Elle se rend pas compte, Margot. Elle réalise pas combien même avec toute la sincérité du monde, ses paroles ne peuvent pas passer comme étant sérieuses, pour la bonne et simple raison qu'elle a beaucoup trop d'alcool dans le sang. De l'alcool, et pas que. D'ailleurs, c'est précisément l'argument que lui retourne Eliot, tandis qu'elle fronce le nez, avec une moue d'enfant mécontente qu'on contredirait. A raison. Et quoi qu'il arrive, ça reste un dialogue de sourd qui se déroule entre eux deux. « Si tu veux. » Qu'elle marmonne sans se défaire de son expression mécontente, son corps toujours appuyé sur le mur, seul rempart de son équilibre, sans quoi elle se ramasserait probablement lamentablement sur le sol. Puis elle y vient. Ces douces paroles qu'il a su lui sortir ce premier jour où ils se sont retrouvés face à face au Laos. Et il lui dit de se taire. Et pas forcément de la manière la plus délicate au monde. Elle plisse les yeux, rive son regard sur la silhouette d'Eliot. « J'ai pas envie d'me taire. » Tout pour le contredire, comme si c'était dans ses gênes. Même si elle dit qu'elle fatigue pas, elle se décide à bouger, la rouquine, à se diriger vers son lit, cette fois sans se tromper, automate qui s'arrête et agrippe le zip de sa robe. Et ouais, peut-être qu'elle cherche la merde à se déshabiller devant lui. Peut-être que c'est innocent, aussi, de prime abord quand elle se retrouve en simple petite culotte et en soutien gorge devant celui qui a pu parcourir son corps l'été dernier. L'euphorie et l'innocence de l'alcool. Mais c'est bien loin d'être innocent par la suite, lorsque, féline, elle escalade son lit pour venir s'y allonger, lui présentant ainsi son dos nus ainsi que ses courbes. Provocatrice, toujours un peu avec lui, surtout avec de l'alcool dans le sang. Et elle joint finalement les paroles aux gestes. Lui demande de réfléchir. Ptet qu'au fond, elle veut qu'il comprenne ce qu'elle n'arrive pas à dire explicitement, Margot. Peut-être qu'elle veut qu'il comprenne, une bonne fois pour toute, qu'elle l'a dans la peau. Mais tout ce qu'elle récolte, c'est un grognement, un murmure qui lui parvient malgré tout dans le silence environnant la pièce. « Va en enfer, Weasley. » Son oreiller serré contre elle, elle rouvre ses yeux, qu'elle avait fermés jusque maintenant. Elle entend un bruit de porte, puis le silence, devine qu'il a pris la fuite. Ils n'étaient tous les deux peut-être bons qu'à ça, finalement. « Mon Enfer, c'est ça, Llewellyn. » Murmure pour elle-même, murmure dans le silence de la pièce, elle referme ses yeux en soupirant. Son Enfer, c'est d'être sans lui, tout simplement. Et sûrement la migraine qu'elle va se taper demain au réveil, également.

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Il avait découché. Il était parti, pour son bien mental et celui de Margot, il avait préféré partir plutôt que de continuer dans une conversation qui était loin d'être crédible à son humble avis vu l'état de la rousse. Son état qui l'avait passablement énervé, ses explications; ouaip, il avait bien fait de partir et passer la nuit dans la chambre d'Elias et Philip. Ce dernier était porté disparu on-ne-sait-où, Eliot l'avait donc sans hésiter remplacé pour la nuit. Sauf qu'il fallait bien revenir un jour, dans cette foutue chambre et confronter sa.. "colocataire". Il ne pouvait fuir indéfiniment. Surtout, au fond, il ne voulait pas. Parce que quand bien même, il était celui qui a mis fin à la pseudo discussion d'hier soir, il voulait tout de même être clair et la continuer. Dans un état plus net qu'hier. Du moins, c'était son intention ce matin même, lorsqu'il ouvrit brutalement la porte de leur chambre, aux alentours de dix heures, de reprendre là où il en était. Mais dès lors qu'il pénétra dans la chambre, claqua violemment la porte pour bien réveiller la rousse qui dormait encore (sadique, lui ? non ?), lorsqu'il la vit émerger avec grandes difficultés, il oublia vite sa volonté de régler ce pseudo conflit. D'un coup, voyant Margot mal en point, il faiblit moralement, inquiet, soucieux comme toujours de connaître son état. Pour autant, il tenta de ne rien laisser transparaître sur son visage, et fit deux trois enjambées pour rejoindre son lit et s'y jeter, faisant mine d'ignorer la rousse. Mais c'était difficile. Très difficile. « Bonjour.. » Finit-il enfin par chuchoter, en se tournant vers elle. « Bien remis de ta petite crise d'hier soir ? » Enchaîna-t-il, les sourcils légèrement froncés. Ok, au final, peut-être qu'au final, il ne voulait pas tant la ménager que ça.

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La porte claque, elle fronce les sourcils, s'enterre sous sa couette. Elle était en train de faire un rêve, Margot, et on vient de l'arrêter en plein élan. Elle fronce les sourcils, soupire, essaie de se rendormir ... En vain. Elle a l'impression que quelqu'un tape avec une casserole juste à côté de son oreiller, et Margot, elle assume pas, là. Pas du tout. Alors elle tourne le dos aux rayons de soleil qui viennent lui chatouiller désagréablement le visage, pour entendre finalement du mouvement sur le lit en face d'elle. Elle ouvre un œil, difficilement, passe une main sur son visage dans une nouvelle plainte qu'elle exprime par un vague grognement. Et les deux yeux s'ouvrent quand elle reconnaît la voix d'Eliot. « De quoi tu parles..? Putain, ma tête. » Elle se souvient de pas grand chose, Margot. Elle s'enterre un peu plus sous les draps, avant de se redresser, constatant qu'Eliot est habillé, et que clairement, il n'a pas dormi ici. « T'étais où? » Elle tend une main à l'aveuglette pour attraper le rideau qu'elle referme d'un coup sec. Pourquoi y a pas de volets dans les hôtels ? Puis elle se rappelle, vaguement. Eliot avec cette nana. Un rire jaune, et elle lui tourne le dos en s'allongeant à nouveau. « En fait, j'suis même pas sûre de vouloir savoir avec qui t'as pu passer ta nuit. » Sûrement avec miss yeux de biche, ça, elle était pas assez bourrée pour l'oublier... Hélas. Puis c'est plus fort qu'elle, elle se tourne à nouveau vers Eliot, qui la regarde toujours avec les sourcils froncés. Margot passe ses doigts dans ses cheveux roux, se masse la tempe, avant de demander, l'air désabusé : « Quoi? Tu me regardes comme si t'avais vu un fantôme. » Et elle réalise alors que sous les draps.. elle ne porte pratiquement rien. Merde. Drap enroulé autour de son corps, elle finit par ramper jusqu'à l'autre extrémité du lit, en quête désespérée d'un cachet pour son mal de crâne.

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Peut-être qu'il n'aurait pas dû revenir. Peut-être qu'il aurait dû rester cloîtrer dans la chambre de son meilleur ami jusqu'à la fin de l'été, pour éviter Margot et cette colocation d'enfer. Et en toute honnêteté, il avait été tenté, réellement tenté. De jouer le lâche, encore une fois. Mais c'était synonyme d'adieu à Margot, il le savait, il aurait agi en lâche, plus que jamais elle lui en aurait voulu et il s'en aurait voulu. S'imaginer ne plus la revoir, à cause d'une dispute débile et puérile, l'avait nettement refroidi, voire même horrifié qu'il s'était levé dès les premiers rayons de soleil pour se rediriger vers leur chambre, la confronter. Réveillant par la même occasion la belle au bois dormant. Du moins, la belle, un peu moins gracieuse dès le réveil et atteinte d'une gueule de bois. Dans d'autres circonstances, il aurait ri de son état trouble, mais pas là. Il ne riait plus beaucoup depuis hier soir, apparemment. Et encore moins ce matin lorsqu'il constata, ravi, qu'elle ne semblait plus se rappeler des événements de la soirée. « Tu ne t'en souviens pas ? Génial.. » Leva-t-il les yeux au ciel, pas prêt à se relancer dans le même débat sans queue ni tête de la veille. S'il était décidé à régler leurs différents ce matin en arrivant, maintenant il était bien plus réticent. Surtout après qu'elle se mettait à lui demander où il était passé, et qu'avant qu'il n'ait eu le temps de répondre, elle répondit elle-même à sa question, avec une réponse qui faisait drôlement écho à hier soir. Et qui fit soupirer Eliot, encore et encore. « Bordel, ne recommence pas avec tes conneries Margot, s'il te plaît. » Il ne savait vraiment pas ce qui lui prenait, mais il était décidé maintenant à ne plus chercher. « Si tu penses vraiment que je suis assez con pour sauter dans les bras d'une autre nana après hier soir, c'est ton problème. » Après ou avant hier soir même ceci dit. La seule 'nana' qu'il désirait semblait le penser occupé ailleurs. Pense ce que tu veux Margot, après tout, il s'était justifié hier, il ne recommencerait pas. Dommage que sa mémoire fut en parti effacé. Mais il ne recommencerait pas. Il était le seul à s'en souvenir, soit. Enfin, il avait omis quelques petits détails, comme le fait qu'elle s'était déshabillée devant lui sans la plus grande gêne, étant donné qu'une fois tournée vers lui, après avoir tiré les rideaux, il se souvint, comme frappé d'une claque dans sa figure, de sa tenue. Légère. Très légère. Et de sa petite provocation qui l'avait poussé à fuir. Du moins, réellement, il n'avait pas oublié, il avait juste choisi d'oublier. Mais elle le lui rappelait bien comme il faut, malgré elle. « Tu veux pas juste... t'habiller ? Une bonne fois pour toutes, s'il te plaît ? » Demanda-t-il en baissant la tête, le regard et se massant la tempe à son tour tandis qu'elle rampait dans son lit, juste couverte d'un drap. Ne regarde pas, ne regarde pas. Pour abréger ses souffrances, il se leva alors d'un coup sec de son lit pour le contourner et se diriger vers sa table de nuit, prit des comprimés contre les maux de tête dedans et les jeta sur le lit de Margot. « Tiens. Et rhabille-toi. » Pour son bien mental et physique, s'il te plaît, va te rhabiller bordel.

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Elle pourrait râler, si c'était pas prévisible de se faire réveiller par son colocataire. Et en outre, son colocataire s'avère également être la personne qu'elle a le moins envie de voir. Du moins, ce matin. Du moins, c'est ce dont elle tente désespérément de se convaincre tout en s'enfonçant sous la couette, écoutant les propos parfaitement incohérents d'Eliot qui lui parle de se souvenir de quelque chose. « Me souvenir de quoi, putain? J'ai pas le cerveau pour les devinettes, làà. » Ni maintenant, ni demain, ni avant un sacré moment, en fait. Et c'est plus fort qu'elle, quand elle l'interroge, la rousse, commence à se demander où il était hier soir. Elle soupire lourdement quand il répond, comme si c'était une enfant. « Sérieux, t'es lourd à la fin. » Si au moins elle savait de quoi il cause, mais non. Le trou noir, béant, intersidéral. Sa soirée s'est arrêtée quand elle s'est perdue en sortant du bar pour rentrer jusque l'hôtel. De toute évidence, elle a fini par retrouver son chemin, quand à savoir de quelle façon... Whatever. C'est pas si important. Et elle assimile la suite sans tellement la comprendre, quand il parle de la veille, sauf qu'il a bien compris qu'elle se souvient de rien, Margot, le blackout, le vide. Elle insiste même pas, car dans l'immédiat, le plus important pour elle c'est de faire taire ce sifflement qu'elle a dans la tête, son foutu mal de crâne refusant de cesser, et s'accentuant presque même. Alors, enroulée dans ses draps, correcte quand elle veut, elle ignore les propos d'Eliot qui la prie poliment de s'habiller. Ouais, cause toujours, tu m'intéresses. « Minute, je cherche quelque chose là. » Dit-elle sans même le regarder, sourcils froncés, concentrée à chercher cette foutue boite de comprimés qu'elle était sûre d'avoir systématiquement dans son sac à main, en cas de matinées comme ... Celle-là. Finalement, alors qu'elle se redresse en passant ses cheveux en arrière pour pouvoir respirer un coup, Eliot - qui s'est relevé, tiens, elle avait même pas remarqué - lui jeta presque des comprimés pour la tête dessus. Quoi, c'est si insupportable que ça de la voir en sous vêtements? Dans un soupir, elle prend les médicaments, avant de se lever, lâchant le drap au passage. « Ca va, t'as déjà vu moins que ça. » qu'elle râle presque à voix basse, traversant la chambre pour aller attraper un débardeur qu'elle enfile. Elle attache ses cheveux, puis se dirige vers la table de chevet pour y récupérer sa petite bouteille d'eau, et prendre un comprimé. « Fais pas la tronche, Llewellyn, si tu peux pas m'voir, j'dois sortir cette après midi, le supplice prendra bientôt fin. » Elle devait voir son équipe dans quelques heures, ça lui laissait quelques heures pour prendre une douche, s'habiller, et tenter de faire taire la cocotte minute qui s'active entre ses tempes actuellement. Puis d'un coup, elle se fige. « Attends, hier soir... » Oui, parce qu'elle se repasse ce qu'il lui a sorti. T'as oublié, après hier soir, une autre nana ... Et elle baisse les yeux sur sa petite tenue, avant de lever un regard horrifié vers Eliot. « Attends, me dis pas que .. que tu.. qu'on a ... » Pitié, qu'ils aient pas couché ensemble alors qu'elle était ivre morte. C'est pas tant l'acte qui la dérange, en soi, mais plutôt l'idée qu'elle ait fait ça et se souvienne de rien.

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Il ignorait si elle avait réellement oublié ou si elle feignait, mais si tel était le deuxième choix, elle était affreusement douée dans son jeu d'actrice (contrairement à kat lolilol - ok je sors). Et si tel était le cas également, il se serait sans aucun doute énervé, réellement énervé, qu'il en préféra la laisser le bénéfice du doute et ignorer simplement ses interrogations sur la soirée.  « Laisse tomber.. » A quoi bon ? Peu importe si elle avait réellement oublié ou non, elle ne semblait clairement pas être à disposition d'en parler, d'aborder le sujet; il préféra alors simplement abandonner. Lâcher prise à la bataille, une bataille dont il était seul à être au courant, seul à mener, seul à perdre. Parce qu'en son humble avis, oui, il perdait. Elle semblait être entêtée à rester focaliser sur cette image de lui et Willa, hier au bar, et malgré ses justifications d'hier soir, malgré ce qu'il venait de répéter ce matin. Si elle voulait rester dans sa bêtise, soit, il n'allait pas la forcer. Il serait juste d'humeur on ne peut plus désagréable, juste pour l'effet, le fun, tout ça tout ça. C'est d'ailleurs sur un ton intarissable qu'il lui avait ordonné de se rhabiller, une fois qu'il eut simplement abandonné le premier sujet et qu'elle se baladait plus légère que jamais. Et non, bordel de dieu que c'était loin de lui déranger, mais si elle continuait, il n'allait clairement pas tenir sa pseudo bataille solo très longtemps. A la recherche d'un comprimé pour le crâne (il la connaissait assez bien) dans cette tenue, c'était donc lui qui lui avait fourni en médicaments, tentant de mettre fin au plus vite au supplice de voir la rousse se dandiner paisiblement sur son lit. Et bien qu'elle prit sa réaction comme du dégoût ou on ne sait quoi - elle ne comprenait décidément rien, le priant de se détendre parce qu'il en avait déjà vu moins (merci de lui rappeler) Eliot ne fit aucun commentaire sur ce point, bien trop heureux qu'elle se lève enfin pour enfiler un débardeur. Quand la moitié de son corps fut enfin plus ou moins caché, il s'autorisa à souffler légèrement, sur son lit, avant de se passer maintes et maintes fois la main dans ses cheveux. Cette fille allait être le mener à sa perte, j'vous jure. Il prit sur lui, fit un effort surhumain pour ne pas jeter un autre regard sur elle, l'ignorer au maximum et réussit presque mais elle l'interpella, le poussa sur ce "supplice qui prendra bientôt fin". Yeap, Margot, c'était un supplice mais pas dans le sens que tu le penses. Putain, à quel moment faire colocation avec la nana qu'on désirait était une putain de bonne idée ? A quel moment ? « Et d'ici cet aprem, t'as l'intention d'enfiler un pantalon ou ? Juste une suggestion comme ça, hein. » Nope, il était pas totalement serein, et le montrait bien, et libre à elle de l'interpréter comme bon lui semblait. En tout cas, lui, restait sur son lit, le plus loin d'elle, prêt à hiberner toute la journée pendant qu'elle faisait sa vie, semblait se préparer. Il l'écoutait commencer à s'activer dans la chambre avant qu'elle ne s'arrête net. Eliot releva les yeux vers elle, intrigué, alors qu'elle bégaya également. Ses yeux se baissèrent sur sa tenue, il vit son cerveau surchauffer en tentant d'additionner deux et deux et il s'apprêtait  à lui demander si tout allait bien lorsqu'elle fit les gros yeux avant de lâcher le morceau. Ou tenter. Eliot comprit vite, et ce fut à son tour de faire les gros yeux. Avant d'éclater de rire. Jaune. « Tu m'penses vraiment capable de profiter d'une fille dans un état pareil ? Non parce qu'au cas où tu l'aurais oublié aussi ce détail, t'étais un vrai déchet Weasley. » S'il était vexé par sa question, émettant un doute sur son intégrité, il ne le montrait pas, affichant un visage dur et sans expression. Il garda tout au fond de lui. « Et puis même, on est juste colocataire, non ? Aucun risque qu'on se touche. » Non ? C'était elle qui l'avait dit, pas lui. Lui, l'avait plutôt mauvaise pour ce point, mais il ne l'avouerait clairement pas. Il n'avouerait clairement pas qu'à la simple pensée d'eux, recouchant ensemble, il perdait intérieurement les pédales et le contrôle. Il n'avouerait certainement pas qu'elle avait un effet dévastateur sur lui, malgré elle.

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Il l'énerve tellement que si elle pouvait passer par la fenêtre sans s'écraser lamentablement sur la terrasse plusieurs étages en dessous, elle le ferait probablement. Pas de chance, elle peut pas, Margot, et au lieu de l'affronter, elle préfère fouiller dans son sac, chercher un cachet d'aspirine qu'elle ne trouve pas, cachet qu'Eliot finit par lui jeter par dépit, et surtout dans l'espoir qu'elle s'habille plus vite. C'est mal la connaître, Margot, parce qu'elle prend bien son temps pour aller enfiler un haut, mais visiblement, ça ne suffit pas, puisqu'il recommence à lui parler de son pantalon, et c'est un regard - de poupée - sombre qu'elle lui retourne, la rousse, lui retournant d'un air parfaitement insolent: « Mais je t'explique, Llewellyn, si je veux passer mon après midi le cul à l'air, ça me regarde. » Elle provoque, parce que clairement, bien sur que non elle n'en serait pas capable. Mais qu'importe, il la cherche lui aussi, et c'est mal connaître Margot que de croire qu'elle ne va pas contre-attaquer assez méchamment. Surtout que lui prendre la tête de bon matin, alors qu'elle a la gueule de bois et que ses derniers souvenirs sont loin d'être joyeux, c'est pas franchement l'idée du siècle. Elle aurait cru Eliot plus malin que ça, fallait croire que non, au fond, tous les mecs sont un peu cons. Puis Margot, elle fait le calcul dans sa tête, et ça part rapidement en vrille dans son cerveau encore imbibé d'alcool. Pas de souvenirs de la veille + trop d'alcool. Est-ce qu'elle avait oublié avoir couché avec son """"coloc"""" ? Mais vu le rire d'Eliot... Clairement pas. Et Margot, elle se renfrogne devant l'hilarité apparente du brun face à sa question, et pire encore, elle s'énerve lorsqu'il prend la parole. « Vas te faire voir, Eliot. » Qu'elle marmonne entre ses dents, réprimant cette sensation désagréable de compression qu'elle éprouve au niveau du coeur. Sauf que c'est difficile, lorsque l'étau se resserre d'avantage à l'entente de ses paroles suivantes. Elle enfile un pantalon, attache ses cheveux, l'ignore royalement. « T'as raison, aucun risque, j'préfère te laisser à tes putes, tellement de filles parmi tant d'autres, j'comprends tu dois avoir l'embarras du choix. » Et elle est tranchante, Margot, quand elle prononce ses mots. Elle a pas envie de prendre de gants, elle en a ni la force, ni le courage, ni l'envie de le ménager. « Tiens, quitte à en être une d'ailleurs.. » Elle attrape les pans de son haut qu'elle retire, lui tourne le dos pour dégrafer son soutien gorge, et enfiler un haut de maillot de bain. « Voilà, c'est mieux. » Elle chope sa serviette, enfile ses lunettes de soleil. « Amuse toi bien, moi j'vais bronzer. » Et sans un mot, elle fonce vers la sortie de la chambre. Elle veut plus le voir, Margot. Elle veut même plus croiser son regard, bien trop remontée contre Eliot Llewellyn. Il la détruit, putain, et elle ne supporte pas cette vulnérabilité qu'elle éprouve chaque fois qu'elle est en sa présence.

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« Bien sûr. » Il leva exagérément les yeux au ciel quand elle lui répondit avec provocation que ce n'était en aucun cas ses affaires si elle se baladait les fesses en l'air. Cette têtue, parce qu'il savait qu'elle n'en était pas capable, du moins, pas devant lui mais avait juste un esprit contradictoire ce matin, comme lui. Mais il s'était retenu de ne pas en ajouter plus, déjà épuisé par le peu de conversation qu'ils ont eu ce matin là. Il se contentait de fermer les yeux, pour éviter de la regarder. Et de les ré-ouvrir soudainement lorsque le ton de Margot était passé de l'énervement à la limite de l'horreur, lui demandant s'ils n'avaient pas fait ce qu'elle pensait la nuit dernière. A cet instant, Eliot avait l'embarras du choix quant à la réaction à avoir face à sa question plus qu'évidente à répondre, entre le sarcasme gentil et méchant, entre rire doucement ou jaune, entre la rassurer ou l'enfoncer. Bref, l'ange ou le démon. Et habituellement, Eliot était un ange, un vrai, avec Margot plus que n'importe qui - mais à croire que dernièrement, c'était plus son côté démon qu'elle faisait ressortir en lui la rousse. C'était avec un dédain assez incroyable qu'il lui répondit non. Et évidemment, c'était bien loin de plaire à la jeune femme, qui rétorqua avec autant angéliquement que lui. Et il faisait comme si rien ne l'atteignait, en levant encore les yeux au ciel au "va te faire voir" ou affichant un visage de marbre lorsqu'il la vit se préparer pour partir de la chambre en lui balançant encore ses quatre vérités. Il faisait comme s'il ne voulait pas la retenir et la laisser filer mais putain que c'était dur. Tellement dur qu'il en grinçait des dents et c'était limite en sifflant entre celles-ci qu'il lui répondit tout aussi bref que sec. « T'agis vraiment comme une gamine, arrête. » Elle ne semblait vraiment pas le lâcher avec "cette fille parmi tant d'autres" et c'était à se demander la raison. Quoi qu'il en soit, elle confirmait bien ce qu'il venait de dire avec sa prochaine action alors qu'elle blablata sans qu'il en comprenne le sens, avant de se tourner, se déshabiller et enlever son soutien-gorge. Mon dieu, mais décidément, elle avait le chic pour se déshabiller devant lui, n'est-ce pas ? Eliot détourna le regard même s'il ne voyait qu'un simple dos dénudé - trop dénudé et se mordit la lèvre inférieure. Fort. Vraiment une enfant. Il refusait de se prendre à son jeu. Et tant mieux parce qu'au final, elle n'avait pas joué si longtemps que ça, à son plus grand damne et soulagement en même temps, alors qu'elle attrapait une serviette et de quoi sortir. « Attends, tu vas où ? » C'était un réflexe, il ne pouvait pas s'empêcher de l'interroger sur son lieu de destination étant donné qu'elle semblait vouloir sortir aussi léger. Ce n'est que quand elle répondit brièvement qu'elle allait bronzer qu'il tilta ensuite que c'était un maillot de bain - depuis quand c'était si peu couvert un maillot de bain et il eut à peine le temps de protester pour lui demander de rester qu'elle avait déjà filé. Hé merde. « J'devrais peut-être songer à me convertir aux mecs.. » Non sérieusement, finir avec Elias c'était une bonne perspective non ? Au moins, il ne sera pas aussi torturé qu'avec Margot. Agacé, frustré, légèrement en colère, Eliot se leva du lit pour se diriger vers la fenêtre, tirer les rideaux pour se plonger dans le noir et se jeter sur son lit telle une baleine. C'était une putain de bonne journée pour ronger du noir aujourd'hui, non ? Une putain de parfaite journée. Qu'elle aille au diable Weasley, à se balader limite les seins à l'air devant tous les mecs du campus. Nope, ça ne l'énervait pas du tout, pas du tout du tout !