Le remue ménage de cette soirée était épuisant… Peut être que j’aurais du emmené mon dressing dans son intégralité. Ma popularité et mon charisme me faisaient indéniablement m’attiraient les foudres et la jalousie des autres étudiants. A moins que ce soit le fait que je sorte désormais, depuis quelques heures à peine, avec la fille la plus sexy de la fac ? Un mélange de tout cela surement. Mais la soirée n’était malheureusement pas encore terminée. Il fallait faire devoir de figuration encore quelques heures avant de pouvoir enfin m’éclipser pour cette nuit pleine des promesses qu’Agathe m’avait soufflé de manière sulfureuse au creux de l’oreille. Alors, comme la danse était l’expression verticale d’une frustration horizontale, en attendant de lui faire passionnément l’amour, j’allais me contenter de la faire valser. J’arrivais près de la brunette, en train de discuter avec je ne savais qui, et je glissais ma main dans la sienne en lançant à ses interlocuteurs : « Je vous la vole… » Pas de ‘désolé’, j’allais pas m’excuser de vouloir passer un moment avec elle, pas de ‘je vous l’emprunte’ non plus, c’était un hold up de toute manière. Et je l’avais déjà commis d’ailleurs, et mon butin je ne comptais le rendre à personne. Quelques pas pour l’attirer au centre de la piste et je me tournai vers elle, mes doigts tenant toujours les siens, mon autre main allant se glisser sur sa taille alors qu’une chanson douce s’échappait des enceintes. « Alors mademoiselle Thomspers, la plus sexy d’Harvard, je vois que tes fans ont décidé de te demander des autographes… »  

La soirée avait soudainement pris une tournure étrange. Elle avait d’abord eu le droit à une crise de jalousie de la part de Pluton, suivit d’une trêve avec Aisling pour finalement finir par une mise en couple avec Cole. Rien de ce qu’elle avait pu prédire en somme. Et en tant que maniaque du contrôle, disons qu’elle n’était pas du genre à réellement apprécier les imprévus. Quoi qu’elle avait emporté le prix de la plus sexy au passage et celui-là, elle n’allait définitivement pas s’en plaindre. Après avoir confié la statuette pour ne pas s’encombrer de l’objet plus longtemps, princesse s’était fait accoster par ceux qui méritaient définitivement le prix des plus lourds. Au diable Ayma et Lisa, elles venaient de se faire doubler et pas qu’un peu. Poussant un soupir, elle esquissait un sourire forcé avant qu’on ne vienne attraper sa main l’entraînant plus loin. Cole son sauveur. Désormais sur la piste de danse, les mains entrelacées prêt à se lancer dans une valse, elle ne pouvait empêcher un rire amusée de sortir de ses lèvres. « Oh, tu connais ça de toute façon, les fans on ne s’en débarrassent jamais vraiment » Posant sa main libre sur son épaule, elle ne pouvait comme à son habitude pas s’empêcher de plonger ses yeux dans les siens. « J’ai cru l’espace d’un instant que tu m’avais abandonnée » Après tout, à peine avait-elle eu son prix en main qu’il avait disparu au milieu de la foule la laissant savourer cette victoire presque toute seule. « Qu’est ce que tu dirais.. De trouver un endroit tranquille ? Juste pour avoir un léger aperçu de cette nuit » Elle continuait à sourire sans le lâcher du regard s’amusant de la situation sans vouloir avouer rien qu’une seule seconde qu’elle avait terriblement envie de le retrouver de manière bien plus charnelle.

 Fan ou rageux, c’était du pareil au même de toute façon. Etre contesté c’était être constaté. Chaque marque d’attention, même si c’était pour protester et huer, c’était une façon d’attirer l’attention sur nous, comme lorsque mini DB dans son élan de folie m’avait vulgairement envoyé sa bave avant que son pote sorti de nul part ne nous arrose. « J’étais juste parti me changer… Pour la deuxième fois de la soirée. » Petite note d’agacement quand même en y repensant. « C’est à cause de cette tarée que je n’aimais pas le prénom Agathe. » Qu’elle se rappelle notre première rencontre, quand je lui avais promis de lui trouver des surnoms, bloquant sur son véritable patronyme. Finalement c’est biture girl qui héritait de tout un tas de sobriquets insultants. Et mademoiselle Thomspers, elle, m’avait probablement réconcilié avec le prénom en lui même. Donc hors de question de laisser princesse toxico gâcher la soirée. Pas plus que le mather crassou qui avait ruiné mon premier costard. Je n’avais pas franchement envie de m’étaler sur ma première tenue, parce que ça signifierait s’attarder sur la phase où je l’avais ôté, et qui m’y avait aidé… Oui, non. Mauvaise idée. « L’an prochain, je viens en imper. Ca m’irait bien tu crois ? » Puis ses prunelles hypnotisantes captaient les miennes et l’image de l’autre hystérique belge s’effaçait de mon esprit. On commençait à bouger lentement, suivant la douce mélodie que crachait les enceintes et ma partenaire me soufflait alors l’idée de s’isoler. « Un léger aperçu ? » Elle n’avait pas besoin d’en dire davantage. Mon regard se perdait sur ses lèvres puis l’instant d’après dans le décolleté de sa robe et mon pouls déjà s’emballait… En fait pas que mon pouls… Ok. Weird. C’était quoi ça ? Le fait d’être en couple ? Comment ça se faisait que j’étais aussi réceptif, aussi peu enclin au contrôle et à la maîtrise moi ? Ok, Agathe était incroyablement sexy, et j’avais une imagination perverse débordante mais là avec une simple insinuation elle venait de me filer une trique d’enfer et… Et j’avais beau redoubler d’effort, fixer d’un coup la déco du plafond en pensant à toute autre chose qu’à tout ce que j’allais faire avec son joli petit corps quand on serait rentrés, ça ne marchait pas. Même repenser au crachat de mini DB, à la montée sur scène de mon batard de demi frère, ou la victoire de ce Strudwick de mes deux, même tout ça, ça ne faisait pas redescendre la pression alors… « Faut vraiment qu’on trouve un endroit tranquille oui… Parce que je ne réponds plus de moi là. »

 De toute manière, Cole avait toujours eu un drôle d’effet sur elle. Fallait dire que dès le début, même si elle avait tout fait pour ne pas lui succomber, elle avait rêvée plus d’une fois de lui enlever sa chemise pour lui faire des choses bien loin du catholique. Alors ouais, maintenant qu’elle le possédait entièrement, qu’elle pouvait l’avoir à n’importe quel moment et ça, juste pour elle, elle comptait bien en profiter autant qu’elle le pouvait. L’épuiser à un tel point qu’il n’aurait même plus la force d’en regarder une autre. Ouais, c’était un sacré bon plan. « Ruiner tes costards pourraient presque devenir un sport » qu’elle lançait soudainement. Entre la Thaïlande ou une blonde avait renversé son verre et ce soir où c’était déjà la deuxième fois qu’il avait à changer de tenu, fallait croire que tout le monde se passait le mot. « Je dois avouer que je pourrais presque détester mon prénom juste de par son existence. » Mon dieu, elle ne pouvait clairement pas la supporter. Et même si Hades et Abelard étaient des amis d’enfance, y avait aucun contrat l’obligeant à se montrer sympathique avec la plus jeune qui n’était rien d’autre qu’une traînée. « Je pense que tu pourrais mettre ce que tu veux que tu resterais charmant. » Hop, le petit compliment gentiment envoyé. Fallait dire que là, elle était un peu plus apaisée la blonde. Bien moins encline à lui en mettre plein la tête, les réconciliations avaient été concluantes, autant lui accorder un peu de répit pour la soirée. La tornade qu’elle était savait par avance que ça ne durerait pas bien longtemps. « Ou même un grand, ça dépend si tu le mérites » Bien sûr qu’elle continuait à l’aguicher toujours plus. Parce que c’était comme ça qu’elle fonctionnait. Se mouvant lentement au rythme de la musique, elle sentait soudainement la bosse s’étant formé dans son pantalon contre elle et surprise dans un premier instant, elle ne pouvait s’empêcher de rire par la suite. Approchant sa tête de la sienne, elle venait murmurer quelques mots, bien amusée de la situation. « Depuis quand est-ce que je te fais autant d’effet Cole ? » Parce que là, c’était de la vitesse éclair en fait. « Viens » qu’elle soufflait attrapant sa main pour prendre les devants, restant assez proche pour cacher un maximum la situation embarrassante dans laquelle il pouvait être. Accélérant légèrement le pas pour les conduire hors de la salle, elle bifurquait sur la droite ouvrant finalement la porte d’un vestiaire. « Va falloir que t’apprennes à me résister un peu » Comme en pleine danse en fait.

  Allez amusons nous de leur sottises. Y’avait que des idiots que ça pouvait amuser ce genre de trucs, et j’étais pas assez stupide pour entrer dans leur jeu. « Qu’ils bousillent mes costards, j’en rachèterais d’autres. » lançai-je avec un détachement assumé, n’ayant même pas honte de mes propos alors que clairement, l’une de mes vestes à elle toute seule valait surement plus que ce que certains pouvaient se faire en un mois. Mais mon amour pour la démesure me poussait toujours à acheter plus. Je confessais ensuite l’origine de mes réticences d’autrefois quant au prénom Agathe, qui aujourd’hui prenait une toute autre dimension pour moi. « Elle ne mérite pas un tel prénom. » soufflai-je, amusé d’entendre que pour une fois, on avait la jeune femme et moi le même avis sur quelqu’un. A marquer d’une pierre blanche. « Je crois que c’est la première fois qu’on tombe aussi facilement d’accord sur quelque chose. » Et ça faisait naitre un sourire diabolique sur mes lèvres. L’épisode champagne shower me permit donc d’élaborer un plan pour l’an prochain. « Challenge accepted. Prochaine soirée, je me ramène en ciré jaune. T’es sûre que tu réussiras à rester à mon bras malgré une telle tenue ? » m’amusai-je alors à la défier. Clairement de la provoc, parce que moi sans costard, je me sentirais presque tout nu vous voyez. On dansait, ainsi, et subtilement, elle commençait des allusions qui en quart de seconde firent réagir la partie basse de mon corps, qui en dépit de mes efforts, refusait de se calmer. La demoiselle s’approchait, ce qui n’aidait en rien. Mais même pensées et regards ailleurs, je n’arrivais pas à récupérer le contrôle. Il y avait un truc… Ce n’était pas normal. Et ça, ça amusait grandement ma petite amie. « Arrête ça Agathe… » Parce que c’était vrai, je ne contrôlais plus. J’avais l’impression d’avoir soudain la libido d’un ado, de ceux qui sont incapables de bronzer sur la plage parce qu’ils bandent à chaque bikini qui passe… Et elle finit par comprendre que je ne déconnais pas, m’entraînant plus loin, quittant la piste, pour éviter de se faire repérer par des regards indiscrets. Genre comme les yeux de @Ashleigh H. Strauss et @Marin N. Perol. Agathe juste devant moi, j’essayais de faire abstraction de la proximité de son petit derrière, la demoiselle venant se coller à moi dans le but probablement de cacher mon état, et la première porte de vestiaire qu’on croisa, elle l’ouvrit pour qu’on s’y retrouve. Elle s’amusait, clairement. Et en bon maniaque du contrôle je m’écartais un brin vexé. « Te moque pas…» Et même avec un peu de distance, même en regardant autre chose que le décolleté plongeant ou la chute de rein de la jeune femme, la bête ne redescendait pas. « Y’a un truc de pas normal là… » et on sentait au ton de ma voix, à mon regard, que je commençais à ne plus rigoler du tout et à me tracasser vraiment. On ne plaisantait pas avec ce matos là.

« Belle philosophie de vie. » Princesse avait eu exactement la même réaction quand cette satanée mather avait bousillée son chemisier au lord hobo. Encore une fois, ils prouvaient qu’ils n’étaient pas si différent étalant à vu d’œil l’argent qu’ils pouvaient posséder quand d’autres avaient bien du mal à acheter ne serait-ce qu’un paquet de pâte pour finir le mois. Chacun ses problèmes qu’elle dirait la blonde parce que clairement, le malheur des autres ne la concernait absolument pas. « Tu as bien raison, je suis la seule à le mériter. » Il faudrait créer une loi indiquant que personne au monde n’avait le droit de porter le prénom d’Agathe hormis miss Thomspers. Ouais, ça pourrait être une bonne idée tiens. « Pas faux, on pourrait presque commencer à s’apprécier » qu’elle lance d’un air taquin. Parce que certes, il y avait cette sacré attraction, cette possessivité qui devenait folle par moment mais l’entente, c’était pas ce qui les caractérisaient les mieux. Semblait-il qu’ils arrivaient finalement à passer au-dessus de tout ça. « Si jamais je le fais, tu devras faire une annonce officielle pour honorer mon statut de femme parfaite. » Comme toujours, princesse marchandait pour un oui et pour un non. Mais si elle devait vraiment subir Cole en ciré jaune, il lui devrait au moins ça. Ni plus ni moins. Quoi qu’il en soit, le grand Wildingham semblait soudainement totalement déstabilisé ce qui amusait la blonde bien plus que de raison. Ouais, bien sûr qu’elle ne pouvait que rire de ce manque de contrôle et puis ça flattait aussi son égo par la même occasion. Alors après quelques secondes, elle l’entraînait finalement une nouvelle fois à l’abri des regards les enfermant alors dans le vestiaire ou monsieur semblait être vexé. « Ne te vexe pas pour si peu » Levant les yeux au ciel elle avançait d’un pas vers lui alors que celui-ci reprenait la parole sur un ton bien plus sérieux. « Hé, relax ok ? C’est rien qu’on ne puisse pas régler. » Un dernier pas pour rompre la distance et princesse posait doucement ses lèvres sur celle de Cole espérant que ça le détendrait au moins un peu. « On va s’en occuper » qu’elle murmurait laissant ses mains glisser jusqu’à sa ceinture défaisant celle-ci habilement. « Tu trouves ça pas normal à quel point ? » Non mais parce qu’il avait limite l’air complètement énervé d’être dans cet état alors que pour princesse, ce n’était rien d’autre que son anatomie qui répondait à ses envies. Rien de dramatique en soit.

  On débâtait un peu sur le chaos ambiant, que faisaient régner une bande de bon à rien de mathers, mini DB en tête de liste, et au final, il fallait mieux voir cette agitation des verts à notre égard comme une sorte de démonstration d’idolâtrie, ou bien une volonté de nous distraire. C’était la facilité avec laquelle on était tombé d’abord sur la belge qui m’étonna et je lui en fis donc part. Mon interlocutrice s’en amusa également. « Je suis sûr qu’on a plus en commun que cette princesse en carton… » Mais pour ça, il allait falloir baisser les armes, lâcher l’armure et apprendre à se laisser entrevoir par l’autre, se laisser découvrir. Quand on avait passé son temps à se battre ou à s’envoyer en l’air, on avait encore beaucoup à faire donc… Un délire sur le parka jaune que j’ambitionnais de porter pour une future sortie, elle à mon bras, et l’ambiance repartait donc sur la légèreté et le jeu. « Deal. » Et puis, un rapprochement, son corps contre le mien, son regard troublant, ses paroles avec juste une pincée d’ambiguïté et ça suffit à m’affoler plus bas. Que se passait-il ? J’aurais voulu reprendre le contrôle, regardant ailleurs, chassant la brune de mes pensées mais quedal. S’en rendant compte, elle me sauva en m’entraînant dans un vestiaires désert. « Je ne suis pas vexé je suis inquiet ! » m’énervai-je en essayant une nouvelle fois de penser à autre chose, paupières closes. Mes yeux se rouvrirent et j’annonçai mon verdict : « Y’a quelque chose qui va pas Agathe. Ok, t’es la plus sexy du campus et j’ai envie de t’arracher ta robe depuis le début de cette soirée. T’es capable de me faire bander en quelques mots, en quelques gestes, certes, mais d’habitude, ça je maitrise, et si c’est pas le cas ça veut dire qu’on a foutu un truc dans mon verre et… » Et j’imaginais déjà les dégâts que ça pourrait provoquer à mon matos, l’infarctus du myocarde qui me guettait, et pire encore… Sauf que, heureusement, Agathe était là, dédramatisant le moment, ses mains contre ma ceinture qu’elle dénouait, se proposant pour ‘m’aider’. Rien que ça, déjà, ça me rassurait. Un sourire apparut même sur mes lèvres. « Tu vas t’en occuper comment ? Tu connais un antidote ? » Là, tout de suite, maintenant, Agathe devant moi, ses mains qui dénouaient ma ceinture, j’avais bien un remède en tête. En fait, il allait peut être falloir que je remercie ceux qui avaient piégé mon verre…