Un coup de téléphone inattendu ou comment transformer la journée de la française en un enfer. Cette dernière ayant pourtant bien commencer. Nevada à peine arrivée au restaurant a eu la bonne surprise de découvrir que l'Ostra commençait à devenir plus que rentable. Quand on sait que de nombreuses affaire prennent très vite l'eau, la brune a de quoi être fière. Elle a su tirer son épingle du jeu. Preuve du succès, le restaurant avait fait le plein pour le service du midi. De quoi donner des sueurs froides au personnel, pourtant tout s'était bien déroulé du début à la fin. Evidemment que Nevada avait donné un coup de main à son équipe, elle s'affairait d'ailleurs à servir les derniers clients lorsque sa journée pris un virage à 360°. Appel alarmant de l'école de son fils, lui apprenant que ce dernier avait du être transporté d'urgence à l'hôpital. Verre qu'elle tenait en main au moment s'écrasant sur le sol. Elle n'a même pas laissé son interlocuteur finir sa phrase qu'elle avait déjà raccroché. Sac à main attraper à la volée avant de claquer la porte du restaurant dans un fracas. Pas le temps de réfléchir, pas le temps de dire un seul mot qu'elle prend la route. Et tel un vieux réflexe, elle tente de joindre Alek pour finalement tomber sur sa messagerie. Elle lui laisse un message certainement incompréhensible vu le ton de sa voix. Nevada elle ne réfléchir plus à rien. Son cerveau totalement déconnecté qu'elle a sûrement grillé quelques feux rouges sur le trajet mais arrive finalement à bon port. Elle a surement du faire le sprint le plus impressionnant de sa vie pour rallier le parking à l'accueil en quelques secondes." Quincy Lewis-Kennedy. Je suis sa mère. Il a été emmené ici. Je veux le voir. " Ordre d'une mère prise par un vent de panique. Sa main qui balaye les quelques mèches rebelles sur son visage. Tête qui fait des allers et retours attendant l'impossible, rêvant de voir son fils courir vers elle. Seule solution pour effacer la peur qui ne cesse d'envahir sa poitrine.

• L'orage rapide, puis le beau temps. C'est de cette façon que je pourrais décrire ma vie dernièrement. L'orage, car Piper était revenue de New-York en m'accusant d'avoir coucher avec Neva, et de lui avoir fait un gosse par la même occasion. J'ai pas aimé, j'ai pas aimé le fait qu'elle puisse croire à ce genre de rumeur balancé par internet par une pouffiasse mal baisé qui passe son temps à raconter de la merde pour essayer de combler son manque d'attention constant. J'crois que cette meuf, si c'est une meuf, mais bon, ça j'en suis sur, y'a qu'une fille pour écrire des ragots et balancer des rumeurs. Elle doit avoir eu un problème dans son enfance, rejeté à l'école, elle n'arrivait pas à s'intégrer, elle a voulu se venger, j'sais pas moi, mais bref, je ne prête pas attention à ça, j'en ai terminé avec toutes ces histoires en rapport avec Harvard, je mène désormais ma vie, sans me soucier de grand chose. Enfin, tout dépend quoi on va dire. Aujourd'hui, j'étais seul, Piper passait la journée avec sa sœur, grande histoire d'amour entre elle et moi au passage. Je ne sais pas si c'est ma gueule ou ma coupe de cheveux qui fait qu'elle peu pas me voir, je pense que ça doit être mes cheveux, bien trop jalouse qu'elle ne puisse pas avoir les mêmes. Bref, j'étais seul, devant la télé et je n'entendis pas mon portable sonner, c'est quand je le pris pour regarder l'heure que je tomba sur un appel manqué de Neva ainsi qu'un message vocal. Hein ? Pourquoi elle m'appelle ? J'écoute le message, et je comprends seulement la moitié de ce qu'elle me dit. Quincy. Urgence. Hopital. J'dois tracer. Bon, d'accord, faut pas me le dire deux fois quand il s'agit de mon fils, éteignant la télé, je saute dans mes chaussures puis dans ma voiture, et en quelques minutes j'arrive devant les urgences, marchant d'un pas assez décidé, je la vois de dos, et je pourrais la reconnaitre entre mille. J'arrive à sa hauteur, elle est à l’accueil. "Il est où ? Il se passe quoi ?" J'ai pas le temps d'attendre, pas le temps de lui demander comment elle va, si je suis là, c'est que y'a un problème avec Quincy, alors notre guerre façon playmobil en avant les histoires, elle attendra hein. •

Dès l'instant où elle avait entendu les mots fils et hôpital combinés ensemble, elle ne répondait plus de rien. Il n'y avait plus rien autour qui existait, elle voyait trouble, entendait des bourdonnements dans ses oreilles et ressentait son coeur frappait lourdement contre sa poitrine. Son fils, sa pépite, la huitième merveille de ce monde. Pour la française il était inconcevable qu'il soit blessé de quelques manière qu'il soit. Elle avait beaucoup supporté cette année, c'était fait violence pour tenir bon mais si le moindre malheur venait toucher Quincy, il n'y avait aucun moyen pour qu'elle s'en remette. Faut pas lui demander la lune à Nevada surtout quand le fruit de ses entrailles rentre en jeu. Nevada elle est forte excepté quand il est question de l'homme le plus important de sa vie. Elle n'arrive pas à concevoir qu'il puisse lui arriver quelque chose et elle bataille avec son esprit pour ne pas penser au pire. Impossible que le monde tourne à ce point à l'envers. La personne d'astreinte à l'accueil qui prend son temps en tapant sur son clavier. Faut savoir que Nevada et la patience ça fait deux. Elle n'a pas le temps d'attendre. S'il faut qu'elle retourne tout l'hôpital pour retrouver Quincy, elle le fera. Au moment elle fait volte face, la voix d'Alek résonne derrière elle. Oui elle l'a appelé, comme elle l'aurait fait du temps où ils étaient mariés, où il était son roc. Vieux réflexe." Je ne sais pas. C'est l'école qui m'a appelé. " Elle se retourne, espérant que l'incompétente à l'accueil daigne enfin parler." Putain je sais pas et on me dit rien. Je dois savoir. Faut qu'on le trouve. " A chaque seconde elle a l'impression de crever, de tomber dans les entrailles de la terre.

• J'ai rien compris. J'ai écouté ce message vocal et je n'ai pas tout saisi. Paniqué, comme si on venait de lui apprendre une terrible nouvelle. J'ai juste saisi les mots Quincy et hôpital. Alors j'y suis allé, pas besoin de me le répéter deux fois, pas besoin de me le demander avec une voix mielleuse, quand il s'agit de mon fils, je ne réfléchis pas deux fois, je viens. Je sais très bien que je suis loin d'avoir été le meilleur père qui puisse exister cette dernière année, j'ai même été le plus mauvais père au monde était donné que j'ai été inexistant. Aucun appel, aucune nouvelle, aucune carte d'anniversaire, aucune carte de Noël. Rien de tout ça, silence radio. J'ai vite compris mon erreur, mais c'est pour ça que depuis mon retour, je fais tout pour me rattraper, redevenir le père que j'étais avant, le père que j'étais avant de partir, un vrai père, tout simplement. Je conduis jusqu'à l'hôpital, endroit que malheureusement, je connais presque par cœur vu toutes les fois où je suis venu ici, à croire que j'allais bientôt avoir droit à une carte de fidélité. Je me dirige vers l’accueil, et de dos, je reconnais Neva, elle est déjà là, et à l'entendre, elle n'a rien appris de plus depuis l'appel qu'elle m'a passé. Elle est paniqué, pas vraiment bien, et j'ai toujours eu le rôle de celui qui l'aidait à aller mieux dans ces coups de temps là, enfin... C'était avant ça. Je lui demande ce qu'il se passe, mais elle en a aucune idée, rien, zéro. On est bien avancé là. Elle commence même à s'exciter sur la fille de l’accueil. Pour une fois que c'est pas sur moi qu'elle passe ces nerfs, j'ai presque envie de profiter du spectacle. C'est ce que j'aurais fait, en temps réel, mais là, c'était pas le cas, j'avais pas le temps d'attendre."J'suis désolé hein, mais comme vous voyez, la dame elle est pas très patiente, et j'suis le moins zen de nous deux... Donc si vous auriez la gentillesse de nous donner le numéro de sa chambre et surtout de nous dire ce qu'il se passe, ça serait super sympa de votre part." J'compte pas attendre une minute de plus sans savoir en fait. Je la laisse taper sur son clavier pour trouver la chambre, et je me tourne vers Neva. "Oh ça va aller, okay ?" J'ai pas tellement envie de me prendre la tête avec vu les circonstances. •

S'il y a bien une expérience qu'elle ne souhaitait jamais vivre en tant que mère c'est celle-ci. Nevada elle avait beau appréhendé le jour où elle devrait faire l'éducation sexuelle de son fils, la prévention quand à l'alcool et au drogue mais c'était clairement moins effrayant à côté de cette peur qui était en train de la dévorer. Elle ne s'était pas préparé à avoir un appel comme celui-ci, à voir sa vie se dérobait de nouveau sous ses pieds. Elle s'y refusait et pourtant ceci était bel et bien la réalité, pas un cauchemar tout droit sorti d'un esprit tourmenté. Tout était bel et bien réel. Les néons à la luminosité trop intensive, cette odeur désagréable, les blouses blanches tout autour d'elle et pire que tout, les cris et pleurs des enfants. Quoique pour le coup Nevada elle donnerait tout pour voir les larmes coulés sur les joues de son fils, elle voulait juste le voir, être certaine à 100% qu'il soit un minimum en sécurité, en vie alors cette incompétente à l'accueil avait vraiment intérêt à ne pas la rediriger vers le service des soins intensifs voir pire la morgue. Il était hors de question qu'elle pose les pieds là bas, que son fils soit dans un piteux état. Elle se reposait sur Alek, espérant qu'il lui donne une réponse miraculeuse et ne comprenait absolument pourquoi il arrivait à garder son calme malgré la situation ? Peut être qu'elle était encore en train de dramatiser les choses, à croire que c'est devenu une habitude chez la jeune femme. La seule réponse qu'elle avait trouvé à sa question fut de s'accrocher à sa main. Sans doute une réaction mécanique émise par son coeur mis à rude épreuve. Regard fixant toujours le membre du personnel. Peut être qu'elle parviendrait à la tuer comme ça." Il est en observation chambre 110. " Tout ce poids qui se libérait de ses épaules." C'est bon signe.. " Une affirmation ou une interrogation, elle ne saurait dire. Son regard parcourant la multitude de panneaux directionnels. Trop d'information d'un coup pour son cerveau.

• Si je reste si calme, c'est qu'au fur et à mesure des années j'avais appris à gérer mon stress et toutes ces conneries. Il est vrai que quand ça considère mon fils, j'aurais plus tendance à ne pas réfléchir et à paniquer, mais j'avais aussi appris quelque chose d'autre... Je dois jouer le rôle du mec calme, ça a toujours été comme ça, je dois la tempérer, elle, celle qui autrefois était ma femme. Elle a toujours été celle qui paniquait le plus d'entre nous, et j'étais toujours celui qui essayait de la rassurer. Réflexe moteur, ça n'a pas changé, je reprends vite les vieilles habitudes dans ce genre de situation. Je crois d'ailleurs que c'est le seul moment depuis que je suis revenu ou on est pas en train de se gueuler dessus ou de se menacer d'aller voir un juge ou je ne sais quelle connerie du genre. Disons qu'on est pas con, malgré tout ça, malgré tout le bordel que j'ai foutu dans nos vies, on est tous les deux conscients qu'aujourd'hui, c'est pas le moment pour les vieilles rancœurs, y'a bien plus important, Quincy. Alors je tempère, pendant qu'elle, elle gueule et commence à s'énerver, à surement se faire une multitude de scénario sur comment tuer la fille de l’accueil, moi, j'essaie de garder tout le bordel qu'est cette situation en moi et d'obtenir des informations. Et ça paie, elle finit par nous donner le numéro de chambre de Quincy. Bon déjà si il est dans une chambre, c'est qu'il est en vie et que c'est pas grand chose, et Neva ne tarde pas à le souligner. Je n'avais même pas fait attention à sa main qui était venue cherche la mienne. Je la vois chercher un peu partout du regard, toujours aussi perdu. "110 c'est première étage, vient, l'ascenseur il est là-bas." Disons que j'suis un habitué de l'endroit, ni une ni deux, on se dirige vers l'ascenseur, j'appuie sur le bouton, prêt à rentrer dedans, sauf que quand il s'ouvre, t'as des médecins où je ne sais quoi qui en sorte avec un brancard et un mec dessus. "Oula." J'fais un pas en arrière, les laissant passer, et je rentre à l'intérieur, appuyant sur le bouton pour nous rendre au première étage. •

Toute la rancoeur qu'elle éprouvait à l'intention d'Alek semblait être mise sur pause. Elle n'avait pas disparu non, elle avait simplement été reléguait au second plan. Son esprit déjà beaucoup trop inquiet pour la santé de son fils. Il y a certaines priorités dans la vie et évidemment que le bien être de son fils était la priorité numéro une. Nevada elle donnerait sa vie pour Quincy, il n'y a même pas à réfléchir là dessus. Mais prise d'une panique effroyable, elle avait du mal à réagir, laissant sa colère et sa peur prendre le dessus sur sa raison. On lui demanderait combien font 1+1 qu'elle ne saurait pas répondre tant son esprit était un méli mélo sans nom, alors elle s'était accroché à la seule personne qui pouvait la sortir de son inertie. Alek. Malgré toutes les blessures, elle ne pouvait nier qu'il aurait toujours une importance pour elle. Si ce n'était pas le cas, c'est pas de la haine qu'elle ressentirait à son encontre mais une indifférence totale. La française retrouve lentement ses esprits quand on lui annonce que Quincy est simplement en observation. Un simple contrôle visiblement bien qu'elle ne sache pas encore pourquoi. Difficile pour cette mère encore sous le coup de la panique de trouver ses repères dans cette immensité qu'est l'hôpital. Alek se la joue GPS lui indique l'étage correspondant ainsi que l'ascenseur qui s'ouvre sur une image loin d'être plaisante. Nevada en est prise de haut le coeur avant de pouvoir poser les pieds dans l'ascenseur. Agitation qui se fait entendre dans son âme avant que son regard ne croise celui de son ex mari." Merci. " Un mot qu'elle est loin de lui avoir dit souvent, preuve qu'elle est sincère dans ses paroles." J'aurais du savoir que ce n'était rien de grave. Après tout c'est un Lewis-Kennedy. " Cet enfant ne peut être que fort vu le sang qui coule dans ses veines.

•  Étrange situation qui est celle qui se déroule sous nos yeux. Malgré tout ce que j'ai pu lui faire subir, tout ce mal que je lui ai infliger cette dernière année, je suis la première personne qu'elle a appelé. Elle aurait très bien pu ne pas le faire, se rendre seule à l’hôpital, s'occuper de Quincy, voir ce qu'il avait puis ensuite me prévenir, mais non. Elle ne l'a pas fait, elle m'a appelé puis elle c'est rendu ici, dans cet endroit que beaucoup de personne déteste. La seule fois où j'ai aimé être ici, où j'ai aimé être entouré de ces murs blancs, de cette odeur si particulière, c'est le jour ou elle a accouché, le jour ou notre fils est venu au monde. Plus beaux jours de ma vie. C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que je serais prêt à tout pour lui, que je serais prêt à faire face à une centaine de lion juste pour le défendre, quitte à y perdre la vie. J'en ai fait des erreurs, tout au long de mon existence je les ai enchainé, j'ai été jusqu'à tout quitté, sa mère, lui. Disparaitre sans aucun mot pour ensuite revenir. Pétage de câble. Je ne voulais pas qu'il suive le même chemin que moi, je veux qu'il soit fort, qu'il soit une bonne personne, et même si je ne l'admettrais surement jamais, surement par fierté ou autre, j'aimerais qu'il soit aussi bon que sa mère. J'ai pas toujours été un bon père, loin de là même, disparaitre je crois que c'est la pire chose qu'on puisse faire, surtout à son âge, alors toute ma vie je devrais me rattraper, vivre avec ça. Haussant un sourcil à son merci, je ne réponds pas, à quoi bon d'ailleurs ? Je me contente d'un simple signe de tête, c'est pas le moment de la charrier, de jouer avec ces nerfs, l'amour qu'on porte à Quincy est bien plus fort que tout ce bordel qu'il y a entre nous. Par contre, je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire lorsqu'elle complimente les gênes Lewis-Kennedy. "C'est vrai qu'on est plutôt endurant dans la famille !" Increvable cette lignée. Elle a été une Lewis-Kennedy elle aussi, pendant plusieurs années elle a porté mon nom. Les portes de l'ascenseur s'ouvre, un souvenir d'une vie passé me traverse rapidement l'esprit, on c'est laissé allé dans un ascenseur, un jour. Bref, je cherche du regard les numéros de chambre, et la voyant regardé partout, je la tire par le bras une fois la chambre trouvé. Il est là-bas, derrière cette porte. Est-ce qu'il est seul ? Est-ce qu'il y a quelqu'un dans la chambre avec lui ? Aucune idée, mais on se presse pour y aller, ouvrant la porte, je laisse Neva passer. "Il a plus besoin de sa mère je pense, vas'y." Elle a toujours été protectrice en vers lui, je le suis aussi, mais disons que je sais que dans ce genre de moment-là, c'est sa mère qu'il veut prendre dans ces bras en premier, et je l'ai accepté, j'ai accepté tout ça... •

On pouvait dire que les deux avaient eu une vie à deux bien remplie, ils ont presque tout vécus. Le bien, le mal, l'amour, la haine, la peur, la joie, un beau mélange. Un pêle mêle de sensations, de sentiments. Elle l'avait aimé de toutes ses forces, encore plus le jour où Quincy était venu bouleverser leur ménage à deux. Il lui avait offert le rêve que de fonder une famille. Un rêve qui malheureusement s'était transformé en cauchemar. Et visiblement Nevada elle avait pris un abonnement pour malheur mais s'en serait bien passé. Pourquoi est ce que sa bonne étoile ne brillait plus au dessus de sa tête ? Pourquoi en l'espace de même pas un an, avait-elle du affronter cette rafale d'épreuves toutes plus insoutenables les unes que les autres. Aujourd'hui, ce fut presque la goutte d'eau qui fait déborder le vase. La belle ayant vraiment cru qu'on pourrait lui annoncer la perte de son fils. Par chance, Dieu lui ayant accordé un peu de clémence, elle peut retrouver son souffle. Enfin plus facile à dire qu'à faire. Et c'est sans doutes parce que ses pensées sont ailleurs, que son esprit s'est embrouillée, qu'elle ose se murmurer un merci à son ex mari, pire encore, sous entendre un compliment. Elle ne pouvait nier qu'il y avait de la force en cette famille. Après tout Alek avait survécu à une bombe, une épidémie, une prise d'otages, un tremblement de terre... Et elle espérait que ça continue comme ça pour lui et ne pouvait que le remercier d'avoir transmis à leur fils cette part de lui. Pour une fois qu'il ne la contredit pas ! Un jour à marquer sur le calendrier. Perdue dans ce couloir d'hôpital, elle cherche encore sa route. Elle n'a jamais été autant paumée de sa vie. Pour une fois Alek est le plus intelligent des deux, la guidant jusqu'au numéro 110. Nevada, elle ne cherche pas à comprendre, elle fonce, surtout lorsqu'Alek la presse d'entrer en premier. Libération quand elle peut enfin serrer Quincy dans ses bras, avec délicatesse évidemment. Elle n'a jamais été aussi heureuse de pouvoir l'avoir auprès d'elle, de passer sa main dans ses cheveux frisés." J'ai pas pleuré maman. " Elle sourit à ses mots. Son fils, sa bataille, sa plus grande fierté." Alors t'auras le droit à double dose de bonbons pour Halloween. " disait-elle en embrassant sa tempe avant de se retourner vers la porte." Reste pas à la porte, toi. " Elle ne lui en accordait pas le droit.

•  Cette vie que je mène, elle est totalement différente de celle que je m'étais imaginé plus jeune. Je me voyais marié, une belle et grande maison, un beau jardin, des balançoires, des enfants qui courent un peu partout, un chien, une femme aimante... Et lorsque j'ai eu tout ça, lorsque le bonheur était à son apogée, comme si plus rien ne pourrait venir l’ébranler, le détruire, comme si toute ma vie était belle et bien tracé et que ce rêve que j'avais désormais réalisé ne pourrait jamais se terminer, j'ai tout envoyé en l'air. Tout, sans aucun scrupule, sans me retourner, car si je l'avais fait, si j'en avais parlé, je serais resté, je n'aurais rien fait, j'aurais continué et fait comme si de rien était. Cette confiance qu'elle avait en moi, envolé. Cette promesse que je lui avais fait de l'aimer et d'être à ces côtés jusqu'à la mort et même après lors de notre mariage, effacé. je ne dis pas que j'aime pas la vie que j'ai aujourd'hui, j'ai réussis à retrouver la paix, à retrouver quelqu'un qui m'a accepté comme je suis, avec mes erreurs, mes défauts, mes qualités, mais vous savez, être ici, avec Neva, ça me faisait un léger pincement au cœur. C'est étrange, mais c'est le fardeau que je devrais porter toute ma vie. Arrivé au niveau de la chambre, je la laisse entrer en première, je la laisse aller prendre Quincy dans ces bras, elle a toujours été protectrice en vers lui, bien plus que je ne l'ai été, et sachant qu'il est en bonne santé, qu'il n'a rien à craindre, je peux bien lui laisser ce moment. Un léger rire s'échappe de ma bouche quand je l'entends dire qu'il a pas pleuré, c'est bien ça, il a compris qu'il devait être fort. "Oui... Oui." Que je réponds à Neva, sortant de mes pensées. Je m'approche du lit, allant du côté libre, regardant Quincy avec un sourire, putain, à chaque fois que je le vois j'ai l'impression qu'il a grandit. "T'es devenu un guerrier maintenant, à l'école ils vont tous te prendre pour le chef !" Et le premier qui vient l'emmerder, j'vais trouver ces parents pour casser la gueule au parents, car taper sur un gosse de quatre ans, c'est mal vu aujourd'hui... •