Les pieds sur la table basse où gisaient les restes de joints déjà fumés, ta tête reposant contre mon épaule et un plaid qui nous gardait un peu au chaud devant le film qu’on était en train de visionner, j’étais bien là. Encore mieux quand je piochais quelques popcorns dans le grand bol posé non loin de là. L’écran de la télévision était la seule source de lumière pour éclairer le salon, plongé dans le noir. Les parents absents, comme d’hab de toute façon. Alors quand c’était comme ça, j’te demandais de venir pour qu’on passe la soirée ensemble, entre meilleurs potes, une soirée sans prise de tête. J’étais pas super fan des films d’horreur mais il ne fallait pas se fermer l’esprit donc j’avais pas trop bronché en démarrant le Blueray. Mais là, je devenais quand même distrait. C’était aussi mon trouble de l’attention qui parlait, m’empêchant de rester concentré sur un truc long et qui en plus ne m’intéressait pas forcément. Alors, la main sous le plaid, je laissais courir mes doigts le long de ta cuisse. On avait toujours été très tactiles, ça ne voulait pas forcément dire quelque chose. Mais mon cerveau préférait porter son attention sur le pianotement de mes doigts sur ta peau plutôt que sur le scénario pourri du film qu’on était en train de se taper.

J’me fou pas mal que t’aime pas regarder des films d’horreur parce qu’au fond, je sais que tu ne pourras pas rester assis jusqu’à la fin du film de toute manière. On ne se connait peut-être pas depuis des années tous les deux puisque je ne suis arrivé qu’en septembre, mais ça ne m’empêche pas de te connaitre par cœur Elliot Timothy Maxwell! C’est impossible de te garder en place plus d’un certain temps et c’est exactement pour ça que j’ai choisis ce film pourri au scénario chelou –je me fou bien de connaitre la fin ou non. Posé au calme avec ma tête sur ton épaule et se plaid qui nous tient au chaud malgré les températures extérieures encore assez hautes, je tente de ne pas m’endormir sur cette histoire bidon, mais me retrouve rapidement bien plus éveillé lorsque ta main vient se poser sur ma cuisse nue, tes doigts chatouillant ma peau d’une façon très agréable. Je ne porte qu’un short et un t-shirt sous cette couverture et, malgré cela, j’ai soudainement bien plus chaud. Je me mordille la lèvre et te laisse faire un moment comme si de rien n’était avant de poser ma main sur la tienne pour la faire remonter plus haut encore et légèrement à l’intérieur de mes cuisses. Une invitation un ne peut plus clair à mon avis.

Ce foutu trouble de l’attention qui m’empêchait d’apprécier un truc pendant plus de trente minutes d’affilée sans bouger. Et j’crois que c’est pour ça que je m’entendais si bien avec toi. T’étais un peu une pile électrique, on n’avait jamais le temps de s’ennuyer à tes côtés, peu importe ce qu’on faisait, t’arrivais toujours à rendre la chose captivante. Sauf que là, t’avais un peu merdé, en choisissant ce film pourri au scénario bien trop prévisible. Alors, mes doigts vinrent pianoter sur la peau de ta cuisse pour passer le temps et me distraire de l’écran de télé. Il dure quelques minutes, ce contact innocent. Il dure, jusqu’à ce que ta main vienne recouvrir la mienne pour l’inciter, pour la guider plus haut, au creux de tes cuisses. Alors, je tourne la tête vers toi, quelque peu intrigué. Est-ce que cet avancement était déjà prévu dans ta tête? Je passe le bout de ma langue sur mes lèvres, mes doigts effleurant ta peau brûlante, mon bas-ventre s’étant embrasé à ton initiative. C’était malin, tu m’avais donné des idées très peu chastes… Et le film, c’était comme si il n’existait déjà plus dans ma tête.

Tu sembles surpris par mon geste. C’est facile à deviner puisque tu tournes la tête vers moi. J’esquisse un sourire et ne te regarde pas, pas tout de suite du moins. Je mordille ma lèvre inférieure, guidant toujours ta main vers l’intérieur de mes cuisses jusqu’à la laisser reposer directement entre mes deux jambes, là où tu peux déjà sentir la chaleur de mon sexe excité par cette situation totalement improvisée. Puisque non, je n’avais pas prévu que ça arrive. Pas ce soir en tout cas. Parce que bon, je mentirais si je disais n’avoir jamais pensé à coucher avec toi Elliot. T’es carrément sexy et j’suis certaine que t’es bien équipé alors… voilà. Lorsque je tourne finalement la tête pour te regarder, je plonge mon regard dans le tiens et prends un air vulnérable et craquant. « J’ai envie de toi bae.. »