« J’aimerais bien te voir passer en mode cupidon tiens. » rigolai-je alors que mon amie me promettait de ne pas me laisser finir vieille fille. « On pourra faire des doubles dates comme ça. » Puis forcément, comme on parlait noces, je demandais à la demoiselle si elle et son petit ami avaient déjà envisagé la suite, un mariage ou quelque chose comme ça. J’étais surprise e sa réponse. Elle, elle y pensait, normal, toutes les filles rêvaient un jour d’avoir un mariage de princesse non ? Mais lui, apparemment, il était plutôt bloqué, le sujet –enfant- était apparemment compliqué à aborder donc Bambi n’avait même pas osé parler d’un engagement type fiançailles. « De toute façon, le mieux c’est d’avoir la surprise. T’imagine : Ciaràn, un genou à terre, qui te demande ta main ? » Peut être que j’étais vraiment trop optimiste. Parce que si le mather était absent, je voulais croire que c’était parce qu’il préparait une belle surprise à mon amie. Optimisme contagieux puisqu’elle, elle me soufflait que peut être Hadès pourrait revenir vers moi. Large sourire aux lèvres : « Au pire, on se marrie ensemble hein ma belle ? » rigolai-je en plaisantant, me moquant un peu en réalisant qu’on était peut être en train de se dorer d’illusions. Revenant ensuite à Nate, je mis des mots sur les sentiments qui me gagnaient quand j’étais avec lui : passant d’un tout à son contraire. Bambi me conseillait avec sagesse de peut être lui laisser sa chance. « Je sais pas… Je t’ai pas dit mais… Je me suis vengé en fait. Après son lapin, j’ai été inviter son meilleur ami au bal. Du coup je vais au bal avec son meilleur pote pour l’embêter, je me dis que c’est probablement mieux que je l’évite d’ici là. » Petit sourire diabolique, craignant déjà les remontrances de mon interlocutrice.  

  « Agence matrimoniale Corleonesi… » rigolai-je avant de commenter : « Oui, j’sais que tu pourrais le faire. En plus ça sonnerait bien comme nom d’agence. Tu sais ce qui te reste à faire si t’en as marre de la médecine. » J’étais partante pour jouer les cobayes moi. Rencontrer LE bon. Celui qui me ferait rêver, et qui me ferait me sentir princesse, autrement que par mon titre. On se mit même à évoquer de potentiels double date pour le jour où j’aurais moi aussi trouvé ma perle rare… Pas demain la veille pour l’heure. Y’avait peut être plus de chance que ma roomie épouse son prince. Moi j’y croyais, je le voyais déjà le mariage de rêve qu’elle aurait. Sauf que mister Ciaràn n’était pas branché engagement du genre apparemment, il évitait plutôt les sujets. « On verra ce que l’avenir te réserve alors… » Trop d’optimiste. Si j’avais su où et avec qui était le mather à ce moment là, j’aurais probablement tenu ma langue plutôt que de faire rêver ma coloc. Au pire, l’option se marier l’une avec l’autre était adoptée par ma roomie et c’est avec un rire, levant la tasse de thé pour trinquer et marquer cet ‘accord’ que je reprenais : « Miss Corleonesi, acceptez vous de devenir ma femme si jamais votre cher et tendre vous déçoit ? » Et j’ajoutai : « Tu m’excuses, je mets pas un genou à terre je suis en jupe… » Et je rigolai de plus belle. Ca me faisait du bien de passer du temps avec Bambi. Vraiment. Et aussi c’était l’occasion de vider mon sac et de lui faire un point sur ma vie sentimentale désastreuse. Je racontai donc ma vengeance contre Nate ce qui me valut le titre de diablesse. « Faut pas se fier aux apparences. » J’étais beaucoup moins sage que mon image, surtout quand je me sentais attaquée. « Peut être… On verra. En attendant j’espère qu’on aura l’occas’ de danser toutes les deux sur la piste, ou au moins de passer un petit moment ensemble au bal. » Je ne savais pas vraiment ce que ça allait donner. Brent comme cavalier. La réaction de Nate. C’était le flou total quant à ce qui m’attendait à cette soirée… 

« Je suis sûre que tu feras une super doc. Tu sais déjà super bien t’occuper des petits cœurs brisés alors… Faut que tu fasses cardiologue d’ailleurs ! » lançai-je en riant, m’amusant à imaginer d’autres carrières à mon amie, reprenant mon sérieux pour demander : « En vrai, tu sais dans quel domaine médicale tu veux te spécialiser déjà ? » Pas sûr qu’elle le sache, elle était jeune, elle avait encore le temps de choisir sa branche. Le monde médical était large, les choix nombreux. En attendant, le délire revint quand on trinqua au thé et qu’on se promit mutuellement nos mains en cas de déception sentimentale. L’excuse de la demande informelle était la jupe pour moi, les tongs pour elle, mais l’idée était là. « Je pense qu’on va gagner l’award du meilleur couple cette année. » me marrai-je. En fait j’étais pas loin, ma Bambi adorée allait rafler un tas de prix dont un avec son couple avec Ciaràn. Peut être que j’allais faire medium en fait. On se promit ensuite une danse au bal, histoire aussi de rabattre un peu le claquet aux mecs. « On leur annoncera nos fiançailles secrètes à ce moment là alors ? » Pauvre Ciaràn, je le connaissais peu, que lorsqu’il y avait eu tensions avec Bambi et qu’il s’était inquiété de ne pas avoir de nouvelles parce qu’elle était partie dans son ranch, je ne voulais pas vraiment me mettre le mather à dos. « Tu m’as jamais vraiment expliqué ce qui s’était passé la fois du ranch au fait ? » demandai-je en y repensant.

 « Tu sais moi mon domaine c’est le théâtre et la philo, alors... » rigolai-je en levant les mains, histoire de me dédouaner. Je n’y connaissais rien, et je lui tirais mon chapeau d’ailleurs. Les études comme le boulot, dans la médecine, c’était quelque chose d’éprouvant. Et quand elle évoqua ses projets de spécialisation, j’étais d’autant plus impressionnée. « Qu’importe ce que tu choisiras Bambi, tu seras un médecin hors pair, et tes patients seront chanceux de t’avoir. » Je savais pas ce qu’elle valait en pratique, mais je me doutais qu’elle était douée vu comme elle était studieuse et le nombre de fois où je l’avais vu réviser avec application dans notre chambre, mais en tout cas en terme d’abord et de contact patient, elle était très douée assurément. Elle avait une empathie et une façon de se préoccuper des autres qui feraient forcément d’elle une bonne soignante. Discussion moins sérieuse ensuite, avec notre futur mariage et l’award qu’on pourrait éventuellement rafler au bal, ce qui amusa également mon interlocutrice. On se promit une danse au bal, et de faire marcher un peu nos cavaliers et puis le sérieux revint à nouveau avec cette histoire de ranch. Ciarán m’avait écrit inquiet il y avait quelques temps, quand mon italienne préférée avait filé se réfugier dans son ranch. « C’est bien aussi d’avoir son refuge, un repère… Et puis c’est bien que vous ayez pu en discuter et qu’il ait fini par accepter la chose… » Ca y est, j’avais des étoiles dans les yeux, parce qu’ils étaient vraiment trop mignon, et j’espérais vraiment que l’absence du mather ici en Egypte n’allait pas être source de conflit entre eux. Mon thé fini, je me levai ensuite et proposai : « On irait bien se balader un peu sur le pont du  bateau t’en dis quoi ? » Histoire de finir de passer ce petit moment ensemble.