Summer & Paris

   [Fb] Pammer en double

   Des jumeaux, ils allaient avoir des jumeaux et il se sentait complétement flippé. C’est vrai, des jumeaux, c’est comme une mini révolution sur le long terme ! Déjà avec une enfant, ils avaient eu du mal à se trouver du temps pour sortir en amoureux, pour avoir une vie sexuelle épanouie car autant ne pas se voiler la face : Summer et Paris avaient mis du temps à trouver leur rythme de croisière entre leur emménagement ensemble, élever Ashlynn, assurer leurs cours. En prime, cette année, outre son enlèvement, les deux jeunes gens vivaient une nouvelle aventure : la présidence Dunster. En somme, ils avaient une vie déjà remplie de joies, de complexités mais également de drames. Paris lui-même reconnaissait qu’en ce moment, il n’était ni un bon mari, ni un bon ami. A la limite, il reportait toutes ses hantises sur Ashlynn en la couvant autant que possible mais là encore, il savait que ce n’était pas la bonne solution en soit. Seulement la vie n’attendait pas que vous soyez prêts pour placer des épreuves sur votre chemin et pour eux, cela se matérialisait par cette grossesse gémellaire. Un chamboulement, une nouvelle aventure. Paris en tomba sur le cul au sens propre comme au sens figuré. Cette chute sembla lui remettre les idées en place car il se releva pour s’approcher de sa femme et établir un contact physique bien plus intime, bien plus personnel que ce qu’il lui avait offert ces dernières semaines, du moins, de manière spontanée. Le Dunster la touchait, la prenait dans ses bras mais c’était toujours un contact légèrement teinté de tension. D’ailleurs, le couple n’avait pas fait l’amour depuis la fin de l’été, pour dire combien les problèmes psychologiques du jeune homme étaient importants.

La réaction de Summer fut bien plus paniquée par rapport à ce qu’il avait pressenti. Il était normal qu’elle flippe car ce n’était pas rien de mettre au monde deux enfants, de voir sa famille passer d’un à trois enfants. « Hey je sais que j’ai toujours dit que je ne lèverai jamais la main sur une femme de ma vie mais continue à sortir des grosses conneries du genre et toubib ou pas, je te colle une fessée d’anthologie ici-même » grogna-t-il en la fusillant du regard. « Je ne suis pas parti, ce n’est pas maintenant que notre rêve de fonder une famille se concrétise que je vais partir maintenant alors écoute moi bien Maconahey femelle : je t’aime, j’aime ces deux bébés et on va surmonter tout ça ! On est pas seuls, on pourra compter sur ma mère.. Après tout, elle a l’expérience des jumeaux et puis merde, c’est notre famille ! je vais pas fuir la queue entre les jambes comme le premier connard venu…Alors va falloir t’y faire, je ne bougerai pas et on aura ces enfants ensemble » reprit-il avant de plonger son regard dans le sien. « Je suis pas sorti de l’enfer pour replonger dans un autre car une vie sans toi, c’est me condamner à la damnation éternelle foutue Maconahey »



 

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   Stressée, en panique, ne sachant pas vraiment comment on allait être capable de gérer deux enfants en même temps, je finissais par délirer et dire tout ce qu’il me passait par la tête. Et la première chose fut forcément la peur qui m’envahissait depuis un certain temps : la peur de perdre Paris si jamais sa vie devenait pour lui trop lourde, ingérable, ou étouffante. Je pense que cette peur alliée de pair avec mon sentiment d’impuissance depuis son enlèvement, mais jusqu’ici je n’avais laissé échapper ceci de mon fort intérieur. J’avais tout fait pour rester calme, posée…pour Paris, surtout. Mais avec l’annonce des jumeaux, c’était un peu comme un effet boule de neige !

Paris me sortit de mes inepties en me rappelant que si je ne me taisais pas tout de suite, il allait sévir. En d’autre circonstance, j’aurais sans doute sourire avec malice en lui répondant que la fessée ne me faisait pas peur bien au contraire ; mais là, en cet instant, mon cerveau restait en mode Panique. Mon époux me rassura, tenta de m’explique qu’il rêvait toujours de fonder une famille, et qu’il était hors de question pour lui de partir, de me laisser. Ces simples mots réussissaient à me calmer un peu. Je fixais alors Paris avec deux grands yeux rond qui traduisait mon incertitude face à ma capacité à gérer, mais les mains qu’il posa sur mon visage pour attirer mon attention et faire en sorte que j’écoute ce qu’il avait à dire, eut pour effet de me rassurer complètement. Malgré ses problèmes du moment, malgré ce qui lui était arrivé, il y avait apparemment encore des choses dont il était sûr et certain : sa famille, son rêve d’avoir d’autres enfants, et…moi. Je laissais un petit moment de silence entre nous, pendant lequel mon regard s’adoucissait et laissait transparaître plus de quiétude tout d’un coup. J’esquissais ensuite un léger sourire en coin, puis déclarais « T’es au courant que ça veut dire que maintenant on a plus le choix ? On va devoir vraiment déménager ? Deux enfants de plus Paris… c’est juste… c’est géniale, mais….j’ai peur de pas être capable de… » fallait-il vraiment que je lui dise le reste de ma phrase ?? il me connaissait suffisamment pour comprendre ce que j’allais lui dire. J’ai toujours rêver de fonder ma propre famille, mais en aucune je m’étais mis en tête que cette famille allait soudain doubler de volume, et qu’on ne me laisserait pas le temps de me préparer…je veux dire, hey, c’est quand même ma première grossesse, quoi !!!

 

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    « Ce n’est pas comme si notre appartement actuel avait une valeur sentimentale à mes yeux en ce moment » hausse-t-il des épaules, cherchant à prendre un air dégagé face à cette constatation. Summer savait combien ce lieu était devenu une source d’angoisse permanente pour lui. Paris sursautait au moindre bruit, vérifiait au moins une bonne dizaine de fois que la porte d’entrée était bien fermée. Il ne faisait plus confiance à sa mémoire car avec la fatigue, même elle, arrivait à dysfonctionner. Non cet appartement ne lui manquerait pas et surtout, il y voyait presque un signe du Destin pour que le couple non plutôt la petite famille, s’en aille pour repartir sur de nouvelles bases, plus heureuses, plus saines. « On va y arriver Summer, je sais que tu as peur et j’ai la trouille aussi mais on va y arriver… » dit-il en dardant sur elle un regard à la fois sérieux et tendre. « Aie confiance en toi, tu es née pour être mère. Regarde le boulot que tu as accompli avec Ashlynn… j’ai beau avoir presque élevé mes frères et sœurs y compris ma mère certains jours… Tu as su naturellement ce dont elle avait besoin. Nous ne serons pas les premiers à avoir des jumeaux et s’il le faut, on suivra des stages, on lira des bouquins, on prendra conseil auprès de professionnels. On fera tout ce que tu veux ou ce dont tu as besoin pour être rassurée » poursuivit-il avant de se pencher vers elle pour l’embrasser. Elle était bien la seule à ne pas voir combien elle était fabuleuse avec les enfants. C’était même la toute première chose qu’il avait remarqué chez elle, dans ce bureau où elle auscultait Ashlynn. Elle avait un don, un instinct maternel si criant qu’il aurait été injuste qu’elle ne connaisse jamais la maternité. « Je sais que tu as du gérer beaucoup de choses ces derniers temps et que tu as tenu le coup pour notre fille mais je suis à nouveau près de toi et je ne te lâcherai pas. Cette grossesse, on la vivra tous les deux et même si on n’aura pas toujours le titre des parents de l’année je sais que nos gosses seront heureux. Rien n’a besoin d’être parfaits, on fera des conneries… On sera crevé également mais quand nos enfants grandiront, quand ils fonderont eux-mêmes leur propre famille alors on se dira : ouais on en a chié mais ça valait le coup ! » termine-t-il par dire car il n’était pas idiot. Il savait que tout n’allait pas être tout rose, tous les jours. Sûrement y aurait-il des disputes entre eux par moment à cause de l’éducation des enfants, de la fatigue ou parce qu’il n’aura pas, une fois de plus, rabaissé cette putain de lunette de chiotte mais au final, ils seraient tout de même heureux. Le Dunster ne voyait pas d’autres alternatives car cette famille, SA famille était la seule chose que Peter Schumer n’avait pas réussi à lui enlever.

 

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   Comme a son habitude, Paris, à sa manière réussissait à trouver les mots pour m’apaiser. Plus il me parlait et plus mon sourire revenait, au point qu’au bout d’un moment j’avais vraiment eu envie de croire ce qu’il me déclarait : j’allais y arriver. On allait y arriver. Cette grossesse, on la vivrait à deux. Et je sais que dans sa bouche, ces mots avaient deux fois plus de poids et de valeurs. Il avait du mal avec sa propre vie en ce moment, mais continuait de me promettre qu’il serait là pour moi, et qu’il serait présent pour cette grossesse. Et une chose est sûre, Paris ne fait pas de promesse en l’air. Sur le moment, j’avais eu peur, en évoquant l’appartement, d’avoir réveillé des choses qu’il ne fallait pas, mais au contraire, c’est comme si dans son regard, les choses prenaient soudain une tournure plus agréable à l’idée de déménager. « Tu as eu le temps de te forger toi, en tant que père ou modèle de famille. Moi, même si j’avoue qu’Ashlynn est une sorte de première expérience pour moi, ça reste quand même ma première grossesse… » mais Paris avait raison : on aurait toutes les possibilités de faire en sorte que les choses se passent bien. Entre proche et professionnels de santé, on trouverait forcément de l’aide. « On est une équipe…on a toujours réussi de cette manière, n’est-ce pas ? » demandais-je, sans vraiment chercher de confirmation. Disons plutôt que c’était ma manière à moi de montrer que j’avais compris où il voulait en venir et qu’il m’avait convaincu que l’on serait de bons parents quoiqu’il en coûte.

Je me mis à rire alors qu’il évoquait déjà la famille que NOS enfants feraient à leur tour « Euh, avant de me parler du fait qu’un jour, ils partiront, laisse-moi le temps de les voir grandir » plaisantais-je pour finalement soupirer longuement pour laisser échapper la pression. Je reprenais peu à peu mes esprit, mes yeux se posant sur le médecin qui s’était fait discret depuis tout à l’heure. Je ne pouvais que lui être reconnaissante de s’être fait si petit et de nous avoir laissé le temps de parler. « Bon sang, tout de même… des jumeaux ! » répétais-je enfin avec un peu plus de légèreté que tout à l’heure « quand on y pense, tu te n’es vraiment pas loupé, Maconahey ! » Et soudain, une autre révélation me frappa, me faisant déclarer avec une pointe de soulagement « Mais, ça veut dire que je ne suis pas grosse du tout, en fait ?!! »


 

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   L’idée de déménager était quelque chose qui travaillait beaucoup Paris ces derniers temps. Il avait besoin de tourner la page, d’aller de l’avant mais dès lors qu’il entreprenait quelque chose, il l’abandonnait bien vite. Sa concentration était mise à rude épreuve ces dernières semaines. Il n’avait pas besoin d’avoir l’un des QI les plus élévés de la planète pour comprendre que son manque de sommeil jouait sur sa faculté à se concentrer plus d’une heure sur un projet. Le pire, c’était qu’il avait trouvé le moyen de se planter dans un calcul qui d’ordinaire, ne lui aurait posé aucun problème. Il était temps qu’il se bouge les fesses même s’il était terrorisé. Un peu comme Summer face à cette grossesse qui s’annonçait plus compliqué que prévu. Deux enfants. « Tu t’en tireras comme une championne car tu es la meilleure » répondit-il et puis, il ne sera pas loin pour lui donner un coup de main. Cette grossesse, c’était un peu son roc, la chose qui le motivait chaque jour à mettre un pas devant l’autre. Une chose pure qu’il avait crée avec amour. Ashlynn était sa fille, il ne renierait jamais l’amour qu’il éprouvait pour elle mais les circonstances de sa naissance n’étaient guères glorieuses. Là, il s’agissait de deux bébés de l’amour. Il avait si hâte de faire leur connaissance. « Oui toujours. Ce n’est pas prêt de changer » lui confirma-t-il même si elle en avait pas besoin.

L’entendre rire à nouveau lui arracha un sourire plein de satisfaction personnelle. « Promis, ils auront tout le temps de grandir auprès de leur maman… mais je te préviens, à quarante ans, il faudra qu’ils quittent la maison » plaisante-t-il à son tour avant de bomber le torse de fierté somme toute masculine. « Attends, tu voulais tomber enceinte, j’ai fait que remplir ma part du contrat… J’y suis juste allé un peu fort mais tu sais que j’aime rien faire comme les autres. Puis, comme ça, je pourrais emmerder mon père en lui disant que non seulement, il va avoir double de taff en tant que père mais aussi en tant que grand-père » rigole-t-il avant de lever les yeux au ciel. « En effet, pour une grossesse gémélaire, vous êtes tout à fait dans la courbe Mme Maconahey mais ôtez-vous cette pression de vos épaules. Le poids n’est pas important. Faites en sorte d’être prudente concernant votre alimentation pour éviter le diabète de la gestation car il y a un risque plus élévé en cas de naissance multiple. Je vais vous faire une liste des aliments à éviter. Pour le reste, vivez votre grossesse sereinement sans mesuer votre tour de taille. Je suis certain que sportif comme l’est votre mari, il saura vous faire perdre vos kilos en trop, à la fin de celle-ci » lui répondit le médecin tant que Paris hochait la tête. Pour sûr qu’il saurait être là pour elle.

 

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   Je soufflais pour évacuer la pression à mesure que Paris m’expliquait que tant qu’on formerait cette équipe comme on l’avait toujours fait, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. En temps normal, j’aurais cru à tout cela sur sa simple parole, mais là…disons qu’une grossesse gémellaire après ce qu’il était arrivé à Paris, ça n’avait rien de très rassurant. Une part de moi se demandait si j’allais être capable de me sentir sereine avec cette grossesse tout en sachant que Paris lui, avait déjà du mal à être tranquille dans son corps comme dans son esprit. Je ressentais le besoin de l’aider, d’être là pour lui, et d’assumer tout pour lui tant qu’il ne se sentirait pas mieux…Et avec cette grossesse j’avais l’impression de lui ajouter un poids supplémentaire qui allait finir par lui mettre trop de pression.

Mais je préférais garder cela pour moi, et me concentrer sur les petites choses sur lesquelles il avait l’air d’être convaincu : nos compétences en tant que parents, et notre duo de chocs. Je souriais donc, un peu plus apaisée, et en allant même à plaisanter sur le fait que Paris avait plus que viser dans le mille !! J’étais même suffisamment rassurée pour me rendre compte que finalement, je n’étais pas si grosse que cela à la vue de la dernière nouvelle !

Ce fut au tour du médecin de me rassurer et de me rappeler à la prudence quant à mon alimentation. « Oui, je…c’est bête, mais j’ai lu tout un tas de choses sur la grossesse, l’alimentation et, enfin, j’ai…j’ai aussi quelques années d’études de médecine derrière moi spécialisée dans la pédiatrie – ce qui soit dit en passant, rend mon comportement encore plus ridicule – mais malgré tout cela, JAMAIS il ne m’est venue à l’idée que je pouvais être enceinte de jumeaux… », déclarais-je un peu honteuse tout en serrant la main de mon mari, entrelaçant nos doigts comme pour chercher à m'excuser d'avoir à ce point stresser pour rien. C’est dingue quand même, comment on peut être parfois aveugle de ce qui est évident, quand on se focalise à ce point sur soi-même et ce qui nous tracasse. « Bon bah, ça veut dire que tout va bien, alors ? Il faut juste qu’on continue de faire ce qu’on fait, et…enfin…qu’on ne se prenne pas plus la tête que ça ? » du moins d’un point de vue santé. Car pour le reste, je nous vois déjà, Paris et moi, entrain de passer nos soirée sur la table à manger avec calepin et calculatrice à devoir gérer nos prochains budgets « famille » et surtout ??? accélérer notre projet « DEMENAGEMENT »