i see my double in the mirror.
with @Jocelyn C. Atwoodth

Comment ne pas être marqué par la mort d'un être qu'on aime. Maxence a été habituée depuis ses seize ans de perdre un être cher à son cœur. Il les a accumulés pendant toutes ses années. S'il doit faire une liste, elle serait extrêmement longue, il n'aurait pas assez d'une seule feuille. Le jeune homme est assez triste que Jocelyn n'est pas été tenue au courant de cette histoire. Cela doit être dure pour la jeune femme. Maxence en prend conscience aujourd'hui. Vaut mieux tard que jamais, n'est-ce pas ? « Tu fais partie de ma famille, de ma vie maintenant. Je ne compte pas t'abandonner. » Tu vas devoir me supporter encore un bon nombre d'années à tes fesses. Il est difficile de se débarrasser de Maxence une fois qu'il entre dans une vie. « Je ne pense pas que tu les retrouves Jo'. » avoue-t-il à demi-mot. Il ne veut pas dire qu'il a fait justice lui-même. Il n'a pas forcément envie de finir sa vie derrière les barreaux d'une cellule de prison alors, qu'il va devenir père dans quelques mois. Ça serait le comble de l'ironie. Il tire une nouvelle latte sur sa cigarette tout en posant son regard pour la énième fois sur sa sœur. « Tu as des maux de têtes ? » demande-t-il après s'être aperçu qu'elle se tenait la tête une deuxième fois depuis qu'ils se sont vus. Cela lui rappelle étrangement l'époque où il a du fuir Boston pour aller se faire soigner sa tumeur en France.

Jo' esquissa un large sourire attendri alors que Maxence disait haut et fort ne pas vouloir l'abandonner. C'était tellement une première dans la vie de l'américaine qu'elle en prit la main libre de son jumeau, par pur réflexe. T'es au courant que j'ai trois fois plus de moyens de te protéger moi ? s'amusa-t-elle à répliquer, pour lui faire comprendre qu'elle était réellement touchée par ses paroles, et qu'elle comptait bien le prendre au mot. Fais gaffe... je te prends au mot ! reprit-elle avec une expression mêlant défi, amusement et sincérité d'un seul tenant, tandis qu'elle finissait sa cigarette, comprenant à demi-mot ce que souhaitait lui faire comprendre le jeune homme. Il s'était occupé de faire justice lui-même et bien que la capitaine ne puisse pas cautionner la chose, elle n'en dirait rien du tout, plutôt crever. Ce sera notre secret alors... si tu me promets de me parler de tes soucis du genre s'il y en a. Je serai une tombe. En revanche, le sourire de Jo' s'effaça peu à peu face à la nouvelle question de son jumeau. Ouais, mais c'est passager, t'inquiètes botta-t-elle en touche, souhaitant que personne ne sache pour sa tumeur tant qu'elle en avait l'occasion.

Il sait désormais l'existence de sa soeur, ce n'est pas pour lui tourner le dos. Il l'a assez fait toutes ses années même si ses parents ne lui avaient jamais parlé de Jocelyn. Il veut rattraper le temps perdus, du temps largement gâchés par des mensonges perpétuelles. « Je ne suis pas si sûr que ça. » Avoue-t-il en lui accordant un beau sourire. « Tu peux largement le faire. » Il sera son boulet accroché à son pied, le gros relou qui ne la lâchera pas d'une semelle. Tout en continuant de marcher pour rejoindre le restaurant, il avoue clairement à sa soeur policière qu'il avait fait justice lui-même auprès des gens qui avaient osés tuer leur petit frère. Il est inconscient, totalement. Mais, il s'en contre fiche sur le moment. C'est sorti tout seul. « Je t'en parlerai sans faute si j'en ai. » Pour l'instant, il est pénard dans sa vie. Son beau-père s'est assuré de gérer une partie de son passé. Il peut d'ors et déjà vivre une vie plus paisible. « Tu es sûre ? Étant donné que je connais très bien ces maux de têtes. » Dit-il sans pour autant avouer que lui aussi avait eu une tumeur il y a un an déjà.

@Jocelyn C. Atwoodth

Jo' éclata de rire alors que son propre frère doutait de son habileté à le protéger. T'as en face de toi une championne de Kung-Fu... ouais, rien que ça ! Donc aussi vrai que je pourrais te faire mordre la poussière frérot, je peux m'assumer. Tu crois que j'ai eu mon poste comment, en glissant sous un bureau ? Jamais de la vie ! Il en allait de l'honneur même de l'américaine, honneur auquel elle tenait plus qu'à sa propre existence. Son commissaire le savait et s'en désolait souvent, d'ailleurs, car cela faisait d'elle l'une des pires têtes brûlées de son unité, puisqu'elle estimait n'avoir rien à perdre. Je prends note alors... là d'où je viens, on surveille les arrières de l'autre, ce sera ma façon de le faire pour toi admit-elle au sujet de ce petit mensonge par omission qu'elle s'empresserait de continuer à faire vivre à jamais. Qu'est-ce que tu essayes de me faire dire, au juste ? Crache ta valda, pas besoin de tourner autour du pot avec moi tu sais !

Ce n'est pas qu'il doute que sa soeur puisse le protéger. Ce n'est vraiment pas ça. Il a dû se protéger toute sa vie, seul donc cela est devenue une habitude. Il a besoin de personne derrière lui. « Félicitations ! » avoue-t-il assez impressionné par le statut de championne de sa soeur. Il ne l'aurait jamais cru, réellement. « Je n'ai pas pensé une seule seconde ça de toi. » Que les choses soient claires ! Maxence ne pense pas que sa soeur soit le genre de femme à passer sous le bureau pour obtenir ce qu'elle désire. « Et je garderais un oeil sur tes arrières aussi. C'est à double sens. » reprit-il avant de vouloir avoir la vérité sur ses véritables maux de tête de sa soeur. Il veut vraiment savoir ... cela devient presque une obligation. « Est-ce que tu as une tumeur ? » Puisque les symptômes ressemblent étrangement à celle que Maxence avait dû faire face il y a de cela pratiquement un an. Il veut seulement aider sa soeur a aller mieux même s'il vient juste de la connaître.

@Jocelyn C. Atwoodth

Jo' secoua négativement la tête, n'ayant pas attendu la moindre félicitation. C'était bien une première pour elle, et aussi agréable que cela puisse être, elle ne voulait pas se perdre dedans. Mais non c'est rien ! Juste du boulot... L'américaine restait avant toute chose quelqu'un de modeste, surtout sur ses propres succès. C'était une façon d'être encore plus dure avec elle-même pour se pousser encore et encore vers le top niveau. Son boss lui avait donné toutes les clefs pour ça. Je sais bien... t'as l'air d'être quelqu'un qui jauge assez vite les caractères, je me trompe ? Un peu trop vite, sûrement, puisqu'il parvint à mettre le doigt là où ça faisait mal... à savoir sur sa tumeur, pour laquelle personne n'était au courant, pas même Tim. Ce n'était pas faute d'avoir essayé à maintes reprises de lui avoué la vérité, mais jamais rien ne venait et Jo' se voyait contrainte de sortir une connerie afin de donner le change. Dans un premier temps, elle hocha positivement la tête, sans savoir que son jumeau puisse être médecin ou en rémission de sa propre tumeur. Ce n'est qu'ensuite qu'elle reprit la parole, en plantant son regard azur dans celui de son frère, de la même couleur : depuis plusieurs mois. Un gliome résistant et agressif, d'après mon toubib. Pour le moment j'arrive encore à donner le change, mais bientôt je vais plus réussir à parler, manger, respirer... je n'invite aucun homme chez moi parce que la nuit, bah... Difficile de donner des détails.

Normal qu'il félicite sa soeur de son statut de championne de Kung-Fu. Il n'avait pas pu le faire jusqu'à aujourd'hui, vu qu'il ne la connaissait pas. Il ne sait même pas si quelqu'un a déjà félicité. Toutefois, il veut faire les choses en bonnes et dues forme avec elle. « Peut-être mais, ça fait plaisir d'être félicité de temps en temps. » Son but ce n'est pas de forcer Jocelyn a accepté quoique ce soit. Seulement un moyen de lui montrer qu'il est fier de la personne qu'elle est aujourd'hui. « J'assimile vite les choses, donc j'arrive à voir des trucs que d'autres ne voient pas forcément. Mais, il m'arrive très souvent de me planter sur toute la ligne. » Il a souvent foncé tête baissée, il a souvent eu des échecs dans sa vie. Il n'a pas tout le temps raison, il le sait même s'il ne l'avoue pas. Il préfère resté sûr de lui que de montrer l'inverse. Finalement, il lui pose clairement la question sur la probable tumeur ? Il pensait réellement que Jocelyn aurait démenti littéralement. Or, il s'est planté. Elle lui avoue que oui elle en avait bien un. « Tu sais qu'il existe des opérations pour guérir de ces tumeurs ? » Il ne veut pas relever la fin de sa phrase parce qu'il s'imaginait très bien la scène. Ce n'était pas des images qu'il veut voir. « Tu peux très bien guéri même s'il y a toujours des risques de rechute ... J'en suis la preuve vivante, tu sais ! » Dit-il sans réellement dire qu'il en avait eu une aussi. Seulement qu'il était encore vivant, qu'il pouvait encore respirer, parler, marcher, courir, faire la fête. Et il en passe.

@Jocelyn C. Atwoodth

Jo' hocha positivement la tête, preuve que non seulement elle était d'accord avec le point de vue de son frère - sur sa capacité à assimiler et à voir ce que nul autre ne semblait capable de voir ou assimiler - mais en prime, c'était une façon comme une autre, à l'aide de son petit sourire amusé, de lui faire comprendre qu'elle aussi n'était pas surnommée "œil de lynx par ses collègues pour des noyaux de pêches. Cependant, la discussion autour de sa tumeur l'empêcha bien vite de reprendre le cours du dialogue précédent, cette dernière lui pourrissant suffisamment l'existence pour que son esprit soit uniquement rivé sur elle. Oh je sais ! J'arrête pas d'insister auprès de mon toubib, mais apparemment, là où elle est logée, je risque de finir paralysée ou muette... soupira-t-elle avec virulence. En même temps, la perspective de finir tel un légume ne la satisfaisait pas le moins du monde. L'américaine préférait, et de loin, vivre une vie à cent à l'heure pour le peu de temps lui restant à vivre, et se fichait bien des toubibs et de leurs discours de charlatans. Tout le monde ne guérit pas de ces saloperies, Maxence. Toi tu as eu du bol et j'en suis terriblement heureuse pour toi, mais perso... c'est pas gagné. Et puis je ne suis pas sûre d'avoir envie de me battre. Pour quoi faire ? C'est pas comme si j'avais quelqu'un qui m'attendait chez moi ! Ou qui voulait que je me batte pour lui... je sais tu vas trouver ça horriblement égoïste mais tu as vécu vingt-sept ans sans moi, je suppose que si je disparais demain, ça ne fera pas une grosse différence...

Il a dû rapidement prendre l'habitude d'observer les gens et d'analyser certaines choses. Étant donné qu'il a vécu tout seul très tôt, jusqu'à même subvenir aux besoins de son petit frère. Vraisemblablement, c'était le même cas pour Jocelyn. Finalement, il se ressemble plus qu'ils ne le pensent. Puis, arrive la discussion sur la tumeur. Maxence est tellement bien placée pour remarquer ce genre de choses, l'ayant vécu il y a quelque temps. C'est pour cette raison qu'il demande à sa soeur si elle en possède une. Malheureusement, la réponse dont il espérait entendre n'était pas la bonne. « Tu as déjà essayé la chimiothérapie ? » C'est peut-être une question idiote ... mais, il avait besoin de lui poser malgré tout. Il espère tellement que sa soeur ne finisse pas paralysé. Ça ne serait pas une vie pour elle. « J'ai simplement eu la chance qu'un médecin est bien voulu m'opérer, point barre. » rétorque-t-il avant de continuer. « J'ai envie que tu te battes pour moi. Même si on a vécu vingt-sept ans loin l'un de l'autre, je n'ai plus envie de te perdre aujourd'hui. » maugréa-t-il avant de lui prendre la main et d'aller dans un restaurant. Il a passé le reste de sa journée avec sa soeur, en essayant d'apprendre un peu plus à la connaître. Il faut bien qu'il rattrape ses vingt-sept dernières années avec elle.

@Jocelyn C. Atwoodth