C'est un week-end costaux que j'ai. En fait non, pas dans le sens que vous croyez, disons que c'est la première fois depuis bien longtemps que j'ai pas passé un week-end seul à rester chez moi. J'ai plus droit aux grasses matinées câline, ni aux cochonneries sous la couette jusqu'à pas d'heure. Je suis là dans mon lit, à me faire chier. Encore à midi et encore au soir. Je tourne dans ma chambre, je fais les cents pas, je dois bouger, il faut que je bouge. Finalement un pote me contacte pour sortir ce soir et j'ai pas hésité une minute. Je me sens poussé des ailes, j'ai envie de prouver que monsieur Royce n'est pas mort. Je sais que c'est juste temporaire, qu'une fois arrivé là-bas je vais avoir l'alcool triste et je vais pleurer en racontant à un brave type tous les malheurs que j'ai eu dans ma vie. Mais soit, on va pas me casser dans mon élan hein ? Chemise, parfum, je sortais comme si c'était mon premier soir et je les rejoignais au People's Republik. Un samedi soir, c'est bourré de monde. Fallait pas s'étonner. Je retrouvais vite mes amis et je restais un bon moment avec eux avant que l'alcool ne me monte à la tête. C'était le moment de faire les malins, de faire les idiots, et ils m'ont indiqué une fille que je devais pécho. Woaw, alors ça me semble un peu impossible vu le canon que c'est, mais y'a toujours moyen de négocier. J'arrive près d'elle, je l'invite à danser avec moi et je lui parle directement à l'oreille. « Un verre, un bisou ? » dis-en lui proposant ce cocktail que je venais de choper au bar. Sourire ravageur, je sais pas d'où me venait cette assurance mais je sais pas si je suis encore apte à draguer. Non en fait, j'ai tout perdu, je dois reprendre du poil de la bête.

Légalement, je n’ai pas l’âge d’être dans les bars. Légalement, je n’ai pas non plus l’âge de prendre de la drogue ou même de boire quand j’suis à la Mather House. Pourtant, la loi ne m’a jamais empêcher de quoi que ce soit et c’est certainement pas aujourd’hui que ça va changer. Alors ouais, mes samedis soirs, je les passe pratiquement tous en boite avec mes copines, à pécho des mecs ou des meufs –j’vais certainement pas me brider à un sexe- et à boire jusqu’à en oublier mon nom. Ce soir n’est pas différent et j’suis au beau milieu de la piste de danse avec d’autre filles à danser quand tu t’approches de moi. Tu dois bien faire trois fois ma taille et tu dois pratiquement te plier en deux pour arriver à me parler dans l’oreille alors rien que pour l’effort, je te laisse approcher même si j’te vois venir à des kilomètres à la ronde. « Un verre, un bisou ? » Je ris immédiatement à ta réplique et recule un peu la tête pour te jauger de la tête aux pieds. « Ça fonctionne normalement? » Que j’te demande en riant toujours (Désolé pour ton égo mon gars). Je secoue la tête de gauche à droite et me retourne vers les filles, va falloir travailler un peu plus fort si tu veux passer le reste de la soirée avec moi beau gosse. C’est pas n’importe qui qui peut pécho Serah Bushnell.

Sérieux j'ai l'impression d'avoir loupé une année de cours de comment pécho des meufs. Pourtant je suis pas sobre, car sobre, j'aurais jamais osé le faire je crois. Là je me sens poussé des ailes face à cette petite blonde dont j'ignore son âge, son prénom et son origine. Ah si, je peux vous dire qu'elle parle anglais vu qu'elle me répond d'un petit rire moqueur que j'avais l'habitude de recevoir. Je me mords la joue et je me dégonfle pas pour autant. Voyons voir... je mets la vitesse supérieure ? Oh et puis merde j'ai rien à perde, autant mettre le turbo et tant pis si elle me jette une nouvelle fois, ça me donnera envie de réessayer. Elle me tourne le dos pour parler à ses copines et comme je suis plus grand qu'elle, je me penche de nouveau pour lui parler par derrière. « Si tu veux quelque chose de plus concret, je peux te faire vibrer aux toilettes. » dis-je, mon souffle contre sa nuque, toujours là à attendre qu'elle se retourne ou qu'elle me verse un verre à la gueule. Heureusement que personne ne m'entend car si c'était sur haut-parleur ou je sais pas quoi, tout le monde serait mort de rire je crois.

Apparemment, c’est pas le rejet qui te fait peur parce que malgré que je me sois ouvertement foutu de ta gueule, tu restes planté là. J’sens ta présence dans mon dos et ne suis donc pas le moins du monde surprise lorsque je sens ton souffle sur ma nuque et que je t’entends dire : « Si tu veux quelque chose de plus concret, je peux te faire vibrer aux toilettes. » Pas le choix, j’hausse un sourcil et esquisse un sourire. Il va droit au but le mec, il est sérieux que j’me dis! Alors je pivote sur moi-même avec mes copines qui rigole en arrière-plan et la musique qui nous défonce les tympans. « Juste pour la persévérance, j’te donne un point. Alors profite-en, j’me sens charitable. T’as dix minutes pour m’impressionner sinon j’ferais mieux d’plus d’revoir de la soirée si tu n’veux pas sortir d’ici sur les rotules. » Tu sais ce que ça veut dire ça? Fais vite et fait le bien parce que sinon c’est perdu et tu pourras retourner t’assoir au bar pour pleurer ta défaite. Je t’attrape par ta chemise et plonge mon regard dans le tient, attendant la suite.

Elle a dit oui les gars ! Oui avec un grand sourire. Oh my gad c'est easy en fait. Je devrais sortir ce discours plus souvent. Ce challenge qu'elle me met ! J'ai juste envie de la bouffer là maintenant. Mais est-ce que je vais gérer ? Elle me tire par la chemise et je me mords la lèvre. Je jette un regard à mes gars qui me regardent puis j'emmène l'inconnue jusqu'aux toilettes, illico presto. J'ai l'impression d'avoir quatorze ans et de m'amuser à enfermer une fille dans une cabine pour lui voler un bisou secret. Sauf que là, c'est tout autre chose les amis. « Dix minutes, je pensais que ma compagnie en vaudrait un peu plus. » on s'enferme tous les deux et j'attrape son visage pour venir l'embrasser. Je deviens vite accro à ses lèvres et mes baisers deviennent plus fougueux. Ouais, faut faire vite, le chrono est déjà lancé. J'ai dit que j'allais la faire vibrer, alors autant le faire dès maintenant.

Tu perds pas de temps toi, c’est l’moins qu’on puisse dire. J’te donne dix minutes pour m’impressionner, dix minutes pour me donner envie d’passer plus de temps avec toi. Et c’est exactement ce que tu fais toi. Tu me traines aux toilettes, nous enferme dans la cabine la plus grande et me lance un « Dix minutes, je pensais que ma compagnie en vaudrait un peu plus. » bourré d’assurance avant de plaquer tes lèvres contre les miennes. Je réponds au baiser qui fait rapidement monter la température et sens tes mains sur mes cuisses qui remontent ma robe. Je te laisse faire d’abord parce que j’ai terriblement bu, mais aussi parce que t’embrasses particulièrement bien et j’suis curieuse de voir ce que tu sais faire d’autre.