Soirée de bienvenue dans un restaurant vietnamien c'était cool mais... Elias avait un peu trop chaud pour y rester une minute de plus. C'est bon quoi, il avait mangé, monsieur était satisfait du repas mais si les laotiens ne connaissaient pas la clime, ce n'était pas sa faute donc hors de question qu'il ne subisse les conséquences en attrapant une indigestion ou quelque chose du genre. Déjà qu'il s'était tapé douze heures d'avion, fallait pas abuser non plus. Monsieur avait besoin de son petit confort et pour le moment, surtout d'aller prendre l'air frais. Il avait passé la moitié de l'après-midi à dormir dans son lit king size alors ouais, lui il visitait la ville à minuit. Enfin, visiter... non pas tant que ça, c'était juste une balade au bord du lac puisque ici, il n'y avait pas la plage. Quelle drôle d'idée tiens, d'organiser un summer camp là où ils ne pouvaient même pas se prélasser au soleil et balancer du sable sur les gens. Un lac sérieusement... Elias n'en revenait pas. Tellement pas qu'il ne remarqua même pas la silhouette féminine qui avançait dans sa direction. "Toi ?" lança-t-il, un peu étonné, en s'arrêtant pour la détailler - difficilement vu l'obscurité. C'était la meuf de l'avion, celle qui était venue squatter à côté de lui et qui lui avait gâché son film. Bien relou, en somme. "Tu me suis ou quoi ?" C'était une possibilité. Si ça se trouve, le film était juste une excuse bidon juste pour l'aborder. Pas si conne que ça, en fait, cette fille.

21 HOURS LATER
FEAT. @ELIAS CALDEIRA

La soirée de bienvenue commence à se tasser et tu décides de rejoindre ton hôtel avec le petit groupe qui c'était formé durant la soirée. Ton corps bouillonne, ton sang pulse dans ton sang et ton esprit est à des kilomètres d'ici, mais qu'est ce que t'es bien. Ton regard ne cesse de fixer tes pieds et lorsque tu relèves ce dernier pour interpeller Anja, tu fus surprise de ne voir personne. Tu fronces les sourcils .. Tu délires c'est pas possible, ils étaient là il y a encore cinq minutes. Tu touches les poches de ton jean à la recherche de ton téléphone, une fois se dernier entre tes mains, tu te rends compte qu'il n'a plus de batterie .. Évidemment ! T'abandonnes l'idée de retrouver tes camarades et de surtout retrouver ton chemin seule. Tes pas te mènent jusqu'au lac le plus proche, l'air semble plus frais et un frisson parcourt ton corps. Tu marches sans but précis, lorsqu'une silhouette s'immisça dans ton champ de vision. Tu plisses d'abord les yeux, certaine que tout ça émane de ton imagination .. Mais pas du tout. La silhouette t'interpelle et t'hausses un sourcil .. Tu n'es pas sur de devoir répondre. Peut-être qu'il te confondait avec quelqu'un, tu ne sais pas .. Petit à petit tu distingues un peu plus la personne et te rends compte qu'il s'agit du jeune homme avec qui tu avais passé une partie du trajet en avion. T'avoues avoir empiété son espace vital en voyant le film qu'il regardait. Il te demanda si tu le suivais et tu rigolas. « J'ai un peu autre chose à faire que de te suivre .. » lances-tu nonchalamment. Non, mais sérieux il te prend pour quoi. « On a juste regardé un film ensemble, t'inquiète j'écris pas ton nom dans un cahier en l'entourant d'un coeur. » Tu ne peux t'empêcher de rire face à ta remarque. Il devait sûrement s'imaginer que tout ton ménage était le fruit d'une séduction dont toi seul avait le secret. Mais pas du tout, même quand tu dragues un garçon tu ne le remarques pas tellement tu es mauvaise.

Est-ce que c'était possible que cette fille l'ait suivi ? Elias pensait que oui mais si c'était le cas, il allait se tirer vite fait bien fait d'ici parce que ça faisait vraiment psychopathe. Il comprenait qu'elle puisse être complètement sous le charme mais il n'avait pas besoin d'une stalkeuse pour venir lui pourrir la vie. Déjà que la meuf n'avait pas arrêté de parler et de commenter le film, gâchant ainsi tout le suspense - même si c'était au moins la dixième fois qu'il le regardait et qu'il connaissait toutes les répliques par coeur. Et là, il la rencontrait comme par hasard au bord du lac, même pas une journée après. Soit le monde était vraiment petit soit c'était juste une très grosse coïncidence ou alors... il avait affaire à une tarée. Elias préférait opter pour la première option et elle aussi, apparemment. Elle avait autre chose à faire ? Et bien tant mieux, au moins ils étaient d'accord sur quelque chose. "J'espère bien ouais, ce serait carrément flippant sinon." Quoique, valait mieux son prénom dans un carnet que tatoué sur son bras ou ailleurs sur son corps... "Au fait, j'espère que le film t'a plu, qu'au moins l'un de nous ait pu en profiter." Son ton se voulait ironique, bien entendu. C'est pas qu'il lui en voulait mais c'était plus fort que lui, il devait lui faire une remarque, ce n'était pas possible autrement. Histoire qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas intérêt à recommencer ça au retour si elle ne voulait pas être ajoutée à sa blacklist. "J'peux savoir ce que tu fais là toute seule ? T'as pas d'amis ?" Bah ouais, à chaque fois qu'il la voyait, elle était toujours solo donc il était en droit de se poser la question. Surtout qu'une fille toute seule à cette heure-ci, c'était pas très malin non plus quoi.

La brise légère fait virevolter tes cheveux dans ton dos. Tu ne paniques pas d'avoir perdu tes amis, t'avais l'habitude de te perdre .. Ton sens de l'orientation était déplorable et encore plus dans un nouveau pays. Ton chemin croise celui du jeune homme que tu avais rencontré dans l'avion .. Tu crois qu'il s'appelait Eli .. Eliot .. Une connerie dans le genre. Il semblait te reconnaître et s'arrêta en face de toi. Ses mots te parviennent et tu rigoles. Il semblait te prendre pour une folle qui le suivait depuis votre rencontre. Il est vrai qu'il était à ton goût et tu ne pouvais le nier, mais une fois que tu l'avais quitté l'avion t'avais oublié en quelque sorte son existence. Tu ne pensais pas le revoir, tu ne connaissais rien de lui et tu peinais même à te souvenir de son prénom. Tu le rassures à ta façon et il te rappelle rapidement ton comportement lors du film. Il est vrai que tu étais une fan de films d'horreur et en voyant qu'il en regardait un, tu t'étais incrustée (oui c'est bien le mot). « Mes commentaires ne t'ont pas plu ? Je suis déçue moi qui avait pour ambition de devenir commentatrice. » avouas-tu en faisant la moue. Tu finis par lui sourire pour lui faire comprendre que tu te fichais de lui, mais t'espérais que le jeune homme l'avait compris de suite. Il ne semblait pas idiot .. enfin c'est ce que tu pensais. Il sembla s'intéresser à ta situation et surtout au fait qu'encore une fois tu étais seule .. Certes. Tu n'avais pas de chance sur ce coup là. « Et ta connerie, elle a pas d'amis ? » lâches-tu le plus naturellement possible. Tu vins t'asseoir sur un rocher non loin de vous, tu sortis un paquet de cigarettes de ta poche avant d'en porter une à tes lèvres. « A vrai dire .. Je les ai perdu et je suis incapable de retrouver mon chemin. » Tu vins allumer ta clope avant de tendre le paquet vers ton ami d'un soir. T'étais généreuse, il fallait qu'il en profite maintenant. « Je te ferais dire que tu es aussi seul que moi, donc je te retourne la question. A moins que tu te sois perdu comme moi. » T'espérais que non, parce qu'inconsciemment t'avais vu en lui une solution à ton problème.

Ça aurait été trop beau, de tomber sur une jolie fille et que celle-ci ne soit pas une chieuse de première. À croire qu'il n'y avait pas une seule femme sur terre qui ne soit pas chiante. Bon, il pouvait apprécier parfois surtout qu'il n'était pas mal dans son genre, lui aussi, mais là, vu comment elle lui avait gâché son film alors qu'ils ne se connaissaient même pas, ça devait être du haut niveau. Par contre, pour ce qui était de l'humour, c'était autre chose. Disons qu'elle était plus douée pour emmerder les autres que pour les faire rire. "Ahah très drôle. Tu peux toujours tenter, t'auras plus de chance dans ce domaine que dans celui d'humoriste." répondit-il d'un ton ironique avant de sourire à son tour. Elle se moquait de lui alors il en faisait autant. Ça n'avait rien de méchant, au contraire, mais puisque madame aimait jouer, ils allaient jouer. Elle n'aurait pas pu mieux tomber pour le coup, même si au retour, Elias comptait bien changer son zapper sur un biopic dès lors qu'il la verrait faire un pas dans sa direction. Juste pour la faire fuir, juste pour être tranquille pendant ces douze heurs de vol. Peut-être qu'elle n'avait pas d'amis mais ce n'était pas une raison d'avoir pitié, no way. Oh attendez, si, elle avait bel et bien des amis mais apparemment, elle les avait perdus. Okay. Le brésilien était partagé entre l'envie de rire et... de rire. Il se retint néanmoins en la dévisageant, un peu surpris, avant de lancer, toujours pour déconner : "T'es sûre que c'est pas juste eux qui t'ont lâchée parce qu'ils en avaient marre de toi ?" Allez, à son tour de la taquiner, parce qu'il y avait de quoi quand même. Il lâcha un vague "merci" avant de s'emparer d'une cigarette qu'elle lui tendait et la porta à ses lèvres après l'avoir allumée. Comme quoi, elle avait l'air plutôt cool en dépit du film qu'elle lui avait gâché parce que ce n'était pas lui qui aurait fait ça. Trop radin, le mec. "Nan, j'suis juste venu prendre l'air, visiter le coin, ça pourrait toujours être utile..." Pour éviter de se perdre par exemple. Et puis surtout parce qu'il avait chaud, après le resto et les quelques verres qu'il avait bu. "Je suppose que tu comptes sur moi pour rentrer maintenant. T'es à quel hôtel ?" Ça aurait pu être une technique d'approche ouaip', mais même pas. Il avait déjà eu sa dose pour ce soir et surtout, deux mois devant lui.

Il était peu probable de tomber sur quelqu’un à une heure pareil, et tu te demandais déjà si Anja aurait la force de venir te chercher. Alors que ce gars qui t’était familier, croise ton chemin  c’était digne d’un miracle. Il n’hésitait pas à te taquiner et tu lui rendais bien. Il semblait ne pas se remettre de ton attitude dans l’avion. Après tout tu t’étais légèrement incrusté à ses côtés en voyant qu’il allait lancé ton film préféré. Il douta du fait que tu avais perdu tes amis et te proposa une solution bien moins sympathique mais qui pouvait rester plausible. T’hausses les épaules. « Qui sait. » dis-tu en nonchalamment. Après tout c’était possible, mais y avait ta meilleure amie dans le lot alors tu doutais qu’elle t’abandonne ainsi. Elle savait que ton sens de l’orientation laissait à désirer et jamais elle te laisserait seule surtout en plein milieu de la nuit. La cigarette coinçait entre les lèvres t’observes quelques secondes l’horizon, profitant du calme qu’offrait la nuit. Le jeune homme t’expliqua qu’il était la de son propre chef, qu’il découvrait les alentours pour plus tard .. T’hochas la tête tout en laissant la fumée s’échappe de tes lèvres. « Tu sais j’ai tellement bu, que personnellement découvrir les alentours seraient inutiles .. Demain j’aurais déjà tout oublié. » expliques-tu et même sans avoir bu tu ne serais revenir sur tes pas si on te le demandait demain matin. Tu le sens désespéré et il comprend rapidement qu’il allait devoir te ramener jusqu’à ton hôtel. Quel homme. Non, en vrai t’étais surprise de l’entendre suggérer cette idée. Tu pensais qu’il allait échanger quelques mots avec toi avant de repartir de son côté. Vous avez certes passé du temps dans l’avion, mais tu te souviens aussi que tu as bien plus parlé que lui. Tu réfléchis quelques secondes .. Pas pour savoir si tu acceptais ou non sa proposition, mais pour te souvenir du nom de ton hôtel. Bordel .. Quelle question à la con. « A quel hôtel je suis ? » T’hausses un sourcil avant d’avoir un éclair de génie. « Ah oui c’est le golden sun là. » Enfin tu crois. T’es là depuis seulement quelques heures alors te souvenir du nom de l’hôtel où tu résidais, c’était beaucoup te demander. T’écrases ta cigarette sur le rocher où tu es assisse avant de laisser tomber ton mégot par terre .. « Au fait tu t’appelles comment déjà ? » Super Nora, tu vas pas du tout le vexé en disant ça. Mais il est vrai que son nom t’échappait et au lieu de l’appeler machin ou truc, tu préférais utiliser son prénom. « T’es frileux ? » demandes-tu d’un coup. Tu retiras tes chaussures avant de venir déboutonner ton pantalon. Un sourire se dessina sur tes lèvres et tu rigolas doucement en le voyant te regarder. « T’inquiètes je vais pas te violer, je préfère quand le partenaire est consentant. » avoues-tu avant de faire glisser ton short le long de tes jambes. Tu retiras ton tee-shirt et t’avanças vers le lac avant de jeter un coup d’oeil en arrière. « Je compte pas me baigner solo. » lances-tu alors que tes pieds entre en contact avec l’eau glacé.

Of course qu'il n'était pas perdu, elle le prenait pour qui au juste ? Bon, en vrai c'était carrément dans ses cordes qu'un truc pareil lui arrive mais si c'était vraiment arrivé, fallait pas compter sur lui pour le crier haut et fort. Il avait une réputation et un ego surtout donc Elias ne se dénigrait jamais, ô grand jamais. Se lancer des fleurs, avec grand plaisir mais l'auto-dérision non, il ne pouvait vraiment pas. Le connaissant, il serait capable de se vexer lui-même et ça, ce serait pire que tout. Une petite balade nocturne près du lac, lui qui n'était pas si fatigué, la voilà la raison de sa présence ici. Pour lui éviter de se retrouver dans la même situation que la demoiselle qui était, elle, plus paumée que jamais. Elle lui avouait d'ailleurs avoir trop bu pour se remémorer de quoi que ce soit et évidemment, monsieur ne pouvait se retenir de faire une remarque. "Tout ? Vraiment ?" Sous-entendu qu'elle oserait l'oublier, lui, Elias Caldeira; ce beau gosse de mannequin. Mais c'était plus fort que lui, il fallait qu'il l'ouvre et dise ses conneries, comme d'hab quoi. Enfin, c'était pas si terrible là, comparé à ce qu'il pouvait dire parfois. Bref, whatever. Dans un élan de bonté, galanterie ou appelez ça comme vous voulez, le winthrop lui proposait indirectement de la ramener à son hôtel, puisque seule, elle n'arriverait à rien. Comme quoi, on disait qu'il était un connard, un égoïste et tout ce qui s'en suit mais en réalité, pas du tout. Trop d'hypocrites dans ce monde, c'est triste. Ou alors, ils avaient raison et cette fille était juste une privilégiée. Mais bon, pour qu'il le raccompagne, encore fallait-il qu'elle se souvienne du nom de son hôtel. Elias avait peut-être des allures de dieu grec mais il n'était pas devin. "Ouais, j'y suis aussi." Le golden sun... parfait. Au moins, il n'aurait pas à chercher pendant trois heures la route puisqu'il la connaissait. Par contre, si elle pouvait du coup éviter de venir le faire chier dans sa chambre en s'incrustant à chaque fois qu'il regarderait la télé, ce serait sympa. Elle avait pas l'air d'une psychopathe mais on ne savait jamais hein. Déjà, elle avait oublié son prénom donc c'était bon signe. Et une bonne chose puisque lui non plus ne se rappelait pas du sien. Faut dire qu'il avait de la mémoire, mais que pour ce qui l'intéressait vraiment. "À toi de me le dire. Tu m’appellerais comment toi ?" Allez, c'était l'heure des devinettes. Non mais en vrai, c'était impossible qu'elle trouve le bon prénom puisqu'il n'était pas très courant. Puis, elle allait en profiter pour lui sortir des conneries du style vieux prénoms tout moches, c'était so prévisible. En revanche, ce qui l'était moins, c'était de la voir se déshabiller devant lui sans prévenir. Ok, elle lui avait bien posé une question mais Elias n'avait pas pris la peine d'y répondre, trop occupé à se demander ce qu'elle était en train de foutre. Ça ne le dérangeait pas et non, il n'avait pas peur de se faire violer mais voilà quoi, il ne s'attendait pas à ça non plus. "Merci pour cette précision. J'étais déjà sur le point de me barrer en courant avec tes vêtements." Avouez que ce serait carrément drôle comme plan. Mais profiter de ce spectacle gratos lui convenait tout autant. Pour une fois qu'il n'avait rien demandé ni même tenté de jouer le tombeur, elle faisait tomber le haut. Et le bas aussi. Jolie paire de fesses d'ailleurs. Bon donc s'il comprenait bien, c'était petite baignade nocturne improvisée. Why not. Première soirée au Laos et tout partait déjà en grand n'importe quoi. Retirant son t-shirt à son tour puis son bermuda et ses chaussures, il la rejoignit près de l'eau, un sourire aux lèvres. Mais quand ses orteils entrèrent en contact avec l'eau, il grimaça. Putain mais c'était froid. No way qu'il entre dedans lui. Il était un mec du sud lui, le soleil, la chaleur, il y était habitué. Trop habitué visiblement. "Putain mais elle à combien ? -10 ?!" Oui, monsieur le brésilien était frileux. Juste pour info.