Une semaine s’était passée déjà depuis l’enlèvement des étudiants lors du bal de Thanksgiving et je ne savais tout bonnement pas quoi faire. En temps normal, j’en aurais probablement rien eu à cirer, sauf que là, y’avait des potes à moi dans le lot et ça, je pouvais tout simplement pas gérer. Alors comme toujours lorsque je faisais face à une situation dont je ne voulais pas tenir compte pour ne pas me sentir mal, je me refusais à y penser, me changeait les idées de toutes les manières possibles et, ce soir, c’est dans mon bong que j’avais trouvé refuge. J’avais acheté une bonne petite quantité de weed que je fumais en écoutant de la musique, allongé sur mon lit en pyjama –short de soie et haut à bretelle. Mila était sorti et moi j’avais pas envie de me prendre la tête alors j’étais resté là. Lorsqu’on cogne finalement à ma porte, je me lève pour aller voir et souris en te voyant. « Royce… entre. »

@ROYCE A. MAGYAR

Je marche vers elle, vers la Mather House et je ne sais même pas si elle va apprécier ma présence. Je sais juste que cette fille m'a rendu tellement vivant ce soir où je l'ai rencontré. Là je me sens mort, je me sens vide, comme un zombie qui traîne les pieds en attendant de trébucher pour y rester. Je me suis jamais senti aussi mal, ou du moins, rarement comme ça. C'est lorsqu'on perd réellement quelqu'un qu'on se rend compte à quel point cette personne était importante pour nous. Je frappe à ta porte et j'attends, patiemment, jusqu'à ce que tu viennes m'ouvrir. J'hausse les épaules et avance comme elle le dit, mes mains dans les poches. « Désolé, je sais pas ce que je fous ici. » soupirai-je en posant mon regard vers elle. « J'aurais dû te demander au moins. » je suis nerveux, dans mes paroles, dans mes gestes, je suis en panique totale.

Dire que t’as pas l’air dans ton assiette serait probablement un euphémisme. Tu hausses les épaules et passe à côté de moi alors que je referme la porte. J’espère franchement que t’es pas venu pour chialer parce que j’suis pas la bonne personne pour te réconforter. « Désolé, je sais pas ce que je fous ici. » Je te fixe malgré tout, attendant une explication quelconque à ta présence. « J'aurais dû te demander au moins. » J’hausse les épaules à mon tour et secoue ma main entre nous, trop ramolli par le weed pour vraiment m’en faire. « Qu’est-ce qui s’passe? » J’veux pas jouer les psys, mais j’ai besoin d’un minimum d’information si j’dois te changer les idées. Je me plante devant toi et penche la tête sur le côté, une moue boudeuse sur les lèvres.

Qu'est-ce qui se passe ? Je suis pas bien, je suis victime d'un chantage et je me sens horriblement seul tout à coup. Comme si on m'avait exclu de ce monde, comme si j'étais devenu différent en un claquement de doigt. Serah doit surement s'en foutre d'accueillir un coup d'un soir déprimé mais moi je peux plus. Je craque. J'ai envie de serrer les poings et de cogner partout. « Je voulais te voir. » je suis pas aussi ouvert pour parler de ce que je ressens, je suis pudique au fond et si j'ai compris un truc, c'est de jamais montrer ses sentiments, plus jamais car ça va finir par me tuer. « T'es contente de la surprise ? » lançai-je presque ironiquement en laissant mes bras tomber le long de mon corps. Je sais pas si je dois rester ou trouver une excuse bidon pour rebrousser chemin. Après tout, j'ignore ce que je suis pour elle. Peut-être un morceau de viande ? Si c'est le cas, je veux bien qu'elle me mange tout cru.

« Je voulais te voir. » J’hausse un sourcil surpris et te fixe comme si tu allais continuer tes explications. J’me sais inoubliable, mais à ce point? « T'es contente de la surprise ? » Je lâche un petit rire et secoue la tête. « T’avais envie de baiser? C’est de ça dont il est question? » Parce que je t’ai connu beaucoup plus franc et direct Royce. Enfin, tu l’étais lorsqu’on s’est rencontré Me dit pas que t’es là simplement pour passer du temps avec moi parce que j’suis pas exactement l’hôte idéale. Je fais quelques pas dans ma chambre et retourne à mon lit où je m’assoie. « J’ai du weed, tu veux fumer? »

Je suis content de la voir, de revoir un visage qui ne me déteste pas. Quelqu'un qui est bien là. J'en ai marre de parler aux murs, de me retrouver seul tous les soirs à flipper car mes amis ont disparus. Il y a cette Serah qui a laissé sa marque sur ma peau, cette Serah dont j'ai soupiré son prénom alors que j'étais en elle, cette Serah qui a le don de me faire planer. Je voulais pas être si brusque mais okay d'accord. « Ouais. J'ai envie de te baiser. » sourire en coin. Je crois que je suis accro à toi en fait. Je te suis du regard alors que tu t'assois sur ton lit à me proposer de la drogue. Je fais non de la tête. « La seule drogue que je veux c'est toi Serah. » et je me mets à genoux s'il le faut, je t'en supplie, mais je te reveux toi et juste toi, toi et tes baisers, toi et tes griffes. J'en ai grave envie.

À quoi bon passer par quatre chemins si la destination est la même, mh? Je ne fais pas dans la dentelle et les paillettes lorsqu’il est question d’obtenir ce que je veux. Or là, c’est toi qui est venu jusqu’ici alors je te pousse un peu à cracher le morceau. « Ouais. J'ai envie de te baiser. » Bon, c’était pas si dur tu vois! Je m’installe sur mon lit et t’offre du weed. « La seule drogue que je veux c'est toi Serah. » Au fond, j’suis contente de voir que t’en veux pas parce que ça aurait pu handicaper tes capacités. Cette phrase, elle est complètement cheezy, mais ça colle bien avec l’image que j’me suis faite de toi depuis le premier soir alors ça va. « Bah fait toi plaisir alors. » Je me laisse tomber sur mon lit, mes cheveux créant un halo autour de ma tête alors que j’attrape le bas de mon haut pour jouer avec, le remontant un peu sur mon ventre pour mieux le redescendre et ainsi de suite.

Il suffit d'être franc, de lui dire cash les choses et elle donne son feu vert sans problèmes. Je ne sais pas si elle est comme ça avec tout le monde mais je m'en fiche. Serah est belle, envoûtante, elle pourrait se faire qui elle veut mais ce soir, c'est moi qu'elle choisit. Peut-être car elle a vraiment pris son pied la dernière fois. Moi en tout cas, c'est bien le cas, ni plus ni moins, juste parfaite. Juste Serah quoi. Je n'attends pas plus longtemps pour me débarrasser de mon haut avant de venir la rejoindre sur son lit. Je balade ma main sur son ventre puis j'attrape ce haut avec lequel elle joue pour le lui retirer. Je la contemple, car je l'ai pas vue nue la dernière fois. C'est un peu comme si je découvrais son corps. J'aime toucher sa peau, je suis quelqu'un de très tactile au lit. J'attrape ses mains pour l'immobiliser et j'enfuis mon visage dans son cou, tel un vampire qui y plante ses crocs.