Joan est une fille aux multiples facettes. C’est une sorte d’oignon qu’il faut peller pour en connaître son centre…son cœur. La première couche, c’est celle de son apparence : A première vue, Joan se montre tout à fait banale. En gros, c’est un oignon comme tous ceux qui sont sur l’étalage du supermarché ! Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé de sortir du lot : Tout à commencer à partir du moment où elle est entrée dans l’adolescence ; à cette époque, on se cherche, aussi bien dans sa personnalité et dans son style, et Joan s’est très vite rendue compte que la notion « d’étiquette » n’était pas compatible avec sa vision des choses. Elle n’aime pas l’idée d’être catégorisée grâce à une simple case à cocher. Ni mouton de la société, ni anti-conformiste, Joan n’a jamais su se définir, et ce sans regret. Et cela n’a jamais changé, aujourd’hui encore, elle est partagé ; il en va de même pour son look ! On peut la découvrir en mode Jogging - « rien à foutre je ne sors pas » - comme on peut la voir habillée de manière plus féminine, avec une pointe de « je suis vraiment obligée de mettre ses talons là ? » qui prouve que c’est tout de même bien mieux hein, les baskets…tant pis si ça va pas avec une robe classé « must à porter » dans le magasin Glamour ! Voilà donc pour la première couche

La deuxième couche, c’est son caractère ; et là encore, rien n’est si simple : Joan est une personne assez facile à vivre, peu contrariante, et le cœur sur la main. Elle serait prête à faire preuve de sociabilité, avec beaucoup d’humour, une pointe de bizarrerie, d’une grande générosité malgré des revenus modeste, et surtout : une bonne dose geek attitude ! Le truc, c’est que toutes ces facettes de sa personnalité sont facilement accessibles tant qu’on en cherche pas à en savoir plus…Oui parce qu’ aussitôt qu’on s’intéresse à sa vie, à son passé, ou à n’importe quel détails intime ou personnel la concernant, Joan se ferme aussitôt. Cela n’a rien à voir avec vous hein ?! Ne le prenez pas personnellement pour vous si Joan ne se confie pas à vous : Elle a tendance à mettre de la distance, parce que c’est plus simple. Pourquoi fait-elle ça ?! Elle-même se pose parfois la question. Et la première réponse qui lui vient, c’est la peur…la peur d’être mise à nue, d’être jugée, la peur qu’un autre regard se pose sur elle….La peur également d’être disséquée pour mieux être dominée et manipulée aussi ! Moins elle en dit sur elle, moins on cherche à se servir de ses faiblesses.

Parlons-en de ses faiblesses : Elle doute souvent d’elle-même et de ses capacités. Combien de fois lui est-il arrivé de s’engager pleinement dans quelque chose, d’en être même obsédée tellement ça lui tient à cœur, et qu’au moment où quelqu’un lui fasse une remarque négative (ou simplement peu flatteuse), elle finisse par prendre ça pour elle et penser qu’elle n’y arrivera pas ?! Ce manque de confiance en ce qu’elle entreprend, elle l’a depuis toute petite. Et ses parents ont toujours tenté de l’aider à passer par-dessus ses doutes et ses craintes. Au départ, ils ont pensé à un manque de confiance en soi, une mauvaise estime de son apparence physique, ou de ses capacités scolaires. Du coup, sa mère – artiste dans l’âme qui a toujours vu en l’Art (en général) un moyen de communication universelle – lui a suggéré de s’inscrire à des cours de musique et de théâtre, deux univers au moyen d’expression particulière qui lui permettrait de s’ouvrir au monde, et laisser ses sentiments transparaître sans jamais avoir à les dévoiler officiellement à quelqu’un. Et Joan, bien que réticente au début, a su y prendre du plaisir.
Voilà pourquoi, aujourd’hui elle perpétue à étudier dans ses domaines - plus particulièrement le théâtre – en plus de ses études majeures en Informatique (oui, rappelons-le, c’est une geek). Parce qu’elle sort ce qu’elle a en elle sur scène, se cachant facilement derrière l’excuse du « ce n’est qu’une interprétation, ce n’est pas ce que je ressens moi ! C’est ce que ressent le personnage ». Mais c’est aussi parce que c’est sans doute ce que sa mère aurait voulu pour elle…l’ouverture au monde, à l’art ou par le biais de l’art

Et on en vient ainsi à la troisième couche, celle de l’histoire personnelle de Joan Grieve : son enfance, son passé, ses parents…Et là-dessus, vous n’en saurez pas vraiment assez ! Peu de gens connaissent l’histoire de Joan. Ils se comptent sur les doigts d’une main : Sa famille proche sait ; parmi eux, son grand frère et sa tante. Quelques amis d’enfance également. Mais qu’elle a perdu de vue à cause de la distance qui les sépare…Pour les autres personnes qui ont croisé sa route, elles ne savent que ce que Joan a bien voulu leur dire. Quelques informations toutes simples, qu’elle essaye de donner avec le moins d’émotion possible pour ne pas attirer la pitié, et en voilà la version universelle : « Je suis américaine, je viens d’Atlanta en Géorgie. J’y ai passé toute mon enfance et mon adolescence, jusqu’à mes 16 ans avec mon frère de 3 ans mon aîné, et mes deux parents…Jusqu’à ce que ces derniers meurent dans un accident de voiture, nous obligeant moi et mon frère à partir vivre chez notre Tante dans le Connecticut. Très vite, mon frère a su reprendre sa vie en main, et devenir un homme. Quant à moi, je n’oublie pas ce que mes parents attendaient de moi, mais je cherche maintenant à savoir ce que MOI, j’attends de moi. » Voilà, c’est tout ce que Joan Grieve voudra vous dire sur elle….évitant absolument les détails de l'accident, omettant volontairement d'avouer que, elle - contrairement à ses parents - avait eu de la chance ce jour-là et devait s'estimer heureuse d'être en vie, avec pour simple souvenir une unique cicatrice qu'elle a camouflé sous un tatouage. Tout ça, elle ne le dira pas...

Elle ne dira peut-être pas non plus –ou du moins pas tout de suite – ce qu’est réellement son quotidien aujourd’hui : elle tentera de se faire passer aux yeux de tous pour une simple étudiante Lambda, qui a les mêmes appréhensions de la vie que les autres….C’est bien mieux que d’avouer de but en blanc qu’elle est mère célibataire d’un petit garçon de 2 ans – Ilias – fruit d’une relation tumultueuse avec un grec qu’elle a fréquenté pendant quelques mois, et dont la séparation fut net et sans détour. En même temps, quand on sait pourquoi…. Rien n’est plus dissuasif qu’un grand-père manipulateur, possessif, menaçant et prêt à tout, pour vous dissuadez d’aller clamé au petit-fils de ce fameux grand-père, qu’il est le père de votre enfant à naître. Surtout quand, pour vous faire taire, on vous offre une somme plus que correcte pour subvenir aux besoins de l’enfant, tant que vous faite la promesse de ne plus prendre contact, voire même, de quitter la région…

Jusqu’ici, Joan avait réussi à tenir cet engagement, mais le destin a destiné de foutre son putain de grain de sel, et par conséquent de foutre la merde…Personne ne pouvait prédire que Joan, en arrivant à Harvard, se retrouverait nez à nez avec le père de son fils ; ce fameux père qui n’est pas du tout au courant de sa paternité, et qui n’a que pour souvenir de Joan, une relation faite de mensonges…