Un petit tour le long de la rivière, ça me ferait pas vraiment de mal, souffler un peu pendant le Summer camp. Je ne pouvais pas passer tout mon temps à profiter des vacances et faire le fou, il fallait aussi que je me calme et reste tout de même sérieux. C'est pourquoi je retournais dans mes habitudes de balade en solitaire et celle-ci m'avait dirigé vers la Mekon River. C'est en passant le long d'un petit sentier que j'aperçu alors une silhouette au loin, cette personne ne semblait pas vraiment dans son assiette à sa façon de se tenir. Mon côté protecteur prit le dessus et je m'avançais alors vers cette personne sans pour autant la reconnaître, je ne voyais qu'une partie de sa chevelure et m'écriais-je. Mademoiselle ? Je m'interrompis alors, finalement peut être que cette personne ne cherchait qu'un moment de solitude et de calme comme moi. Sauf que si c'était tout le contraire et qu'il arriverait quelques choses lors de cette journée, j'allais m'en vouloir, je repris donc la parole. Tout va bien ? Je continuais alors de m'avancer à petit pas, me frayant un petit chemin qui me rapprochait de plus en plus de cette personne.

Bambi déprimait un peu au bord de cette fameuse rivière. Enfin, déprimait... la présence de Maxence ne lui donnait aucune raison de déprimer car il la comblait bien au delà des mots mais elle s'en voulait encore de la petite crise de jalousie qu'elle lui avait faite, sans raison apparente, et surtout sans avoir suffisamment d'infos. Elle ruminait ça joyeusement près de la berge lorsqu'une voix l'interpella, une voix qu'elle crut reconnaître au loin. Tout d'abord, elle pensa que ce n'était pas à elle que cette personne s'adressait, mais en regardant un peu autour, l'italienne se rendit bien compte qu'il n'y avait pas âme qui vive. C'est à ce moment là qu'elle se retourna pour constater qu'il ne s'agissait de personne d'autre que de Niels. Ni une ni deux, elle se redressa, étonnée. Tu m'appelles mademoiselle maintenant ?

Ce visage ! Oui, ce visage qui venait de me faire face, je le reconnus sans plus attendre, c'était bel et bien Bambi ! Je n'avais pourtant pas reconnu sa silhouette de dos comme ça, mais maintenant qu'elle me faisait face, je fus étonné de la voir comme ça, seule.Oh désolé, je ne t'avais pas reconnu. Lui dis-je tout simplement en la regardant tout de même surpris, je ne m'attendais pas de la voir au Summer Camp, du moins, de tomber nez à nez face à elle. Mais qu'allais-je bien pouvoir faire ? Fuir encore une fois ? Rester là et assumer mes actes ? Aucune idée tout simplement. Je suis désolé, je te laisse tranquille. Je ne voulais surtout pas me reprendre la tête avec ce sujet et cette conversation qui tourne toujours à la même chose depuis ce fameux baiser. Non, je ne voulais pas parler et allais donc préféré fuir la discussion tout simplement.

Bingo. Il n'avait pas fallut des lunettes ni plus de cinq secondes à Bambi pour reconnaître le visage de Niels. En même temps, il ne ressemblait pas à boustiflor des pokémon ! Pourquoi je n'ai pas une tête reconnaissable Niels ? soupira-t-elle doucement, croisant les bras contre sa poitrine. Elle aurait pu le fuir après ce qui s'était passé entre eux... mais il n'en n'était pas question. Tu as déjà pris la poudre d'escampette la dernière fois, c'est peut-être suffisant tu ne crois pas ? fit-elle valoir en le regardant droit dans les yeux, sans sourire, car après tout rien dans la situation actuelle ne pouvait la pousser à sourire véritablement. Non, vraiment rien... et surtout pas s'il s'enfuyait une nouvelle fois.

C'était bel et bien Bambi, cette fille avec qui il venait d'y avoir quelques soucis avant de se rendre au Summer Camp. Mais c'était chose passé, même si j'avais toujours du mal à mettre un terme à cette petite histoire.Flûte ! J'avais la tête ailleurs, désolé. Elle m'expliquait et me demandait même si ce n'était pas assez d'avoir fuis une fois et de pas refaire la même chose cette fois-ci. En gros, elle venait de me demander d'assumer tout ce qu'il s'était passé. Sauf que tout ça nous avait vraiment bien changé, entre nous, notre relation semblait... non ! Elle était tout simplement différente. Mais, rien ne sera plus pareil. Essayais-je alors de m'expliquer calmement, Il jetait alors son regard en plein dans celui de la jeune file, il était prêt à tout affronter à présent.

La surprise de Bambi fut agréable car Niels semblait décidé à l'affronter, à rester et à ne pas vraiment prendre la poudre d'escampette, comme il l'avait fait la fois précédente. Ce fut sans doute pourquoi elle esquissa un petit sourire à ses excuses, qui n'avaient pas lieu d'être de son point de vue, puisque se tromper était humain. C'est rien va... fit-elle valoir en se mordillant la lèvre inférieure, ne lâchant pas son regard, curieuse de savoir combien de temps il tiendrait. L'italienne ne le défiait pas, non, pas du tout. Au contraire... elle voulait retrouver son ami... Sauf que cette fois nous sommes tous les deux abstèmes, sobres et donc avec les idées plus claires. Quant au fait que rien ne sera plus pareil... tu n'as pas à t'en vouloir, il m'aurait quitté de toute façon Niels.

Décidément, j'étais vraiment tête en l'air aujourd'hui et encore plus à ne pas avoir reconnu tout de suite Bambi. Pourtant, à mon habitude je la reconnaissais immédiatement, peut être que finalement, je n'avais pas vraiment envie de la voir. La cabot me prévenait même que je ne devais pas m'en vouloir de ce qu'il y a eu entre nous et que de toute manière, son ex allait tout de même mettre un terme à leur relation. Imbécile... Oups, ça venait de sortir de ma bouche sans vraiment y faire attention. Je fis par de ma bêtise en plaquant ma main sur ma bouche, au moins je ne lâcherais plus de grossièreté de cette manière. Comment se passe ton Summer Camp ? Il fallait bien enchaîner sur autres choses et ne pas laisser un blanc monstrueux en pleine conversation, c'est un truc que je ne supporte pas d'avoir des moments calmes lors d'une discussion.

Curieusement, plutôt que de l'énerver, ce mot que venait de lâcher Niels arracha un éclat de rire à Bambi. Cela se voyait à cent mètres qu'il se retenait de dire bien d'autres choses sur le compte de son ex, la preuve avec la main qu'il venait de plaquer sur sa bouche... mais au moins, cela amusa l'italienne plutôt que de l'attrister. Tu pouvais même le traiter de connard, ça ne m'aurait pas choquée ! Je ne suis plus idéologiste à son sujet... plus du tout le rassura-t-elle en se rapprochant du jeune homme, qui lui demandait comment se passait son Summer Camp, leur évitant ainsi un blanc extrêmement gênant. Sans quitter son petit sourire, petit mais non moins sincère, la brunette reprit, d'une voix douce : plutôt bien. Je crois qu'être ici me change les idées, m'empêche de broyer du noir, d'avoir envie de faire des conneries... et de ton côté ?

Hé ben, je ne savais pas exactement ce qu'il s'était passé pour que Bambi parte en fou rire de cette façon, mais ça me fit bêtement sourire. À mon avis, c'était à cause de l'insulte que je venais de lâcher au sujet de son ex petit-ami. Je vois que les gens changent vite d'avis au sujet des autres. C'est vrai, pour une fille qui était totalement amoureuse et qui m'avait tout simplement refoulé et repoussé lors d'un baiser. Voilà, maintenant, qu'elle me laisse l'insulter de tout les noms. C'est bien de se changer les idées et pour être honnête ça me fait plaisir de te voir ici. Elle m'avait retourné la question pour savoir comment mon voyage et mes petites vacances se déroulaient lors de ce Summer camp. J'étais surtout là pour profiter au maximum et me reposer. Pour l'instant, tout se passe très bien, même si cela avait été plus appréciable dans tes ... Non ! Je ne devais pas revenir là-dessus, même si c'était compliqué d'être face à elle et aussi distant, nous qui avions l'habitude d'être assez proche et tactile auparavant, je n'osais plus aucun geste envers elle. Oublie ce que je viens de dire. Je fis mine de rien en lui faisant un léger sourire suivi d'un clin d'œil.

Bambi poussa un petit soupir. Aussi vrai que les gens se moquent de quelqu'un d'enguignôché ! Mais je suppose que tu parles de moi... Vrai qu'elle avait changé d'avis mais en même temps il ne savait pas comment elle avait été traitée. Puis l'italienne essayait tant bien que mal d'enterrer la hache de guerre malgré ce qui s'était passé, c'était en soit une bonne idée, n'est-ce pas ? Moi aussi ça me fait plaisir de te voir. Tu m'as manqué Niels. Ils étaient proches avant, se disaient beaucoup de choses, tant et si bien que ne plus le voir du tout du jour au lendemain avait été extrêmement difficile pour elle. Dans mes ? reprit-elle amusée, craignant le pire quant à ce à quoi il avait pu penser. Pour Bambi, il n'y avait toujours pas d’ambiguïté possible entre eux, pas alors qu'elle l'adorait comme un frère...