« Ok, J'te lance un ultimatum alors. Si d'ici une semaine tu te montres pas plus présente à l'appart', j'me ferais une joie de fouiller dans ton tiroir à sous vêtement. » Je faisais les gros yeux en lisant ce message. Tout simplement parce que je savais que mon colocataire en était capable. J’étais chez ma mère, mais je m’isolais dans ce qui était mon ancienne chambre. Ni une, ni deux, j’allais dans mon répertoire pour l’appeler directement. Pourvu qu’il décroche. Un bip passait, puis deux, puis trois. « Décroche s’il te plait. » suppliais-je à voix haute, seule dans ma chambre d’enfant. Kurt décrocha enfin. « Fait pas ça s’il te plait ! » Sous-entendu : ne va pas fouiller dans mon armoire à vêtement. J’étais plutôt du genre coquette, j’adorais la mode, et surtout la dentelle. Je soufflais un coup avant de reprendre. « Je vais rentrer à l’appart’ rassure toi. » Bon d’accord ça faisait quasi une semaine que je voguais entre la Dunster House et chez ma mère entre autre. Mais j’allais bien rentrée un jour il le fallait bien.

J'viens de lui envoyer ce texto et j'avoue que j'suis impatient de voir comment elle va réagir. J'sursaute d'ailleurs un peu quand mon cellulaire sonne dans ma main et je décroche assez rapidement, bien que j'ai quand même prit l'temps de savoir si c'était bien elle ou non. Et elle me salue même pas, me demandant directement de pas faire ça. Je ris. Me levant alors de mon lit pour ouvrir le tiroir de l'une de mes commodes. "Trop tard. J'y suis déjà." Lui lançais-je en plaisantant alors que j'attrape le chargeur de mon cellulaire, parce que je crois pas qu'on va pouvoir faire un long appel sauf si je le recharge en même temps. "T'imagine même pas comment tes dessous m’excite là." Continuais-je alors avant de reculer mon portable de mon oreille pour le brancher, chose qui peut faire quelque peu du bruit et comme j'ai lancé un sujet assez... Chaud, elle peut s'imaginer ouvertement des trucs non ?

Quoi ? Quoi ? Quoi ? Ce n’était pas possible, il ne pouvait pas être dans ma chambre, dans mon tiroir. Je refusais d’y croire. Sauf que le bruit d’un tiroir ouvert se faisait entendre dans le téléphone. Et lui, il en rigolait. Je ne pouvais pas partir pour l’instant de chez ma mère, elle était partie et elle attendait un réparateur. Autrement, même si je n’aimais pas spécialement courir, on m’aurait appelé Flash tellement je serai rentrée aussi vite que l’éclair à l’appartement. « Referme ce tiroir de suite. » ordonnais-je. Même si je savais pertinemment qu’il n’en fera rien et me taquinerait encore plus. Mes sous-vêtements excitaient mon colocataire. Enfin c’était ce qu’il disait. Puis je l’entendais distant au téléphone, comme s’il me parlait de loin. Je pensais devenir totalement parano. J’imaginais tout un tas de chose dont il était capable « Pourquoi tu parles de si loin ? Ne me dit pas que … » je marquais un temps d’arrêt avant de reprendre. « … si tu gardes un seul sous vêtement pour tes jeux solitaires, je te préviens, t’es un homme mort. » Je n’attendais rien de Kurt, malgré cette nuit de bal. Mais je ne tenais pas non plus à finir au même rang que cette cabot Ivy qui avait donné son string sans gêne. Oui, je lisais Cambridge Secret, comme la plupart des étudiants d’Harvard.

J'peux pas m'empêcher de rire intérieurement quand je l'entends hurler de l'autre côté du téléphone, comme si j'étais réellement dans sa chambre et dans son tiroir. Je suis quand même pas aussi fou que ça pour oser m'aventurer dans sa chambre alors qu'elle a déjà de bonnes raison de m'en vouloir et d'me faire la gueule. Sauf que là, j'peux pas m'empêcher d'la taquiner malgré tout et de faire croire que j'le fait réellement alors qu'au final, j'fais que brancher mon cellulaire. D'ailleurs, elle commence à se faire des films quand j'éloigne mon cellulaire de mon oreille pour entrer le câble dedans et je pose ma main libre sur ma bouche pour ne pas qu'elle m'entende rire, parce que c'est réellement amusant c'te situation. "J'en garderais plusieurs alors, vu que je ne peux pas en prendre qu'un." Lui lançais-je la voix un peu étouffé par ma main, parce que j'ai réellement du mal à ne pas rire là, alors qu'elle me dépeint réellement comme un gros pervers uniquement parce que j'la chambre un peu et surtout parce que j'ai eu droit à sa première fois. "Puis, c'est ta faute, tu serais là, je n'aurais pas besoin de faire des jeux solitaires." En gros, si ça te dit on remet le couvert. Ouais, j'ai déjà été plus franc.

Le fait d’avoir déserté l’appartement avait sûrement provoqué les actes que mon cher et tendre colocataire, que je mourais d’envie de tuer sur l’instant même. J’avais juste besoin de me retrouver un peu en dehors de tout ce qui concernait cet université : James, Elizabeth, l’attente des résultats d’examen, ce bal, et maintenant cette situation avec Kurt. Au final, je me voyais bien partir sous une autre identité à l’autre bout du monde. Ça marchait dans les films, pourquoi pas là. « Fait joujou avec ta collection personnelle plutôt que la mienne. » Par acquis de conscience, je savais qu’en rentrant à l’appartement, je vérifierai mon tiroir de suite. Je ne comptais pas les sous-vêtements que j’avais, mais je saurais reconnaitre s’il en manquait un. « Je ne savais pas que je pouvais autant te manquer. Pas d’autres petites copines avec qui jouer ? » Je ne lui manquais pas, je le savais. J’avouais être tout de même étonnée qu’il tienne autant à ce que je rentre à la coloc’. Après tout, je ne devais pas être la seule femme qu’il avait défloré de sa vie, je ne pensais pas qu’il avait pu agir comme ça avec toutes. « Je vais rentrer, je te l'ai dit. » Dit comme cela, on aurait pu croire que je répondais positivement à l’avance caché qu’il venait de faire. Derrière mon téléphone, j’en rougissais.

J'soupire doucement en entendant ses propos sur cette soi-disant collection qu'elle s'imagine que j'ai. "J'en ai pas. C'était un défi qu'la meilleure pote de cette fille m'avait donné." lui rappelais-je alors. "Sinon, m'en faudrait un à toi, t'es aussi passé dans mon lit, donc me faut un trophée." J'reste alors un moment silencieux. "Je devrais peut-être prendre cette noire, elle est plutot sexy et j't'avoue que j't'imagine sans difficulté avec. Bien que cette blanche là... Elle est pas mal aussi dans le genre." J'sais même pas si elle en a des noires et des blanches, mais au final, c'est un peu des couleurs basics du moment que j'viens pas dire qu'elle en a genre une verte dans son tiroir alors que c'est pas l'cas. On va évite d'me griller trop rapidement non ? Qu'elle continue d'croire que j'suis dans sa chambre là. "Non. pas à domicile." Réponse simple et assez rapide, mais là, faut que j'fasse aussi semblant de prendre un peu de plaisir non ? J'soupire alors, laissant entendre une sorte de gémissement étouffé, du moins, c'est ce que j'essaie de faire, surtout quand elle me balance qu'elle va revenir. J'me laisse retomber sur mon lit, mon cellulaire étant maintenant branché, elle entend ainsi un peu les draps se froisser. "J'me contenterais pas longtemps de l'odeur sur son oreiller." J'murmure ça, doucement, comme une sorte de supplique pour qu'elle revienne, mais c'est que du jeu, parce que j'ai pas mit un pied dans sa chambre et j'suis pas suicidaire donc j'le ferais pas. Dans tout les cas, quand je ne parle pas j'essaie de retenir au maximum ma respiration pour lui faire croire que j'suis réellement entrain d'avoir le souffle court dans sa chambre à cause de ses p'tites culottes et son odeur.

« Je ne suis pas un trophée, ne me compare pas à avec ces filles qui se donnent comme elles disent bonjour. » Je profitais de son silence pour lui en faire la réflexion. Depuis cette soirée de bal, je n’avais pas laissé l’occasion à Kurt ou à moi-même de discuter de tout cela. Les choses allaient-elles changé ou allaient elles resté pareil ? Si Kurt me voyait maintenant comme toutes ses étudiantes qui donnent leurs fesses au premier mec qui soit un semblant mignon, peu importe ce qu’il avait dans la tête. Au final, je me disais au fur et à mesure de la conversation que j’avais fuis la colocation sûrement pour de mauvaises raisons. Je ne voulais pas mettre fin à mes rêves de me garder pour le prince charmant, me dire que j’avais laissé au placard le temps d’une soirée la jeune femme raisonnable et réfléchi. Et que finalement, j’avais apprécié me lâcher comme ça. J’avais apprécié être une simple jeune femme, et pas l’étudiante qui pensaient à tous ses faits et gestes.
Je l’écoutais parler de mes dessous. Je devenais dingue, je tournais dans ma chambre d’enfant chez ma mère. « Kuuuuuurt ! » lâchais-je en râlant un peu. Oui je le disputais comme un gosse de cinq par sa mère. Je n’arrivais plus à réfléchir de ce que j’avais dans mon tiroir ou non. « Ah, Anna n’est pas là non plus ? » lui dis-je un tantinet moqueuse sur les bords. J’entendais de drôle de bruit dans le téléphone, je commençais à douter de plus en plus sur ce qu’il faisait là. Et j’avais surtout peur de comprendre. Jusqu’à entendre qu’il se couche dans un lit. Mon lit ? Il n’avait pas pu aller dans sa chambre si vite. Je faisais les cent pas, prête à raccrocher, et tant pis pour le réparateur, je me sentais l’âme d’une warrior et de courir jusque la colocation. « Arrête tes cochonneries dans mon lit, fait ce que tu veux dans ta chambre, mais pas dans mon lit, s’il te plait. » De nouveau, il y avait dans ma voix un fond de supplice, je n’en pouvais plus de cet appel. Je tentais un coup pour le calmer un peu. « En plus, j’ai ma webcam qui est branché. » Bon d’accord, j’étais en train de mentir. Mais avec tout le matériel de montage vidéo que j’avais dans ma chambre pour ma chaine, comment pouvait-il savoir si je disais vrai ou non. D’ailleurs, je devrais réellement la laisser brancher pour être sûr qu’il n’y vienne pas en douce. « Pourquoi tu t’amuses à me rendre folle comme ça ? » lâchais-je avec un calme sans nom. C’était plus une question pour moi-même, mais dite à voix audible.

J'soupire. "Ai-je dis que je te voyais comme ça ? Non, je te charie juste sur le fait que tu persiste à dire que j'ai une satané collection de string des meufs que j'me tape alors que c'est très loin d'être le cas. J'ai pas b'soin d'avoir un tableau de chasse. J'suis pas ce genre de mec. J'couche pas avec une fille pour m'en vanter ensuite." Sauf dans certain cas, quand c'est une histoire de pari ou que la fille me cherche misère, pour la remettre à sa place, fin, vous voyez le truc ? Sinon, je suis plutôt du genre respectueux à ce niveau là. M'enfin, elle semble pas me voir comme ça et j'pense qu'à la longue, je vais réellement finir par me vexer. D'ailleurs, j'en viens à lui chercher misère, enfin, en partie, la laissant plutôt s'imaginer des choses. J'm'occupe juste de brancher mon cellulaire pour qu'il charge un peu. J'l'entends m'appeler, comme une supplication d'arrêter mes conneries alors que j'mets maintenant le haut parleur allongé sur mon lit, faisant semblant de me faire un petit plaisir aussi malsain que ça puisse être de faire ça au téléphone, toute façon, je ne fais que simuler là, pour l'emmerder. "Non, elle est pas là et elle m'intéresse pas comme toi." J'avais un bon feeling avec Anna, mais c'est clair que j'avais pas la même approche des deux femmes. Avec Erin, c'est totalement différent, on se provoque, se cherche, s'est amusant en fait alors qu'avec Anna, c'est simple. Une amitié sans plus ni moins. Je soupire alors doucement, simulant mon plaisir. "Non." Soufflais-je. "J'aime ton odeur." Je passe pas un peu pour le mec en manque d'elle là ? Elle va finir par croire que je suis tomber raide dingue d'elle alors que c'est pas le cas. C'est que du jeu. "Mh." Gémis-je alors en me redressant alors un peu comme si je cherche à voir sur son bureau, enfin, mon bureau. "profite du spectacle alors." Quoi ? J'la vois mal paniquer comme ça si réellement ça webcam était branché, elle aurait déjà regarder et remarqué le pot au rose non ? Me laissant alors retomber en arrière, je reste silencieux ou presque la laissant juste entendre des soupires et des gémissements retenu jusqu'à laisser entendre une sorte de soupire plus profond. Putain, c'est galère de simuler en fait. J'fais alors mine de reprendre mon souffle bien que j'lui réponds de façon un peu essoufflé, ouais, j'aime retenir ma respiration pour avoir l'air haletant. "Parce que tu me rends fou." Elle va croire que j'lui dit je t'aime là non ? Mon dieu. "T'as des mouchoirs quelque part dans ta chambre ?" Lui lançais-je alors pour pas qu'elle se fasse des films trop longtemps et l'entendre gueuler.

Je l’entendais soupirer au téléphone. Il me cherchait, il me trouvait c’était aussi simple que ça dans notre relation. Même Tom et Jerry s’entendaient sûrement mieux que nous. Surtout depuis que dans ce cas ici, Tom avait réussi à chopper la souris. « Si tu avais réellement cette collection, on aurait pu ouvrir une lingerie à la maison. Je ne suis pas aussi blonde que cela Kurt. » Il fallait dire aussi que j’avais peu de comparaison avec les histoires d’amours et les histoires de sexe. Ma vie c’était résumé à deux personnes : Elyas, un amour fusionnel de lycéen, et Kurt ma première fois. Pas de quoi écrire un long roman. Alors oui, tout ce que je connaissais des hommes étaient pour la plupart des profiteurs, et les princes des Disney. Et l’exemple paternel n’était pas mieux, mon géniteur avait laissé ma mère enceinte et seule. Un bon exemple d’enfoiré. Plus ça venait, plus j’entendais mon colocataire de loin. Mon imagination allait de bon train, je l’imaginais étendue dans mon lit, le pantalon aux chevilles en train de se faire plaisir sur mon lit. Pourquoi fallait-il que je fasse ma première fois avec ce mec ? Ah oui, je me souvenais maintenant : l’alcool et une très mauvaise soirée. Ce besoin primitif de réconfort m’avait conduit à ce type de situation. « Pourtant en bonne mather, je suis sûr qu’elle aurait pleine de chose à t’apprendre. » Sous-entendu qu’elle avait bien plus d’expérience que moi dans le domaine. J’adorais Anna, mais sa confrérie ne donnait pas forcément la meilleure image d’elle. Je retenais cependant un point sur sa phrase, je l’intéressais ? Je ne savais même pas ce que ça voulait dire dans le langage de Kurt. Cela avait eu le don de me faire oublier une partie de l’appel, ses soupirs qui de plus en plus doux et intense au fil de la conversation. Je restais sans voix, je me sentais impuissante. Je ne comprenais même pas moi-même pourquoi je n’avais pas encore raccroché. Surement par acquis de conscience sur ce qu’il faisait dans ma chambre. Je l’entendais gémir à nouveau. « Kurt ! » Deuxième fois que je prononçais son nom de cette façon, peine perdu je le savais, j’essayais juste d’atteindre sa conscience comme je le pouvais. Je tentais de parler de ma webcam. Evidemment il n’était pas dupe, alors je mâchais officiellement l’affaire. « Tu en as envie alors vas-y fait toi plaisir sur mon lit, respire bien l’odeur mes oreillers en imaginant mon corps nue comme lors de cette soirée. Toi sur moi me donnant le seul orgasme que j’ai pu avoir dans ma vie. Vas-y imagine tout cela. » Je n’étais pas sûr d’avoir eu la meilleure idée de lui rappeler cela dans ce moment précis. Mais si ça pouvait terminer cela plus vite. Ses soupirs devenaient distant, fort, un peu différent de notre soirée, mais je pouvais les reconnaitre tout de même. Je me mettais une main devant les yeux comme si cela allait changer quelque chose, éloignant le téléphone de mon oreille. Je ne pouvais m’empêcher de lui demander pourquoi moi. Je restais surprise de sa réponse. « Je te rend quoi ? Arrête tes bêtises. » Je le rendais fou, c’était une blague ? Peu importe la réponse, ce n’était clairement plus drôle. « Tu te débrouilles pour trouver des mouchoirs… » lâchais-je totalement désinvolte. Seulement, il serait encore capable de fouiller dans mes tiroirs. « Il y en a dans le tiroir de la cuisine. » répondais-je avant de reprendre. « Tu sais qu’au lieu de faire tout cela, on aurait pu avoir une discussion quand je serais rentrée ? Maintenant soit gentil et rhabille toi. » Là clairement, j’allais rentrer, et mettre tous mes draps à la machine. Puis finir par dormir dans le lit d’Anna car je n’avais pas de drap de rechange.