J'ai passé la journée à me faire masser. Cette sortie à dos d'éléphant de la veille m'a vraiment tué les lombaires, et je crois que j'avais besoin de jouer les feignantes aujourd'hui. Et si jusqu'à 15h je me suis faite masser par cette magnifique thaïlandaise, j'ai maintenant décidé de me faire dorer au soleil. Impossible de faire autrement avec les plages magiques de ce pays. J'ai choisi un maillot de bain une pièce, pour essayer de dissimuler le peu de ventre que je peux avoir. En fait, c'est vraiment pas grand chose, mais moi qui me regarde tous les matins dans le miroir, j'ai l'impression qu'il est réellement différent. A moins que cela ne soit moi tout simplement. Et cette histoire avec Hippolyte me travaille encore plus. Elle est comme ça, je le sais depuis tout ce temps, mais franchement, là, elle abuse. Je suis certaine qu'au fond, elle n'a pas fait exprès de la pousser, ou alors, je l'espère intimement. Je m'installe sur un transat en repensant à cette histoire totalement folle. Je n'aurais pas du lui dire pour ma grossesse, jamais. Mais entre le fait qu'elle l'annonce à tout le monde et me faire passer pour elle dans cette histoire avec Lucky, le choix a été relativement vite fait. Prête à attraper un magazine dans mon sac, j'observe la plage et voit Jonathan un peu plus loin sur un transat. Je me lève rapidement. J'ai l'impression qu'il ne va vraiment pas bien, et même si parfois il m'agace, il est la famille quoi... Je lance mes tongs pour avancer plus vite, lunettes de soleil sur le nez, chapeau de paille enfoncé sur la tête. Et quand j'arrive assez prêt de lui, je m'arrête nette. « Merde, mais qu'est ce qu'il s'est passé Jo ? » Je cours vers lui pour les quelques mètres qui nous séparent. Je m'assois à côté de lui et attrape son menton entre mon pouce et mon index droit et relève son visage vers moi. Il a un bel hématome sur la joue, la lèvre fendue. Je regarde son torse, le scanne de mes yeux de biche. Un nouvel hématome au niveau des côtes. Je relève mes yeux vers son visage, dans le questionnement. Même si je l'ai rarement vu, depuis que je vis avec lui, jamais je ne l'ai vu dans un état pareil.

@Jonathan T. Lynch

J’ai mal . Horriblement mal !
Je penses n’avoir jamais rien expérimenté de pire dans ma vie. Ou du moins dans la vie dont je me rappelle. J’ai peut être eu des gueules de bois pire que celles de ce matin, pendant les 3 années effacé de ma mémoire?
D’accord. J’avoue. Ca ne fait aucunement partie des priorités, dans ma liste de “souvenir dont je veux me rappeler” … Surtout quand ma tête vrille de cette manière, et que chaque bruit se répercute un millier de fois dans mon crâne, pour que chaque écho m'arrache des grimaces de douleurs.
Dieu que j’ai mal!
A mon réveil, après ce que je considère être quelques minutes de repos, j’ai pas trouvé mon homme. Normal, vu qu’il est 14h, et qu’il doit être quelque part entrain de braver les vagues. Je me suis douché, changé, et pris mes lunettes, puis j’ai décidé que je n’avais la force de rien faire, à part m’assoir sur un transat et laisser le soleil lécher ma peau.
Que de paresse aujourd’hui.
Au bout de quelques temps, le bruit des vagues devint un murmure bienvenue, me berçant assez pour que je somnole.
Je devrais certainement penser à mettre de l’écran solaire.
Oh et puis… je n’ai pas le courage de bouger.
-Merde qu’est ce qui s’est passé Jo .
Ma tête ! NON ! s’il vous plais ! pas de bruit !
Ma soeur mesdames et messieurs, le symbole de la douceur. Mais sa voix … Argh ! j’ai envie de hurler de douleur.
-chuuuuut ! répondis je en chuchotant, Crâne, Mal, aie.
Est ce qu’elle allait comprendre? Peut être.

Serrant les dents, j’ouvre les yeux sous mes lunettes, assez pour la regarder, et voir ce qu’elle était entrain de fixer.
Ah mais oui ! les marques. Je suis pas encore assez rouge écrevisse pour cacher le bleu des coups que j’ai reçu quelques jours plus tôt. Et j’avoue ne l’avoir pas encore revu depuis cette nuit la. Du coup, elle … semble s'inquiéter??
Bizarre.
-C’est rien ! T’aurais du voir ce que j’ai fait à l’autre.
Faut que j'arrête de répéter cette phrase. Surtout que j’ai rien fait du tout à l’autre, et que je penses avoir une côte fêlé ou un truc du genre, vu que j’ai encore super mal aux côtes.  
-Je t’assure c’est rien.
Répétais je en voyant ses yeux fixer le bleu sur mon abdomen
-Une bagarre, rien de grave.
Essayais je de sourire, finissant par grimacer avec ma lèvre fondue.