Qui y aurait cru hein ? Que tu serais là, toute niaise, à regarder ce couple de mariés, toi même étant mariée ? Surtout quand quelques années en arrière tu n'envisageais jamais de faire une telle chose, encore moins de passer en seconde Madame Zacharias. Et pourtant, le sourire aux lèvres, la vie idéale tu l'avais. Un mari aimant. Deux magnifiques enfants et deux à venir. Puis Marge arrivèrent, en retard. Ceux là, ils changeraient jamais. Heureuse de les voir, tu souriais à Blue Ivy et Léo, tes neveux et nièces, alors que Sage se plaignait de son ventre. Si toi t'es une baleine, que devrais je dire avec ces deux là ? La minute suivante, tu te penche sur ton ventre, légèrement, avec un 'aie'. En choeur, ils venaient de te donner un coup de pieds. C'est qu'ils avaient pas dû apprécier ta remarque. Tandis que Marin complimentait -à sa façon- ta meilleure amie. Margot, elle, venait de dire oui à son tour. T'appuyant sur le banc, tu te levais, applaudissant les nouveaux mariés. Tu sifflais même, avec tes index dans ta bouche.

Le monde affluait. Des connaissances d'Harvard et des amis datant de cette même époque, la famille, que du beau monde. C'était un jour loin d'être ordinaire ceci dit. Des années pour en arriver à ce stade, des années pour enfin emprisonner à vie celle qui faisait battre son cœur depuis ce fameux séjour en Corée, des années à espérer et les voici les voilà. Les yeux plein les étoiles, il écoutait attentivement les vœux de Margot avant d'entamer les siens. Un long discours et émouvant, maladroit à quelques endroits - Eliot tout craché. Un long et beau discours qu'il concluait simplement par un simple : « Margot Weasley, je t'aime. » Il l'aimait. Les aimait. Elle et leur fils. C'était comme un conte de fée. Prêts à se marier, avec leurs amis respectifs autour, Elias, Marin, Sage, Ashleigh et les sœurs Weasley. "Eliot Llewellyn, acceptez-vous de prendre pour épouse Margot Weasley ici présente, de..." Aucune hésitation, même, de la précipitation alors qu'il coupait brutalement le prêtre. « Oui, je le veux. » Oui, il le voulait. Ardemment.

Et son cœur s'emballe, chaque fois qu'il lui dit qu'il l'aime. En conclusion de ses voeux, c'est une Margot toute chamboulée qui regarde son futur époux, souriant à travers ses larmes, riant même lorsque Eliot vient pratiquement couper la parole du prêtre. Après tout, c'est une évidence pour eux, si bien que Margot, elle hoche déjà la tête comme une enfant avant de répéter à son tour: « Je le veux. » Devant eux, le prêtre poursuit ses actions de grâce, jusqu'à ce que vienne le moment d'apporter les alliances. Et c'est un petit "papa, maman!" qui résonne dans l'église, alors qu'un petit blond vient tendre le coussin portant les anneaux. "tiens!" Margot rit, se penche pour récupérer une alliance, et embrasser le front de son fils. Puis elle se redresse, pour venir délicatement passer la bague au doigt d'Eliot. Son coeur bat si fort dans sa poitrine qu'il va exploser, lorsqu'à son tour, elle porte son alliance. Et à peine le prêtre eut-il prononcé "vous pouvez embrasser la mariée", que c'est Margot qui s'approche, pour venir poser ses lèvres sur celles de son mari.

200 tout rond, la classe.

Je le veux. Trois petits mots aussi forts que les je t'aime qu'ils se lançaient sans arrêt maintenant. Trois petits mots qui scellaient à jamais leur destin, unifiaient leur lien, plus fort que jamais. Un sourire béat s'afficha sur Eliot, aux anges, en entendant sa .. femme - maintenant - prononcer ces mots. Et un sourire encore plus grand lui déchirait le visage lorsqu'il se retournait vers un petit bout, criant "papa, maman !", pour attirer leur attention et leur céder les alliances. Margot embrassa leur fils et cette vision emplit le cœur d'Eliot. Est-ce que c'était possible d'être plus heureux encore ? Elle déposa l'alliance sur son doigt avant qu'il ne fasse de même. C'était officiel. "Vous pouvez embrasser la mariée". Ou le marié étant donné que c'eut Margot qui fit le premier pas, sous le rire charmé de son mari. Quand elle déposa ses lèvres sur les siennes, il entoura sa taille de ses deux mains et la souleva légèrement, accentuant le baiser. « T'es définitivement coincée avec moi... Mrs Llewellyn. »

J'avais connu Margot à la Lowell House et, même si à l'époque nous n'étions pas très proche, aujourd'hui était un jour différent. Nous nous étions pas mal rapprochées au final, à tel point qu'elle avait fini par m'inviter à son mariage. Moi seulement oui. Pas d'enfants, pas d'homme. Seulement un chat. Mélargot. Cette boule de poil était d'un grand réconfort dans ma vie de célibataire avec sa tronche qui était la copie conforme du célèbre chat orange, Garfield. Il était le seul qui restait dans ma vie, comparé à tous les hommes qui avaient défilé dedans. J'étais donc assise à fixer le couple en train de prononcer leurs voeux lorsque je senti quelque chose à ma jambe. Je baissais la tête et posais mes yeux sur Kabulle, leur chien. "Toi au moins tu me comprends hein ?" dis-je en le caressant. "Après tout on se demande -OUAIS ON SE DEMANDE- de qui tes maitres se sont inspirés pour te prénommer !" dis-je tout bas au chien, comme s'il allait me répondre. C'est l'âge que voulez vous ?

Elle est maman, elle est mariée, elle est épanouie et elle est heureuse, Margot. Tout lui sourit, aujourd'hui : Ses amis, qui sont là, dans l'assemblée à applaudir les mariés, même Bulle qui discute avec Kabulle; son époux, qui la soulève délicatement dans ses bras tout en accentuant la pression de ses lèvres sur les siennes, et sa famille, qui la soutient avec émotion. Son front contre celui d'Eliot, elle porte une main à sa joue, tendrement. Et alors qu'elle va pour répondre à son mari... tout s'efface. L'église, la robe blanche, la vie parfaite se disperse, et c'est un claquement de porte désagréable qui tire Margot de son sommeil, suivi de la silhouette nonchalante d'Eliot qui s'étale dans son propre lit. Margot grogne, lui tourne le dos, le maudit. Et surtout.. elle reste en long mindfuck en tentant de se rappeler de ce dont elle rêvait. Elle hallucine, ou bien elle a rêvé qu'elle était en train de se marier avec Eliot ?