde qui essayait de se faire passer pour plus pétasse qu’elle ne l’est en réalité. « Et toi, qu’est-ce que tu fous là ? » dit-il en remettant sa clope entre ses lèvres pour reprendre une taffe avant de laisser échapper la fumer par le nez. « T’as pas des victimes à aller emmerder ? » Elle avait la gueule du tyran mal dans sa peau. C’est triste pour elle mais Jim a toujours eu du mal avec ce genre de personne. Faut dire, sa mère était la même en peinture, sauf qu’elle avait la peau un peu plus mate et elle était brune de base. Pourtant, il essayait toujours d’attirer son attention, malgré qu’il tente vainement de l’envoyer chier à chaque fois qu’il la croise. C’est presque pathétique tout ça.

« Ça ne se voit pas ? Je fume. T’es toujours aussi perspicace ma grande. » J’esquisse un sourire en coin en secouant la tête. Tu mords toujours au quart de tour Jim, j’crois que c’est exactement ce qui fait que j’aime te faire chier autant. « Et toi, qu’est-ce que tu fous là ? » Je replace mon sac sur mon épaule et croise les bras. « Entre deux cours, non pas que ça te concerne, pas vrai? » Je te détaille du regard, te matant de la tête aux pieds en me disant que c’est bien dommage que tu sois un petit enculé parce que je ne cracherais pas sur une nuit ou deux avec toi. Après, rien n’est impossible au fond, ce serait pas la première fois que je baise quelqu’un que je n’apprécie même pas. « T’as pas des victimes à aller emmerder ? » Un sourire carnassier étire mes lèvres et je te prends ta cigarette que je viens placer entre mes lèvres, tirant dessus un bon coup. « Nope, c’est tranquille aujourd’hui. » Je souris de toutes mes dents et souffle la fumée dans ta direction.

Cette fille était une sacrée, il ne pouvait pas dire le contraire. Elle avait un caractère qui montrait clairement qu’elle s’était foutu une carapace. A moins qu’elle soit aussi pétasse que sa mère, ce qui est aussi une possibilité. « Nan, ça ne me concerne pas. T’avais la gueule de la nana qui sèche » dit-il en haussant les épaules. Il lui fait un sourire au coin moqueur et remet sa clope entre ses lèvres pour tirer une taffe. Elle était une prédatrice, ça se voyait dans la manière qu’elle avait de le regarder. Un sourire au coin se dessina sur les lèvres du bronzé, elle pouvait toujours rêver. Ce n’était pas son style d’avoir des coups d’un soir. Il était plutôt relation amoureuse, sentiment… Voulait, voilà pourquoi il était tout seul. L’amour ne frappe pas à sa porte. « Eh bien, ça m’étonne que ce soit tranquille. Une victime par jour nan ? » dit-il en la regardant fumer sa propre cigarette. Il la reprit après quelques secondes pour finalement la finir et l’écraser dans le cendrier juste à côté de lui. « Tu changeras pas Serah, toujours la même. » Son ventre se mit finalement à gronder, il était peut-être l’heure de manger quelque chose. Un macdo suffira pour cette fois..

« Nan, ça ne me concerne pas. T’avais la gueule de la nana qui sèche » J’hausse les épaules en détournant le regard un moment, regardant les gens qui passent près de nous. C’est vrai qu’il m’arrive souvent de sécher les cours. Mais si c’était le cas aujourd’hui, j’serais pas là et j’aurais pas mes bouquins dans mon sac. Tu demandes si j’ai pas une victime à faire chier et j’me contente de répondre à la négative en te prenant ta cigarette qui me faisait de l’œil depuis tout à l’heure. « Eh bien, ça m’étonne que ce soit tranquille. Une victime par jour nan ? » Je ris un peu à ta remarque et hoche la tête. « Si on veut ouais. Aujourd’hui, ce sera toi. » Tu reprends tes biens et je lève les mains comme pour prouver mon innocence –voilà bien un mot jamais associé à mon nom, innocente. « Tu changeras pas Serah, toujours la même. » Je penche légèrement la tête sur le côté en te fixant. « Qu’est-ce que tu veux dire? » Oui, vas-y Jim, dit moi ce que tu penses réellement de moi tient. Ça changerait pour une fois.

Il fallait bien l'avouer. Serah était loin d'être l'étudiante modèle, il suffisait de voir son comportement pour le savoir. Il l'aimait bien tout de même, un peu. Ça lui rappelait un peu sa mère, donc forcément l'envie de se faire remarquer était toujours présent. Il se moquait d'elle, il la taquinait autant qu'il le pouvait. " Tu veux que je sois ta victime ? " dit-il avec un sourire amusé. Il était loin d'avoir la gueule d'une victime et ce n'est pas Serah qui va réussir à le faire passer pour une victime. " Tu joues la forte et la dure devant tout le monde pour faire croire que c'est le cas. Je suis presque certain qu'au fond de toi, t'es juste aussi faible que tes victimes. " dit-il en penchant la tête sur le côté doucement. Il était connu pour son honnêteté, sauf qu'il n'ira pas non plus parler de sa mère. Ça ne la regardait pas. " Il serait temps de grandir, les pétasses du lycée sont dépassés de mode " C'était bon quand on avait seize ans pas quand on a passé la vingtaine. Elle pouvait être old-fashionned quand elle s'y met.