Le matin, plaisir quotidien de pouvoir aller courir avant les premiers rayons du soleil avant d’assister sur le retour à l'ouverture du monde actif : ses centres, ces parcs et ces boutiques. Vent doux, petit lueur de soleil, je cours à mon rythme vêtu d'un bas de jogging et d'un débardeur laissant mes muscles apparaitre. Tout sourire, je suis tenté lorsque je passe devant cette boulangerie que j'aimais tant "Mike's pastry".. Oui, dans ma première vie Harvardienne disons-nous. Je me stoppe net devant, regardant la devanture et un sourire débile s'affiche sur mon visage blanchit par la petite brise contrastant avec les rayons de soleil. Le rideau se lève, son ouverture est imminente, je compte bien me faire un plaisir. Je tate mes poches et sent mon portefeuille : ouf...pensais-je alors que je m'avançais. Tout à coup, cherchant dans la poche le dit portefeuille tout en marchant jusqu'à l'entrée de la fameuse boulangerie, je heurte une personne. Ça ne m'étonne pas que je ne sois pas le seul présent à l'ouverture ! Confus et moins je m'en foutiste qu'avant, je lève les yeux rapidement tout en disant ; je m'excuse... j'étais tant charmé de retrouver cette boulangerie que j'aime tant... mais je suis coupais quand je découvre la beauté face à moi, ces cheveux blondes balayaient lègèrement par la brise, ses yeux en amandes qui m'ont tant fait fondre. J'ai un sourire débile comme le jour de notre rencontre à Disney où j'avais légèrement bu. Jane... chuchotais-je inconsciemment.

Mon coeur s'emballe. Je plonge dans l'océan de ses yeux et je suis ébahi tout simplement. Je ne sais comment réagir, comment savoir ce que je ressens réellement au plus profond de moi. Elle est là, cette fille, ces cheveux blondes d'or que j'ai tant aimé carréssé lorsque Jane se blottissait dans mes bras, amoureusement. C'était une belle époque et ainsi, retrouver son sourire, ses yeux azurs, me perturbe totalement. Je ne sais que dire que faire, je ne suis que murmure. Elle prononce à son tour mon prénom et je fond. Je suis si heureux de la revoir car oui, pour une fois, je suis face à une fille avec qui je n'ai pas déconné, que je n'ai pas quitté ou je ne suis pour rien dans la fin de la relation... puis je l'aimais. Je souris. Jane me complimente donc sur le choix de la boulangerie. Je passe une main dans mes cheveux, embarrassé de cette situation surprenante et bientôt, elle n'hésite pas à me faire remarquer que le temps fut long pour ces retrouvailles. Je souris, ce sourire se veut inconsciemment, je crois, plus charmeur. Je la regarde et je balbutie presque avant de me racler la gorge, nerveusement et reprendre: Oui, effectivement... une éternité! dis-je presque trop tristement en osant passer l'entrée de la célèbre et grande boulangerie à la française. Je m'avance à ses cotés et regarde les différents mets et pâtisseries. Je me souviens alors du déjeuner à Disney après cette nuit incroyable qui scella le début d'une petite relation, à mes yeux, si intense. Je quitte la vitrine intérieure des yeux, ne répondant pas à la boulangère et je tourne mes yeux vers elle tout aussi dubitative sur les pâtisseries : Tu déjeunerais avec moi en souvenir du bon vieux temps ? Je soupire, espérant le souffle à présent presque coupé, qu'elle dise oui. Je sens les choses se bousculer en moi et je ne peux que rajouter. Ton grand-père croyait en la magie, je comprend pourquoi... dis-je obnubilé par elle et ses retrouvailles, oui, magiques et connectés. En fait, c'était elle, la magie, elle apparaissait surement quand j'avais besoin de me souvenir des bons... souvenirs !

Je l'admire, la regarde et ne peux perdre ce regard. Je m'y perds, je m'y fond et j'y tombe tel un  naufragé embarqué par un amour inachevé. J'ai toujours eu l'impression que notre relation n'avait pas eu de fin, qu'il manquait certaines choses, qu'on aurait du aller au bout mais Jane nous avait coupé l'herbe sous le pieds. Si je ne lui en voulais pas, elle m'avait coupé le souffle et c'était une chose mauvaise tout de même. Doucement, je criais ma joie intérieurement lorsqu'elle répondit avec humour que c'était une possibilité envisageable ce déjeuner à l'unique condition que je ne renverse rien, mémorable souvenir de notre première rencontre. Je souriais donc et la gratifia d'un beau sourire, qu'elle aimait tant et ça la blonde aux cheveux d'or ne pouvait le nier. La princesse, j'aimais me dire qu'à jamais, elle serait Ma princesse -même si nous n'étions plus en couple-, fut interloquée par ma remarque sur la magie et son grand-père. Comme sentant les ailes me poussaient et toutes les barrières tomber, j'osais répondre sincèrement : Oui, la magie existe puisqu'elle m'a permit de recroiser ma tendre princesse... Je l'avais toujours appelé ainsi durant notre relation alors je n'y voyais là aucune demande, aucunement, juste le fait de retrouver un bout de ma vie que j'aimais beaucoup. Si Charlie avait été important car le seul garçon de ma vie amoureuse, Eliah pour m'avoir donné un enfant, Jane était celle qui avait fait battre mon cœur d'un seul coup sans me poser de question et la rencontre avait été si incongrue. Souriant, une fois qu'elle eut commandé, j'osais : Un pain aux raisins et une chocolatine .. avais-je dit ayant apprit que les sudistes français appelés le pain aux chocolats ainsi, je jouais et montrais ma culture à la demoiselle tout en commandant un chocolat chaud. Les boulangers préparèrent donc nos plateaux tandis que je payais, puis l'accompagnais à une table du salon de thé. je tirais la chaise ; Princesse ! Avais-je dit avec courtoisie et sans me faire prier pourtant en rebelle, personne ne croirait en me voyant ainsi, l'effet Jane. Je me posais à mon tour, très vite, les plateaux arrivaient. Je reprenais ensuite : tu m'excuse pour la tenue, je faisais mon footing princesse... Je souriais ; Et bien, que me racontes-tu donc ? Je me montrais pleins d’intérêt pour elle, c'était véritable.

Ne m'avait-elle pas connu ainsi, séducteur et charmeur ? Fou et rebelle ? Je m'en foutiste mais en secret totalement préoccupé ? Si, alors je pense qu'au fond d'elle, elle savait que je ne répondrais pas car c'était une question plus rhétorique qu'autres choses. Soucieux de bien faire, je m'étais montré gentleman envers elle et bien sur, elle m'en remercia tout en me faisant remarquer que sa tenue restait similaire à la mienne. Bien sur, il n'en était aucunement question ; elle avait toujours su etre chic dans tout les cas mais je ne ferais pas plus de compliment de peur qu'elle n'imagine encore des choses et cette fois, j'en resterais un peu gêné, je crois. Jane m'expliqua alors où en était sa vie et pour elle, rien n'avait changé, rien du tout. Si au premier abord, lorsqu'elle parlait, on pouvait l'imaginer Diva superNova et superficielle, quand on la connaissait comme moi, on appréciait la profondeur de son âme. Je souriais alors bien que très vite, elle me coupa net l'envie de sourire en reparlant de son frère dont elle m'avait souvent parlé. Oui, étonnamment, la blonde avait su se confier à moi et si bien sur, elle m'avait souvent dit de belles paroles pour quitter après, j'avais envie de croire que j'étais le seul homme a qui elle avait tant confié de choses. Je grimaçais alors avant de réagir : Mince, les médecins ne trouvent rien pour changer ça et les risques ? Je me tortillais les mains avant d'attraper mon chocolat pour en boire une gorgée. Le doux liquide chaud me brula légèrement mais je fis mine de rien alors qu'elle me demandait des nouvelles, révélant qu'il se faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu. Je comprenais que le sujet de son frère ne devait pas trop lui plaire si bien que je n'hésitais pas, après m’être raclé la gorge, à parler un peu de moi. Habituellement peu bavard; je voulais tout dire avec elle, je me sentais dans l'obligation, je ne saurais pourquoi comme si mademoiselle Disney était importante. J'écris toujours mais t'as du l'apprendre... les gens savent que je suis derrière le pseudonyme.. je suis assistant du professeur d'Histoire et je m'occupe beaucoup des Winthrop puisque le doyen m'a accepté en tant que responsable! Je me montrais tout joyeux de lui annoncer cela mais il est vrai que c'était relativement normal de choisir un ancien et habitant de longue date, grande durée pour référant, non? Je repris la parole après avoir croqué dans mon pain au chocolat : Je suis surtout revenue pour mon frère Denys qui a fait pleins de conneries et a été renvoyé mais il veut rester là, notre frère veut pas qu'il reste sauf si je suis là... puis ça me manquait vois-tu tout comme mon cousin Rylan,  qui est comme un frère ! il vient même me réveiller quand il a des soucie ! Avais-je dit en lui souriant et me replongeant dans son regard.  

Parler de son frère et sa maladie ? Quoi de mieux pour la mettre alors quand elle poursuivit, je ne fis que hocher la tete pour la laisser évoquer d'autres sujets plus palpitant et moins tristes. Je ne la voulais pas malheureuse pour nos retrouvailles qui annonçaient peut etre une réconciliation ou au mieux, un rabibochage certains. Nous parlons donc de moi et si ce n'est jamais évident pour moi de parler de ma vie, avec elle, ça va tout seul. D'ailleurs, elle me complimente et j'apprécie beaucoup alors qu'elle me dit que j'ai bien fait d'avouer mon petit secret ; oh tu sais je n'ai pas dit cela pour avoir des fans à mes trousses, ça pose d'ailleurs trop de soucie mais plus car parfois, je m'embrouillais ! Je riais donc en lui avouant ce petit secret de plus, j'étais définitivement trop maladroit pour me cacher, je me cachais mal et je mentais mal. Tout ce que je lui disais, elle écoutait attentivement alors je fus très heureux d'entendre qu'elle serait heureuse de me voir souvent du fait que j'étais encore Winthrop, enfin référent ; c'était plaisant de savoir que son ex, celle avec qui on pensait que c'était pas terminé, voulait nous voir ! satisfaction au max les gars ! Je souris à ses mots doux et tendre. Avoue, tu kiffes de savoir que tu vas très souvent me croiser... avais-je dit pleins d'humour et joueur, jouant de mes yeux et mimiques. Là, je parle de ma famille et c'est étrange cette réaction qu'elle a. Je la regarde, fronçant les sourcils, je ne comprend pas trop. A vrai dire, elle était tout à coup étrange et ça ne valait rien de bon. D'ailleurs, elle s'excusa pour son hoquet de... ouais surprise pourtant surement que je me faisais des idées. Je ne réagissais donc pas la laissant blablater et essayant de me poser mille et une question. Avait-elle un soucis avec Denys, Rylan ou que je sois pas revenu pour elle ? C'était trop bizarre. Là, après quelques paroles, elle me posa à nouveau des questions et principalement sur mon coté matinal, je souriais avant de boire une nouvelle gorgée et finir mon pain au chocolat. La bouche enfin vide, je répondais ; Bien, j'aime m'entretenir et le matin, je trouve ça parfait. Je souris, amical et je reprend ; J'habite avec mon meilleur ami Jasper et potentiellement mon cousin qui vient tout les jours à l'improviste... je ris. Et je suis en pleins cambridge donc souvent je cours au parc, je vois le coucher du soleil, je fais le grand tour puis parfois je pousse, je viens jusque là, j'adore venir ici... Je pose ma main, calme, sur la table. Tout à coup, comme par hasard, j'aperçois mon pot de glue préféré ; Rylan... Bah tiens quand on parle du loup... avais-je dit, tout de meme saoulé qu'il vienne en pleines retrouvailles.

Retrouvaille.

Octobre débutait et tout Harvard se colorait de couleur rougeoyante. Rylan adorait l’automne. Pas seulement à cause de son anniversaire, mais surtout du temps. Cela lui rappelait les terres d’Ecosse. Son pays natal. A cette période de l’année, il lui arrivait d’être habité par cette mélancolie. Ce matin-là, c’est exactement ce qu’il lui arrivait. Encore une fois, il avait passé sa nuit aux urgences. Epuisé, il avait décidé de s’arrêter à une des meilleures boulangeries du campus. C’était un de ses rituels matinaux. Quand il revenait d’une garde, l’écossais avait du mal à trouver le sommeil. Généralement, il se recouchait vers dix heures pour pouvoir aller à ses cours de l’après-midi. Encore dans le brouillard de l’hôpital, Rylan entrait dans la boulangerie sans voir les deux silhouettes familières. Arrivé au comptoir, le jeune homme commandait un brownie, suivis d’un cappuccino à emporter. Payant d’avance, il attendait que la vendeuse finisse de préparer sa commande. Rêveur, il jetait enfin un coup d’œil sur les personnes qui avaient investis la boulangerie de si bonne heure. C’est à ce moment-là que ses yeux se posèrent sur une chevelure blonde familière. Un battement de cœur. En face d’elle, son cousin. Deux battements de cœur. Depuis quand ce reparlaient-ils ? Merde. Encore sous le choc, la vendeuse dû s’y prendre  à deux fois, pour qu’il réagisse. Prenant sa commande, il tentait de battre en retraite lorsque son regard croisait celui d’Emrys. Il était trop tard pour faire demi-tour. Obligé, il s’approche des deux silhouettes, sa commande en main. Du coin de l’œil, il détaille rapidement le visage de Jane. Merde. Cela faisait plusieurs mois qu’il ne l’avait pas vu. Il senti son cœur se serrer. La voir était douloureux. Il n’était pas prêt. Pas maintenant. Et la voir avec son cousin, lui faisait une drôle d’impression. Un déjà vu. « Vous ensemble. » Déglutissant difficilement, il posait ses iris bleutés sur Emrys. A quoi il jouait ? « J’croyais que c’était de l’histoire ancienne. » Amère. Sa voix était emplie d’amertume. D’ordinaire, Rylan n’aurait rien dit. Le jeune homme, aurait laissé son cousin se débrouiller, mais pas dans ce cas précis. Il s’agissait de Jane. Tout était forcément différent.

@Emrys A. Zacharias @Jane M-Disney