T'es blessée pour ta soeur, qui tout récemment, te reprochait de ne pas avoir été assez sensible vis à vis sa rupture avec Lenny, ou le feu. Elle te reprochait de ne pas avoir levée le petit doigt pour reprendre ses mots. Sauf que ce n'était pas intentionnelle, parce que t'avais tes propres problèmes à gérer, que tu avais du mal à voir les gens autour... Même Sloan, tu n'as pas été hyper présente pour lui aussi. Même si vous êtes allés vivre ensemble à sa chambre d'hôtel. Bref, tu ne te fâchais pas pour te rattraper - tu lui prouvais que ça ne te faisais pas rien et toi, tu te le confirmais. Elle va mal mais j'vois pas ce que ça peut te foutre. C'que ça peut te foutre ? Tu le sens énervé et même si c'est pas le moment, ça te fait plaisir. Parce qu'il a comprit que tu n'étais pas fière, c'est tout c'que tu voulais. Il passe sa main sur son visage et tout le tralala, en mode hyper stressé. Tu n'as juste plus la patience, alors tu vas t'asseoir au fond de la salle d'attente et tu fermes les yeux, la tête entre tes deux mains. Aujourd'hui, c'était censé être une belle journée.

Cette phrase, cette pique, aussi simple soit-elle, je le sais, est la façon de Suzy de lui foutre une claque en plein visage. Elle n’est pas fière, elle attaque où ça fait mal et où ça fâche. La voilà, ma Suzy. J’suis fière d’elle, réconforté même par sa sollicitude, mais je ne peux pas en dire autant de la réaction de Lenny. "Elle va mal mais j'vois pas ce que ça peut te foutre." Je serre la mâchoire et Suzy retourne s’assoir au fond de la salle. Je la suis du regard et inspire un coup avant de reporter mon attention sur l’énervé à côté. « T’es pas obligé de t’en prendre à elle. Sans Suzy, Cam serait probablement dans la rue en train de se vider de son sang, tu devrais être reconnaissant. » Tant de venin accumulé, c’est difficile de ne pas simplement le mordre là, tout d’suite. J’avale difficilement ma salive, tiraillé entre l’envie de lui mettre ma main au visage moi-même ou de le prendre à nouveau dans mes bras pour le réconforter. Ce ne sont pas des sentiments qu’il est agréable de mélanger, croyez-moi. Je baisse donc finalement la tête, battant en retraite et retourne m’assoir avec ma cousine, laissant Lenny seul au milieu de la salle.