Le message de Sage tombe. Le sourire s’efface automatique, ma gorge se serre et les larmes montent à une vitesse, les retenant comme je le pouvais. Je m'accroupis doucement le long du mur et enfoui ma tête contre mes genoux, laissant les larmes finalement couler telle la peine était immense et irremplaçable. Je me sens saisir d'une injustice, d'une rage, et pourtant rien ne vient. Je n'y crois pas, je ne peux pas croire qu'elle soit partie de cette manière, sans rien dire, sans même un aurevoir ou bien une crasse de sa part. Je reçois un autre message, non un appel d'un inconnu. Plusieurs minutes suivantes, j'apprends qu'elle me lègue quelque chose, elle avait tout prévue la garce. Complètement abandonné, la mine détruire, je me retiens d'éclater de rage. De suvivre à ce cauchemar que je trouve insupportable. A la fin de l'appel, je serre les dents, et la main libre pour finir par balancer mon téléphone portable à l'autre bout de la pièce. J'étouffe, j'enlève mon tee-shirt subitement, la peine me gagne de plus en plus. Parce que malgré moi, j'y crois, et putain que c'est dur d'y croire, à sa mort. A son sourire qui n'illuminera jamais les journées sombres, les lieux de cette foutue université. Je me sens vidée de mes forces, de courage, de vie, mes pilles sont déchargés et mon morale tente de faiblir. Je pense à nos moments passés ensembles, à ses conneries, à nos conneries, à Denleigh, à Denys. Putain. Je pensais à lui envoyer un message quand je serai prêt à le faire, quand j'aurai soufflé. Mais pour le moment, je ne peux pas. Parce que je chiale comme un gosse, assit adossé contre un mur quelconque parce que tout semble fade. Parce que tout semble juste incroyablement sans couleur d'un coup. Je chiale de désespoir, les mains sur mon visage, la rage éclate enfin à l'intérieur de moi. Tout est terminé. Plus rien ne semble la retenir en vie. Après seulement une mauvaise journée. La vie est courte et ça me frappe encore plus à cet instant. La solitude me guette, la noirceur m'habite. La tristesse me ravage. Les larmes ne cessent pas de couler, me faire ça après six ans Ash ? Sérieusement ? Elle m'aura même pranker jusqu'au bout. Parce que je croyais en sa vie. En sa joie de vivre. Je croyais en son pouvoir de dissuasion pour finalement ne pas passer cette foutue barrière entre la vie et la mort. Monnayant certainement cet acte par une danse du ventre ou un regard oblique envers sa poitrine. Un sourire transperce finalement ce mur peiné, cette pensée me remonte légèrement le moral. Comme à mes cinq ans, j'essuie mes larmes à la hâte, et renifle péniblement, le regard encore flouté par le chagrin qui me dévorait. Personne, mais absolument personne ne lui arrivait à la cheville, Ashleigh était parmi des idiots une unicité, un exemple d'envie et de compétition. Une fille de caractère, un bout de femme qui méritait sa place dans cette société de merde. Bien plus que moi. Je me noie dans cette déception de sa mort trop tôt, d'une désillusion, de projets complètement brisés. Je regard le plafond comme anéantie par une force destructrice d'un autre monde. Mon corps n'est nullement touché mais mon âme reste morcelée par cette nouvelle. Et ce même si je savais que la mort était une fatalité, une banalité anodine, presque quotidienne qui nous accompagnait. Mais la colère en moi, leu feu ardent ne voulaient se calmer. Je me relève et de colère prend la première chose que j'avais sous la main pour l'envoyer à l'autre bout de la pièce. Le vase se brise en milles morceaux. Mon rythme cardiaque s'accélère et la rage ne quitte plus mon corps. Des bouquins, une fauteuil, des tableaux y passent. Je n'arrive plus à me contrôler tellement je suis rongé de l'intérieur. On m'enlève une partie de moi, mon alter-ego. La seule personne sur cette terre capable de me comprendre. Je tombe sur l'autre fauteuil et cherche de quoi me faire un joint, que j'essaie de faire tant bien que de mal à cause des larmes qui remontent, des souvenirs que j'ai, du passé trop vite arrivé, d'une rose qui s'est fanée. La nuit tombe et avec elle emporte les rayons lumineux du soleil et tout comme moi elle s'assombrit, s'enveloppe d'une obscurité amorphe. Irréversible, comme pour son passage sur terre.

@Elbeth C-Perol
(@Ashleigh H. Strauss )

Je tente de me calmer et termine finalement de faire ce foutu joint que je pose entre mes lèvres. J'allume mon briquet et tente d'allumer le bout, mais je tremble trop, beaucoup trop sous l'ivresse d'une colère que je ne maîtrise pas. Pourtant, j'étais le calme même, l'eau dormant tranquillement sur un lac, la neige tombant au sol sans faire le moindre bruit. Je ne m’énervais pour peu de raison, surtout quand cela concernait ma petite personne dans le fond. Mais sa mort était un cri déchirant le silence de la nuit, surprenant et dévastant. La peur me prend au ventre, me le défonce même et je pense un instant à appeler Louve. Mais je fini par me rétracter parce que je ne suis pas en état et que je ne voulais pas qu'elle me voit de cette manière si misérable que je pouvais l'être. Parce que je ne l'étais pas et que je ne voulais jamais l'être aux yeux des gens, je suis un riche héritier tout comme mon frère et mes soeurs d'un patrimoine et pas n'importe lequel. Un rang qu'il me plaît de posséder, je peux absolument tout m'acheter, mais certainement pas le pouvoir de ramener ashleigh. Les minutes défilent et je reste la, à fumer mon joint parce qu'il m'aide à me sentir mieux, je peux m'évader enfin et ne plus penser à ce qui me déchire tant. Mais la minute suivant, Elbeth arrive en trombe, j'entends sa voix puis son regard inquiet. Manque plus qu'elle. A croire que le sort s'acharnait sur moi. Elle me demande ce qu'il s'est passé, pourtant à en juger de mon état, elle devait deviner que c'était moi qui avait foutu ce bordel. Marin, le garçon aux yeux rouges, le regard éteint, l'âme déformé par la douleur. La jolie blonde m'attrape la main, et nos yeux se rencontrent. « Je sais pas, je ne sais plus. » je ne peux pas le dire. Je ne peux pas me résoudre à rendre ses mots réels, parce que la situation le deviendrait à ce moment-là. Je tente de me concentré mais c'est au dessus de mes forces et je me laisse happer doucement par la drogue, l'esprit devenant embrumé, le visage plus détendu. Je n'avais envie de rien, ni personne. « tu devrais rentrer. » dis-je finalement en finissant, écrasant même le filtre sur la petite table basse en marbre. Rien à faire si c'est tâché, rien à faire de tout ce qu'il m'entoure. Juste rien à foutre.

Je songe à tout et à n'importe quoi. J'essaie d'aiguiller mon attention sur autre chose, la drogue faisant peu à peu son effet, je me laissais guider, l'âme réduite mais pourtant encore là, planant à travers la fumée que j'avais légèrement crée en fumant. Je ne me sens d'humeur à rien, à voir personne, pourtant Elbeth que je devais accueillir contre ma volonté se montrait finalement. Etant un grand pudique de ce genre de sentiment, je ne me sentais pas à l'aise les yeux rouges, la colère dégoulinant de chaque parcelle de cette pièce. Elle me prend la main, me la serre avec douceur, un contraste évident avec la tempête qui s'était réveillé en moi. Et si je la rejetais clairement en bloc, elle persistait, essayant sans doute de me ramener à la raison, me redonner le sourire. Pourtant je crois que celui-ci est mort en même temps que la jolie blonde, ma mather préférée. Je me laisse faire, ne refusant pas ce contact, de toute manière je suis tellement mal que je n'ai plus trop la force de me défaire des liens qu'elle tente sans cesse d'accrocher à notre relation. Je ne fais que la regarder, tel un dieu insensible devant ses sujets. La jolie blonde s'inquiète pour moi, mais ça ne me touche pas. Rien ne peut. Elle enchaîne sur sa partie sdf qui sérieusement me fait rouler des yeux sur le moment. Je me lève finalement, me détache d'elle. « Reste ici alors. » que faire d'autre ? Je n'avais envie de rien, et même si sa douceur était d'or en ces temps difficiles, je ne pouvais ignorer le chagrin me dévorant. Se battre pour retrouver l'oxygène, ne plus ressentir cette asphyxie, cette noyade était bien trop compliqué. Je ne voulais que m'assembler à une enclume pour rejoindre les tréfonds de la mer. Me laisser couler quelques temps. Je m'allume cette fois-ci une cigarette, j'ai ce besoin, presque ce toc d'occuper mes mains. Je l'allume, la consume comme elle le fait pour moi. M'enivre de chaque bouffée et fini par mettre ma main libre dans ma poche de jogging. « Annie n'est pas la. Tu pourras prendre son lit exceptionnellement si tu le souhaites. » Le calme plat, une froideur cependant glaciale mais inévitable. « Je vais me servir tout seul ne t'en fais pas. » La pudeur me reprend, je me retiens de ne pas m'écrouler de fatigue, j'essaie juste de survivre.