Les vacances estivales venaient de se terminer mais toujours est-il que tu n’arrivais pas à te remettre pleinement dans le travail, c’était comme si ton cerveau mettait un frein anti-études ou pire, tu n’arrivais même pas à écrire de nouvelles vidéos. Pourtant tu respectais à la lettre ton planning de vidéos même si depuis quelques temps, tu étais moins présent sur Youtube. Ce n’était pas parce que tu avais la flemme mais plutôt parce que le temps te manquait petit à petit ; néanmoins tu avais de super abonnés qui comprenaient pleinement ta situation. C’était pour cela que tu faisais toujours en sorte de sortir des vidéos de bonne qualité afin de les remercier comme il se devait. Qu’importe, tu étais en train de tourner ta nouvelle vidéo lorsque tu avais reçu un message d’Anne. Cette jolie française n’était pas n’importe qui dans ta vie, puisqu’il s’agissait de ta meilleure amie d’enfance. Vous aviez grandi ensemble, puisque vous étiez voisins et vous êtes même allés à l’école ensemble jusqu’à ce que tu te retrouves dans une famille d’accueil un peu plus éloignée d’Anne. Sauf que cela n’avait pas suffi à vous séparer complètement… Vous n’aviez pas de secret pour l’autre et ce depuis toujours… Elle sait que tu es encore vierge, elle connaît mieux que personne les raisons pour lesquelles tu refusais de coucher avec une femme. Tu n’avais donc pas besoin d’énumérer tout ce qu’elle représentait à tes yeux et par conséquent, dès qu’elle te demandait de la rejoindre, tu ne mettais guère du temps avant de répondre par l’affirmative. Puis en deux temps trois mouvements, tu la retrouvas au Starbucks pour un petit moment de détente. « Coucou désolé je suis un peu en retard » dis-tu en français, oui vous parliez souvent dans votre langue natale. En fait, vous ne parlez jamais en anglais ensemble sauf quand il y avait d’autres personnes. Rapidement tu commandas un grand cappuccino avant de t’installer en face d’elle. « Comment vas-tu ? ».

Lorsque ton amie d’enfance te demandait de la voir comme ça, à l’improviste, cela ne présageait pas vraiment quelque chose de bon. Tu la connaissais par cœur donc tu pouvais toujours comprendre qu’elle n’allait pas bien. Votre lien n’a jamais été aussi fort qu’il l’était maintenant, parce qu’en grandissant tu te doutais que vous deveniez plus que de simples meilleurs amis d’enfance. En effet, il y avait une sorte d’atmosphère hyper romantique entre vous mais cela te faisait clairement peur… Ce genre de sentiments te rendaient malade et surtout ça te rappelait de très mauvais souvenirs donc tu préférais te dire que ta meilleure amie était comme ta jumelle que tu protégerais de tout… De plus, étant donné votre statut de stars du Web, et qu’elle faisait souvent des apparitions dans tes vidéos et vice versa, les internautes commençaient à croire que vous formiez un couple. Le pire c’était que vous n’aviez jamais tenté de démentir la rumeur donc elle courait toujours. Par conséquent, lors de tes FAQ, tu avais toujours droit à une question sur Anne et tu répondais toujours avec la plus haute des franchises. Elle était vraiment très importante dans ta vie et tu ne pourrais pas vivre sans elle. Tu en restais souvent là, parce que tu n’aimais pas vraiment donner des détails de ta vie privée, même si la plupart de tes abonnés savaient que tu habitais aux Etats-Unis et que tu faisais des études de médecine à Harvard, la meilleure université du Monde rien  que ça. Fin bref, tu t’étais dépêché de la rejoindre au Starbucks comme elle te l’avait indiquée et comment dire, en arrivant sur les lieux, tu avais vite constaté qu’elle avait pleuré donc dès que tu aies pu récupérer ton café, tu t’étais installé en face d’elle et tu lui avais directement demandée ce qui se passait. Une mauvaise nouvelle qui lui donnait envie de revenir à la maison ? « Dis-moi tout… On pourra peut-être faire un saut à la maison, dès ce weekend. » dis-tu d’une voix qui se voulait rassurante alors que tu séchais tendrement la goûte de larme qui perlait sur son joli visage..

Anne n’avait pas de secrets pour toi et inversement, par conséquent tu avais immédiatement remarqué qu’elle n’allait pas bien. C’était pour cela que tu t’étais dépêché de commander ton cappuccino avant de t’installer en face d’elle pour que vous puissiez enfin discuter. Vous étiez dans un coin tranquille, légèrement à l’abri des oreilles indiscrètes ainsi que des paparazzis. Mais nous n’étiez pas encore très connus aux Etats-Unis, donc vous pouviez encore rester incognitos contrairement en France… En effet, dès que vous vous rendiez ensemble dans un magasin, un bar ou ne serait-ce qu’un simple Starbucks, tout le monde venait vers vous et vous demandait si vous étiez vraiment un couple. Fin bref, ce n’était pas le principal pour le moment… Tu devais savoir ce qui arrivait à ta meilleure amie, pour que tu puisses l’aider au mieux. Tu lui demandais alors ce qu’il se passait, tout en lui disant qu’ils pourraient rentrer en France illico presto dès le weekend. Lorsqu’elle t’annonça que son père (le médecin) était hospitalisé pour un cancer, tu te figeas sur place parce que tu l’adorais le Doc… Oui tu l’appelais comme ça ! En plus il faisait partie de ces personnes qui t’avaient donné leurs appuis lorsque tu avais postulé pour l’université d’Harvard… « Mon dieu… Cancer de quoi ? » dis-tu d’une voix alarmée tout en prenant les mains de ta meilleure amie dans les tiennes, pour lui apporter tout ton soutien. « J’essaierai de lui en toucher deux mots. Je vais lui redonner le conseil qu’il m’a donné pour lutter contre ma germaphobie… Mais c’est vrai que les médecins ont tendance à ne pas apprécier les médicaments. Tu veux qu’on rentre le voir ce weekend ? Je pourrais prendre un jet privé pour nous… ». Cela te coûtait un peu de parler de jets privés et tout parce que tu n’avais pas envie de paraître pour un snob mais ta meilleure amie avait le droit de savoir. « J’ai appris récemment que je suis un fils caché de la branche de Paris, de la Famille Rothschild… »

Tu te doutais tellement que la nouvelle de ta meilleure amie d’enfance n’allait pas être très bonne à entendre, mais tu ne te doutais pas que c’était aussi grave. Sachant à quel point tu appréciais son père, il comblait ce vide perpétuel que tu ressentais… Que ce soit ton père adoptif, ou encore ton premier parent nourricier et encore pire ton géniteur, tu n’avais jamais eu de véritable modèle paternel. Du coup lorsque tu avais rencontré Anne et ses deux papas, ils t’avaient presque adopté donc tu te doutais qu’ils apprécieraient beaucoup le fait que tu finisses avec la belle blonde. Mais tu avais peur que cela ternisse à jamais votre amitié si précieuse, du coup tu ne voulais pas encore y penser. Néanmoins pendant qu’elle te parlait, tu lui avais prise les mains afin de lui montrer que tu étais là. Par la suite tu lui dévoilais ce que tu avais appris, il y a deux ou trois jours de cela ; à l’occurrence, il s’agissait de ta véritable identité ou tout du moins l’identité de ton géniteur… Ton amie s’était mise à caresser ton visage et comment vous expliquer que tu n’arrivais pas à l’arrêter : oui la réponse était simple, tu aimais ce geste plein de tendresse. Et ses mots t’apaisaient beaucoup. « Oui totalement… Surtout que je ne m’y attendais pas. Je ne pensais pas que ma défunte maman avait un jour pu connaître l’un des hommes les plus riches du monde… » dis-tu d’une voix légèrement enrouée alors qu’elle continuait de parler en disant qu’elle espérait que son père t’écoute, parce qu’elle ne voulait pas le perdre comme elle avait perdu sa maman à la naissance. « Ne t’en fais pas, il ne mourra pas. Au pire, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider. Viens, allons nous promener un peu. »

Depuis le temps que tu connaissais Anne, tu savais très bien comment la réconforter et tout ce qui va avec. Tu n’aimais vraiment pas la voir triste, parce que c’était comme si une partie de ton âme se déchirait en deux et comment dire que ce n’était pas du tout un cas envisageable. Par conséquent, pour la maladie de son paternel que tu considérais clairement comme un deuxième père, tu comptais faire tout ce qui était en ton pouvoir afin de le sauver. Tu te doutais qu’il serait une tête de mule, un peu comme toi en fin de compte, mais tu lui ferais clairement comprendre que sa fille voulait qu’il guérisse. Il ne pourrait guère refuser surtout si les conseils prodigués venaient de toi… Donc alors que tu tenais tendrement les mains de ta meilleure amie dans les tiennes, tu réfléchissais rapidement à ce que tu pourrais avant d’en arriver à la conclusion qu’il fallait que tu fasses un aller-retour en France dès ce weekend. Tu en faisais part à la jeune femme avant de lui avouer ce que tu avais appris quelques jours auparavant… Encore aujourd’hui tu doutais de la véracité de la nouvelle que tu avais eue mais tu ne pouvais pas non plus refuser d’y croire… Tu lui disais que tu ne comprenais pas pourquoi ta mère ne t’avait rien dit, même pas une lettre, ni rien ! Tu avais été dans l’ignorance pendant presque 25 ans mais voilà, tu avais finalement découvert ta véritable identité. « Tu as sûrement raison… Mais elle aurait quand même pu laisser une lettre ou autre chose. » dis-tu d’une voix légèrement sourde avant de lui proposer de faire une promenade parce que tu en avais marre de rester à l’intérieur. Tu avais besoin d’un peu d’air… Elle accepta sans hésitation et même, elle venait se blottir contre toi, dans tes bras ce qui eut l’effet d’une décharge électrique sur ton corps. « J’avais prévu d’acheter un nouveau matériel de tournage. Tu veux m’aider à choisir et après on ira se voir un petit film ? » proposas-tu une fois que vous êtes sortis du Starbucks. Les gens allaient vraiment se demander si vous formiez réellement un couple puisqu’elle était toujours dans tes bras là.