« Mademoiselle, veuillez vider vos poches. » En entendant ces paroles j'arrêtais mes pas en approche de la sortie de la petite épicerie où je me trouvais et je prenais une petite inspiration en essayant de garder mon calme. Je me tournais vers l'épicier en sortant les deux paquets de gâteaux que j'avais pris dans mes poches. J'étais franche et j'avais l'espoir d'obtenir sa pitié. « S'il vous plais ça doit faire trois jours que j'ai rien mangée de solide, je vous promet que je viendrai vous payer plus tard.  »  Dis-je avec une mine désespérée, peut-être que j'en rajoutais pour obtenir sa clémence mais en réalité je crevais vraiment de faim. L'épicier prenait un air dur, je pense que j'avais compris la réponse. « Rend moi ça et sort de ma boutique petite conne ! » Dit-il en me poussant contre l'une de ses vitrines. J'avais vécue beaucoup de chose dure dans ma vie et ça me rendais juste furieuse de me faire traité mal une nouvelle fois. Je me relevais alors pour lui cracher au visage et lui pousser l'un de ses stands dessus puis je me barrai vite en courant sans oublier mes paquets de gâteaux. Je le voyais me courir après mais ce n'était pas avec ses 120kg qu'il irait plus vite que moi et mon poid plume. Puis d'un coup mon cœur s'arrêta, j'entendais un gros boum en laissant le bruit du corps de l'épicier s'étaler contre le sol. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer, ce n'était pas le premier coup de feu que j'entendais dans cette petite ville de Russie mais c'était la première fois que j'en entendais un aussi proche. Je voyais l'ombre d'un homme sa main toujours portée sur son arme. Je pouvais reconnaître la même carrure que celle de l'homme que j'avais aperçu faisant ses courses dans l'épicerie un peu plus tôt. Je ne savais pas pourquoi il venait de faire ça mais quand je le sentais poser son regard sur moi je n'avais qu'une seule envie, c'était de m'enfuir. Et c'est ce que je faisais en reprenant ma course, mais cet homme n'était pas comme le petite épicier. Il était rapide et fort. En quelques secondes il me plaqua contre le sol me rendant incapable de faire quelque chose. « Je ne te connais pas et tu ne me connais pas mais je pense que nous allons faire connaissance ma jolie. » L'entendais-je murmurer à mon oreille, j'étais paralysée par la peur, je ne savais pas quoi faire ni quoi dire. Après tout, je n'étais qu'une gamine de 14 ans, j'étais déjà une brute mais peut-être pas dans ce genre de situation. Evidemment vous allez certainement me demander ce qu'il c'est passé ensuite et pour vous dire la vérité, je ne m'en souviens plus. Par contre, je me souviens comment cette nuit a pu changer ma vie.

« Je veux que tu me rapportes le corps dans trente minutes Mavra, ok ? N'oublie pas que la ponctualité est importante pour moi.» Venait d'annoncer Dimitri ou celui que j'appelais parfois papa. Mais en réalité c'était le grand patron d'un gang de gangsters russe, il était le patron en ville et personne ne risquerait de le méfier. En même temps, tout ceux qui ont essayés ne sont maintenant plus là pour en témoigner. Et moi petite fille qui a voyagé de foyer en foyer depuis son enfance se retrouve être sa petite protégée ou bien l'enfant qu'il n'avait jamais eu. Le soir de l'accident de l’épicerie il avait apparemment vu un charisme en moi qu'il n'avait jamais vu ailleurs. Au départ il me terrifiait, mais avec le temps il est devenue comme un père et je me répétais toujours que sans lui je serais toujours entrain de quémander quelques centimes aux passants dans la rue. Et évidemment en entrant dans sa famille je n'allais pas rester sans rien faire, il m'avait entraîné à devenir une vraie tueuse. Et ce soir était mon quatrième meurtres et je ne pouvais d'ailleurs pas m'empêcher de faire un petit rire sarcastique en entendant que je n'avais seulement trente minutes pour le faire. Il était entrain de me tester, je le savais. Et j'allais être la meilleure comme d'habitue. Plus les années ont passés plus je suis devenue une experte dans ce que je faisais, j'aimais ça même. Etre tueuse à gage c'était vivre dans une adrénaline constante. J'étais devenue comme une cambrioleuse de banque qui aime l'odeur de ses billets et bien moi, j'aimais l'odeur de la poudre de balle qui s'échappait quand je venais tout juste de tirer.

Le meurtre faisait à présent entièrement partie de ma vie, j'étais aussi respectée dans le quartier et je n'avais plus aucune raison d'avoir peur ou bien d'avoir faim. Je faisais du bon travail alors j'étais payer pour, si je le voulais je pouvais déjà partir faire un tour du monde et tout abandonner. Mais j'aimais beaucoup trop ça pour arrêter, c'était certainement devenue comme une drogue. Aujourd'hui était un nouveau jour de mission, un peu différent de d'habitude vu que c'était pour du recrutement et j'avais pour rôle d'embaucher un certain Liam Gärtener, je ne savais pas qui était cet homme et pourquoi Dimitri le voulait autant mais je me disais toujours que ça ne sera qu'un imbécile capable de rien. Et j'avais bien raison. Il n'avait fallut qu'un petit sourire de déesse et quelques menaces pour réussir à lui faire accepter notre proposition. Et en plus de devoir l'attraper et j'avais eu ensuite le job de le former, apparemment Dimitri ne voulait donner ce devoir à personne d'autre que moi. J'avais l'impression que je perdais mon temps et qu'à la place d'aider un imbécile je pourrai être entrain de me faire de l'argent. Et j'étais vraiment dure avec Liam, je ne l'avais d'ailleurs jamais été autant avec quelqu'un. Mais dans ce boulot tout était dans la force morale alors c'était comme ça qu'il devait s’entraîner. Mais, j'avais peut-être mis du temps mais j'avais réussis, il pouvait maintenant être un tueur. J'allais sûrement le regretter vu qu'on me le colla en acolyte alors que j'étais une louve solitaire qui avait bien du mal à l'accepter. « Je t'assures que si tu fais rater la mission, je te tue de la pire façon que tu puisses imaginer.  » Et j'aurai sûrement jamais dû dire ça parce qu'il a été géniale, il ne faisait d'ailleurs que me répéter qu'il m'avait sauvé pendant cette mission mais disons que je n'avais jamais eu la fierté de dire qu'il avait raison. Avec le temps j'avais forcement finis par m'attacher à lui, la plupart du temps il m'insupportait mais au final, à deux, nous étions des dieux. Tout le monde avait peur de nous et je n'avais certainement jamais ressentie autant d'adrénaline que quand j'étais avec lui. C'était comme si je savais qu'avec lui je pourrai obtenir le monde et l'avoir à mes pieds. Mais mes espérances lui ont fait peur, beaucoup trop peur. Je n'étais pas quelqu'un de raisonnable et il était sûrement plus que moi, donc tout ce qu'il pouvait faire, c'était prendre la fuite sans se retourner et en évitant la guerre que j'étais prête à faire.

J'avais pris le départ de Liam comme une réelle trahison, cela faisait deux ans maintenant que nous travaillons ensemble sans jamais faillir et voilà qu'il m'abandonnait. J'étais en colère et tout ce que je demandais c'était une vengeance. Je me voyais déjà écraser son crâne avec mon talon aiguille pour lui faire regretter sa trahison. Mais disons qu'après son départ je n'avais pas vraiment eu le temps de préparer ma vengeance. La police est en recherche de notre gang depuis des années maintenant et plus les jours passent plus la plupart de nos hommes se font attraper. J'étais consciente que j'étais en danger et que je ne pouvais pas rester en Russie plus longtemps. De toute façon Dimitri avait déjà fuit à des kilomètres en me conseillant de faire la même chose. Et c'est ce que j'avais fait. Mon tour du monde je l'avais finalement fait, mais c'était une période dans la fuite et la crainte. J'avais changée de nom constamment, je me retournais toujours dans la rue de peur d'être suivie. Le monde était comme une prison qui me rendais limite parano. Et pendant toute cette fuite la seule chose à quoi je pensais c'était à Liam qui devait vivre une vie tranquille alors que moi j'étais entrain de payer pour ce que nous avions fait à deux. Et sans savoir pourquoi, la police a décidé d'arrêter les poursuites, peut-être que j'étais comme un fantôme impossible à trouver. Et maintenant que je me sentais tranquille, je n'avais plus qu'un seul objectif : Retrouver Liam. Et ça avec des mois de recherche, je savais maintenant où il était.

Me voilà en Amérique dans la merveilleuse ville de Cambridge qui accueille cette bonne vielle université qu'est Harvard. Et évidemment c'est là que Liam se trouvait, en tant que gentil petit étudiant sans passé ni risque. Bien-sur j'allais me faire un plaisir de venir briser son petit quotidien. J'avais donc décidée d'intégrer Harvard quand même curieuse d'entrer à l'université pour la première fois de ma vie. Et puis je ne pouvais pas continuer d'être une tueuse à gage sans la couverture d'une  étudiante, donc c'était parfait. Je passais juste pour la russe eliot un peu trop sombre sur les bords mais qui passe pourtant inaperçu.