it's time to apologize — Avouer les raisons de mes agissements, je ne le faisais pas en temps normal. Je m'esquivais et puis je m'en sortais de cette façon. Mais là, je voyais bien qu'elle était réellement blessée, qu'elle voulait savoir. Et si je pouvais la garder dans ma vie si je venais à lui avouer ce qui s'est passé dans ma vie pour que je devienne cet homme loin de lui suffire ? “Je construis un mur avec tout le monde, je suis pas de ceux qui se livrent facilement.. et tu dois le savoir. Le nombre de fois où on a eu des conversations à cœur ouvert doit être inférieur aux doigts d'une main” C'était aussi simple que ça. J'ai beau être sincère avec mes amis, j'étais pas quelqu'un qui se confie facilement. Je garde pour moi, je fais le guignol et ça passe crème. Faut croire qu'avec la jeune femme, c'était loin d'être suffisant. Elle en réclamait toujours plus, au point de me faire des yeux doux, cherchant à savoir si on allait être encore amis. Pour moi, c'était clairement une option que j'apprécierai, mais est-ce qu'elle, elle en sera capable ? Je suppose, c'est pas comme si elle était amoureuse mais.. l'attachement était là et peut-être vaudrait-il mieux attendre un peu, que tout se tasse, avant de reprendre une amitié comme la nôtre. Ou alors je me laisse aller, comme d'habitude. C'était une bonne alternative. Je venais la rejoindre, m'installant à côté d'elle, souriant en voyant ses chaussures au sol avant de tourner la tête vers elle. “Je veux bien rester ami avec toi ouais” avouais-je alors que mes lèvres s'étiraient un peu plus. Ouais, j'en avais vraiment envie.

it's time to apologize — Peut-être que cette conversation était de loin la plus sérieuse qu'on ait pu avoir tous les deux et c'est dommage, mais cependant, je suis comme ça. Impossible pour moi d'être autrement. Me confier, avouer mes sentiments, me livrer à une personne, c'était compliqué. La peur s'emparait de moi, la peur de perdre, la peur de souffrir. C'était tout un tas de choses qui pour le coup, gâchait toutes les relations que je pouvais avoir avec les filles. Piper y comprit. C'était dur de lui cacher les choses, mais j'avais du mal à admettre que j'ai pu perdre une personne chère, que je m'en remettais toujours pas. C'était dur de remuer le passé pour expliquer le présent. “Parce que.. j'ai vécu des choses qui font ce que je suis” Non, je n'arrivais pas à donner plus d'explications. Et tant pis si ça ne lui suffisait pas, c'était tout ce que je pouvais donner, qu'elle le comprenne ou non. “Sûrement que j'avancerai quand ce sera le bon moment, faut le voir comme ça” Et pour l'instant, c'était pas tellement le cas, preuve étant que notre relation s'est arrêtée et qu'elle n'ira pas plus loin, malgré les sentiments naissants de la jeune femme. Je bloque tout et elle m'en voulait certainement pour ça. Je m'installais à côté d'elle sur le canapé, comme elle m'avait demandé et sa question m'étonnait, mais me faisait plaisir en même temps. Alors je me mettais à rire à sa réaction, qui, mine de rien, était compréhensible. “T'en fais pas, je comprends ouais” Sourire en coin, je finissais par baisser la tête, presque gêné par tout ça.