feat. @Devon Bulger

we are a hurricane

La personnification de la noirceur esseulée pénétrant dans l’habitacle obscur et dépeuplé; quel symbole, quelle allégorie. Une entrée dramatique comme on les aimait, comme Jamie les aimait. Elle jubilait, intérieurement. De ce retour. A peine son frère un pied en dehors de sa demeure qu’elle s’était hâtée de s’inviter et s’imprégner de ce nouveau logis, encore inconnu à ses yeux. A l’image de beaucoup de choses dans sa ville natale, dans les habitudes de ses connaissances, de sa famille. Constatations qui lui produisirent le premier réel sentiment depuis bien trop longtemps - un pincement au coeur, une jalousie, injuste et éhontée, quand elle était celle qui les avait abandonnés. Mais égoïste comme elle est, c’est un détail qui lui passa aisément au-dessus de la tête; elle n’aimait pas Jamie. Elle détestait ce qu’elle discernait dans cet appartement - l’inconnu, la sensation ultime d’être une inconnue, aucun portrait d’elle, aucun souvenir d’elle, aucun signe quelconque provenant d’elle, prouvant son existence. Comme si elle ne valait rien, comme si elle avait été oubliée. Inspire, expire, prouve leur que tout est faux, Jamie. Réfléchis, Jamie. Marque le, fais le se rappeler, fais le regretter. Bêtise suprême poussée par ce sentiment de rejet inespéré, la blonde s’empara d’un couteau sûrement taillé finement connaissant son jumeau et le fit agilement glissé dans sa paume, lame dirigée vers sa peau. Voile de filet de sang commença à s’échapper de son creux de main, s’éparpillant sur le plan de travail devant elle lorsqu’on l’interrompit. Retour inattendu, du moins plus précipité que prévu, il avait sûrement dû oublier une affaire. Yeux ronds, prise la main dans le sac dans un acte si Bulgerien, Jamie fit doucement volte-face, et l’air angélique, tomba nez-à-nez avec son frère jumeau. « Tu devrais sérieusement songer à revoir la sécurité de ton appartement. » A l’image d’une gamine bafouant l’air autoritaire et réprobateur sur le visage de ses parents, les lèvres de Jamie s’étirent mesquinement, le couteau et la main toujours ensanglantés. « Je refaisais juste un peu de déco, ignore ça. »

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w/ @Jamie Bulger

Le sentiment de supériorité, cette victoire qui s’annonçait. Reprendre le contrôle de la ville et foutre dehors les russes étaient l’objectif premier. Peut-être par la suite s’étendre sur toute la côte nord-est, allant jusqu’à New-York, peut-être même Philadelphie. L’idée était là, dans un coin de ma tête et y restera sûrement jusqu’au jour où on m’enverra six pieds sous terre. En attendant, j’avais encore pleins de choses à gérer. Des entrepôts à visiter, des ventes à gérer et surtout, des deals à mettre en place. Attrapant mes clés sur la table, je m’en allais de l’appartement, lunettes de soleil sur le nez, avec la ferme intention de ne pas dévier de mon objectif de la journée. Ou alors, je me permettrai quelques petits écarts pour envoyer des sextos à Lyra qui était occupée de son côté aujourd’hui. Ce n’était qu’une fois au coin de la rue que je me rendais compte que je n’avais pas pris ma dose. Depuis cette soirée sur les toits, je tentais de résister mais c’était dur, bien trop dur. Alors je reprenais, petit à petit. Il fallait absolument pas qu’Izzy soit au courant. Alors je retournais sur mes pas, remontant dans l’immeuble pour pénétrer de nouveau dans mon appartement. Ce n’était pas vraiment prévu de me retrouver nez à nez face à toi. Le regard se porte à ta main, le sang s’écoulant de celle-ci sur le plan de travail. Laisser ta marque de la plus sanguine des façons. Le gène Bulger est bel et bien en toi, j’en ai la preuve à présent. Parce que la fuite, ça ne l’est pas d’habitude, et c’est ce que t’as fait pendant près d’un an. D’où mon étonnement d’ailleurs en te trouvant ici. « Possible oui. Pourtant je l’ai traité contre les nuisibles et indésirables. Comment t’as fait pour rentrer ? » Petite pique, nécessaire en vue de la situation. Je ne comprenais même pas pourquoi tu étais énervée au point de répandre le sang carmin sur mon mobilier quand tu étais celle qui t’étais barrée sans dire un mot, sans laisser la moindre ouverture de contact. « L’appartement a déjà vu pire. Qu’est-ce que tu fais ici ? En dehors de me montrer tes talents de décoratrice d’intérieur. » Je me doute bien que c’était pas la simple raison de ta venue ici.

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feat. @Devon Bulger

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Y’avait cette petite voix dans sa tête qui lui susurrait qu’elle le méritait Jamie, cet oubli, cet effacement. Tu t’es enfuie, t’as disparu, sans laisser aucune trace, sans donner de nouvelles, à quoi tu t’attendais ma pauvre fille ? Âme délaissée, abandonnée, effacée, plus personne ne veut de toi. Puis, elle était tout aussi vite évincée par le déni et l’égocentrisme qui la caractérisait majestueusement cette dernière année la Bulger. Se préoccuper principalement de sa personne, de son existence, de ses sentiments avant ceux d’autrui. Et elle était blessée actuellement, blessée d’être omise, inexistante, froissée de n’avoir aucune recherche à son nom. Blessée que son abruti de jumeau, à sa vue, réagissait de façon aussi fade, insipide face à sa présence, censé l’interpeller, le choquer, l’exacerber ?  L’éveiller, bordel. « T’as pas l’air si surpris que ça d’me revoir. » Moue boudeuse évinçant son air mesquin, elle était invraisemblablement déçue. Non, pas déçue - insatisfaite. Quand bien même ce n’était pas la révélation de son retour espérée, minutieusement pensée depuis ces semaines, l’effet de surprise restait présent, agrémenté par l’effet dramatique de son sang coulant et tâchant chaque parcelle de meubles qu’elle avait le malheur de toucher. Mais non, tout ce dont elle avait le droit était une satanée de pique douteuse et deux questions insignifiantes, remettant, soit dit en passant, en doute ses capacités d’entrée par effraction dans un appartement minablement sécurisé. Inspire, expire. Est-ce que tu souhaitais l’agacer, Devon ? Parce que si tel était le cas : plan réussi. Inspire, expire. « Coucou Devon, comment tu vas ? Oh moi aussi, je vais merveilleusement bien, merci de t’en inquiéter. Nouvel appart ? » Qu’elle grinça entre les dents, pointant à tout-va le couteau qu’elle tenait encore d’une poigne de fer, signe de son mécontentement croissant. D’un regard irrité détaillant son frère de la tête aux pieds, elle s’avança alors vers lui, non sans manquer de faire goutteler son sang encore frais sur le sol. Poussant l’effet grotesque jusqu’au bout, elle se permit même de poser sa main blessée sur l’épaule de Devon, imprégnant sa tenue un peu trop immaculé à son goût, de ce même sang. « Hm, pas vraiment fan. C’est.. insipide. Tu m’étonnes que t’aies besoin de renfort si t’en es rendu à ce point.. » Provocation innocente, l’air faussement angélique sur les traits alors qu’elle prolongeait sa visite d’un regard circulaire. Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Comme elle venait malicieusement de dévoiler, elle était là pour toi Devon, pour toi, pour Izzy, pour Connor, pour sa famille. Elle était là pour vous venger, que vous l’acceptiez ou non.

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w/ @Jamie Bulger

Tu mettais mes plans à mal, avec ton retour. Ce petit rail que j’avais prévu de me faire, ni vu ni connu dans ma chambre, tu m’en empêchais. C’était pas forcément une mauvaise chose en soi, mais tu risquais de me voir bien plus à cran qu’à l’accoutumée. Déjà que je n’étais pas commode en temps normal, tu en avais eu l’habitude fut un temps. Mais là, ça faisait bien longtemps que je ne t’avais pas vue en face à face, alors je n’avais aucun idée de ce que tu avais encore comme souvenir de ma personne. Un an c’est long, bien trop long. « À quoi ça servirait d’être surpris ? Ce n’est qu’une passade, à tous les coups. » Une étape dans un plus grand plan. Comme si Boston pouvait être une fin. Pas pour toi, plus pour toi. Ça fait bien longtemps que ce n’était qu’une étape dans ta vie. Tu veux quelque chose de plus grand, de plus digne de toi, comme si cette ville ne pouvait pas t’offrir ça. Cette ville ou ta famille même. « C’est Izzy qui l’a choisi. Quand on a habité ensemble, elle cherchait à décrocher de la drogue. » Occultant tout ce que tu as bien pu dire juste avant. Cet appartement était malgré tout rempli de souvenirs et tu n’avais aucune idée de ce qu’on a pu vivre en ton absence. Des choses dont tu as pas idée. « Par contre, cesse de me pointer le couteau à la face, je vais presque croire que tu veux me tuer. » Mais voilà que tu t’approchais de moi, ta main laissant couler le sang sur ton chemin, comme les miettes du petit poucet. Et puis elle finissait sa course sur mon épaule, me donnant l’occasion d’aller dans ma chambre pour me changer, et tirer mon rail. Sourire narquois qui vient étirer alors mes lèvres. « Je suis pas très déco. Tu le sais. Je suis ici que pour me laver et pour dormir, et pas très matérialiste. » Je te contournais pour aller dans la cuisine, chopant une bouteille d’eau dans le frigo pour en mettre sur ton sang, pour en foutre sur le sol. Gotham était avec Lyra alors pour le coup, il pouvait pas faire le ménage. « Et puis qui t’a parlé de besoin de renfort ? »

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