REMAKE

Plusieurs mois que je suis arrivée en ville à la recherche des mes origines, plusieurs mois pendant lesquels je n'ai pas vraiment avancé, je n'en sais pas beaucoup plus que ce que je savais déjà... Cependant, j'ai appris à connaitre la ville, ses coins et ses recoins, je sais où passer de bons moments, me divertir. J'ai trouvé mes habitudes dans le centre de la ville, dans un bar branché très fréquenté par les étudiants. Bonne ambiance, boisson à prix raisonnable, c'est tout ce qu'il faut pour passer une bonne soirée. Ce soir, il y a une soirée des infirmières. Je suis étudiante en pédiatrie mais je soutiens tout de même le reste de la profession alors je suis venue prendre un peu de bon temps. Lorsque j'arrive vers le bar, il y a déjà pas mal de monde, la musique est assez forte mais on entend tout de même les rires s'envoler. Les gens s'amusent et décompressent de leur semaine, je suis bien décidée à en faire de même. J'arrive seule, c'est un peu inconfortable comme situation mais bon, je ne connais pas encore beaucoup de monde en ville, je salue quelques têtes que je connais de vue et je vais m'installer au comptoir. Je n'attends pas longtemps pour commander mon premier verre. Je ne dirai pas le premier d'une longue liste car je ne suis pas une ivrogne qui boit jusqu'à plus soif mais j'aime savourer quelques verres pour me mettre bien, me mettre dans l'ambiance. Je suis concentrée sur mon verre mais c'est sans compter l'arrivée d'une charmant jeune homme sur le siège à côté de moi. Après un petit sourire de sa part, je lui lance un petit : « Salut ! »

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13 décembre passé. Libéré, délivré… Adios le joli bracelet qui ornait ma cheville et bonjour la liberté. Me voilà donc libéré de cette fichue assignation à résidence, profitant à nouveau de la vie nocturne et des nombreuses soirées que nous offraient la ville, et surtout, profitant à nouveau de mes amis. Ce soir c’est dans une soirée étudiante que mes amis m’entrainèrent, bien décidé à tester si je n’avais pas perdu de mon endurance après ces six derniers mois en mode papy, rentré chez moi à 22h pétantes. Sauf que je n’avais pas prévu qu’ils me traineraient à… une soirée infirmière. « Bordel, les gars, c’est une blague… » ronchonnai-je, tout en me marrant à moitié, en découvrant les affiches qui ornaient l’établissement. C’était su de tous mes amis que j’avais la phobie des hôpitaux. J’étais peut être le seul mec du coin à ne pas fantasmer sur les infirmières. Les mecs se marrèrent en répliquant un truc du genre –faut soigner le mal par le mal- et puis on fila à l’intérieur. Ca faisait pas cinq minutes qu’on était là que déjà j’avais perdu la moitié de la troupe… Visiblement, eux, ils avaient réellement l’intention de se faire soigner. Abandonné par la bande, je filais direction le bar pour commander, m’asseyant sur l’un des sièges du comptoir, près d’une blondinette à qui j’adressais un sourire poli et qui me répondit aussitôt en me saluant. « Si tu vois des blouses blanches armées de seringues s’approcher de moi, tu peux me prévenir ? » lui demandai-je avec amusement. « Mission récompensée d’un verre bien sûr. » ajoutai-je alors. Aucune envie de voir des étudiantes déguisées débouler dans ma direction, même si assurément ça amuserait beaucoup mes amis…

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Le jeune homme à mes côtés n'a pas l'air noyé dans l'alcool, il n'a pas l'air d'être un gros lourd qui ne veut que serrer quelqu'un, non rien de tout ça alors je me détends un peu plus. Je dois dire que sa demande me fait rire. Il est à une soirée infirmière et souhaite être prévenu dès qu'une blouse blanche l'approche, c'est plutôt étonnant. Pourquoi être venu ? Je m'interroge, et je finis par l'interroger lui directement en le regardant de côté pendant que je sirote mon verre : « Peur des hôpitaux ou petite amie jalouse ? » Les deux interprétations sont possibles, soit il a peur de tout ce qui peut être ramené à l'hôpital, soit il ne veut pas qu'une jolie infirmière l'approche de voir sa petite amie débarquer et le frapper. A voir sa tête, je suis incapable de dire quelle solution est la bonne, même si, si c'était la première cela me ferait rire, un grand gaillard comme ça qui a peur du blanc c'est marrant. « Et pour le verre je vais déjà finir celui-là, j'aurais trop peur de boire trop vite et de finir en véritable loque qui dit n'importe quoi... » Je bois un peu mais raisonnablement pour le moment et je dois bien avouer que je n'ai pas acquis une grande expérience dans ma manière de gérer les choses une fois que mon esprit est troublé. Il a l'air sympa, je préfère ne pas l'effrayer ou lui donner une mauvaise image de ma petite personne tout de suite, surtout que j'ai déjà un point négatif à mon compteur : je suis en médecine. Si je ne veux pas qu'il déserte son tabouret et soit remplacé par un gros lourd, je dois contrôler les informations que je délivre.

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Ça devait sûrement paraître surprenant. Missioner ma voisine de comptoir de me prévenir en cas d'approche de blouses blanches, alors même que le bar accueillait une soirée infirmières, que la plupart des mâles présents ici ne devait rêver que de ça, n'étaient venus que pour ça, draguer et serrer de jolies étudiantes dans le domaine de la santé. Moi c'était pour soigner ma phobie hospitalière que mes potes m'avaient traîné ici, avant de m'abandonner, attirés comme des aimants par les jolis minois des demoiselles présentes à la soirée... La jeune femme à mes côtés semblait perspicace et tira deux conclusions possibles à ma demande un peu étonnante. "Je suis juste en parfaite santé, j'ai besoin d'aucun soin... " me défendis -je pour ne pas passer pour un phobique de service. "Je tue les microbes avec ça, c'est un très bon remède."  Expliquai-je en attrapant le cocktail alcoolisé que le barman venait de déposer devant moi. J'avais d'ailleurs proposé de rémunérer la miss avec un verre pour son service de surveillance, mais elle annonça vouloir finir d'abord sagement le sien. "On ne tient pas la route mademoiselle ? " que je moquais gentiment... Et peut être que je ferais mieux de me taire quand on savait qu'entre mes presque deux mois d'incarcération et mes six mois sous surveillance électronique, j'avais eu très peu l'occasion de faire la fête, c'était peut être moi qui allais finir à l'envers avant la fin de la soirée. Mais pas le temps de continuer cette discussion qui commençait pourtant bien, parce qu'une des fameuses étudiantes instigatrices de cette soirée, affublée d'une blouse blanche saillante au décolleté plongeant s'approchait de nous. Mais moi, ce n'était pas sa poitrine imposante que je remarquais non. C'était sur la seringue qu'elle tenait en main, seringue simplement chargée d'alcool fort et qu'elle proposait à tous les fêtards présents ici en guise de shooter... Sauf que j'étais incapable de faire la part des choses et je me crispais direct... À la jolie inconnue à mes côtés de me sauver.

 

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Je le détaille de la tête aux pieds avant de refixer mon regard dans le sien puis je lui dis en souriant : « Ok j'en déduis que tu pars en courant à ce moment même ou je t'avouer que je suis interne. » S'il a peur des infirmières qui font juste des petites piqûres et des pansements, qu'est ce que ça doit être de ceux qui vont gratter un peu plus en profondeur dans la chair humaine. Je pense que mon aveux va le faire tomber de sa chaise. Mais non. Il a l'air de tenir le choc ce gentil garçon. « Fais gaffe à pas trop tuer les microbes, ce serait dommage de finir dans le lit d'une infirmière, ce soir avec l'alcool, ça irait, mais demain au réveil... » Un franc rire vint me secouer légèrement. Je suis folle, mais l'imaginer en train de se lever le matin à côté d'une dame à seringues et faire un bon du lit, c'est très drôle quand même et ce serait un comble pour un phobique comme il a l'air d'être. Je fus coupée par l'arrivée d'une demoiselle reine de la soirée affublée d'une seringue. Je vis aussitôt le jeune homme à côté de moi se crisper et même si j'avais envie de rire, je pris mon rôle très à coeur. « Merci pour ta proposition d'injection mais ce soir c'est moi qui m'occupe de celui-là, va trouver un autre patient plus coopératif ! Tiens celui-là là-bas ! » Je lui montre un mec, un blondinet un peu timide dans un coin, il a l'air d'avoir bien besoin d'une dose lui ! Puis je reporte mon regard sur Denys qui a l'air de se détendre un peu plus. « Dis donc c'est grave à ce point ! » Je marque un temps d'arrêt puis je reprends d'un air fripon comme le lion polisson « Mais tu nous dois un verre ! » Et oui je ne vais pas boire toute seule ! Tu dois m'accompagner jeune padawan ! « Pour répondre à ta question précédente, en effet je suis une petite joueuse... Dans deux verres je roule sur la table à tous les coups ! »

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Essayant de nier l’évidence qu’elle avait rapidement capté devant mon appréhension des blouses blanches, je ne récoltais qu’un regard marqué et davantage suspicieux de la demoiselle quand j’évoquais ma bonne santé, et c’est avec amusement qu’elle me révéla le domaine dans lequel elle étudiait : elle était interne. « Euh… non. Regarde, je reste là, ça va… T’es pas armée j’espère ? » Et par armée j’entendais seringues, perf et compagnie, le genre de truc qui me faisait tressaillir. Ridicule quand on savait qu’avec mes quatre grammes dans chaque bras, j’avais fini par me faire tatouer. (un truc de Zacharias ça, les tatouages quand on est bourré. Sauf que Den s’était pas planté de prénom lui) Je m’amusais ensuite à jouer le fort, chasseur de microbes à coup de vodka, et forcément le remède n’était pas cent pour cent approuvé par la doc à mes côtés. « Aucun risque. » que je me marrai avec elle lorsqu’elle me taquina sur le sort qu’une ivresse aigue pouvait me réserver. Aucun risque que je trompe ma petite amie, même complètement saoul. L’hilarité ne dura pas néanmoins, coupés qu’on l’était par l’arrivée d’une fameuse blouse blanche. Crispation immédiate, yeux rivés sur la seringue d’alcool censée servir de shooter, et alléluia, ma sauveuse fut digne de la mission que je lui avais confié. Quand l’étudiante infirmière se fut éloignée grâce à l’intervention de ma nouvelle alliée, cette dernière commenta mon cas. « Oui, bon ok, j’avoue… J’ai une légère phobie. Tu restes quand même avec moi pour me protéger hein ? » réclamai-je avec une petite moue suppliante, commençant vraiment à trouver mon interlocutrice sympathique, en dehors de son domaine d’étude bien sûr. « Tu sais que là, c’est toi qui viens de passer pour la petite amie jalouse ? » rigolai-je alors, car c’était probablement ce que l’étudiante avait du penser. Et la seconde d’après, mon regard se voila un instant en songeant que normalement, ça aurait du être Ash qui aurait tenu ce rôle, mais qu’elle n’était tout simplement plus en état de sortir et de s’amuser depuis cette folie d’enlèvements de thanksgiving. Je chassais ses pensées moins réjouissantes de mon esprit pour payer ma dette. Un signe au barman de nous resservir après avoir fini ma première conso d’une traite, je repris : « Promis, si t’arrives plus à marcher, je te raccompagne jusqu’à chez toi. » Par les temps qui courraient, c’était nettement plus prudent. « Et en attendant… » J’attrapai mon nouveau verre d’une main, les doigts de la demoiselle de l’autre, et je l’entrainais vers le seul coin du bar où les infirmières ne semblaient pas décidées à aller : devant la cible de fléchettes. « Ca te dit qu’on joue ? Le perdant paie la prochaine tournée ? »

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« J'ai des seringues plein les poches... C'est tellement utile en soirée ! » J'hausse les épaules et fronce les sourcils avant de me mettre à rire. Bien sûr que c'est une blague, je n'ai rien de tout cela mais je tente une nouvelle petite blague, oui j'en rajoute une couche, il ne me connait pas mais va me prendre rapidement pour une folle. « J'ai pas précisé mais c'est des seringues de coc ! » La drague et mon visage angélique ? Ca ne va pas du tout ensemble alors quand je lui dirai que c'est une blague j'espère qu'il ne doutera pas une seule seconde de ma sincérité. « Je reste, je reste... Enfin faudra peut être te présenter à un moment quand même si on doit passer la soirée ensemble. » Il est vrai que je ne connais ni son prénom ni son nom, en même temps, il y a cinq minutes je ne connaissais ni sa tête ni le son de sa voix alors on a tout de même un petit peu avancé. « La petite amie jalouse ? C'est plutôt sympa comme analyse, j'aurais plutôt dit la meuf affamée qui veut se taper un mec ce soir sans qu'on lui pique sa cible... » Je le toise du regard. Il va prendre sa pour une révélation peut être mais en me connaissant mieux il verra que ce n'est malheureusement pas mon genre. « Ce qui n'est pas le cas. » Je préfère l'ajouter, le préciser. De toute manière il verra bien que je suis vraiment nulle quand j'aurais bu et que je serai toujours la même, juste peut être en plus bavarde. « Merci pour le verre et pour le futur taxi ! » Je lui adresse un clin d'oeil et je saute du tabouret pour me planter devant la cible. « Tu viens de te ruiner pour la soirée bel inconnu ! T'as la championne de fléchette en titre d’Australie devant toi ! » Une petite info sur ma vie glissée comme ça sans raison, mais qui va peut être l'amener à en dire un peu plus sur lui !

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Rien que le mot « seringue » ça avait le don de me faire grimacer, et ma tête dut amuser la demoiselle qui se mit à rire ensuite. « C’est pas dr… » Et pas le temps de finir de ronchonner qu’elle reprenait ensuite avec une autre révélation, quant au contenu de ses fameuses seringues. « Ca m’effraie pas ça, je t'ai pas dit : je sors de prison pour trafic de drogue. » répliquai-je à mon tour pour la faire marcher… Et qu’est-ce qu’elle penserait si elle savait que j’avais vraiment deux mois de tôles pour ce motif, que j’avais même été condamné à six mois de bracelet elec ? Peut être que ça serait elle qui ferait demi tour en courant. En attendant, on venait à peine de se rencontrer et impossible de cerner ce qui était vrai de faux dans nos bêtises. J’avais besoin de la demoiselle pour me sauver des infirmières présentes ce soir, et elle accepta de rester, réclamant simplement de vraies présentations : « Je m’appelle Denys. Je suis chauffeur et coach sportif. » annonçai-je tout fier de mon nouveau poste. Et quant à ‘l’attaque’ dont elle m’avait sauvé, et au rôle de petite amie jalouse que l’étudiante repoussée avait du lui prêter, la blondinette, elle, avait une autre interprétation, une nana qui cherchait une cible et refusait qu’on lui pique. Euh, l’espace de quelques secondes, à nouveau, je ne sus pas trop si il y avait du vrai à comprendre là dessous. Est-ce que j’avais envoyé des signaux erronés comme quoi j’étais intéressé ou je sais quoi ? Mais l’instant d’après, mon visage afficha un franc soulagement en entendant la jeune femme préciser que ce n’était pas véritablement le cas. « Tant mieux, si ça peut t’éviter des problèmes avec ma vraie petite amie jalouse. » rigolai-je, révélant au passage ainsi que j’étais en couple, pour mettre fin à toute potentielle ambiguïté. Deuxième verre en main, j’emmenai ensuite la jeune femme vers les fléchettes, proposant que la prochaine tournée soit l’objet d’une petite compet. Sauf qu’elle semblait bien trop sûr d’elle. « T’as de la chance que les infirmières assoiffées de sang squattent le billard, sinon c’est au champion de billard en titre de Grèce que t’aurais eu à faire. » répliquai-je. « Allez, montre moi ce que tu sais faire. » soufflai-je en lui remettant la première fléchette en main. « C’est marrant, j’ai passé presqu’un an en Australie, je ne me rappelle pas d’avoir vu des affiches à ton effigie. » la taquinai-je, histoire de manifester mes doutes quant à son titre.  

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« Bon ok alors j'arrête, c'est pas drôle je voudrais pas que tu replonges par ma faute, je me sentirai trop responsable et j'aurais ton cas sur la conscience toute la vie ! » Penser qu'on a renvoyé un mec canon en prison sans en profiter c'est vraiment pas le top... Oui ça c'est une réflexion de cabot parce qu'une réflexion de Leyah ça ressemble juste à de l'empathie pour ce jeune homme qui est sympathique et avec qui elle passe un bon petit moment sans qu'il ne soit lourd avec elle comme l'auraient été la plupart des hommes ici. « Deux boulots ? Deux trucs super différents... Y'a une explication à ça ? » Puis je le regarde une nouvelle fois de la tête aux pieds et je ne peux m'empêcher d'ajouter : « Je suis sûre que t'es plus jeune que moi, j'aurais pensé que tu étudiais toujours. » Et oui j'analyse les choses simplement. J'ai 25 ans bientôt et je suis toujours en étude alors pourquoi un jeune homme, plus jeune que moi je pense, ne serait pas lui aussi en étude ? C'était peut être dû à cette histoire de drogue. Je fais peut être face à un rebel camouflé mais je suis trop nulle en analyse pour m'en rendre compte. « Enchantée de savoir que tu as une petite amie mais promis je ne ferai et dirai rien qui puisse éveiller sa jalousie. » Même s'il est charmant, ce n'est pas du tout mon genre de draguer un mec maqué... Bon ok sauf dans le cas d'Andrew et Athénaelle mais ça c'était un défi de bizutage... ! « J'aime pas le billard, j'aurai pas joué... » Mauvaise foi quand tu nous tiens. « Regarde ! » Et op je lance ma première fléchette sans lui laisser le temps de répliquer ! Elle se plante bien sûr dans le liège à côté de la cible. Je me retourne vers lui et écarte les bras : « Tadam !!!! je suis la championne d'évitage de la cible on ne reconnait pas mon talent c'est pour ça ! »

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A enchainer les bêtises pour ‘s’effrayer’ l’un l’autre, on avait surement révélé quelques petits passages vrais. La demoiselle était surement vraiment interne, pour la partie seringue j’étais septique, encore plus quand elle avait évoqué la coke. Puis je décidais d’en raconter plus sur moi, annonçant mon prénom et ce que je faisais dans la vie donc, fièrement, nouveau poste oblige. La double fonction l’étonna et j’expliquai : « J’étais mécano à mi temps pendant mes études, quand j’ai arrêté mes études, j’avais besoin de plus d’argent alors j’ai pris un job de coach dans un gym club. Et c’est comme ça que je me suis fait embauché par un étudiant princier, qui avait besoin de quelqu’un à la fois comme chauffeur et à la fois comme coach. » Elle supposait que j’étais plus jeune qu’elle. « Ok, c’est super pas galant de faire ça comme ça, j’avoue, mais tu as quel âge ? » questionnai-je, intrigué, passant ensuite mes mains sur mes joues en ronchonnant. « Je savais que j’aurais pas du me raser ce matin. » La barbe de trois jours, ça vieillissait toujours un peu. Enfin tant que le barman ne refusait pas de me servir moi ça m’allait. « Tu m’as toujours pas dit ton prénom au fait. Je peux t’appeler ma sauveuse toute la nuit si tu veux. » ou la championne de fléchette apparemment, vu ce que la blondinette me révéla ensuite. Elle n’aurait pas joué au billard. « Trouillarde. » la taquinai-je en lui tirant la langue avant de la regarder réaliser son premier tir. « Je sens que je vais bien picoler ce soir… » rigolai-je en me frottant les mains après que la jeune femme ait manqué son premier tir, fanfaronnant sur son talent d’évitement non reconnu. « Bon alors, qu’est-ce qui t’as fait quitter l’Australie pour Boston ? Les cibles de fléchettes sont plus faciles à éviter ici ? » questionnai-je, attrapant une fléchette à mon tour pour me placer devant la cible, me positionnant, mettant trois plombes à viser, et profitant ainsi de cette longue phase de concentration pré-tir pour continuer d’en apprendre davantage sur elle.