Tu savais qu’une partie de toi c’était calmé après ton séjour à Yale mais, tu ne pouvais pas te permettre d’affirmer que tu n’agirais pas comme avant avec la rousse. C’était peut-être une mauvaise habitude qui te collait à la peau, tu n’en savais rien. Pour le moment, tu ne voulais pas penser à tout ça, elle te rassurait en disant que tu étais ta sœur malgré tout ce que tu pouvais faire, c’était bien pour ça que tu l’aimais Katherine parce quoi qu’il puisse se passer entre vous, tu savais que tu pouvais compter sur elle comme elle pouvait compter sur toi. Tu finis par rire doucement tout en secouant la tête, tu ne pouvais pas faire autrement parce que c’était elle, tu savais comment elle était et c’était tellement dans son caractère d’être comme ça, de commander les choses en quelque sorte. « D’accord chef Katherine, je loge ici dès à présent. » Dans le fond, tu revivais ton enfance et ça te faisais du bien, tu avais juste envie de le retrouver comme avant. En partant à New-York, tu n’aurais jamais pu imaginer que ta grande sœur allait te manquer à ce point. Tu n’avais jamais cru vivre ça, tu n’avais pu croire que toute ta vie allait être changée en quelque sorte. Puis peut-être que partager une chambre ensemble allait un peu plus vous rapprocher, allait faire en sorte que votre relation devienne un peu plus forte. Tu l’aimais, tu te rendais compte à quel point sans elle, ce n’était plus pareil. Elle était tellement un pilier dans ta vie, elle était tellement de choses quand sans elle, tu savais d’avance que tu t’ennuierais, c’était cette compétition qui faisait en sorte que vous vous détestiez parce que sans ça, sinon tout serait parfait entre vous, non ? Tu le pensais dans le fond, une partie de toi voulait le croire même si ça paraissait dingue. « C’était vraiment une mauvaise idée de partir à Yale, j’aurais dû venir te rejoindre ici directement.» Quoi que non, peut-être que tu avais eu besoin de vivre ça pour être moins un poids dans la vie de ta grande sœur de toute manière on ne pouvait pas refaire le passé. Tu tournas ta tête pour la regarder, elle te connaissait vraiment trop c’était un truc de dingue mais, tu te mordis doucement la lèvre inférieure avant de prendre la parole, tu comprenais parfaitement qu’elle voulait savoir ce qui t’avait autant changée. « Je t’en parlerais mais, promets-moi de ne pas m’engueuler quand tu seras au courant. » Tu savais que c’était impossible mais, tu avais l’envie d’y croire, l’envie de te dire qu’elle n’allait pas t’engueuler quand elle saurait ce que tu avais pu vivre.

Tellement d'émotions différentes, Katherine savait plus trop quoi penser du retour de sa sœur, elle ne pouvait qu'attendre et voir ce que ça allait donner. Sur le moment, tout ce qu'elle voulait c'était rester dans son lit, partageant ce moment privilégier avec Magdalena, ce qu'elle n'avait plus eu l'occasion de faire depuis bientôt cinq ans, alors qu'elle quittait la Louisiane pour rejoindre Harvard. A l'époque, elle était juste heureuse de s'éloigner de sa petite sœur, ayant passé le lycée à subir les frasques de Mag, elle voulait vivre sa vie de son côté. Mais au fur et à mesure des années, ne passant que les fêtes auprès de sa famille, elle s'était rendue compte qu'il lui manquait quelque chose, comme un membre perdu qu'il fallait qu'elle retrouve. Alors forcément, l'avoir près d'elle, à une période aussi tendu, ça lui faisait du bien, ça remplissait ce trou dans sa poitrine qu'Absolem avait laissé. Peut-être que des années de séparations les avaient considérablement rapprochés et ce mois à venir au Summer Camp ne pouvait que bien se passer, fallait le voir comme ça, le verre à moitié plein. « Comme au bon vieux temps. » alors qu'elle reprenait la discussion sur Yale, une université pourtant faite pour Magdalena. Sauf qu'en voyant sa sœur réagir ainsi, ça la faisait flipper, comprenant bien que quelque chose s'était passé. Son instinct protecteur reprenant le dessus, elle avait envie de savoir tout de suite, prête à casser des gueules, fallait pas toucher à sa petite sœur, c'est tout. « Mauvaise idée à quelle point ? » elle marqua une pause avant d'enchaîner, rassurant sa sœur du mieux qu'elle pouvait. « T'es là maintenant, le plus important. » avant de lui demander ce qui s'était passé, tout en restant dans les limites, connaissant très bien sa sœur. Fallait pas la noyer de questions, fallait y aller à son rythme, doucement, sinon on arrivait à rien avec elle. « C'est si grave que ça ? » elle ne pouvait décemment promettre de ne pas l'engueuler, ça aurait été un gage inutile, elles savaient toutes deux que Kat ne pouvait se retenir de s'énerver, sauf que là, l'inquiétude prenait le dessus sur la colère.

T’avais retrouvé une moitié de toi en étant avec elle, en étant proche de ta grande sœur et tu avais l’impression que rien ne pourrait t’arriver ici, idiotie tu le savais parfaitement mais, tu voulais te réconforter comme ça. Ton démon passé ne viendrait plus te hanter, tu savais que dans ses bras, qu’en sachant simplement que sa présence n’était pas loin de toi, tu te sentais rassurer, tu te sentais prête à démarrer une nouvelle vie et c’est clairement ce que tu avais besoin, le plus besoin depuis Yale, depuis Joao. Tu bougeas la tête de haut en bas, la retrouver comme au bon vieux temps c’était une chose qui te tenait à cœur, tu n’étais pas que cette petite peste, tu étais plus que ça enfin du moins tu l’espérais. Tu avais changé c’était indéniable et même si tu ne voulais pas, tu savais que la rousse qui était à tes côtés l’avait remarqué, qu’elle avait sentie que tout n’avait pas été tout beau, tout rose pour toi durant ces deux années. « A un point où le rêve s’est transformé en cauchemar. Au point où j’aimerais supprimer cette partie-là de ma vie mais, je sais pertinemment que je ne peux pas, au point où j’ai grandis en quelque sorte. » Il n’y avait pas assez de mot, pas assez de niveau pour lui décrire à quelle point son idée avait été la pire possible, que Yale n’avait été qu’une idée idiote, que cela avait prouvé que tu ne savais pas faire de bon choix, que tu n’étais pas douée pour ça et que tu ne le serais jamais dans la vie. « Je suis avec toi, c’est tout ce qui compte. » Tu n’avais besoin que de ça, tu n’avais besoin que de sa présence pour le coup, pour aller de l’avant. Tu savais qu’en disant ça, qu’en essayant de lui faire promettre de ne pas t’engueuler ça allait juste un peu plus l’inquiéter parce que si c’était qu’un truc idiot, qu’une idiotie de ta part, tu ne demanderais pas ça. Mais là tu en avais besoin, tu voulais entendre ses mots même si ce n’était qu’un mensonge, même si elle ne disait seulement ça pour te soulager, tu en avais besoin tout bêtement. « Ouais… Et je te connais assez pour savoir que ça va juste te rendre dingue, que tu vas m’en vouloir énormément de n’avoir rien dis. » Vous étiez semblable pour ça, si on touchait à l’autre, vous étiez capable du pire et toi, tu serais prête à tuer l’homme qui toucherait à un cheveu de ta sœur.

Katherine était connue pour être la plus réfléchie, la plus sage des sœurs Östensson, le lycée avait un peu confirmé le mythe, alors que la rousse passait son temps à bosser et se préoccuper de son avenir alors que la blonde était tout le temps de soirée ou entrain de sécher les cours. Ça avait été source de conflit, surtout avec les parents, alors que ceux-ci les comparaient sans arrêt, considérant que Katherine était l'exemple à suivre. Peut-être qu'à force de toujours forcer le truc auprès de Mag, elle était devenu rebelle juste pour prouver qu'elle pouvait être sa propre personne et n'était surtout pas obligée de suivre cette éducation stricte. En attendant, ça avait eu des conséquences, encore aujourd'hui alors que la blonde avouait avoir eu tord de se rendre à New-York. Katherine était tiraillée entre l'inquiétude et l'envie de la pousser à dire ce qui n'allait pas. Parce que toucher à Mag c'était toucher à Katherine, savoir que sa sœur était blessée la mettait dans une rage folle, y'avait qu'elle pour toucher à sa sœur et quand bien même, Kat était plus du genre à subir qu'agir entre les deux. Alors forcément, entendre sa sœur prétendre qu'elle aurait voulu effacer cette partie de sa vie, ça faisait flipper la rousse. Mag c'était l'électron libre, le fille qui regrettait jamais rien, pas le contraire, elle allait toujours de l'avant sans jamais s'arrêter. Qu'est-ce qui allait pas putain ? « J'aurais préféré que tu grandisses d'une autre façon. Ça me fait vraiment flipper cette histoire. » alors promettre de ne pas s'énerver ? C'était impensable, parce que même si ce n'était pas contre la blonde que sa colère virait, bah elle pouvait pas se retenir de gueuler quand il s'agissait de sa petite sœur. Elle savait pas trop si elle avait envie que Mag soit victime ou coupable dans cette histoire new-yorkaise, mais la protéger c'était le plus important. « Me rendre dingue ? Putain mais Mag ? » autant être honnête, ça la bouffait déjà assez comme ça.

Tu avais toujours été la volcanique Magdalena, celle qui ne faisait rien comme les autres, celle qui rendait dingue les autres justement. Tu n’étais pas comme tout le monde, pas comme ta sœur en tout cas. Tu étais celle qu’on engueulait quand ça n’allait pas et souvent ça n’allait pas pour vos parents, tu n’étais pas cette petite fille qu’ils pensaient avoir, tu n’étais pas comme Katherine. Tu étais celle qui s’en foutait des cours, celle qui préférait faire la fête que de rester enfermer dans une pièce avec des gens que tu ne pouvais pas forcément supporter. Tu étais une tornade tout simplement, à chaque fois que tu passais par là, tu étais obligé de mettre tout en bazar, tu étais comme ça, une vie simple et calme ce n’était pas ce que tu voulais, tu refusais de vivre une vie comme ça. Sauf que tu ne rêvais pas non plus vivre une vie comme tu avais pu vivre, tu ne voulais pas d’un homme comme ça dans ta vie, tu… Tu avais bêtement cru que l’amour pouvait faire beaucoup de choses alors que pas du tout, tu avais souffert et tu étais assez heureuse dans le fond de ne jamais avoir céder pour ta virginité, tu ne pouvais clairement pas la donner à un mec dans ce genre-là sauf que tu savais que tu ferais une connerie, que tu la donnerais à n’importe qui simplement pour ne pas que ta sœur soit au courant de ça, tu ne voulais pas qu’elle le sache, tu préférais qu’elle pense que tu étais capable de coucher avec n’importe qui, qu’elle apprenne que finalement ce n’était qu’une image, que tu te respectais plus qu’on pourrait le croire. « Tu dois pas flipper, je suis ici maintenant donc tout ça c’est derrière moi. » Du moins, tu essayais de le croire, il ne viendrait jamais te chercher ici c’était impossible puis il ne pourrait pas savoir que tu étais là, tu avais fais attention à tout avant de partir, avant de disparaître et de le supprimer de ta vie alors tu voulais croire qu’ici, tu serais tranquille, que tu n’aurais pas ton bourreau sur le dos en quelque sorte. Tu te mordis la lèvre doucement, tu sentais tes yeux qui commençaient doucement mais, sûrement à te piquer et tu étais réellement à deux doigts de pleurer pour le coup mais, tu ne devrais pas. Tu soupiras tout en passant ta langue sur tes lèvres, une nouvelle fois. « Je suis tombée amoureuse du mauvais garçon, je te raconterais tout le reste une prochaine fois. Je veux pas gâcher cette journée, nos retrouvailles s’il te plait. » Tu savais qu’elle avait envie de savoir et tu comprenais totalement ça, sauf qu’elle ne pouvait pas, pas tout de suite.

Oui, peut-être qu'elle devait pas flipper comme ça Katherine, mais c'était son instinct naturel, comme si protéger Magdalena lui avait été inculquer depuis la naissance de cette dernière. Dès le premier regard posé sur la blonde, la rousse avait porter un grand amour pour elle, malgré tous les coups bas qu'elles avaient pu se faire. Alors lui dire de ne pas avoir peur pour la vie de sa sœur alors que la situation paraissait bien plus grave qu'il ne paraissait, c'était un peu une demande en vain. Sur le coup il était assuré qu'elle péterait un câble, qu'elle engueulerait sa sœur au passage mais toutes deux savaient qu'elle était prête à tout pour Mag, vraiment tout, genre enterrer un corps ou bien nettoyer une scène de crime. Son amour pour elle allait jusque là oui. « Ici et en sécurité surtout. » parce qu'il valait mieux qu'elle soit à Boston, là où Katherine pouvait avoir un œil sur elle, sans s'inquiéter tous les jours d'où se trouvait la blonde. Après une telle bombe, la rousse ne supporterait plus de passer une journée sans savoir ce que faisait sa sœur, parce qu'elle savait très bien de quoi Mag était capable et ça pouvait ne pas être joli. « Le mauvais garçon ? Mais putain mais... » commença-t-elle, de l'énervement dans sa voix avant de se rendre compte qu'elle était à deux doigt de verser une larme la blonde. C'était pas le moment de s'énerver, puisque voir sa sœur pleurer était quelque chose de tellement rare que s'en était devenu vraiment bizarre. Prenant Mag dans ses bras, elle voulait effacer toute trace de dispute qui avait failli commencer à cause de son attitude. « On en parlera quand t'en auras envie. En attendant, on peut sortir visiter si tu veux. » pour chasser ces idées noires, pour passer du temps à deux sans forcément penser aux mauvaises choses.

Tu essayais du mieux que tu pouvais de la rassurer sauf qu’autant dire que tu n’étais pas du tout douée pour une telle chose, en même temps tu n’avais jamais été dans ce genre de situation. Elle était au courant de tout Katherine dans ta vie, une bonne chose de vivre ensemble sauf que ça n’avait pas été le cas là. Tu avais pris tes affaires à dix huit ans et tu avais disparue en quelque sorte, tu voulais te détacher de la pression de vos parents et de tout le reste. Mais tu n’avais rien gagné, vraiment. Tu regrettais tellement ton choix, ton envie de liberté qui s’était largement calmé depuis le temps. La seule chose que tu voulais c’était retrouvé ta sœur, la seule personne qui serait capable de tout pour toi, tu le savais et tu serais prête à faire tout autant pour elle. Il était hors de question qu’elle perde son sourire, que quelqu’un lui fasse du mal sinon tu lui tombais dessus dans la minute, tu étais peut-être horrible, tu l’avais été du moins avec elle mais, ton amour à son égard était plus que vrai, personne ne pourrait dire l’inverse, personne ne pourrait nier que tu vouais un amour infini pour la rousse. Tu bougeas seulement la tête de haut en bas avant de la voir s’énerver, chose que tu ne pouvais que comprendre parce que tu aurais agis de la même manière qu’elle, ça te faisais du mal au cœur de la voir comme ça et d’être toujours incapable de lui dire mais, tu savais qu’elle allait juste encore plus s’énerver. Puis vous veniez de vous retrouver après des mois, des semaines sans vous voir et pour une fois, tu avais à cœur de ne pas tout gâcher avec Katherine. « Promis quand je serais prête. » Mais pas aujourd’hui, tu avais encore besoin d’un peu de temps, de réaliser que tu ne souffrirais plus de cette manière en étant ici, de te dire que ton cauchemar était derrière toi. Tu serras un peu ta grande sœur dans tes bras avant de te détacher d’elle pour passer tes doigts sous tes yeux, tu finis par laisser un sourire sur tes lèvres avant de reprendre la parole, essayant de rendre l’atmosphère plus joyeuse, comme au début. « Je sors avec toi seulement si tu me promets de faire attention à ce que tu vas mettre, j’ai pas envie que tu me tapes la honte. » Tu fis une moue boudeuse essayant vraiment comme ci de rien était.

Ça faisait trois ans que Katherine ne voyait plus sa sœur qu'au vacances de Noël et occasionnellement pendant les vacances d'été. La rousse était indépendante, c'était indéniable, mais la blonde l'était encore plus, elle avait toujours clamé haut et fort son aversion pour les règles et ça n'avait pas changé, depuis qu'elle était gosse. Disons qu'elle avait pris l'habitude de ne plus voir Mag souvent et ce n'était pas plus mal, puisque leur relation ne pouvait être plus toxique, mais partageant le même sang, la même vie depuis la naissance de la plus jeune, c'était toujours difficile. C'était un lien incompréhensible pour une personne extérieure, un inconnu en serait venu tout de suite à la conclusion que les deux femmes se détestaient hors c'était tout l'inverse, Katherine ne voyait pas sa vie sans Magdalena mais sa fierté prenait souvent le dessus. Après des années de tortures par sa petite sœur, elle avait prit une décision important et c'était de changer, de ne plus se laisser faire et l'arrivée de son ancienne tortionnaire n'allait pas la décourager, au contraire, elle avait tout ce dont elle rêvait alors qu'elle s'était battu pour l'avoir. « Ça va, je suis pas du genre à sortir en salopette de paysan non plus. » dit-elle en se levant pour se diriger vers la salle de bain, il était vrai qu'elle n'était pas du genre très coquette, plus du genre bohème. Le maquillage était étranger pour elle, hormis du mascara et du rouge à lèvres pour les grands soirs, quant aux vêtements, elle aimait bien faire attention à sa tenue mais son style était extrêmement différent de ce qu'on pouvait voir dans les magazines. « Je dois bien avoir quelque chose qui va te plaire. » avant de disparaître derrière la porte de la douche, étape obligatoire avant de se montrer au reste de Vientiane.

La seule chose qui t’avais fait tenir les derniers mois, c’était le fait que tu allais bientôt revoir Katherine. Cette chose avais fait en sorte que tu tiennes bon, que tu prennes sur toi tout ce qu’il était capable de te faire, de te dire parce que tu serais bientôt libérée de tout ce cauchemar. Tu savais qu’une fois avec ta grande sœur, ta vie serait plus calme, que tu ne serais jamais plus toute seule à te battre contre les autres. Il y aurait des moments compliqués parce que vous l’étiez toutes les deux ensemble mais, il y avait aussi cet amour intense, fort que vous partagiez. Tu avais tendance à rendre dingue ta sœur, à avoir cette relation malsaine, presque détestable entre vous mais, malgré tout ça, les liens du sang restaient bel et bien présent. Tu l’aimais Katherine, tu avais du mal à lui dire et surtout lui faire comprendre mais, tu l’aimais. Tu avais bêtement pensée que tu aurais été capable de jouer à la fille qu’elle connaissait, à celle qui était libre de faire ce qu’elle voulait sauf que parler de Yale c’était plus compliquée que prévu. Tu avais été à deux doigts de pleurer et ce n’était pas une chose dont tu avais l’habitude, normalement tu te cachais derrière des mots, tu ne montrais que très rarement ce que tu pouvais penser. Mais là, tu ne voulais plus parler ou même penser à ça, tu avais envie de profiter pleinement de ces vacances au Laos avec la rousse sauf que tu étais toi et que tu étais obligé de faire une quelconque remarque sur son style vestimentaire. « Qu’est-ce que j’en sais ? Tu as peut-être encore changé mais, dans le sens où c’est bien pire qu’avant. » Tu haussas les épaules avant de sortir du lit pour aller te placer devant le miroir pour replacer tes cheveux en quelque sorte, tu remettais aussi de l’ordre dans ta tenue tout en faisant un bruit de bouche en entendant que ta sœur était partie dans la salle de bain, tu aurais bien envie de fouiner dans ses affaires mais, tu te retenais. Tu allais faire ça plus tard, tu le savais parfaitement. Tu la laissais s’habiller avant d’examiner sa tenue tout en penchant l’affaire, une moue boudeuse sur tes lèvres. « Je suppose que mieux que ça, tu ne peux pas alors ça fera l’affaire. » Nouveau sourire, tu étais comme ça.

Spoiler:

Devant le miroir de sa salle de bain, Katherine écoutait à moitié de ce que sa sœur disait, son regard fixé sur cette réflexion. Elle n'avait pas tord la blonde, la rousse paraissait fade face à sa sœur, un visage moins sophistiqué, les traits plus enfantins, un corps moins longilignes, plus menue. Elles avaient toujours su que la plus jolie était Mag et encore à ce jour, Kat ne comprenait pas pourquoi cette gué-guerre avait pu avoir lieu alors que tout était donné à la cadette de la famille : la beauté, l'intelligence, la popularité. Elle espérait vraiment que Mag avait mûrie, que cette histoire de Yale n'était pas du bidon, qu'elle ne retournerait pas à ses manigances qui pouvaient la blesser Katherine. Peut-être qu'elle avait changé la rousse, mais au fond elle restait cette même fille, cette enfant qui n'avait pas confiance en elle, qui avait un avenir parfaitement planifié, elle pouvait se cacher derrière quelques soirées ou bien des coucheries, mais elle restait la même. « Mmmh, comme ça t'auras encore plus honte de moi. » dit-elle à sa sœur à travers la pièce, fallait qu'elle arrête de penser à ce qui pouvait arriver, fallait qu'elle vive sa vie sans penser à les 10 000 façons par lesquelles elle pouvait basculer. Se dépêchant de se doucher avant de remonter ses cheveux en une queue de cheval rapidement, elle enfila la première robe à fleurs qui lui tombait sous la main. C'était suffisant pour se balader dans les rues de Vientiane. « Quelle idée de se balader avec une tenue trop sophistiquée sous 45 degrés aussi. » tout en poussant légèrement sa sœur de l'épaule, la charriant un peu, ça faisait tout de même du bien de retrouver sa moitié.