Même en étant une bonne élève et en étant très studieuse, je n'aurais pas pensé que le rythme à Harvard était si élevé, heureusement que j'étais élève en cinéma et non pas en Histoire ou autre matière barbante et trop littéraire.. j'avais besoin de m'évader de temps en temps, de décrocher. Après les cours de 18h30, j'avais été faire une heure de sport au gymnase histoire d'être bien crevée ce soir puis j'avais été mangé avec une fille dans ma filière. Maintenant, il était temps de rentré et j'allais passé chez ma tante à Boston, donc j'avais besoin de ma voiture garée dans le parking des élèves et des professeurs par la même occasion. Rentrant dans ma mini cooper beige, je reculais et.. bim. La voiture de derrière qui était aussi en train de manoeuvrer. Et merde. Je sortais rapidement de la voiture, encore avec ma tenue de sport, j'savais pas où me mettre, j'avais honte. J'étais pas du genre à faire des conneries moi. Dé..solé.. et c'était toi. Le mec qui ne faisait que me lancer de sacré regards quand on se croisaient, puis, tu étais prof non? Voilà le malaise.

J'allais donc partir du bureau où je rangeais les dossiers universitaires du professeur dont j'étais l’assistant. Ayant terminé, j'attrapais mes affaires ainsi que les clés de ma audi s3 rouge. Je sortais et montais en voiture. Quelques minutes plus tard, on me rentrait dedans sans soucie. J'ouvrais la bouche, ébahie, débutant de déblatérer quelques insultes et je terminais de me garer avant de descendre tombant sur la petite demoiselle ne sachant pas conduire ; celle qui comme par hasard, avait attisé mon regard en me mattant un peu trop... Hanni, je crois. Elle s'excusait. Je riais un peu jaune mais d'un ton sarcastique et charmeur pour la gener encore plus, je dis : Bien, on n'a eu son permis où très chère ? provocateur, à fond, j'avais accompagné mes paroles d'un passage de ma main sur sa joue repoussant une mèche blonde.

J'étais en pleine rechercher d'une colocation parce que la vie à la Dunster House c'était sympathique, certes. Mais j'avais besoin d'une plus grande liberté puis j'avais toujours une chambre là-bas aussi pour passer de bonnes soirées mais bon, j'aurais aimé trouver plus rapidement un appartement ou une maison à partager, et donc encore ce soir j'allais voir ma tante qui habitait sur Boston..
Mais ça allait être retardé parce que j'avais confondu la pédale d'accélérateur et celle du freinage, j'étais fatiguée aussi! Puis fallait que ça tombe sur toi, depuis  jours, depuis le jour de la rentrée à Harvard je t'avais croisé plusieurs fois, mais je ne t'avais jamais parlé, tu étais plus âgé puis j'étais même persuadée que tu étais prof, donc bon. C'était pas très conseillé tout ça, et puis j'étais en couple avec Tomas, ne l'oublions pas.
Tu t'approchais de moi en souriant nerveusement, t'avais une belle voiture en plus, la merde.. Au moment où tu touchas ma joue, je reculais légèrement Ça arrive à tout le monde.. non mais. Je croisais les bras, tenant ton regard pour ne pas m'abaisser à.. un homme. Tu.. vous avez un constat? moi j'en avais pas. Après, on pouvait s'arranger autrement, j'avais de l'argent sur moi.. "Sinon on peut s'arranger autrement.." ouais, c'était ambigue dis comme ça. Je secouais la tête en souriant discrètement. J'ai de l'argent j'veux dire.

La demoiselle faisait directement la prude et gênée. D'ailleurs, c'est cela qui m'aidait à la provoquer plus encore, elle tendait trop la perche quoi. Je souriais alors qu'elle me disait que cela arrivait et tout de même gentil, je reprenais : Oui, oui, ça arrive en tout cas, ça n'a jamais été mon cas.. fis-je en riant. Je repris, me voulant rassurant ; j'ai fais pire ne t'inquiète pas Je grimace en regardant ma voiture, heureusement, peu abimée. Là, elle me demande si j'ai un constat et alors que je tente de répondre d'un signe de tête, positivement, elle propose un arrangement, je lève les sourcils, bizarre. Un arrangement? Au même moment, elle se reprend en m'expliquant clairement qu'elle a de l'argent. je me sens soudainement un peu offusqué, pas besoin de quelqu'un pour payer ma voiture, je me suis toujours débrouillé. Je ris jaune et je lui répond sèchement : J'ai pas besoin de fric, je peux me débrouiller... mais je suppose qu'un constat ne t'arrange pas ? je souris pour tenter plus de calme.

J'étais en couple et je n'aurais pas aimé que Tomas se fasse toucher la joue par une autre fille, une jolie fille en plus.. certes c'était compliqué avec la distance et je n'avais pas beaucoup de nouvelles mais bon, j'étais pas ce genre de personne, la fidélité c'était important. Mais là n'était pas la question, je t'avais rentré dedans et fallait faire un constat.. Tu riais à mes mots comme quoi ça arrivait à tout le monde. Tu avais de la répartie et ça m'faisait sourire, mais en attendant, je t'avais proposé de l'argent. Je vais pas partir comme une voleuse quand même.. puis c'était dommage de se quitter comme ça non? Le destin voulait que je percute ta voiture c'était tout. J'connaissais pas grand monde à Harvard et puis, tu me regardais plutôt beaucoup et ça faisait du bien au fond, pour mon égo de femme. C'est pas que ça m'arrange pas mais.. je te fixais, pour finir par sourire Non ça ne m'arrange pas. Mais si vous ne voulez pas d'argent, j'peux vous inviter à manger dans la semaine..? ouais ok, j'allais me prendre un gros vent, puis c'était stupide. Et ce n'était pas à la femme d'inviter, qu'est ce qu'il m'était passé par la tête? Non enfaite ça va être compliqué.. on va faire un constat et puis ce sera simple et plus.. honnête. je gigotais nerveusement en faisant quelques petits pas d'avant en arrière en attendant. Tu me déstabilisais.

La demoiselle semblait une personne sincère, calme et honnête ; c'était plaisant de savoir qu'il existait encore des gens de ce type. Souriant et plus calme, je fus charmée de voir que la belle était si gentille. Elle tenta de me proposer de m'inviter à diner et je fus un peu surpris, me contentant de grimacer avant de sourire, satisfait. Je fis mine de rien avant de l'entendre se rétracter surement confuse et gênée. Je n'étais pas bien méchant mais j'aimais les défis, les jeux et tout le reste d'ailleurs. Je riais donc et repris sans honte : Bien, je crois que j'ai du perdre le dernier constat... Je riais montrant clairement que c'était faux. Je crois que nous devrions aller déjeuner et diner un de ces soirs ? Petit clin d'oeil, séduction et provocation.

C'est vrai que depuis cinq ans que j'avais été en couple avec Tomas, je n'avais jamais regardé autant un autre homme, ouais y en a qui me plaisait mais toi y avait autre chose, un truc qui m'intriguait, c'était certainement le fait de ne plus voir Tomas qui réveillait des trucs en moi, mais c'était mal. Je le savais pertinemment et je jouais avec le feu. Tu m'annonçais alors que tu avais perdu le dernier constat, et je riais légèrement avec toi, prise d'un malaise tout à l'heure de t'avoir proposé un dîner en tête à tête.. Ah oui carrément, un déjeuner et un dîner?  Gourmand. mais à quoi je jouais bon sang? Je ne lâchais pas ton regard pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce que je reprenne mes esprits en attrapant dans mon sac à main un bout de feuille pour y écrire mon prénom et mon numéro de téléphone. Tenez, j'vais devoir y aller, ma tante m'attend.. bizarrement, j'te confiais un bout de ma vie, et tu devais t'en foutre pas mal en plus. Glissant mes mains dans les poches de ma petite veste de jogging, je t'offrais un fin sourire Encore désolé pour ça.. ta voiture n'avait pas eu grand chose, mais bon. Et de vous avoir retardé pour la soirée.. en gros j'acceptais l'invitation pour ce restaurant, j'avais même hâte.

La demoiselle semblait prendre un peu plus la confiance. Elle se sent étonné que j'en veuille autant mais je la reprend ; non, non, je sais que vous en rêvez mademoiselle... juste un diner ou un déjeuner ! Je ris. Là, elle sort un bout de papier et écrit son prénom, son numéro. Je souris en l'attrapant, la remerciant d'un sourire et hochement de tête. Elle m'annonce qu'elle doit partir avant de s'excuser et je termine simplement en lui répondant : ce n'est rien... je suppose que c'est moi qui t'appelle, non? on se perd entre les "vous" et les "tu". Je rentre dans ma voiture et fait de l'effet dans un beau départ, de vrai mec de fast and furious, j'en rie.