Je vais mieux.
Ou du moins c'est ce que je me répète, pour me sentir mieux. Parce qu'en vrai, j'ai mal. Trés mal !  
Ma bouche enfle encore, mon estomac se rebelle de temps à autre, et j'arrives à peine à parler tant ma joue est endolorie.
Les soins de Ellana m'ont assez remis sur pieds, assez pour que je me remette debout et décide de rentrer. Mais surtout que je me décide à affronter Benji.
Bien sure, c'était pas ma faute... Ou peut être que si, en décidant d'aller le voir, et de le provoquer ... et de prendre les coups, en le provoquant.
Peut être, que c'est un peu de ma faute aussi.
Cela dit peut importe qui est la personne à blamer, mon homme ne va pas du tout aimer me voir comme ça, et je sais que sa réaction ne va pas être belle à voir. Même si je n'ai jamais été mis dans une situation pareille auparavant. A part à Miami, quand j'ai reçu un coup de poing, et qu'il a faillit démettre l'épaule du Barrow responsable.
Eh merde! Il va pas du tout aimer.

Mon portable vibre dans ma poche. Un SMS. Benji.
Oh god! Tu existe vraiment! Tu as entendus mes prières, que je n'ai même pas formulé, et tu m'offre une nuit de répit, ou je vais m'allonger, prendre des cachets anti douleurs, et dormir... certainement dans le lit de mon homme pour sentir son odeur... Seul. Puisqu'aprés quelques échanges d'SMS, je lui propose de rester au manoir.
"J'arrive" Lus je.
D'accord, autant pour moi. Et franchement, j'ai pas envie de rester seul.

Ouvrant la porte du loft, je crie le nom de ma soeur .
"Pénélope ? Péné ? T'es la? "
Pas de réponse.
Je profite de ce moment de quiétude, pour me diriger vers le réfrigérateur, et sortir un sachet de petits poids, et que je pose sur ma joue, et une bière que je décapsule.

Seul.
Je prends mes aises... dans mon propre appart'. Appart' qui n'est plus aussi accueillant et synonyme de sécurité depuis quelques temps. Sauf que, bizarrement, cette solitude est bienvenue. Elle me calme.
J'attends patiemment que mon homme rentre, du manoir paternel. Enlevant mon manteau d'un coup d'épaule, je le laisse tomber sur un canapé, enlève mes chaussures, et m'assoit sur le canapé. Savourant la fraicheur des petits pois, calmant cette douleur de mâchoire. Ou pour être plus exact, la morsure de froids, me fait oublier le mal que je ressens, et le remplace par un autre.
Fuck!
Faut que je me reprenne! Puisque je sais, que l'abattement que je ressens, n'a rien à voir avec le fait d'avoir été "tabassé". Et puis avouons le, c'est absolument rien, comparé à d'autres coups que j'aurais pu prendre. Je suis juste complètement énervé contre moi même, concernant le résultat, de ce que j'ai tenté de faire.
Urgh. Rien que d'y penser, je grimace. Puis, la grimace fait ressortir cette douleur, qui me fait grimacer encore plus.
M'installant sur le canapé, j'ouvre la télé, et prends une gorgé de ma boisson, dans l'attente du grand brun qu'on m'accuse de tromper, et qui à refusé de me laisser terminer la soirée seul.
J'arrives même à discerner le bruit de ses pas, en tendant l'oreille, avant même qu'il sorte ses clé. Bruit familier, qui me fait instantanément me sentir mieux, et me rendre compte qu'en fait, je trépignais d'impatience à l'idée de le voir ... Même si je ne sais pas encore ce que je vais lui dire.
Il est enfin la!

En quelques pas, il est devant moi, remarquant trés vite, que quelque chose se cache sous les petits poids. Allez, courage Jona! J'enléve le sachet, et essaie de sourire sans grimacer.
-Ca va Babe! T'aurais du voir comment j'ai laissé l'autre !
Ironique. Bien sure. Je ne l'ai même pas touché... Alors je me rattrape, m'éclaircissant la gorge
-Tu te rappelles babe ... au début de notre relation, j'ai dit que j'avais une capacité étonnante à m'attirer les ennuies? à jouer de malchance ? Eh bien, ça a pris du temps, mais t'en as la preuve.
Allez. Un peu d'humour !

Je suis stupidement heureux de le voir.
Aprés avoir passé toute la soirée à essayer de l'éviter. Le fait de l'entendre, le voir, sentir sa chaleur et son odeur enivrante, me rassure. Comment ai-je pu penser un instant que je ne voulais me tenir loin de lui?
Il reste calme, assez pour se positionner entre mes jambes, et se pencher vers moi. Position que j'affectionne d'habitude beaucoup.
Quand il me prends le menton entre ses doigts, c'est avec délicatesse qu'il me tâte. Et c'est avec moins de délicatesse que je me dérobe à son toucher, avant de me reprendre, et de remettre à ses soins. Cette première réaction n'étant qu'un réflexe, il me fallait du temps pour je me rappelle, que "Benji ne me ferait jamais de mal."
-Ce n'est rien Babe. Vraiment rien. Je l'ai un peu cherché aussi.
Oui je sais, il ne va pas se contenter de cette information. Il faudra que je lui explique, et il va s'énerver... Contre Jay principalement. Peut être aussi contre Oliver...  
Soupirant je m'approche de mon petit ami, et l'embrasse légérement. Autant que le permettent mes blessures.
-Promet moi que tu vas pas t'enerver.
Un peu léger comme demande de promesse. Un peu cliché aussi. Elle implique que ce que je vais dire va “automatiquement” être mal pris. Mais au moins ça prépare l'autre à ce qui va être dit.
-Je suis allé voir Jaysaël
Commençais-je. Sait- il qui est Jaysaël? Il les appelle les blonds…
-Le blond qui m’accuse d’avoir couché avec son petit ami.
Précisais-je. Faisant glisser ma main, je la pose sur son poing fermé, et caresse sa peau de mon pouce, tandis que mon autre main effleure sa joue.  
-J’aurais pas du, je sais qu’il est du genre sang chaud. Je voulais juste… je sais pas … le confronter pour qu’il se rende compte que je n’ai rien à voir avec l’histoire? Je l'ai un tout petit peu laisser me frapper, pour qu'il exprime sa colère. Croyant qu'il allait peut être réaliser qu'il avait tord...
C’est un peu l’idée la plus stupide que j’ai jamais eu, faut juste que Benji comprenne, et croit, que l’idée vient de moi.

Il sait qui est Jay.
Ca ne me rassure pas pour autant.
Cette histoire à beau ne pas avoir entaché ma relation avec Benji, ça n'empêche qu'elle commence à gravement m'énerver. Et je sais pourquoi : Parce que j'ai eu tord en allant confronter Jay. Que je m'attendais à une réaction autre que celle que j'ai eu.
Et ça... ça ne me plait pas du tout.
Si j'étais resté seul ce soir, j'aurais boudé dans un coin du lit. Je n'aurais certainement pas dormis, à me ressasser toute la scène, accompagné par une série ou une quelconque emission télévisé qui me tiendrais compagnie.
Parce que je n'aime pas, ne pas avoir raison! Mon égo en à pris un coup, encore plus douloureux que le bleu sur lequel je presse ce sachet de petits pois. Tout ce à quoi j'arrives à penser c'est que grand père Lynch aurait été déçu, de mon manque de jugement . Papa Lynch m'aurait regardé avec ... le même regard qu'il me porte à chaque fois, il aurait soupiré, et aurait continué à lire le journal. Mère, comme d'habitude, m'aurait parlé du fils d'une amie, de son cercle mondain, qui apprendrait les arts martiaux, sans jamais avoir eu de bleu sur le visage.
Mais Benji... Lui il s'inquiète. Pour ma santé, et pas pour ce que les autre peuvent dire. Pour mon bonheur, et pas parce que je ne peut plus assister à des Gala. A noter que sur ce dernier point l'aurait même arrangé.

Quand il me propose de m'emmener et me ramener des cours, j'ai envie de décliner son offre. Pour la simple raison que lui aussi il a sa vie. Son propre boulot... et que je n'ai pas envie d'une "nounou", ne de quelqu'un pour me tenir la main. Je n'ai pas envie que notre relation devienne aussi bancale: Moi me foutant dans la merde, et lui essayant de me protéger.
Ce n'est pas ce que je veux.
Sauf que, quand je le regarde, c'est pas une nounou mon homme. Je ne peux, décemment, pas l'empêcher de vouloir me protéger. Réaction tout à fait normale, que j'aurais moi même eu à son égard, vu l'état ou il m'a trouvé. J'arriverais peut être à lui expliquer, au fur et à mesure, que je ne suis pas fait en sucre, et que je pourrais encaisser ?
Et puis, je dois l'avouer, j'aime bien l'avoir avec moi tout le temps...

Souriant je relève mes yeux vers les siens :"Alors tu vas m'accompagner partout babe?"
Mon sourire se transforme, il n'exprime plus de la joie, mais plutôt du désir. Du désir qui teinte mes yeux. "On pourra peut être passer par une salle de classe, reprendre ce qu'on n'a pas fini la dernière fois" Chuchotais je, me rapprochant de ses lèvres.
Je cherches à changer de sujet ?
Oui tout à fait.
Est ce que ça marche?
Je ne sais pas...
Je ne sais plus rien en fait, j'aime juste beaucoup le contacte de ses lèvres. Je ne sens presque plus la douleur sur la mienne. Puisque finalement "Les bisous magiques" existent.