D'un geste naturel, il ajuste le t-shirt un peu revisité par ses bons soins sur ses épaules ; la vitre lui renvoi un reflet qu'il ne trouve pas déplaisant, mais il s'est déjà vu beaucoup mieux habillé. Il jète donc un dernier coup d’œil à son accoutrement dans la fenêtre devant laquelle il était passé, légèrement sceptique. Malgré tout, il s'allume une cigarette et décide de reprendre son chemin vers le stade, là où le homecoming a lieu. Ce n'est pas qu'il a prévu quelque chose en particulier mais juste que ce soir-là les Mather n'ont rien prévu de spécial, qu'il n'a pas envie de voir Emma ou quelqu'un d'autre d'ailleurs. Non, il a simplement besoin de se changer les idées, une main dans la poche de son pantalon beige et l'autre qui joue avec sa cigarette, négligent jusque dans sa manière de la secouer pour en faire tomber quelques cendres. Il ne sait plus si on a le droit de fumer sur le stade, et dans le doute... il continue. C'est pas qu'il est accro à la clope, juste qu'il trouve ça plaisant et agréable de fumer un petit bâtonnet blanc, un truc qui se consume doucement entre ses doigts.

Il y a du monde ce soir, peut-être plus que l'année dernière. Ça le fait soupirer dans son coin, lui qui espérait pouvoir passer une soirée relativement tranquille. Mais la musique des manèges rugit dans ses oreilles, mêlée au brouhaha des conversations et, déjà fatigué de tout ce bruit, le brun s'éloigne lentement et va se poser dans un coin, plus loin, d'où il peut observer les gens passer sans qu'on vienne le bousculer, lui marcher sur les pieds et lui renverser une boisson dessus. Il finit même par sortir son Iphone et glisse dans son oreille un écouteur, histoire d'écouter autre chose que les musiques enfantines et criardes qui résonnent dans sa tête. C'est un endroit parfait pour les couples qui veulent flirter entre les étalages de bouffe, qui veulent s'infantiliser en mangeant une barbe-à-papa. Mais lui, dans son coin, il préfère largement regarder tout ce petit monde vivre, insouciant et presque touchant dans sa naïveté. Elliott lâche un long soupir, parce qu'en fait il n'aurait jamais dû venir ici, et qu'il a la flemme de rentrer jusqu'à sa chambre. C'est à ce moment qu'émergeant de la masse d'inconnus, un visage capte son attention. La seconde d'après il se tasse contre le mur, dans l'espoir de se faire avaler par l'ombre, et prie pour qu'elle ne le voit pas.

Pourquoi, mais pourquoi encore elle ? Pourquoi Katell ?