Eden venait simplement de commencer les cours à Harvard, elle prend ses marques dans cette université, qui elle doit bien l'avouer et carrément plus grand que celui qu'elle fréquentait en Ecosse. Loin de son pays natal, elle n'est pas forcément bien la gamine. Et là, elle l'est encore moins, parce que Douglas a disparu, elle ne l'a vu qu'une fois depuis qu'elle est arrivait, avant thanksgiving, puis plus rien. Plus de nouvelles. Il fait parti des nombreux disparus et la demoiselle, elle ne peut s'empêcher d'être inquiète. Mais le monde ne s'arrête pas là, et elle le voit bien ici. Alors, elle tente de penser à autre chose, grâce au cours notamment. D'ailleurs, elle entre dans cette salle de classe et elle a l'impression que tout le monde se connait déjà, c'est un travail de groupe que le professeur demande. Il fallait débattre sur un sujet et en ressortir des arguments. Eden, elle se greffe à un groupe un peu au hasard, deux nanas le compose. Elle les salue vaguement, sans plus. Elle attend le thème qu'on leur donnera. Les inégalités sociales . C'est un peu vague pour la gamine ça. En fait, elle ne s'y est jamais vraiment intéressée à ce sujet. Il y a les riches, les pauvres et ceux qui sont au milieux. La demoiselle regarde les deux autres membres du groupe, elle leur sourit, non pas qu'elle en ait réellement envie, c'est juste comme ça. Alors, vous en pensez quoi des inégalités sociales. Que demande Eden, histoire de lancer la conversation.

J’ai pas la tête à aller en cours. En fait, c’est pas comme si j’avais la tête à quoi que ce soit dès que ça touche l’école. Si j’suis là, c’est seulement parce que mes parents m’y obligent. Moi, j’en avais pas envie plus qu’il ne le fallait d’aller à l’université alors encore moins de me retrouver à des centaines de kilomètres de mes potes qui sont restés sur la côte Ouest quand Papa a décidé de m’envoyer à Harvard. Heureusement, aujourd’hui on doit juste faire un débat en petit groupe alors j’compte pas me faire chier plus qu’il ne le faut. Avec une pote, on s’assoit tranquillement dans un coin quand tu viens nous rejoindre toi la p’tite nouvelle qu’on a encore jamais vu. « Alors, vous en pensez quoi des inégalités sociales. » Je te regarde et affiche un large sourire du genre angéliquement démoniaque avant de regarder ma pote et de rire un coup. Quand on nous voit, on doit sûrement avoir l’impression de voir deux étudiantes au lycée.. « C’est inévitable, évidemment. » Je te détail de la tête aux pieds et te souris à nouveau comme si de rien n’était. « T’es de quelle maison? »

Eden est assise sur cette chaise, dans cette salle de classe, mais son esprit n'est pas vraiment ici. D'ordinaire, la demoiselle est extrêmement concentrée lorsqu'elle est en cours. Mais pas aujourd'hui. L'inégalité sociale. Elle va plutôt s'intéresser à cela pour se changer les idées. Histoire de lancer la conversation, Eden demande l'avis aux deux autres membres du groupe qui ont l'air de se connaitre. Lorsque la gamine pose la question, une des nanas se met à rigoler en regardant sa pote. Eden ne peut s'empêcher de se demander qu'est qui peut bien la faire rire. Mais elle ne relève pas d'abord. C'est inévitable, évidemment. Qu'elle répond et Baxter elle hoche légèrement la tête. Et avant de demander à la jeune écossaise de quelle maison elle était, elle prend le temps de la regarder de haut en bas. Et Eden, elle ne peut que se demander pourquoi elle s'est mit dans ce groupe. Les deux nanas, c'est typiquement le genre de personnes qu'elle n'aime pas. Je sais bien que c'est inévitable, mais si tu pouvais développer histoire d'enrichir la conversation se serait bien. Eden dit avant de poursuivre. Je suis de la Eliot House, mais je vois pas le rapport là. Qu'elle finit par dire la demoiselle Baxter.  

« Je sais bien que c'est inévitable, mais si tu pouvais développer histoire d'enrichir la conversation se serait bien. » Meow! C’est qu’elle ferait presque autoritaire la p’tite. Sauf que tu ne m’impressionnes pas pour deux sous ma belle et que ton opinion j’en ai particulièrement rien à cirer. « Oui, bien sûr, excuse-moi. » Je souris à nouveau tel l’ange que je ne suis pas et te demande plutôt de quelle maison tu es (si bien sûr tu fais partie d’une, ça va de soi). « Je suis de la Eliot House, mais je vois pas le rapport là. » Bingo! Je prends un air pensif et pose un doigt sur ma lèvre inférieure en roulant un peu les yeux. « Eh bien, ça a tout à voir en réalité. Tu vois, comme tu fais partie de cette maison qui représente tous les gosses de riches du campus, tu devrais savoir qu’à cause de vous plusieurs étudiants se sentent comme des moins que rien, non? » Je souris à nouveau. Tu veux en parler des inégalités sociales, parlons-en.

Elle s'excuse la camarade d'Eden, en souriant. Des excuses qui sonnent fausses. Elle le sait bien la gamine. Mais elle ne calcule pas, pour l'instant. Elle vient d'arriver à Harvard, c'est pas le temps de se faire des ennemies. Alors Eden, elle attend que celle ci développe, pendant que son autre pote, à côté a le même air insupportable.  Eh bien, ça a tout à voir en réalité. Tu vois, comme tu fais partie de cette maison qui représente tous les gosses de riches du campus, tu devrais savoir qu’à cause de vous plusieurs étudiants se sentent comme des moins que rien, non? Alors c'est là qu'elle voulait en venir pense Eden en émettant un léger rire. C'est une histoire de confrérie, de classe. Alors tu crois que c'est la faute des Eliot si certaines personnes se sentent mal? Pourquoi donc as ton avis? Tu te sens mal peut-être toi? Elle marque une pause Eden, pas trop longue, parce qu'elle a encore des choses à lui dire à cette fille. Les inégalités existent c'est certain, et je peux en être désolée... mais je ne me priverais pas de choses que je peux avoir parce que d'autres ne le peuvent pas. Comme ça, elle pourrait parraitre hautaine, même comme une personne n'ayant pas de coeur, mais Eden, elle ne supporte pas les personnes qui critiquent. Comme ça. Juste parce qu'elles sont frustrées. Tu es de quelle maison? Que demande Eden finalement.  

Un rire nerveux s’échappe de ta gorge et je soutiens ton regard sans broncher. J’ai hâte de voir ce que tu as dans le ventre et espère honnêtement que tu ne te dégonfleras pas au premier commentaire de ma part, ce serait dommage. « Alors tu crois que c'est la faute des Eliot si certaines personnes se sentent mal? Pourquoi donc as ton avis? Tu te sens mal peut-être toi? » Mon sourire s’élargit et je trépigne intérieurement de te voir m’ouvrir la porte si grande. Tu poursuis cependant avant que je n’ai le temps de répondre. « Les inégalités existent c'est certain, et je peux en être désolée... mais je ne me priverais pas de choses que je peux avoir parce que d'autres ne le peuvent pas. » La parfaite petite Eliot, mh? C’est beau à voir. J’en aurais presque la larme à l’œil si je n’en avais pas carrément rien à foutre de toi et ta race de bâtard plein aux as. « Tu es de quelle maison? » Je cligne lentement des yeux et te réponds finalement. « J’suis une Mather ma chérie et tu apprendras rapidement à ne pas faire joujou avec nous si tu tiens à ta vie ou à ta réputation. Les poupées comme toi j’en ai vu des tonnes et tu veux savoir le pire? J’suis la reine d’entre elles. Alors t’en fais pas, je sais ce que c’est que de ne pas vouloir se priver pour le petit peuple. Mais fait nous plaisir chérie, d’où que tu viennes.. Retourne-y donc. » Toujours aussi calme, je souris comme si je venais de te faire un compliment sur tes fringues. La réalité est tout autre cependant.

C'est qui est certain, c'est qu'en venant en cours aujourd'hui Eden n'avait pas imaginé cette scène du tout. Elle prend sur la demoiselle, mais elle est agacée de l'attitude des personnes qu'elle a en face d'elle. J’suis une Mather ma chérie et tu apprendras rapidement à ne pas faire joujou avec nous si tu tiens à ta vie ou à ta réputation. Les poupées comme toi j’en ai vu des tonnes et tu veux savoir le pire? J’suis la reine d’entre elles. Alors t’en fais pas, je sais ce que c’est que de ne pas vouloir se priver pour le petit peuple. Mais fait nous plaisir chérie, d’où que tu viennes.. Retourne-y donc. Une Mather évident, qu'elle pense intérieurement l'écossaise. C'est une menace donc, ma chérie? Qu'elle répond en insistant sur le dernier mot et en rigolant. Et là, Eden, elle se dit que cette fille n'est pas bien. Peut-être est-elle frustrée de sa vie, alors elle trouve des responsables. Tu sais ce que c'est donc? Au fond, tu fais peut-être l'hypocrite avec les autres, peut-être que tu veux simplement de tonner une image, une sorte de bonne conscience, en détestant les gens, qui au fond te ressemble certainement plus que les personnes que tu côtoie. Eden marque une pause avant de soupirer. La reine d'entres elles tu dis?  Alors tu sais que ces poupées dont tu parles ne se laisse pas faire par des emmerdeuses de ton genre. Elle commence à t'énerver la demoiselle, mais tu ne laisses rien paraître, pas vraiment. Elle a cette tête de fille gentille, se sourire soit disant innocent, mais c'est une peste ça se voit.    

« C'est une menace donc, ma chérie? » Je garde mon sourire, imperturbable par tout ce que tu pourras dire. La vérité, c’est que j’en ai vu bien d’autre avant toi et que tes répliques, je les connais déjà par cœur. Rien d’impressionnant donc. « Tu sais ce que c'est donc? Au fond, tu fais peut-être l'hypocrite avec les autres, peut-être que tu veux simplement de tonner une image, une sorte de bonne conscience, en détestant les gens, qui au fond te ressemble certainement plus que les personnes que tu côtoie. » Mon sourire s’élargit et je me mets à applaudir lentement, sarcastiquement tout en souriant toujours –à croire que ce sourire est scotché sur mon visage. « Wow! Bravo. Non vraiment, j’suis impressionné. Tu fais psychologie pour être aussi perspicace? » Je jette un regard entendu à ma pote et tu soupires. « La reine d'entre elles tu dis? Alors tu sais que ces poupées dont tu parles ne se laissent pas faire par des emmerdeuses de ton genre. » Je décroise et recroise les jambes avant de mordiller le bout de mon crayon. « Ce serait bien moins marrant si tu te laissais faire.. chérie. » Et je laisse éclater mon rire cristallin.

Elle cherche Eden la demoiselle en face. Elle sourit. Sourire faux. Elle applaudit, mais l'écossaise elle sent le sarcasme dans les gestes, les paroles et les expressions de sa collègue du jour. Wow! Bravo. Non vraiment, j’suis impressionné. Tu fais psychologie pour être aussi perspicace? Elle esquisse elle léger sourire Eden, alors qu'au fond elle a envie de l'insulter. Chose qu'elle ne fera pas. Ce n'est pas totalement son style à la demoiselle. Pas besoin de faire de la psycho pour tenter de cerner les filles dans ton genre. On peut le sentir un peu dans sa voix qu'elle est agacée par la personne qu'elle a en face d'elle. Elle aurait très bien pu changer de groupe après tout, mais jamais Eden ne se laisserait faire par des filles comme celles qu'elle a en face. Ce serait bien moins marrant si tu te laissais faire.. chérie, qu'elle lui dit avant de rigoler. On dirait que cette situation lui fait rire, et qu'elle s'en amuse. Ce matin en te levant t'as décidé de faire chier ton monde ou tu fais ça au quotidien? Que demande Eden en direction de la demoiselle. Il y a des personnes comme ça, qui aime bien faire chier, juste pour le plaisir.  

« Pas besoin de faire de la psycho pour tenter de cerner les filles dans ton genre. » Tes paroles me passent dix pieds au-dessus de la tête. Franchement, je ne t’écoute que d’une oreille distraite alors que tu tentes visiblement de garder ton calme. Au fond, je sais que tu meurs probablement d’envie de me sauter à la gorge et c’est ce qui me fait autant rire. « Ce matin en te levant t'as décidé de faire chier ton monde ou tu fais ça au quotidien? » Je mordille à nouveau mon crayon tout en clignant lentement des yeux face à ta question. « C’est un talent inné chez moi tu vois? Alors ce serait blasphématoire de ne pas m’en servir, tu n’crois pas? » Alors pour répondre à ta question la nouvelle, c’est du pareil au même puisque chaque matin j’ai envie de faire chier mon monde et le fait donc quotidiennement.