C’est à son tour de trouver ce qu’elle pourrait lui faire subir, elle avait déjà une idée depuis quelques jours elle était en train de tout préparer. Elle espérait secrètement qu’il abandonne au moins il serait évident pour elle d’être en avance dans ce concours totalement stupide, mais amusant pour elle. C’était une gamine dans l’âme, une folle qui était capable d’accepter n’importe quel défi qu’on pourrait lui donner juste pour le fun. Elle n’était pas comme les autres pourtant elle le devrait, fortement, mais elle s’en fichait comme toujours. Elle était habillée comme pas possible pour ne pas avoir, en ce moment cela était une mission, plus que ça même. Une fois prête, elle sortie pour se rendre au point de rendez-vous qu’elle avait donné à Elliot, impatiente de voir sa tête quand il verrait son idée enfin si on pouvait appeler ça une idée. Cela faisait quelques minutes qu’elle était devant ce qu’elle avait préparé attendant avec une impatience non dissimulé la personne qui subirait sa folie. Mais bon elle était sympa dans le fond, il passerait légèrement devant elle s’il était prêt à réaliser ce qu’elle lui réserver. « T’es prêt à souffrir ? » Est-ce qu’elle voulait lui faire peur ? Sûrement un peu, mais bon avec ce qui était devant lui, il pouvait clairement comprendre que ce n’était pas quelque chose de si horrible que ça dans le fond, c’était juste amusant comme toujours.

Tu m’avais donné rendez-vous aujourd’hui Carter, et j’avais hâte. Je connaissais ton potentiel. Je savais que t’avais la tête qu’il fallait pour réussir à imaginer des trucs toujours plus fous que les autres. J’avais trouvé ma paire pour ce petit jeu malsain. Oui, ça pouvait très vite devenir malsain, à toujours vouloir pousser l’autre. Mais je t’appréciais quand même, même si je le disais pas à voix haute. Et j’étais quelqu’un de très loyal et de très protecteur, donc je ne te forcerai jamais à faire quelque chose dont tu n’aurais pas envie ou qui serait hors-limites. J’arrivais donc au point de rendez-vous, tout souriant. J’avais hâte de voir ce que tu m’avais préparé, ce que tu pensais qui me serait difficile de faire. Je calais un bisou sur ta joue en guise de bonjour. « Alors, tu craches le morceau? » J’voyais que toi aussi t’avais hâte.

Elle aurait dû réfléchir à deux fois avant de faire quelque chose en extérieur surtout en sachant qu’elle attrapait froid assez facilement en ce moment. Mais elle ne voulait pas non plus faire ça à l’intérieur, genre il pouvait se passer tellement de chose et dieu qu’elle ne voulait pas trouver une quelconque excuse à donner à son mari. Donc l’extérieur était la meilleure idée du monde. La blonde sourit en coin avant de lui rendre son baiser sur la joue, elle l’appréciait Elliot, c’était un peu le seul qui était capable d’occuper son esprit, de faire en sorte qu’elle pense à autre chose et ça lui faisait juste un bien fou. Passant sa langue sur ses lèvres, elle finit par dévoiler ce qui était devant elle enlevant simplement le paravent qui cacher ce qu’il devait faire. « Je suis sûre que tu meurs de faim. » Elle éclate de rire en voyant ce qui était devant elle, des animaux grillés, le truc bien dégueulasse, mais bon. « Pour 80 points, tu dois manger une sauterelle, l’araignée et un peu de chenille. » Elle aurait pu pousser le vice et mettre des animaux vivants, mais on va éviter dans le fond, elle serait même pas capable de les approcher enfin ça dépendait.

On se gelait le cul, là. Alors accouche, c’était quoi ton défi du jour? T’ouvrais le paravent qui me cachait la vue de la surprise que tu m’avais préparé, ou plutôt devrais-je dire torture. Ouais, parce que j’avais bien vite perdu mon sourire quand j’avais vu ce qui se trouvait sur une petite table devant moi. « Je suis sûre que tu meurs de faim. » J’ai plutôt envie de gerber présentement. Pourquoi j’ai mangé une bonne grosse assiette de pâtes à la crème avant de venir moi? Pourquoi? « Pour 80 points, tu dois manger une sauterelle, l’araignée et un peu de chenille. » 80 points??? Seulement? « Y’a une putain de tarentule devant moi et tu veux me donner que 80 points? » La sauterelle, ça me dérangeait pas. Parait que ça avait le goût de poulet. La chenille, ça me tentait bof-bof, j’m’imaginais ça un peu gluant-dégueulasse, mais c’était qu’un bout alors j’allais pas mourir. Mais la tarentule entière là… Putain j’avais des frissons rien qu’en y pensant. « Meuf, tu le ferais toi ça? » te questionnais-je en me retournant vers toi. Oh et sois honnête hein ! Je soupirais quelque peu, puis prenais de grandes inspirations, à la manière d’un sprinteur qui préparait sa course des JO. Inspire, expire, inspire expire. « T’as prévu un truc si jamais je dégueule? » Non parce que j’vais le faire ton truc, mais c’est fort probable que ça se termine pas en beauté. « J’ai le droit à un verre d’eau au moins? » Genre, à la fin, pour faire passer le goût. Putain, bordel de merde, j’aurais du plus apprécier mes pâtes à la crème !

Elle leva les yeux au ciel pour la forme, mais au fond elle avait qu’une seule envie c’était d’éclater de rire. Finalement, il n’avait réellement pas de chance d’avoir lancé ce jeu stupide avec elle, elle était prête à tout, mais honnêtement à sa place, elle aurait pris la fuite depuis bien longtemps, mais heureusement ce n’était pas à elle de le faire. « Bon 100 points ça convient à monsieur ? » Ouais elle faisait un effort parce qu’elle savait à quel point ça devait être horrible de faire un truc pareil enfin elle s’en souvient puisque cet été elle n’avait pas eu le choix pour le summer camp. Mauvais souvenir, très mauvais même et elle aimerait bien l’oublier, mais apparemment c’était impossible. « Jamais de la vie, j’aurais laissé tomber dès que tu m’aurais montrer tout ça. » Oh que oui, il trouvait une de ses limites, mais ce n’était pas de sa faute parce qu’honnêtement le mot dégueulasse n’était même pas assez fort pour décrire ce qui était devant leurs yeux. Donc elle n’aurait pas réfléchie et lui aurait dis non directement. Impossible de faire autrement, elle laissait un petit rire sortir de sa bouche en voyant sa réaction, il prenait cette compétition à cœur, un peu comme toi et c’était ça que tu adorée dans ce truc. Aucune limite, les deux étant prêt à gagner quoi qu’il arrive. « Déjà c’est pour ça qu’on est à l’extérieur, je me voyais pas nettoyer quoi que ce soit et il y a un seau quelque part. » Elle se mettait à regarder partout autour d’elle pour trouver ce qu’elle devait lui tendre, au cas où et une bouteille en même temps. « Une bouteille entière, t’es chanceux hein. » Elle haussa les sourcils, clairement elle appréciait sa place pour le coup. Elle ne donnerait rien au monde pour changer sa place.

100 points? Vas-y c’était dans la poche. Ou dans la bouche, plutôt. Beurk. Mais j’t’offrais quand même un grand sourire de satisfaction et de remerciement. Tu ne le ferais pas et ça me rassure quand même un peu. T’es peut-être pas aussi folle que t’en as l’air finalement. Parce que personne de censé ne boufferait ce genre de trucs. Mais honnêtement, j’risquais de vomir mes tripes après cette dégustation de l’enfer. « Déjà c’est pour ça qu’on est à l’extérieur, je me voyais pas nettoyer quoi que ce soit et il y a un seau quelque part. » Tu me tendais le récipient que je posais au pied de la table. Un pas en avant vers celle-ci, je grimaçais, épris d’un nouveau frisson. J’peux avoir de l’eau au moins? « Une bouteille entière, t’es chanceux hein. » Je réceptionnais ce cadeau du ciel. T’es gentille. Vraiment. Moi j’pense que j’aurais pas été aussi sympa et j’aurais pas prévu d’eau. Mais j’allais clairement pas me plaindre de ta bonté. Un autre souffle pour me motiver. Vas-y, la sauterelle grillée, je l’attrapais sans broncher et la fourrais dans ma bouche. C’était pas elle qui m’inquiétait. C’était la putain de tarentule à côté. « Ça croustille sous la dent, tu devrais essayer. » te lançais-je dans un sourire sarcastique. En vrai, ça n’avait pas tellement de goût. Mouais. Bon. « J’peux passer à la chenille avant la tarentule? Steuplait. » Ouais, j’la redoutais comme un gosse terrorisé, celle-là.

La blonde secoua la tête ne pouvant faire autrement face à sa réaction, on dirait presque un enfant qui avait eu un cadeau, mais bon elle n’était pas si horrible que ça et elle se rendait compte de ce qu’elle était en train de lui demander de faire. Franchement à sa place, elle aurait dit non depuis bien longtemps, mettre un de ses trucs dans sa bouche, c’était juste hors de question bien qu’elle avait l’esprit de compétition en elle. C’était juste dégueulasse, elle était en train de le regarder se préparer comme ci c’était un concours très important, un truc où il risquait sa vie alors que pas du tout. C’était juste un jeu idiot entre deux gamins dans le fond, il fallait garder une âme d’enfant pour faire tout ça. Une grimace déforma son visage en voyant la sauterelle finir dans sa bouche, elle pourrait presque vomir alors qu’elle n’avait rien entre les lèvres, c’était juste… Elle n’avait pas de mot, elle ne pourrait clairement pas le faire ce truc là. « Jamais de la vie, je te les laisse avec grand plaisir. » Non, mais réellement c’était juste pas possible, finalement elle en avait des limites et elles étaient devant elle actuellement. « Tu fais comme tu veux, le but c’est que tu manges tout quoi. » L’ordre franchement ça n’avait pas d’importance même si elle risquait d’éclater rire quand il arriverait à la tarentule, chose qu’il redoutait et elle comprenait, totalement.

Ok, la sauterelle, c’était passé crème. Bon, j’aurais préféré justement une bonne petite crème légère pour la faire descendre dans ma gorge, mais soit. Chenille ou tarentule? « Tu fais comme tu veux, le but c’est que tu manges tout quoi. » Ouais, merci du rappel ! Aller, on opte pour la chenille maintenant du coup. L’araignée là, elle me rebutait. Rien qu’à la voir du coin de l’oeil j’avais envie de vomir. Pourtant, j’aurais du être habitué, y’en avait partout en Australie. Mais j’y vivais plus depuis que j’avais dix ans, et j’avais beau y aller tous les ans en vacances, je restais dans des lieux plutôt touristiques et où donc on ne rencontrait que très peu d’amis à huit pattes — Dieu merci. Quoique, maintenant que j’regardais les chenilles en face, elles avaient l’air aussi dégueulasses. Bon aller Elliot, réfléchis pas et avale. Putain, j’pouvais même pas avaler le truc sans croquer dedans, c’était trop gros pour ! « Tu fais chier, Carter. » grommelais-je, quelque peu grognon. Mais j’les aurai, ces points. Je les aurai. Alors, j’prenais la chenille entre mes doigts et la gobais, forcé à mâchouiller quelque peu le truc croquant et assez relevé. Une fois avalé, je prenais de grosses gorgées d’eau. « Putain, t’as déjà mangé ça? On dirait du poivre pur ! » Ça m’arrachait la gorge, bordel!

Elle ne voudrait surtout pas prendre sa place et elle se demandait s’il allait se venger pour lui faire faire un truc aussi dégueulasse que ça. Elle espérait fortement que ce ne soit pas le cas, elle perdrait des points ou elle tomberait malade par la suite puisqu’elle voulait gagner, mais bon c’était pas vraiment ce qu’elle préférait faire. La blonde laissait un rire sortir de sa bouche encore une fois, elle ne pouvait pas s’en empêcher et elle était loin de se moquer de lui, c’était juste… drôle de voir sa tête, de voir ses réactions par rapport à tout ça et elle s’imaginait à sa place, elle serait sûrement pire que lui à l’heure actuelle. « Ouais, je sais. » Nouveau sourire, elle savait très bien que ça ne devait pas lui plaire, il devait être en train de la détester à l’heure actuelle et sans qu’elle ne le veuille. C’était le but de ce jeu, non ? Pousser l’autre jusque ses retranchements pour voir s’il serait capable ou pas, rendre ce jeu toujours un peu plus loin. « Je ne laisserais jamais ça rentrer dans ma bouche. » Pas volontairement en tout cas donc elle ne connaissait pas le goût de ce qui était devant eux actuellement. « Courage, t’as bientôt fini et tu prendras la tête, c’est pour la bonne cause non ? » Normalement, elle devrait le pousser à arrêter, mais elle était un brin sadique pour le coup et elle voulait voir s’il allait arriver à tout finir.

HJ : MDR Carrément La sauterelle j'aurais pu te dire

Tu m’étonnes que tu mettrais jamais ça dans ta bouche. Moi non plus, en temps normal, j’l’aurais pas fait. Mais tu m’avais lancé le défi, alors j’devais aller jusqu’au bout. J’devais te montrer que j’en étais capable, j’devais gagner ces cent points et te dépasser. Et toi, pendant que je bouffais ces atrocités, tu te marrais dans mon dos. Connasse va! La sauterelle et la chenille dans mon estomac, le plus dur restait à faire. La tarentule. La. Putain. De. Tarentule. Heureusement qu’elle était morte, Carter ! Sinon j’te jure que tu m’aurais vu prendre la fuite comme une tapette de première. Je m’approchais de l’assiette où elle était posée et déjà, j’eus un haut-le-coeur à l’idée que ça devait finir dans ma bouche. Ok, vomis pas Elliot, pas maintenant. T’es un bonhomme. T’as pas le droit. Je la prenais du bout des doigts. Putain, putain, putain. Je tressaillais. Non, cette meuf là, que j’m’apprêtais à gober, c’était pas ma meilleure pote. Est-ce que je pouvais gober d’un coup? J’analysais le gabarit et en déduisais que non. Ça passerait pas dans ma trachée en un seul morceau. Meeeeerde. Je soufflais un bon coup, sautillais quelques fois sur place comme si j’allais à nouveau courir un marathon et croquais en plein dans l’ennemi. Et je fermais les yeux pour éviter de voir ce que je bouffais, et je serrais le poing, j’évitais même de respirer, mâchouillant aussi vite que je pouvais pour avaler mon premier morceau. Et je fourrais le reste du corps de la bête, qui connut le même sort. Et j’me jetais sur la bouteille d’eau, avalant limite la moitié d’un coup sans respirer, comme si ma bouche pouvait oublier ce qui venait de s’y trouver. Et j’étais secoué de hauts-le-coeur dégueulasses dès que je repensais au fait que j’venais de bouffer une tarentule. Une putain de tarentule.