elle avait tourné en boucle des tas de question dans sa tête sans spécialement en trouver les réponses. premièrement, elle était en colère. en colère parce qu'il avait prit sa défense et parce qu'il continuait à le faire. en colère parce que malgré le fait qu'elle ne lui parle plus depuis plusieurs jours maintenant, il restait sur ses positions comme s'il n'apprenait rien de ses erreurs. alors ouais, d'un côté elle avait tout sauf envie de venir le rejoindre à cette fâmeuse adresse. parce que concrètement, elle était juste fatiguée de se battre avec lui et avait envie que ça s'arrête une bonne fois pour toute. qu'il sorte de sa tête et de son esprit et qu'il retourne donc avec willa. mais d'un autre côté, elle l'aimait. et peut-être qu'elle n'avait pas vraiment le courage de lui laisser penser le contraire. c'était peut-être pour qu'au dernier moment elle avait attrapé une veste prenant alors la direction de l'adresse indiquée. elle ne savait pas ce qu'elle lui dirait ni ce qu'il aurait envie de lui dire mais elle y allait. et puis advienne que pourra. et ouais, ce serait mentir que de dire qu'elle ne stressait pas. parce que ouais, elle stressait mine de rien. genre vraiment. c'était la première fois qu'elle allait le voir depuis qu'elle l'avait mis hors de sa chambre. depuis qu'ils s'étaient envoyés les messages où elle avait finit par le bloquer ni plus ni moins. et elle le voyait, adossé contre le mur, à attendre sans la moindre certitude. foutant les mains dans sa poche, elle s'avançait vers lui, sans rien dire, attendant juste.

J’avais envoyé ce snap en tant que dernière chance. Il fallait que ce soit la bonne. Cléo avait pris le parti de Cam et maintenant, j’étais incapable de savoir où aller pour une réconciliation possible. Par désespoir, j’avais envoyé ce snap. Si tu m’aimes un tant soit peu. Je savais qu’elle m’aimait et c’était pour cette raison que j’avais utilisé cette formulation. Pour qu’elle me rejoigne, pour qu’elle me prouve que j’ai raison de croire qu’elle m’aime. Si elle vient pas, alors je savais que c’était terminé pour de bon, qu’elle ne voudra vraiment pas me pardonner ces petits mots que j’ai pu avoir envers Willa. Je maintiens ce que je pense. Cette fille n’est pas une salope et je suis le seul fautif dans l’histoire. Et j’ai bien du mal à faire comprendre ceci aux gens. Et les seuls qui peuvent me croire.. ils font plus partie de ma vie. Alors je nage, complètement, dans la semoule et je me rends au salon de tatouage pour l’heure du rendez-vous. Adossé au mur, j’évitais de trop regarder les alentours pour ne pas me faire de faux espoirs, dans le cas où miss Wildingham ne viendrait pas. C’était donc mes chaussures qui avaient toute mon attention. Désespérant, n’est-ce pas? Mais c’était ce à quoi se résumait ma vie pour le moment. Du désespoir, en attendant que les choses aillent mieux. Puis je levais la tête, sentant que c’était le moment de le faire et.. elle était là. Mains dans les poches, silencieuse. Mais présente. “T’es venue.” finissais-je par dire, comme Captain Obvious. Elle m’aimait, c’était une certitude. Le cœur battant, je ne savais pas quoi dire, quoi faire. Peut-être qu’elle était venue juste pour me gifler et repartir, qui sait. Et sûrement que ce tatouage, on l’aura jamais. Mais je veux croire qu’on peut le faire et avec un peu de chance, on se réconciliera comme à chaque fois.

pourquoi est-ce qu'elle était venue ? elle ne savait pas. disons qu'elle avait peut-être légèrement suivit les conseils de sa meilleure amie. et puis le snap qu'il lui avait envoyé.. elle ne pouvait pas lui laisser croire qu'elle ne l'aimait pas. parce qu'elle l'aimait, c'était une certitude. comme elle avait dit à cléo. plus que tout. alors voilà, elle était là, les mains dans ses poches et pas le moindre son ne sortait de sa bouche. elle n'avait aucune idée de quoi lui dire de toute façon. puis à quoi ça rimerait en fait ? ils ne s'étaient pas adressés la parole depuis des jours et des jours. c'était de sa faute, elle le savait. elle avait préféré garder le silence face à toutes ses manifestations sur les réseaux sociaux. "mh" qu'elle répondait juste. et certes, c'était peut-être pas ce qu'il attendait mais elle était là et c'était mieux que rien. relevant ses yeux vers lui, elle poussait un soupir s'attardant quelques instants sur la devanture du salon de tatouage. la promesse qu'il lui avait faite quand ils étaient encore au laos. mais le problème, c'est que ça ne changeait rien. ça ne changeait pas le fait qu'il prenait encore et toujours la défense de willa. pourquoi est-ce qu'il n'avait pas prit sa défense à elle aussi ? cam elle comprenait pas. parce que willa, elle lui avait dit des choses vraiment moche mais le dunster, il s'était juste attardé sur le "salope" qui était sortie de la bouche de la futur cabot. et ouais, ça l'agaçait parce que willa, elle avait totalement mérité sa colère. et voir que son propre copain préférait se ranger du côté de son.. ex plan cul, ça la blessait un peu trop camila.

Le fait qu’elle soit là ne réglait pas grand chose en soit. Elle n’avait plus confiance en moi depuis la mi-juillet. Elle trouvait que je ne m’investissais pas assez dans cette relation et de surcroît, elle pensait que je préférais Willa à elle. Peut-être que j’avais beaucoup de tort dans cette histoire et sûrement que je ne méritais pas l’amour de cette fille. Mais je voulais me battre, prouver que j’étais le bon pour elle, prouver qu’elle pouvait me faire confiance, me donner sa vie s’il le fallait. Autant dire tout de suite, j’allais pas lâcher les armes, loin de là. Alors ouais, elle était venue et c’était le premier pas d’un dialogue qu’on pourrait avoir pour arranger encore une fois les choses entre nous. Me positionnant face à elle, la regardant, la scrutant au moindre millimètre, je cherchais à savoir ce qu’elle pouvait penser, en vain. Elle restait neutre, fermée et indescriptible. Je venais alors glisser une main le long de sa joue, cherchant à capter son regard afin qu’elle m’écoute. J’étais celui qui devait parler, elle serait celle qui n’avait qu’à écouter. “Je sais.. j’ai merdé, j’ai aucune excuse mais.. je veux pas qu’on revienne sur ces mots Cam. Je veux aller de l’avant, t’aimer, t’adorer, te faire rire jusqu’à en pleurer. Te faire sourire et te faire m’aimer encore plus à chaque seconde” Je lâchais alors sa joue, cherchant une nouvelle fois mes mots pour tenter de la faire vibrer. “J'aurais pas du prendre sa défense et je cesserai de le faire dès à présent. T’es ma copine, celle que j’aime et celle avec qui je veux être. Tu mérites toutes les attentions du monde, de la plus petite à la plus grande. Et tu mérites toutes les excuses que je peux faire, parce que je suis qu’un idiot.. mais un idiot complètement fou amoureux de toi.”

alors ouais peut-être que dans la finalité elle était plus blessée qu'en colère mais ça ne changeait pas le fait que ouais, ça n'allait pas entre eux et qu'elle avait préférée prendre le large ces derniers temps. sauf que voilà, elle était maintenant face à lui et suivant les conseils de sa meilleure amie, elle se devait d'au moins écouter ce qu'il avait à lui dire. alors ouais, elle attendait juste et lui, il venait poser sa main sur sa joue, créant alors le premier contact depuis ce qui lui semblait être une éternité. et elle avait sentit son coeur s'affoler soudainement dans sa poitrine, sa respiration prendre une embardée. ouais, elle l'aimait, c'était indaignable. alors elle écoutait ses mots qui très honnêtement la touchait sans trop savoir quoi y répondre. il l'aimait, elle savait que dans le fond il l'aimait mais sa jalousie envers willa prenait des proportions un peu trop importante et elle n'était pas certaine de savoir gérer ça. pourtant, à son tour, elle posait sa main sur sa joue fermant ses paupières quelques secondes. "je t'aime tellement" qu'elle soufflait. et peut-être qu'il était temps qu'elle abaisse ses barrières un peu. qu'elle arrête de le rejeter encore et encore. ouais. franchissant le peu d'espace qu'il pouvait y avoir entre eux, elle enserrait sa taille de ses bras, sa tête venant se poser sur son torse alors qu'elle inspirait doucement. "faut que tu saches que je ne m'excuserais pas. ni de l'avoir insulté, ni de l'avoir frappé." parce qu'elle l'avait mérité et qu'il était hors de question qu'elle ne se montre désolée rien qu'un peu. "j'veux vraiment plus que tu lui parles pluton.. s'il te plait."

Et maintenant, il fallait juste que je tienne ma parole envers Cléo. J’allais m’excuser, cesser de parler à Willa, de Willa. Il fallait que ça vienne du cœur, qu’aucun faux pas ne doit être fait pendant que je prenais la parole. Disons que c’était ma seule chance de lui faire comprendre que je l’aimais elle et seulement elle, que je devais exclure Willa de ma vie et de la sienne par la même occasion. C’était dommage parce que je l’appréciais bien mais si c’était ce qu’il fallait faire pour garder Cam dans ma vie, je le ferai. Et puis de toute façon, l’Eliot n’en avait plus rien à faire de moi puisqu’elle même avait voulu couper les ponts avec moi. Autant dire, c’était une décision que j’allais respecter pour une fois. Quand sa main venait se poser sur ma joue, je sentais un soulagement que j’avais encore jamais ressenti depuis que nous étions ensemble.. ou alors si, une fois : quand elle m’a pardonné mon infidélité. “Je t’aime tellement” soufflais-je en écho à ses paroles. Et voilà qu’elle venait doucement se caler contre moi, sa tête sur mon torse, ses bras autour de ma taille et j’en faisais de même en calant mon menton sur le haut de son crâne. “D’accord.. il est temps d’aller de l’avant. Je veux plus qu’on parle de cette histoire, elle est derrière nous.” Ma main venait se caler dans sa nuque alors que je me reculais pour pouvoir la regarder droit dans les yeux. “Cam.. Willa, c’est de l’histoire ancienne. Tu n’entendras plus ce prénom sortir de ma bouche. Je lui parle plus et ne lui parlerai plus jamais.” glissais-je alors avant de lui demander, inquiet. “T’as vraiment été voir Lenny ?” Parce qu’elle m’avait touché en plein cœur la dernière fois qu’on s’était parlé et.. ouais, je redoutais un tête-à-tête des deux amants.

fallait vraiment que willa elle sorte définitivement de sa vie parce qu'avec sa jalousie maladive, c'était juste plus possible. cette fille, elle ne pouvait plus la voir en peinture et si pluton continuait à la fréquenter de quelque manière que ce soit, il était clair que les choses allaient finir par mal tourner. vraiment. alors ouais, fallait que willa elle dégage vite fait dans le passé et que plus jamais elle n'en entende parler s'il ne voulait pas affronter une rupture net et précise. mais semblait-il que l'heure était aux réconciliations pour le moment puisqu'il lui disait qu'il l'aimait aussi et qu'ils se montraient enfin des signes d'affections. tout contre lui, elle respirait finalement, comme si elle retrouvait soudainement son monde dans ses bras. "derrière nous" qu'elle soufflait alors qu'il rompait légèrement le contact plaçant sa main dans sa nuque, plongeant son regard dans le sien. il lui faisait la promesse et pour l'instant, c'était tout ce qu'il lui fallait. "bien sûr que non, je ne suis pas allée le voir." c'était la vérité, elle n'y était pas allée. "j'voulais juste te blesser comme toi tu me faisais de la peine." c'était peut-être bête, c'était sûrement juste une histoire de revanche mais c'était comme ça. ses yeux toujours plongés dans les siens, elle esquissait un faible sourire, signe de trêve, se hissant doucement sur la pointe des pieds pour venir l'embrasser. fin de la bataille, jusqu'à la prochaine guerre.

Après tout, c’était tout ce que je voulais, la retrouver. Camila, c’était la fille que j’aimais, c’était celle que je désirais plus que quiconque et être éloigné d’elle, c’était certainement quelque chose d’insoutenable pour moi. Ces derniers jours étaient difficiles à vivre, sans aucun doute et le retour à Boston sans elle était assez compliqué. Seulement, maintenant elle était face à moi, elle m’avait écouté et la seule chose qu’elle avait dite, c’était qu’elle m’aimait tellement. Forcément, le soulagement était tel que j’avais l’impression qu’un poids s’était envolé instantanément. C’était le but après tout. Si j’avais sorti tous ces mots, c’était bien pour qu’elle me pardonne mes écarts, aussi nombreux soient-ils. Collée à moi, elle était mienne, sans aucun doute. Puis il était temps de parler sérieusement, de ce Lenny, qu’elle était supposée aller voir une fois de retour à Boston, puisque je savais qu’il était rentré, n’étant plus du tout présent lors des rassemblements Ableuminables. Non, non elle n’était pas allée le voir et encore une fois, c’était un soulagement sans précédent. Et peut-être même qu’un sourire naissait sur mes lèvres à l’instant même où elle avouait ce petit mensonge. Et comme elle en fit de même, c’était signe que tous deux, c’était la fin de la bataille et nos lèvres se joignaient pour un baiser de réconciliation. “C'est mal de faire ça.. mais je te pardonne” Après tout, j’étais personne pour lui dire ce qui était mal, j’avais fait bien pire en peu de temps de relation. “Ça tient toujours ce tatouage ? Je nous ai pris rendez-vous pour 17h30” Et ouais, j’avais prévu large. Les réconciliations pouvaient prendre plus ou moins de temps et c’était nécessaire qu’on fasse tous deux ce tatouage. Preuve de notre amour. Au delà du temps.

est-ce qu'ils arrêteraient un jour de se tirer dessus de la sorte ? rien n'était vraiment sûr et ouais, parfois, elle se demandait si ça servait réellement à quelque chose vu les efforts qu'ils mettaient pour se déchirer. mais il était maladroit et elle avait un caractère à la con. quelque part, fallait se douter qu'une association des deux ne pouvait certainement pas être parfaite dans la finalité. "je sais, c'était méchant" qu'elle répondait en haussant les épaules. tout aussi méchant que prendre la défense de willa envers et contre tout. alors autant ne pas partir dans ce sujet si elle voulait éviter une nouvelle fois une prise de tête plutôt conséquente."tu veux toujours le faire ?" non mais parce que mine de rien, c'était un truc à vie et puisqu'ils n'arrêtaient pas de se prendre la tête pour un oui et pour un non, il avait tous les droits du monde de montrer un peu de réticence à l'idée de se faire marquer là maintenant tout de suite. "enfin.. si tu penses que c'est trop tôt c'est pas grave." ouais voilà, elle ne voulait pas qu'il pense que c'était elle qui était en train de se désister, c'était pas du tout le cas. mais puisqu'il était d'humeur changeante (cc la proposition d'emménagement) elle préférait s'assurer qu'il soit vraiment prêt pour ça plutôt qu'il ne vienne à le regretter dans quelques jours. "c'est comme tu veux" qu'elle concluait alors.

La relation que nous avions Cam et moi… elle était pas des plus saines. La base de vouloir posséder l’autre avec une surdose de jalousie rendait la chose encore plus compliquée à gérer, notamment avec les relations extérieures. Mais j’ose me dire qu’à un moment donné, on saura gérer, elle et moi. On saura faire en sorte que ça marche. On avait pas tellement le choix de toute façon. Soit ça marche, soit ça ne marche pas et dans ce cas là… notre relation était tout simplement terminée. Et clairement, je n’en avais pas envie. Je tenais à elle, bien plus qu’à quiconque. Et ouais, j’allais arrêter avec Lenny, Willa et tout le tralala. “Toujours oui” Parce que ce tatouage, il représentait tellement que j’en avais limite besoin. Et elle et moi, on serait lié à vie par ce tatouage. On sera marqué à l’encre noire et rien ne pourra aller au delà de ça. Et si notre dernière entrevue s’est mal passée à cause de mon humeur changeante, notamment à cause d’une proposition faite trop hâtivement, là j’étais persuadé que c’était la bonne chose à faire. “Non, c’est le moment parfait. Toi, moi… ces aiguilles dans la peau” Ouais bon, dit comme ça, on dirait que j’ai peur et peut-être un peu oui, seulement j’en avais vraiment envie. Alors ouais, force et courage, j’allais m’y atteler dès à présent. Je venais embrasser ma petite amie, histoire de la faire taire avant qu’elle ne me pousse à changer d’avis, et je finissais par plonger mon regard dans le sien. “Je veux me faire tatouer avec toi, ni échangé, ni remboursé.” J’attrapais alors sa main pour pénétrer dans le salon qui était juste là. “Tu voulais faire quoi déjà ?”