— with Nina

 Pas assez, il faut que je revienne. Il faut que je te vois, cette fois. Que je m'amuse à jouer avec ce qui peut me brûler les doigts, que je flirte avec la sensation de laisser les choses m'échapper. Ne plus contrôler cette jolie image que je présente à mes élèves. L'apparence du mec qui gère toujours les choses, qui ne se laisserait pas séduire par la présence d'une fulgurante blonde dans les rangs.  Au pire, je prendrai des cours particuliers. Je comprends bien là que nous finirons toujours par nous revoir, d'un moyen ou d'un autre. On trouvera, après tout. « J'doute pas qu'on trouvera un moyen. » Que j'exprime ma réflexion, les traits ornés d'un fin sourire amusé. Un très gros. Les prunelles bleues qui suivent les mouvements féminins, te voient approcher, se ferment l'espace d'un faible temps, celui où tes lèvres se posent sur les miennes. Moins appuyé, léger, comme un au-revoir. Je sais, j'entends comme ça sonne. Ta bouche s'est à peine écartée, que je souffle un : « Pourquoi j'ai l'impression que ça sera le dernier ? » Le sourire est toujours présent, comme une ironie constante. L'intérêt se glisse aussi. Qu'est-il advenu de ta liberté, belle bleue ? Fais-moi, danser. S'écarte d'un pas, lui tendant la main, paume vers le haut, en invitation à poser la sienne dessus. « Ca, je peux encore faire. » Quand tes doigts rejoindront les siens, il surjouera ce baise-main, pour ensuite t'attirer contre lui d'un air rieur, pour commencer la danse.

happy hour — Il y aura toujours une excuse pour revenir. Revenir à lui. Elle voulait le voir, le voir à l'oeuvre, le voir en tant que professeur. Surtout, savoir comment il est, dans ce rôle là. C'est vrai qu'elle l'a longuement observé, au point de ne rien suivre du cours. Ce n'est pas si grave, ce n'est pas sa matière. Elle n'est pas venue pour ça. D'ailleurs, elle n'a pas vraiment écrit, lors du cours. Certainement qu'elle faisait semblant, pour ne pas trop se faire remarquer. Mais ses yeux étaient sur lui. Maintenant, elle veut voir l'effet qu'elle peut lui faire, en sachant qu'elle est juste là, dans cette salle. Le plus drôle serait de lui dire qu'elle peut venir, à tout moment. Il ne le saura, que le jour même.. non, seulement pendant le cours. Il y a toujours un moyen pour se rattraper. Comme un cours particulier, une rencontre au détour d'une classe ou ailleurs. Et là, elle ose jouer avec le feu, encore plus qu'en début de soirée. Non, parce que ce n'est pas un baiser pour seulement avoir un verre. Ce stupide jeu d'alcool. Qui était nécessaire au début mais plus maintenant. Non là, elle se rapproche pour déposer un simple baiser. Bien qu'elle reste, quelques secondes, contre les siennes. Parce que ça l'est.. Elle ne peut pas faire comme si Baptiste n'existait pas, comme ce qui s'est passé n'existait pas. C'est important. Elle aurait aimé que tout ça, se passe bien avant. Ils se ratent encore. Mais j'aimerai appuyer sur pause, pour le temps qu'il nous reste. qu'elle glisse d'un léger sourire. Dernier baiser, peut être.. qui sait, ce qui peut se passer, dans les jours, semaines et mois à venir. Mais là, elle n'y pense pas. Elle reste dans un présent, un présent qu'elle se construit. Elle prend sa main, suivit de ce baise-main, d'un sourire amusé avant d'être attiré tout contre lui. Et son autre main, qui se pose, au niveau de son épaule, tandis que la danse se poursuit, au son d'une musique lointaine. Et qu'est-ce que tu ne sais pas faire ? En réponse à sa dernière réplique, bien qu'elle reste sur un ton taquin.