Aisling voyait ce jour ainsi. Une journée passée avec sa meilleure amie. Une après midi joyeuse et pleine de surprise. Il se posait pas milles et une question. Il profitait juste de l’instant présent avec Agathe. Après avoir passé toute la mâtinée à flâner dans les rues de Genève, les deux étaient tellement crevé qu’ils étaient rentrés chez la jeune femme et s’était endormis comme deux loirs. L’une sur le lit, l’un sur le canapé. Aisling s’était fait une promesse. Il l’avait déjà brisé une fois, il n’allait pas le faire une deuxième fois. Pas question qu’Agathe lui en veuille encore pour une erreur de sa part. Il n’est pas aussi parfait qu’elle le pensait et elle s’en est rendu compte depuis quelques mois. Alors, dans son sofa, très confortable btw, il dort paisiblement. Pas de prise de tête, pas de réflexions étranges et compliquées. Il dort simplement, du sommeil du juste. Durant à peu près deux heures, les deux amis dorment ainsi, paisiblement. Du moins, pour l’un d’entre eux. Bien entendu, Aisling ne peut pas dormir aussi bien qu’avant, surtout quand il sait qu’Agathe est à quelques mètres de lui. Il ne peut pas. Deux heures, c’est le maximum qu’il peut. Deux heures à dormir, à essayer d’oublier sa proximité. A se retenir d’aller dans le lit avec la jeune femme. Ouvrant les yeux, reposé, il tombe directement sur le visage de la jeune femme. Sa nouvelle couleur de cheveux lui va tellement bien, le brun détonne sur sa peau de porcelaine, faisant ressortir ses traits fins et ses lèvres pleines. Elle est belle, au delà de l’imaginable. Une visage d’ange et un caractère bien trempé. Se déplaçant en silence, il vient se poser près d’elle, sur le tapis au pied de son lit, près de son visage. Il la regarde dormir, silencieusement. Une mèche de ses cheveux vole près de sa bouche. Il la remet en place, délicatement, faisant tout pour ne pas la réveiller. Il aurait voulu pouvoir revenir en arrière, pouvoir revenir à cette époque où ils étaient heureux. Il reste ainsi pendant cinq bonnes minutes, à l’admirer, en silence. Sa gorge se serre en voyant tout ce qu’il a gâché. Une erreur fatale pour lui. Se relevant, il pose un baiser sur le front de la jeune femme, une seule et unique larme tombant sur la peau claire d’Agathe. Une larme qui veut tout dire. Il sent alors une main le retenir alors qu’il part en direction de la porte. Une main douce. Se retournant, il voit la jeune femme, ses deux grands yeux bleus le regardant.

Genève lui avait manqué. Vraiment. Elle avait passé la matinée à faire courir Aisling dans les petites rues échappant alors aux lieux touristiques. Elle avait voulu tout lui montrer, de A à Z. Lui faire découvrir l’école primaire où elle allait quand elle n’était encore qu’une enfant. Son parc préféré où elle pouvait laisser ses cheveux voler au vent tout en grimpant comme un petit singe dans les grands saules pleureurs. Elle l’avait même emmené dans son endroit secret, celui où adolescente, elle venait se réfugier après chaque crise pour méditer sur tout et garder son calme. Alors c’était totalement extenués qu’ils avaient finis par rentrer chez elle se calant presque immédiatement dans sa chambre. Elle sur son lit, lui sur le canapé et après quelques éclats de rire, ils avaient tous deux sombrés dans le sommeil sans plus attendre. Elle ne lui avait pas encore dit Agathe. Elle ne lui avait pas dit qu’elle avait eu Cole au téléphone. Elle ne lui avait pas dit qu’il avait besoin d’elle et que pour cette raison, elle allait repartir pour Boston. Tout avait été trop parfait pour qu’elle ne gâche le moment et le sommeil avait fait le reste. C’était au bout d’un certain temps qu’elle émergeait doucement voguant entre la phase de réveil et la fatigue ambiante. Elle sentait les lèvres d’Aisling se poser sur son front et si elle ne réagissait pas, la goutte d’eau salée venant s’écraser sur son visage suffisait à faire le reste. Doucement, elle levait le bras attrapant sa main pour le retenir avant d’ouvrir doucement les yeux pour le regarder. Tirant légèrement, elle essayait de lui faire comprendre qu’il pouvait la rejoindre sur son lit et une fois fait, face à lui, elle caressait doucement son visage essuyant les larmes qui venaient faire briller ses yeux. « Ne pleure pas Ais.. » C’était le pire truc au monde que de le voir dans cet état. Elle sentait son cœur se serrer et elle regrettait le temps où tout allait bien. « Ne pleure surtout pas. » Elle murmurait doucement se blottissant un peu plus contre lui, calant sa tête dans son cou.

Ce n’est pas tant le fait qu’elle soit avec Cole qui l’empêchait de faire quoi que ce soit. C’est la promesse qu’il s’est faite le soir du bal. La promesse d’être ce qu’elle voulait qu’il soit pour elle et non pas de forcer les choses. De lui laisser le temps qu’il fallait pour qu’elle puisse accepter leur relation qui se reconstruisait jour après jour. Il avait besoin d’elle, plus qu’il ne pouvait y penser. Il se souvenait encore de cette soirée avec Ashleigh où il s’était remémoré tous les bons moments passés avec Agathe après une bonne bouteille de vin et un joint qu’elle avait apporté. Il se souvient par bribe de toute ce qu’il lui avait dit, mais il se souvient très bien lui avoir expliqué à quel point la jeune femme comptait pour lui. A quel point il avait besoin d’elle dans sa vie pour tourner rond. Alors oui, il garde sa promesse de ne pas tenter quelque chose qu’elle ne veut pas et reste là, à la regarder dormir, tranquillement. Ce n’est que son baiser et la larme qui tombe sur la peau délicate de la jeune femme qui la réveille. Les beaux yeux d’Agathe qui emprisonnent Aisling sans aucuns efforts. Elle le tire vers lui, le forçant à prendre place sur le lit. Il s’allonge près d’elle, posant sa tête contre l’oreiller. C’est le plus proche qu’il n’ai jamais été d’elle depuis le soir du bal. Il sent sa respiration sur sa peau, il respire l’odeur entêtante de son parfum. Elle essaye les larmes qui ont continué de couler silencieusement sur les joues du jeune homme. Fermant les yeux, il la laisse caresser son visage, la laisse enlever les larmes qui parsèment sa peau. Elle se blottit contre lui alors qu’il reste silencieux. La prenant dans ses bras, il essaye de se dire qu’il n’y a rien pour pleurer. Mais non. Il y a tout. « Je t’aime tellement Agathe. » Il ne la regarde même pas en prononçant ces mots. Il est juste complètement honnête et pur. Pas d’arrière pensées. Pas de manipulation cachée ou inconsciente. Il veut juste qu’elle sache. Sa voix un peu cassée, il resserre son emprise sur le jeune femme. Baissant sa tête, il pose son front sur le haut de la tête de la jeune femme. Comme un cocon, il la protège contre le monde qui les attend. Il avait tellement envie de l’embrasser, de tout faire passer dans un baiser quand les mots ne suffisaient pas, mais il ne pouvait pas. Alors il se contenta de son front, le seul espace qu’il pouvait embrasser chez la jeune femme sans provoquer une crise par la suite.

Elle ne supporte pas de le voir dans cet état. Encore moins puisqu'elle sait que tout ça, c'est à cause d'elle. Elle qui était tant responsable de ses sourires était maintenant celle qui lui déclenchait ses larmes. Et elle s'en voulait terriblement. Elle aurait pu se gifler elle même pour lui faire tant de peine. Sauf qu'elle ne contrôlait pas. Elle ne contrôlait pas tout ça et ne savait plus comment agir avec lui. Le voir dans cet état, c'était la pire des choses, ça lui brisait totalement le coeur et lui donnait envie de disparaître une nouvelle fois. Juste pour lui épargner cette peine, le laisser vivre sans elle dans les parages et peut-être apaiser toute la douleur qu'elle pouvait lui faire ressentir ces derniers temps. Oh, elle se déteste clairement de lui faire subir ça parce que jamais i n'a mérité d'être aussi mal en point. Est-ce que c'était vraiment de sa faute tout ça ? Elle aurait tellement voulu pouvoir tout arranger d'un claquement de doigt. Le soulager une bonne fois pour toute et ne plus jamais lire cette tristesse dans ses yeux. Mais elle savait que rien n'était jamais vraiment simple et qu'elle ne pouvait rien faire pour l'aider réellement. Pas tant qu'elle continuerait à le blâmer de tout ça, de tout ce qui les avaient détruits à petit feu au fil des semaines. Elle était loin mine de rien l'insouciance qui avait pu les caractériser. Bien loin d'eux les jours heureux. Elle ferme les yeux et inspire lentement la poupée brune alors qu'il la serre un peu plus contre lui. Qu'est-ce qu'elle est censée faire dans tout ça ? Elle ne sait plus. Elle ne sait plus mais continue à se détester par dessus tout. "Je t'aime aussi Aisling." C'est transparent de vérité. Elle ne peut s'en empêcher. Parce que c'est la seule chose dont elle est certaine. Ces trois mots qu'elle a eu tant de mal à lui dire devienne peu à peu naturel en sa présence. Elle l'aime, elle le sait mais peut-être qu'elle a trop changé. Peut-être que son retour, ses nouvelles résolutions et le mode de vie qu'elle avait adoptée n'étaient plus compatibles avec ce qu'ils avaient l'habitude d'être et peut-être qu'il était temps qu'ils se fassent une raison. Se redressant doucement, quittant alors ses bras et le cocon de sécurité qu'il avait formé autour d'elle, elle s'asseyait en tailleur sur le lit poussant un soupir. "Je ne peux pas continuer comme ça. A te mettre dans cet état à chaque fois." C'était pas gérable pour elle, vraiment pas.

C’est dur, compliqué. Il est tiraillé entre son envie de la laisser seule pour qu’elle puisse continuer sa vie sans lui dans les pieds, et l’attraction qu’elle exerce sur lui, l’empêchant de s’éloigner d’elle. Il est tiraillé entre son coeur amoureux et l’amitié exceptionnelle qu’ils ont. Il ne veut trahir ni l’un ni l’autre, mais il perdre toujours une partie de lui, qu’ils restent amis ou non. Parce qu’au point où ils en sont, Aisling s’est persuadé qu’ils ne pourront jamais revenir ensemble, redevenir un couple. Ce n’est pas possible avec autant de rancoeur, de blâmes envers eux même et envers l’autre. Il ne peut pas être avec quelqu’un qui le blâme des malheurs qui ont pu leur arriver et elle non plus. Il n’a pas pardonné. Il n’est pas aussi altruiste, pas aussi désintéressé. Il aime complètement Agathe, de l’ancienne Quincy à la nouvelle Eliot, mais il y a certaines parts d’ombres en elle qu’il n’arrive pas à gérer malgré les efforts qu’il fait. Il lui dit qu’il l’aime, mais c’est tellement évident qu’il n’a même plus besoin de le dire au bout d’un moment. Ils restent ainsi durant quelques instants jusqu’à ce qu’Agathe sorte de son étreinte et se mette en tailleur sur le lit. « Agathe. » S’adossant à la tête de lit, il se redresse, en position assise, le dos appuyé. « Mais tu ne comprends pas en fait. » Prenant sa main, caressant doucement sa peau lisse, il esquisse un sourire. « Je préfère dix milles fois t’avoir en amie, t’avoir dans ma vie de la manière dont tu veux, plutôt que de ne pas t’avoir du tout dans ma vie. Je n’ai pas peur pour nous parce que je sais qu’on est beaucoup plus fort qu’on le pense. » Il essaye de capter son regard, de ne pas la laisser s’échapper. « Je t’aime. Mais ça ne veut pas dire que si tu es heureuse avec Cole, que je ne te laisserais pas vivre avec lui, même si je le déteste. A part si je trouve qu’il n’est pas clair. Sinon, c’est ton coeur. C’est à toi de le donner. Comme j’ai choisi de te donner le mien. » Il n’a même pas la gorge serré, ni le coeur. Il est calme. Tellement calme que ça fait peur. « En plus, on a passé des jours super ici, alors ne pense pas que parce que je pleure ou que je reste silencieux, que tu me mets dans un état comme tu dis. Je préfère ça que d’être loin de toi. Et on a tous les deux vu comment ça se passait dans ce cas. »

Le faire souffrir, c'était sûrement ce qu'elle détestait le plus et clairement, ça la rendait malade en fait. Alors ouais, elle s'en voulait. A un point qu'il ne pouvait sûrement pas imaginer. Ouvrir les yeux devant sa tristesse, c'était la pire chose au monde. Elle aurait tant voulu pouvoir changer les choses et malheureusement, ce n'était pas possible. Alors qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire contre tout ça ? Pour contrer sa peine ? Parce qu'il pouvait bien arborer des grands sourires devant elle que ça ne changerait pas le fait qu'elle le connaissait par coeur. Elle était capable de discerner la détresse dans ses prunelles et parfois, elle aurait aimé ne pas pouvoir le faire. Parce que pour la peine, elle était pleinement consciente de son malheur et n'avait juste aucun remède contre. C'était probablement le pire l'impuissance. Ouais, elle était impuissante dans tout ça. Et malgré les mots qui se voulaient réconfortant, elle restait sceptique. Sceptique à ses paroles parce qu'au fond d'elle, elle ne pouvait s'empêcher de penser que tout ça, c'était juste à cause de ses erreurs. Et si elle n'avait pas couché avec Cole lors de ce voyage à Monaco ? C'était le simple si qui aurait pu changer tellement de chose. "C'est toi qui comprend pas Aisling.." Elle se raclait la gorge, cherchant ses mots, mettant du coeur pour canaliser ses émotions. "Peut-être que pour toi, n'importe quelle situation te conviendras parce que t'as pas le choix que de t'adapter à mes envies et mes choix mais dans le fond, t'es malheureux." Et alors quoi ? Elle devait le regarder souffrir éternellement en guise de supplice ? "Je te connais par coeur Ais. Je sais quand tu mens, quand tu vas bien et quand tu le prétends seulement. Et je sais qu'à chaque fois que tu penses que je ne te regarde pas, tu laisses tes émotions prendre le dessus et là, t'es désespérément malheureux." Pensait-il vraiment que ça pourrait lui échapper ? "J'ai pas envie d'être égoïste en te faisant rester si ça continue à te procurer ça.. Et peut-être qu'il serait bien que pour une fois, tu penses à toi plutôt qu'à moi." Ne voit-il donc pas que toujours la faire passer en premier lui était négatif ? Parce que princesse, elle le voyait elle. Elle le voyait et ça la tuait à petit feu de lui faire subir tout ça. "Il faut que t'arrêtes de me donner ton coeur quand je ne le mérite pas." Qu'elle terminait dans un souffle sachant pourtant par avance qu'il ne comprendrait pas.

Il ne comprend pas trop pourquoi elle lui dit ça. Il a choisi d’être là. Il a choisi de partir avec elle, d’être à ses côtes en connaissance de cause. En sachant pertinemment qu’il ne se passerait rien, qu’ils essayeraient au maximum de renouer leur lien amical avant toute chose. Parce qu’au fond, sa meilleure amie lui manque tellement, sa meilleure amie a laissé un vide dans son coeur. Il a Melusine, il a Melchior, mais personne ne peut remplacer Agathe dans son coeur. Personne ne peut prendre sa place. Même si elle partait durant des années, même si elle mourait, elle ne serait pas remplacer. Sa place dans la vie d’Aisling est indétronable, impossible à remplir par une autre personne. Si elle part pour de bon, elle laisserait un vide qui ne sera jamais remplis. Jamais. Alors non, il ne comprend pas pourquoi elle dit ça. Il ne comprend pas comment elle ne peut pas voir que malgré tout se qui c’est passé, l’égoïsme dont elle peut faire preuve n’a pas de raison d’être. « Agathe, je choisis de donner ce que je veux à qui je veux. » Se redressant sur le lit, essayant de trouver les mots justes à ses propos afin de ne pas la blesser mais aussi ne pas la laisser dans le flou concernant leur relation, leur amitié. « Je ne sais pas combien de fois il faut que je te le répète pour que tu comprennes. Être amie avec toi, c’est la moindre des choses pour moi. Après tout ce qu’on a vécu, tout ce que tu as vécu, et pas qu’avec Cole, mais avec ton ex avant moi, tu n’as pas à avoir honte d’être égoïste. Tu n’as pas à avoir honte de me vouloir à tes côtés pour le peu que tu veuilles bien me donner. Et ça me va très bien. » Il esquisse un sourire, caresse sa joue doucement du bout des doigts. « Je t’aime, ça ne changera pas. Mais mon amour pour toi n’est pas strictement amoureux. Il est aussi protecteur, amical. Je veux te voir heureuse, et tant que je verrais que tu es mal dans ton coeur, que tu te balances entre deux eaux sans savoir où te placer, je ne partirais pas. Et ne t’inquiète pas pour moi. J’ai beau être amoureux de toi, je sais aussi prendre soin de moi. Je ne dis pas que je serais avec quelqu’un d’autres dans un mois. Mais si je te vois heureuse là où tu es, je ferais ma route. » Sa vie ne s’arrête pas à Agathe, mais pour le moment, elle a plus besoin de lui que le contraire, même si elle pense qu’il ne la mérite pas. « Et puis, ma meilleure amie me manque. Et c’est elle que je veux retrouver le plus vite possible. »

Il ne voyait pas les choses comme elle, elle le savait. Agathe avait un côté trés défaitiste quand il s'agissait de sa propre personne et très souvent, elle venait se mettre elle-même plus bas que terre. Encore plus quand il s'agissait du blond parce qu'il pourrait bien dire ce qu'il voulait, elle savait très bien qu'elle n'était pas du tout à sa hauteur. Qu'elle ne le méritait pas et que jamais elle ne pourrait lui donner tout ce que lui avait pu lui offrir. C'était triste de dire ça, vraiment mais c'était la stricte vérité. Sauf que forcément, il ne voyait pas les choses sous cet angle et elle ne pouvait rien faire contre ça. "Tu devrais choisir d'arrêter de tout me donner alors" qu'elle réplique les sourcils froncés. Parce que dans la finalité, ça ne lui a rien apporté de bon à lui. Rien du tout. Et s'il ouvrait rien qu'un petit peu les yeux il comprendrait alors qu'Agathe n'était rien d'autre que nuisible pour lui même. "Comment veux-tu que je n'ai pas honte ? Je t'impose les choses. Dans quel monde est-ce que l'on peut choisir comme ça ? T'es.. T'es la personne la plus importante dans ma vie et moi, j'fais rien d'autre que t'imposer des choses parce que je suis incapable de réellement me poser quelque part." Alors quoi ? Il devait juste subir ses états d'âmes sans rien dire parce que princesse Agathe avait choisit que ça serait comme ça. "Il est la le problème Aisling. Je ne veux pas te voir avec une autre. Ni demain, ni dans un mois ni.. Jamais. Je veux pas, je le supporterais pas et ça nous place où ça ? J'ai pas le droit de demander des trucs comme ça." Et c'était pour ça que les choses étaient aussi compliquées. Parce qu'elle se donnait le droit d'aller voir ailleurs mais préférait lui interdire d'en faire de même. Et elle savait qu'elle n'avait pas du tout le droit de faire un truc truc pareil. Elle savait qu'elle n'avait pas le droit de réclamer quoi que ce soit. Poussant un soupir elle finissait par reprendre la parole. "Cole m'a appelé, il a besoin de moi faut que je rentre." Et elle lançait la bombe, comme ça, se disant que peut-être finirait-il par la détester, par prendre du recul par lui-même percutant alors qu'elle lui faisait plus de mal que de bien.

Leur vision du monde est si différente, si opposée. Elle le voit noir, il le voit gris. Il ne dirait pas blanc car il a déjà beaucoup souffert pour savoir que le monde est cruel mais a aussi des moments de bonheur intense qu’on ne voit que quelque fois mais qui en vaut la peine. Mais Agathe, elle voit le monde de manière différente, pessimiste. Elle voit le mauvais côté des choses et surtout chez elle. A la connaissance d’Aisling, elle voit tout noir sauf lui. Alors qu’il est aussi torturé qu’elle, aussi blessé et fatigué d’un monde qui ne met que des obstacles devant lui. Il essaye de lui faire entendre raison, de lui redonner le sourire, mais le visage d’Agathe est triste, malheureux et ça lui brise le coeur. «  Non. Jamais. » Il a beau lui en vouloir de l’avoir trompé, d’être allée avec Cole, il ne pourra jamais la laisser sans l’affection dont elle a besoin. C’est une personne trop aimante pour la laisser tomber ainsi. Il essaye encore et encore de lui faire entendre raison. De la rassurer. Parce qu’il sait que la vie ne s’arrête pas à elle, qu’elle ne s’arrête pas à leur histoire. Il en a tellement conscience. Sa vie ne s’arrête pas à Agathe, mais pourquoi il en a tellement l’impression alors. «  Mais je n’aurais rien accepté si je ne le voulais pas. Et tu as tes propres soucis à régler qui remontent à bien avant Cole. » Il le voit bien qu’elle est perdue, complètement égarée dans ses pensées, dans son esprit. Et non, elle n’a pas le droit de lui demander d’être seul alors qu’elle est avec quelqu’un d’autre. Il secoue la tête, refusant ses propos. «  Non, tu n’as pas le droit. Comme je n’ai pas le droit d’être là alors que tu es avec lui. » Il sait bien que sa présence pose problème. Que son existence même est un problème. Aisling le voit dans les yeux d’Agathe qu’il est plus un soucis en ce moment qu’autre chose. Mais quand elle lui sourit, il retrouve sa meilleure amie et son coeur se rafistole peu à peu. Elle coupa court à la conversation, lui disant que Cole avait besoin d’elle. «  Vas-y. C’est ton petit ami. Il faut que je rentre aussi de toute façon. » Parce que tout ça, toute cette situation, ça fait aussi mal que ça fait du bien. Et il commence à suffoquer de la voir aussi déchirée en deux.

"Ais.." C'était presque fatiguant en fait parce qu'avec lui, c'était sans arrêt un débat sans fin. Il ne cessait de la mettre sur un piédestal quitte à se brûler les ailes au passage quand elle ne le méritait absolument pas et ouais.. Elle n'en pouvait plus de le voir souffrir de la sorte à cause d'elle. "J'ai pas de souci" Et ça, c'était tout sauf la vérité mais probablement qu'elle n'était pas prête à avouer qu'elle n'allait pas bien. Parce que ce serait remettre ses faiblesses en avant et elle refusait de le faire, tout simplement. Disons qu'Agathe était complexe dans son genre et que la plupart du temps, elle préférait agir comme s'il n'y avait aucun problème alors que la vérité était toute autre. "Tu vois bien que ça ne fonctionne pas alors." Elle poussait un soupir quittant alors le lit, préférant se détourner de lui plutôt qu'entrer une nouvelle fois dans un débat qui ne ferait rien d'autre que les tuer à petit feu. C'était tellement difficile de se retrouver dans cette position avec lui. Elle avait l'impression de devenir complètement folle en fait. "Ouais." Elle est sèche soudainement mais les choses sont trop douloureuse entre eux. Elle ne sait plus quoi faire ni même comment agir. Elle a juste l'impression de perdre pied, de perdre le contrôle et de ne plus savoir où aller. Alors ouais, ça la rend folle de se retrouver dans cette position. Par moment, elle voudrait juste tout envoyer valser. Peut-être même que c'est ce qu'elle fait en ce moment même en lui balançant ça au visage comme si ce n'était rien. "Tu devrais sortir, je dois faire mes affaires de toute façon." Et ouais, elle tente de l'éloigner d'elle parce que c'est sûrement le mieux à faire dans tout ça. Et parce qu'elle fuit la difficulté comme à chaque fois.