Le simple fait de voir Capucine rougir légèrement provoqua un petit rire chez Bambi. Elle ne lui jetait pas la pierre, bien au contraire, car son amie se comportait de manière on ne peut plus normale... et bien moins extrême que bien d'autres de ses potes ! Ne t'en fais pas, il n'y a pas de mal. Ma famille et mes autres amis sont beaucoup plus harcore côté protection crois-moi ! Mais... serait-ce que tu envisages de faire un mini toi sous peu ? s'enquit-elle à la fin, papillonnant des yeux sous l'effet de la curiosité. Impossible de ne pas vouloir creuser la chose, même si les deux demoiselles se retrouvaient dans un royaume de luxure pour ainsi dire. Il n'y avait pas de lieu prédéterminé où en parler... Je vois... mais d'un autre côté, si tu as le moindre doute ou besoin d'aide, tu as pléthore de personnes à qui demander, je me trompe ? Façon un peu détournée de l'italienne de dire combien Capucine était chanceuse d'avoir des parents médecins et non mafieux... mais pour la franchise, il faudrait repasser. Oh je vois... déjà, tu arrives à le faire sortir de sa zone de confort, c'est qu'il t'aime et te désire, CQFD ! reprit-elle tout en la suivant, à un rythme de croisière, sans essoufflement pour le moment. Bambi en était rassurée car elle souhaitait sincèrement profiter au maximum de cette belle journée. Personnellement je choisirais le rouge, couleur de la passion... mais ce n'est que mon humble avis ! N'empêche, un ancien amish qui domine... il a radicalement changé de vie en vrai ton homme ! s'exclama-t-elle en regardant les ensembles de lingerie, se trouvant juste à côté des nuisettes. La brunette n'avait aucun mal à choisir des ensembles sages ou osés, car tout dépendait des moments...

Capucine manqua de tomber par terre à la question de Bambi. Certes, oui, elle y pensais parce qu'elle était heureuse avec Isaiha et que ses études se déroulaient bien. Mais la voix de son père continuait de résonner dans son esprit, lui interdisant formellement toute reproduction avec un mâle sous peine de se voir expédiée à Cambridge, Angleterre, avec un coup de pied au cul. Capucine couina presque. « Quoi ?! Non !!! Bien sur que non ! Pfeuh ! Pas pour le moment ! » Faire bonne figure quand le sujet mettait mal à l'aise, Capucine n'était pas douée du tout à ce jeu là. Elle soupira doucement. « Pas avant la fin de mes études en tout cas. » C'était ça d'être l'unique enfant d'un couple de médecins qui n'avait pas eu d'autre idée que de faire un bébé durant leurs études. Alors oui, Capucine savait combien ses parents avaient galéré. Après sa naissance, ils avaient du laisser la petite à sa grand-mère pour qu'ils puissent avoir leur diplôme. Certes, ce n'était que deux années mais tout de même. La brune ne leur en voulait pas mais elle ne voulait pas non plus reproduire les erreurs de ses parents et se retrouver dans une impasse. Malgré des débuts difficiles, les parents de Capucine avaient été de très bons parents. Chaque moment de libre, ils le passaient avec elle. Elle avait encore, dans sa chambre à Londres, la tonne de lettres qu'ils avaient envoyé durant ces deux années loin d'elle. Capucine ne doutait pas du tout de l'amour que ses parents lui portait mais elle craignait de ne pas réussir à aimer autant un bébé. Elle aimait les enfants des autres, ne rechignant jamais à garder la fille de Paris. Mais si c'était le sien, est ce que ce serait pareil ? Elle l'aurait au quotidien, ça faisait déjà une grande différence. Soupirant doucement, Capucine se contenta de sourire à Bambi. Oui, avoir des parents médecins était une excellente chose. Enfin, au moins, avec Isaiha ils pouvaient avoir une sexualité très libre. Il n'y avait pas de restriction, Capucine n'étant d'aucune religion. Heureusement qu'ils ne devaient pas attendre jusqu'au mariage. La brune sourit légèrement. « Oui, j'en doute pas. Suffit qu'il voit un bout de mes seins pour être excité, alors je sais comment le faire craquer ! » Rit-elle légèrement en rougissant rien qu'à l'idée de se rappeler de cette cabine d'essayage et du toit à la Nouvelle-Orléans. « Enfin bon... J'aime bien le rouge. Je vais le prendre. J'aimerai me trouver un body transparent aussi... » Bambi fit légèrement rire Capucine. « Oui, c'est son côté macho ça. Enfin, je crois qu'il peut bien aller prier tout les Dimanche, je l'ai perverti jusqu'à la moelle. Et si tu veux mon avis, il ira brûler en Enfer avec tous les péchés que je lui fais commettre ! » Capucine grimaça légèrement, comme si elle devait se sentir coupable. Enfin, Isaiha ne disait jamais non. Devenir le fruit défendu dont il ne se passait pas ne dérangeait pas du tout Capucine.

L'apparente gêne dont faisait actuellement preuve Capucine étonna grandement Bambi, qui arqua un sourcil. Se pourrait-il que le sujet soit pénible, ou même douloureux, comme il l'avait été pendant un long moment chez l'italienne ? Je ne voulais pas te gêner ma chérie... tu n'es pas obligée de m'en parler mais tu sais, je suis une tombe dans mon genre... proposa-t-elle d'être une oreille attentive si jamais la jolie Dunster en ressentait le besoin. Pour une femme, porter la vie et ressentir cette envie, ce besoin pouvait parfois être complexe, surtout si les désirs de son homme ne suivaient pas... la sicilienne avait de la chance, Maxence possédait exactement les mêmes rêves en la matière, et ils ne pouvaient pas être davantage sur la même longueur d'ondes... mais en était-il de même pour son interlocutrice, dont l'homme était un ancien amish ? Ah oui effectivement, tu as toutes les armes du monde pour le faire craquer ton homme ! s'exclama-t-elle avant d'éclater de rire. Bien que de son côté, Bambi ne soit pas en reste côté arme de séduction. Je crois avoir vu des bodys transparents pas loin... personnellement, je me suis acheté sur internet une tenue de maman noël qui sera au goût de mon Max, j'en suis certaine ! A mes mensurations de femme enceinte, bien entendu... rit-elle doucement avant de regarder Capucine avec un air à la fois amusé et taquin. Personnellement je ne crois pas en dieu et en toutes ces choseries...  mais c'est assez marrant de devenir le fruit défendu de son homme, n'est-ce pas ?

Capucine poussa un léger soupir puis sourit à Bambi, lui prenant doucement la main. « Mais non, ne t'excuse pas Bambi. C'est juste que, je doute que je ferai une bonne mère en fait. Je suis pas assez mature pour ça. Et puis, mon père m'a bien spécifié que je devais attendre la fin de mes études, d'avoir un travail stable... Ce que je comprends. Mais même si j'aime les enfants des autres, j'ai du mal à me faire à l'idée que moi aussi, un jour, je pourrai devenir maman... » Capucine sourit un peu plus en pressant doucement la main de Bambi, se voulant rassurante. Elle adorait l'italienne et ne voulait pas qu'il y ait de malaise entre elles. Glissant son bras autour de celui de Bambi, Capucine attrapa la petite nuisette puis hocha la tête. « Bien, je prends ça et on va voir les body ! » Lança la brune comme si elles allaient se lancer dans une aventure épique. Payant sa nuisette, les deux brunes marchèrent tranquillement à travers les autres stands, observant les tenues qu'ils vendaient. Par moment, Capucine se demandait qui pouvait porter des choses aussi particulières que ridicules. « Je ne crois pas en Dieu non plus. Mais Isaiha oui. C'est son éducation ça... » Déclara Capucine en faisant une moue boudeuse. « Mais personnellement, je ne l'incite pas du tout à rester sage. Selon sa religion, on devrait attendre le mariage et faire l'amour que dans le but de se reproduire... » Grimaça Capucine. « J'aime Isaiha mais sincèrement, la vie d'Amish, c'est super emmerdant. » La petite brune sourit légèrement. « Oh d'ailleurs, je ne t'ai pas raconté mais je suis allée passer quelques jours dans son ancienne communauté. J'ai eu le droit à toute la panoplie amish et j'ai été privée de téléphone portable ! En somme, pour mon amoureux, j'ai passé une semaine entière dans la peau d'une Amish ! Si ça a été un véritable cauchemars au début, j'ai appris à aimer certaines choses de nouveau. Comme les balades en forêt que je ne faisais plus depuis que je suis en médecine mais aussi lire et admirer la nature... Non, honnêtement, je ne vivrais pas comme ça au quotidien mais vivre simplement ne pas fait le moindre mal ! Enfin, je pense que c'est parce que Isaiha était là et qu'on ne se privait pas, si tu vois ce que je veux dire. » Oui parce que si au début ils devaient faire chambre à part, Isaiha avait rapidement compris que chaque nuit, Capucine viendrait se glisser dans son lit. La jeune femme ne pouvait pas dormir sans lui.

Bambi ne put décemment s'empêcher d'arquer un sourcil de surprise. Pourquoi tu ne ferais pas une bonne maman ? Foutaises ! Ce n'est pas uniquement une question de maturité, il y a des mères très jeunes qui s'en sortent très bien tu sais... tout est une question de volonté même si, je rejoins tout de même ton père sur un point : un job et une position stable, c'est indispensable pour bien l'élever. Moi, j'ai la chance d'avoir une fortune personnelle, des biens que j'ai hérité de ma grand-mère et de mon grand-père, donc je ne manque de rien et mes enfants ne manqueront de rien non plus... sans quoi j'aurais très certainement attendu. Mais mon histoire avec les grossesse est... particulière admit-elle d'un petit air triste, n'ayant certainement pas envie de gâcher ce moment de pur délire d'avec Capucine avec des souvenirs douloureux. De toute manière, ce qui appartenait au passé devait y rester et ne plus jamais lui empoisonner la vie, la brunette se l'était promis. Voilà comment elle parvenait aujourd'hui à regarder les bodys, tous plus sexy les uns que les autres, tandis que son amie si chère lui racontait une expérience Amish du plus haut niveau. Si Bambi se permit d'éclater de rire à la fin, ce n'était pas par manque de respect, c'était justement parce qu'elle admirait la capacité d'adaptation de la jolie Dunster en la matière ! Ah il paraît que cette communauté vit surtout de la terre, sans téléphone, ondes et autres nouvelles technologies. Certains diraient même qu'ils vivent à l'âge de pierre... c'est une façon de voir. Mais en même temps, tu as pu te ressourcer et profiter de certaines choses, ce n'était donc pas une mauvaise expérience ! Tu as dû adorer les balades en forêt, même si je t'avoue que moi non plus je ne vivrais pas comme ça ! J'ai trop l'habitude de ma vie actuelle... puis leur médecine est ancienne, aussi, accessoirement. Mais ça ne vous a pas empêché de... profiter, c'est l'essentiel reprit-elle dans un clin d’œil tout à fait complice, consciente de l'attirance magnétique qu'un couple pouvait posséder.

Capucine haussa les sourcils tout haut devant la réaction de Bambi. Pour la brune, il était question de maturité et elle ne se voyait pas avoir un bébé dans l'immédiat, aimant trop faire la grasse matinée ou végéter dans son lit, devant la télé. Et puis, adieu les soirées en amoureux tranquilles à regarder un film, à faire l'amour n'importe où et à rentrer très tard dans la nuit après une fête. Capucine se demandait même si elle serait prête un jour. Isaiha ne parlait pas trop de ça mais Capucine savait pourquoi. Amanda lui avait fait un sale coup durant sa grossesse surprise pour ensuite perdre le bébé dans un accident de voiture. La brune n'avait pas envie de brusquer les choses et elle trouvait son couple parfait de cette manière. Faisant une moue curieuse, Capucine inclina son visage sur le côté. « Raconte moi... Enfin, rien ne t'y oblige mais tu as piqué ma curiosité... » Avoua Capucine. Il ne lui en fallait pas beaucoup pour poser des questions. Capucine adorait connaître la vie des autres sans pour autant aller en faire un blog. Enfin, si Capucine écoutait la religion de Isaiha, ils n'auraient toujours pas fait l'amour et ça, ça la dérangerait. Il se pourrait que ce soit un motif de rupture pour la brune. Même si elle aimait profondément son petit-ami. Et la preuve étant l'énorme effort qu'elle avait fait de vivre pendant une semaine comme lui, dans sa communauté. « C'est plus une vie proche du 19ème siècle... Ou du 18ème... Ils se déplacent en carriole... » Un léger sourire se dessina sur le visage de Capucine. « Je dois avouer être en meilleure santé depuis que c'est Isaiha qui s'occupe des repas et de me soigner. J'adore quand il fait des tisanes pour moi. Il prend soin de moi... Et ça me plaît... » Et même sa mère avait remarquer un changement chez Capucine depuis qu'elle avait Isaiha dans sa vie.

Bambi savait qu'en énonçant le côté particulier de sa relation aux grossesses, la curiosité de Capucine risquait d'en être piquée au vif. La future maman n'en fut aucunement choquée, et esquissa un petit sourire tout en hochant positivement la tête. Ne t'en fais pas, j'ai confiance en toi... suffisamment pour te raconter tout ça. Il y a trois ans, j'étais en Nouvelle-Zélande, en couple et heureuse avec un homme que j'avais suivi là-bas... ce n'était pas prévu, mais je suis tombée enceinte. Personnellement, ayant toujours voulu être maman un jour, je voyais cela comme un signe, le fruit de notre amour, une formidable revanche sur la vie. Mais après l'annonce de cette grossesse, il a commencé à devenir violent avec moi. Au début, il s'agissait juste de mots... puis, il m'a un jour giflée... pour finir par me battre quasiment à mort et me laisser à brûler dans la maison que nous occupions. J'ai bien entendu perdu le bébé, et manqué de mourir ce jour-là. Je porte depuis de lourdes marques de brûlures et autres cicatrices, me rappelant sans cesse cette douloureuse épreuve... Les mains de Bambi s'étaient mise à trembler légèrement, alors qu'elle tâchait de dominer l'émotion devenant sienne. Mais les larmes ne coulèrent pas et elle fut capable de se reprendre. Je suis chanceuse aujourd'hui, d'avoir trouvé un homme qui prenne soin de moi, qui sois aussi heureux que moi de devenir papa et c'est ce qui compte. Tu vois, je suis un peu comme toi, ça me plaît follement que Maxence veille à mon bien-être, à ma santé... on le mérite, tu ne trouves pas ? Et la positivité de l'italienne reprenait définitivement le contrôle sur son douloureux passé.