A chaque fois qu'Ezio venait à Paris, il pleuvait. C'était dingue ça, à croire que c'était fait exprès. Sans chercher à comprendre plus loin, il mit sa capuche sur sa tête et avança pour braver la pluie et le froid. « Ouais, enfin bon, on est quand même encore en été ... » répondit-il pour la taquiner toujours un peu plus. Les deux amants marchèrent sous la pluie, en direction d'un bar encore ouvert. Louison profita de ce petit moment de calme pour se livrer davantage sur son passé. Intrigué par tout ça, Ezio tourna sa tête vers elle et l'écouta attentivement. La blondinette ne parlait pas beaucoup de son passé donc les rares moments où il le faisait, il était aux aguets. « Ah bon ? C'est où la Normandie et la Bretagne ? Tu vivais là avec tes grands-parents alors c'est ça ? » la questionna-t-il, intrigué. Ezio voulait en savoir plus, il était avide d'elle, quel que soit le domaine. Il allait poser une autre questions mais Louison vint lui dire qu'il y avait quelqu'un de connu, un peu plus loin. « Macron ? C'est qui ça Macron ? » râla-t-il en levant la tête droit devant lui. Il vit un homme en costard, entouré de deux gorilles. « C'est le président français c'est ça ? » demanda-t-il. Le nom de Macron lui disait vaguement quelque chose. « Viens, laisse-le on va manger, j'ai la da... » Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase que Louison lui attrapa la main et se rua sur le gars en question. « Voilà on a l'air malins maintenant, débrouilles-toi Louison, je t'en prie. » s'amusa-t-il à dire en lâchant sa main. Les deux étudiants avaient interceptés l'homme et ses deux gardes du corps.

Louison aimait se livrer à Ezio avec parcimonie. Elle ne souhaitait pas tout lui offrir d'un coup au risque de le lasser. Pourtant, un jour, si cela lui serait accordé, Ezio la connaîtrait par coeur. " La Normandie c'est plus au nord et la Bretagne, c'est une branche de la France à l'Ouest si tu veux  " tenta-t-elle de lui expliquer en dessinant virtuellement des points devant elle. " En fait, j'ai surtout vécu dans ces maisons reculées lorsque j'étais minuscule, quand j'ai un peu grandi, à l'adolescence, je suis venue davantage sur Paris " continua-t-elle d'expliquer jusqu'à ce qu'elle croise le visage blafard de Macron. Louison se balançait totalement de la politique, elle était plutôt anarchique mais un président restait un président, c'était la classe. Ezio qui avait l'habitude de côtoyer les grands de ce monde souhaitait passer outre, mais Louison elle, non. Embarquant son petit ami contre son gré, elle avait trottiné jusqu'au blondinet bien entouré, arrivant quasiment essoufflée devant le chef d'état. " Monsieur Macron, je voulais juste vous dire " PARCE QUE C'EST NOOOOOTRE PROJET " gueula-t-elle en éclatant de rire avant de se faire sauvagement bousculé par les armoires à glace. Louison venait juste de l'imiter avec humour, cette phrase était devenue si virale sur Youtube. " J'peux avoir un selfie avec mon amoureux ? C'est le petit fils de Martin Scorsese, vous pouvez pas dire non ! " rajouta-t-elle en se faufilant entre les gardes " Bébé montre lui ton passeport vas-y " dit-elle à l'italien qui était resté en retrait. Heureusement, entre temps, Roi Emmanuel avait cédé à la bouille de la jeune femme, lui demandant d'approcher tout en éloignant sa protection rapprochée. Louison avait gagné, elle avait obtenu sa petite photo collector. Elle allait vraiment bien dormir ce soir, enfin ce matin... 

Ah pour ce genre d'extravagance, Louison était championne. Elle avait le don de le foutre dans des situations pas possibles, l'obligeant à sortir de sa zone de confort. Voilà qu'ils sortaient du Ritz et qu'ils étaient tombés sur le président de la République française. Honnêtement, les probabilités pour que cela se produise étaient proches de zéro. Il croisa les bras lorqu'elle essaya de se frotter aux deux gorilles qui la firent reculer avec une facilité déconcertante. Mais la belle blonde n'en resta pas là, elle parla en français, il ne comprenait rien, il entendit juste son nom et le mot passeport qui était très proche de l'anglais. Ezio fronça les sourcils. « Qu'est ce que tu racontes ? » lui demanda-t-il en rigolant. Le fameux président répondit en français, il ne pigeait absolument que dalle. « Mais laisse-le, tu vois bien que tu lui fais peur ! » s'amusa-t-il à dire. Finalement, Macron autorisa la blondinette à prendre une photo avec lui. Président ou pas, Ezio n'aimait pas qu'on colle sa copine. Il resta en retrait, regardant la scène, perplexe. Lorsque Macron partit et les laissa seul, il s'approcha de Louison pour regarder la photo qu'ils avaient prit. « Il a une tête de bite ton président ... Oh par contre toi, t'es bonne sur cette photo. » s'amusa-t-il à dire en lui passant la langue. Il lui mit une petite claque sur les fesses et reprit son chemin en direction de je ne sais où. « Allez magne, on va s'manger un truc et on rentre à l'hôtel, j'te sens toute excitée là. » dit-il en rigolant. Louison avait l'air d'apprécier le moment unique que lui avait proposé le président, c'était chelou.

La blondinette trouvait Ezio vraiment faible pour le coup. Elle aurait aimé qu'il pose à ses côtés mais il s'était montré particulièrement timide. Louison n'avait pas peur du ridicule, elle avait foncé jusqu'au bout et avait obtenu ce qu'elle souhaitait. Contemplant fièrement sa photo sur son téléphone, le brun avait tout à coup jeté un oeil, dégommant au passage le sex-appeal du chef français. " Spèce de jaloux, il domine toute la France la tête de bite " rala-t-elle alors qu'elle ignorait totalement les manigances gouvernementales de ce Macron. Serpentant dans les ruelles les plus prestigieuses de la ville, les amoureux avaient enfin déboulé dans une des dernières brasseries encore ouvertes. Ezio avait raison, la rencontre du président l'avait foutu en transe. Elle commanda avec son français impeccable deux assiettes de mini bouchées "royales", elle ignorait ce que cela voulait dire mais vu le prix, ils seraient normalement servis dans les cinq minutes suivantes. Elle avait également demandé deux verres de rouge, son péché mignon. Attablés au centre de cet établissement particulièrement raffiné, la jeune femme était aux anges. " Chéri, on pourra aller sous la tour Eiffel avant de retourner à l'hôtel ? Je veux... je veux pouvoir t'embrasser là-dessous, c'est symbolique, réfléchis pas... " Elle voulait que leur relation soit marquée d'événements mémorables, elle voulait le hanter toute sa vie. Louison ne s'effaçait pas avec une gomme magique. Elle laissait son empreinte. Peu de temps après s'être assis, deux assiettes copieuses de petits toasts leur étaient posées au centre de la table ainsi que leur deux ballons de vin. La française s'était aussitôt emparée de son verre, le faisant tinter contre celui de son homme avec un regard émerveillé. " Je te plais toujours Ezio ? Tu n'en as toujours pas marre ? " lui demanda-t-elle en perte soudaine de confiance.

« Il dirige peut-être le pays mais ça ne l'empêche pas d'avoir une tête de bite. » râla-t-il de plus belle. Ezio n'aimait pas vraiment la politique, il trouvait ce monde beaucoup trop corrompu pour être vrai. Il n'avait pas prit part à la photo, laissant la belle blonde réaliser son petit fantasme toute seul. Il aurait été de trop sur la photo de toute façon. A la suite de ça, les deux étudiants continuèrent leur chemin jusqu'à une brasserie qui était encore ouverte. Le serveur les regarda suspicieux avant de finalement accepter de les servir rapidement. « Tu lui as promis quoi pour qu'il accepte de nous prendre ? » lui demanda-t-il en rigolant. Louison pouvait raconter n'importe quoi, il ne comprenait absolument rien. Ils s'installèrent à une table tandis que la demoiselle prit le contrôle de la situation et commanda pour eux.  « Ouais si tu veux, c'est loin d'ici ? » lui demanda-t-il. Le serveur revint avec du vin rouge et une assiette de trucs. « Hum, ça a l'air bon. » dit-il avant de relever les yeux vers Louison et de trinquer avec sa belle. Il fronça les sourcils en l'entendant parler. Cette fille pouvait passer de la joie à la tristesse en un quart de seconde, c'était vraiment perturbant. « Bah si mon coeur, j'en ai marre de toi, j'ai fait 7h d'avion juste pour te dire qu'en fait tu m'saoul et que je ne veux plus de toi. » lança-t-il en levant les yeux au ciel. C'était de très mauvais goût ça Ezio. Reprenant son sérieux, il avala une gorgée de vin et reposa le verre sur la table pour la regarder intensivement. « Sérieusement Louison, tu penses ce que tu me demandes là ? J'ai jamais été aussi heureux qu'en ce moment avec toi. T'es un peu bizarre parfois j'te l'accorde mais c'est pour ça que je t'aime ... Ah oui c'est vrai, je ne te l'ai pas encore dit. » Il prit sa min dans les siennes. « Louison Chamberlain ... Je t'aime. » avoua-t-il d'une voix charmeuse. Il apporta la main de la belle blonde à ses lèvres pour y déposer un chaste baiser mais le serveur vint les interrompre. Ezio le fusilla du regard. « Tu vois pas que c'est pas le moment toi ? Reviens dans 5 minutes ! » grogna-t-il, pas certain qu'il ait compris ce qu'il venait de dire.

N'importe où sur Terre, si l'on disposait d'argent, nous étions servis comme des rois. De ce fait, pour être attablés à une heure si tardive, Louison n'avait pas hésité à taper dans les hors d'oeuvres les plus onéreux. " Désolée pour ton portefeuille bébé, j'ai tapé dans ce qu'il y avait plus de cher, à mon avis ils nous auraient foutu dehors si on avait demandé deux fichues bière et des frites " avoua-t-elle en tirant une grimace gênée. La blonde avait ensuite bifurqué de sujet, proposant à son homme de rejoindre la Tour Eiffel avant de regagner le Ritz. " En voiture ça ferait moins d'un quart d'heure je pense... Tu veux que j'appelle un taxi bientôt ? " demanda-t-elle au brun alors que le serveur déposait leur commande entre eux. Ezio se léchait les babines comme toujours, au prix que cela coûtait, il avait bien raison. " Mange vite, remplis ta panse ! " dit-elle en le contemplant d'abord avec un fin sourire avant de partir en décomposition. Louison avait souvent des chutes d'humeur incontrôlées, elle n'avait pas confiance en elle, résultat des courses, elle cherchait du réconfort auprès des autres pour regonfler son ego fragile. Mais ce soir, c'était différent. Elle cherchait à obtenir des mots d'amour de l'élu de son coeur. Alors qu'elle faisait tourner son doigt sur le bord de son verre, Ezio s'était ouvert une nouvelle fois, la comblant d'un bonheur immense qui l'a fit sourire. Alors qu'elle n'osait plus le regarder avec son rictus irrépressible, le Quincy avait confisqué une de ses mains, la captivant de nouveau avec ses prunelles incendiaires. Son "je t'aime" avait provoqué une vague de frissons chez la frenchie, elle ne se sentait plus, encore moins sous sa bouche qui embrassait sa main congelée. Tandis qu'elle s'apprêtait à lui répondre, le serveur était revenu entre eux, ce qui avait eu le don d'irriter l'italien. " Chéri ! Tu vas te montrer un peu plus correct à l'avenir non mais oh ! " le réprimanda-t-elle alors qu'elle jubilait intérieurement lorsqu'il agissait ainsi. " Malgré ça, je t'aime aussi Ezio Scorsese et j'irais encore n'importe où pour toi " termina-t-elle en récupérant sa main pour déguster quelques bouchées.

[...]

Enfin rassasiés, les deux étudiants étaient arrivés à proximité de la Tour Eiffel. Arrivant sur la place qui supportait l'édifice depuis plus d'un siècle, une femme déguisée en diseuse de bonne aventure les avait accosté, leur proposant de lire leur avenir pour 2€. Louison avait éclaté de rire, ne croyant pas forcément à tout cet univers, toutefois, elle était joueuse " J'ai les 2€ mon amouuuur ! T'as peur de savoir ce qui nous attend ? " demanda-t-elle en sortant une pièce de sa poche, figée devant le stand minuscule de la vieille femme.

Ezio s'était montré tendre et démonstratif, chose plutôt rare le connaissant, mais il a fallut qu'un serveur vienne les déranger. Il était sérieux lui de débarquer alors que les deux amants étaient plongés dans un moment intense ? Visiblement, cela ne semblait le gêner le moins du monde. Il grogna, un peu méchamment envers le pauvre serveur qui ne faisait, au final, que son travail. Ils étaient en tord, ils étaient arrivés au restaurant avec plusieurs heures de retard, le Quincy aurait dû faire preuve de tact et de discrétion mais non, il clamait haut et fort le dérangement qu'il avait causé. Il se fit même engueuler par Louison qui le réprimanda direct. Comme un gosse ayant fait une connerie, il fronça les sourcils et se pinça les lèvres. Finalement, elle vint quand même avouer qu'elle l'aimait malgré son caractère râleur. Le repas fut exceptionnel. Ezio avait déjà goûté la gastronomie française mais là, il s'était vraiment régalé. Les deux amants avaient dû se dépêcher pour manger, étant donné l'heure tardive à laquelle ils étaient arrivés, ils n'avaient pas vraiment de quoi râler. Une fois sortit du restaurant, ils se dirigèrent vers la Tour Eiffel illuminée en pleine nuit. Le moment était extrêmement romantique. Louison était accrochée à son bras, ils marchaient lentement, parlant de tout et de rien, se laissant juste bercer par l'amour qui régnait entre eux. Et alors qu'ils étaient quasiment arrivés aux pieds du monument, la blondinette craqua son slip et se dirigea vers une mendiante, soit disant, une médium. « Non mais ça va pas. » râla-t-il, encore une fois. Ezio était très terre à terre et avait du mal avec ce genre de truc. Mais forcément, Louison en fit qu'à sa tête et se planta devant la femme. Excédé, il soupira bruyamment pour qu'elle l'entende. « Putain t'es chiante, vas-y, qu'on en finisse. » grogna-t-il. Louison donna la pièce et la vielle femme tendit sa main, non pas vers elle, mais vers Ezio. Ses sourcils se froncèrent lorsque son regard se posa sur la main ridée de la femme. « Ah non, non ... En plus j'parle pas la même langue que toi grand-mère. » Mais la femme ne semblait pas l'entendre de la même oreille. Elle tendit un peu plus sa main dans la direction de l'italien qui leva les yeux au ciel. Ezio n'aimait pas ça, il craignait peut-être un peu d'entendre des choses sur lui. En voyant le regard expressif de sa belle, il soupira de plus belle et tendit sa main gauche. La femme leva les yeux vers lui et fit un signe non de la tête avant de pointer du doigt son autre main. « Elle s'fou de ma gueule. » murmura-t-il en enlevant sa main gauche et lui tendant la droite. La médium prit sa main et commença à l'examiner. L'italien regardait la scène, perplexe. « Je vois du potentiel, de l'hésitation mais un résultat final ... Je vois une grande confiance en soit ... Des compromis et des sacrifices mais de l'argent à la clé ... Je vois aussi des femmes ... Non en fait j'ai vu beaucoup de femmes mais là je n'en vois presque plus, une peut-être ou deux, c'est flou ...   » Prit d'une pulsion de panique, Ezio enleva brutalement sa main. Il regarda Louison en s'essuyant la main comme s'il avait touché un malade contagieux. « J'veux pas savoir ce qu'elle a dit. » trancha-t-il. Finalement, en voyant que sa belle n'avait pas eu sa prédiction, il fouilla dans ses poches et sortit un billet qu'il posa sur la pseudo table de son étalage bancale. « Ouais bah j'ai pas d'monnaie, elle va pas s'plaindre aussi. » Le Quincy n'était pas content, il n'aimait pas du tout ça. Il croisa les bras contre son torse en regardant le spectacle affligeant qui allait s'offrir à lui.

Ezio était en apparence un cartésien. Il n'aimait pas jouer dans l'extravagance, alors qu'il vivait dans un monde souvent excentrique. Louison se frottait les mains, elle savait désormais qu'avec sa bouille de chien battu, l'italien céderait à son caprice. Ce soir, elle voulait juste s'amuser et cette pseudo médium était un moyen comme un autre de sortir des sentiers battus.  Alors que Louison venait de payer un tour de voyance, la vieille femme s'adressa à son homme toujours aussi réfractaire et impoli. La française lui avait alors servi un regard noir, le forçant à faire un ultime effort. Le brun avait capitulé à contre coeur, se prêtant au jeu en offrant sa main à Madame Irma. Alors qu'elle lisait l'avenir du Quincy dans sa paume, la dame commença à divulguer certaines informations en français. Le coeur de Louison s'était alors frigorifié. Même si elle refusait de croire à ce type de don, le discours de cette femme n'était pas si éloigné de la réalité. Le doute gagnait à présent la Mather. Elle semblait déconnectée de la réalité et quand le brun mis un billet sur la table, elle l'attrapa aussitôt pour le plaquer contre la poitrine d'Ezio. " Non, je ne veux pas, je m'en fiche, je sais qu'il n'y a qu'un homme dans ma vie à moi. " avait-elle dévoilé en forçant le passage pour tracer sa route toute seule vers la Tour Eiffel. Les mains dans le sweat de son "mec", la blonde se sentait trahie. Encore une fois, il ne s'agissait que de propos tenus par une mendiante mais cela avait suffi à ramener une certaine crainte chez la Chamberlain. Plantée sous la dame de Fer, la jeune femme avait soulevé son visage vers le sommet, se tâtant à regagner son appartement parisien et ne plus jamais revenir aux États-Unis. C'était impulsif et stupide, encore une fois. En réalité, elle avait aussi eu peur que cette vieille ressorte de vieux dossiers, comme Raphaël.  

Ezio ne voulait pas savoir ce que la dame avait prédit sur lui. Il ne voulait pas connaître son futur, il préférait de loin laisser le destin faire les choses, il les découvrira au fur et à mesure. Mais là, il n'eut pas d'autre choix que de se laisser dire son avenir. Heureusement pour lui, elle parla en français, il ne bita pas un seul mot à ce qu'elle raconta. Voyant que Louison n'avait pas eu sa prédiction, il posa un billet sur la table pour que la voyante lise également dans sa main. Contre toute attente, sa belle blonde reprit le billet et le plaqua sur son torse, avouant ne pas vouloir qu'on lui lise l'avenir. « Tu t'fou de moi ? T'as voulu le faire, tu le fais maintenant. » râla-t-il, pas content. Mais Louison n'en fit qu'à sa tête et le traîna loin de la femme. Ezio ne comprenait rien, il était perdu, voyant bien que sa copine était perturbée par les dires de la médium. Si jamais elle lui avait perturbé son voyage romantique à Paris, il irait lui dire deux mots. Il serra sa mâchoire avant de la prendre dans ses bras. « Bon allez Louison, racontes-moi ... Qu'est ce qu'elle a dit ? » la questionna-t-il. Le bel italien ne croyait pas une seule seconde à toutes ses prédictions. « J'vois bien que ça te perturbe, parles-moi s'il te plait. Je n'ai jamais cru à ces sottises mais j'suis pas aveugle, quelque chose ne t'a pas plus. Elle a dit quoi ? Que j'allais te tromper, c'est ça ? » Ezio n'était pas fou, il savait bien ce qui n'allait pas, ou du moins, il s'en rapprochait grandement.

Lorsque Louison était froissée, elle prenait de la distance. Les mots de la voyante résonnaient toujours dans sa tête. Quand est-ce que sa peur d'être trompée disparaîtrait ? Ezio lui offrait des jours merveilleux pourtant, au fond, il régnait une crainte monstre en elle. Lorsqu'il la força à offrir sa main, la française s'était retournée en baissant la tête, fuyant vers la dame de fer pour ne pas faire face à son visage d'innocent. Le brun l'avait néanmoins rattrapé, la prenant dans ses bras ce qui n'arrangeait rien. L'étudiante s'était alors débattue de son étreinte, l'affrontant du regard sans un mot. Lui dire ce qui l'avait mis dans un tel état allait sûrement le faire disjoncter. Depuis le temps qu'il tentait de la rassurer... Louison n'était pas stupide, elle commençait à le connaître, certaines choses l'exaspéraient, son passé par exemple. " T'es pas loin. Apparemment, ton coeur est occupé par deux femmes minimum " balança-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine pour se prémunir d'une autre approche d'Ezio. " J'espère au moins que j'en fais encore partie...en fait j'sais pas. Je ne veux absolument pas partager tu vois... Ça te plairait que je sois divisée entre toi et un autre hein ? " dit-elle en haussant le ton et en adoptant un visage beaucoup plus agressif. Louison était sacrément en colère mais aussi tiraillée par son amour pour le Scorsese. " Je vais la tuer l'autre, je vais la tuer " grommela-t-elle en déviant son visage vers la droite tout en tapant nerveusement du pied.