La Laponie. Le grand froid, la neige, les mathers, les lowells. Darren, aussi. Darren que j'ai vu en charmante compagnie pendant une des soirées organisées pendant ce voyage auquel j'avais été conviée par ma meilleure amie. Et visiblement, ils étaient pas juste potes. Dire que ça ne me fait rien serait ... Du pur mensonge. Mais je saurais pas non plus dire exactement ce que ça me fait. Les hommes, c'est trop compliqué, je vais finir par m'exiler sur une foutue île, me nourrir de noix de coco, et parler avec un ballon que j'appelerais Wilson. Bon, non, clairement pas, si j'ai été capable de partir en Corée, je serais absolument pas en mesure de partir sur une île.

Alors j'ai soigneusement évité Darren. Evité de croisé son regard, aussi. La soirée est passée, et voilà. J'ai plus qu'à prier pour ne plus croiser sa route, hein ? Enfin, ça, c'était sans compter sur le fait qu'on soit tous dans le même hôtel, ou du moins, dans les environs, entre divers igloos. Et alors que je quittais le spa du bâtiment principal, je tombais nez à nez avec ... « Darren. » Merde. Je hausse les sourcils sous l'effet de la surprise, pinçant ensuite les lèvres en cherchant mes mots. « Je vois que tu as aussi été invité au voyage des Mathers ? » A moins qu'il en soit un ? Non. Ca lui ressemble pas. Et puis merde, après tout, peut-être que je ne le connais pas si bien que ça ?

Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas accordé un luxe pareil. Partir en voyage, prendre le temps. Officiellement bien sûr, il était venu pour assurer la protection d'Ashleigh, mais concrètement, il n'y avait pas grand monde dans cette partie du globe, si bien qu'il savait son amie en sécurité et qu'il pouvait la laisser vaquer plus ou moins librement à ses occupations. Alors, il avait décidé de se rendre au spa. Faire un peu de sport, puis s'octroyer un sauna, et peut-être même un massage. Bon programme. Il entre dans le bâtiment lorsque ses prunelles claires se posent sur le feu d'une chevelure. « Margot. » rétorque-t-il sur le même ton avec un joli sourire de façade. Il a aperçu la jolie Rousse, fricoter avec d'autres garçons notamment et par exemple un blond, pas mal dans le genre slave. Il y a pas de quoi être jaloux, après tout, elle fait des choses de son âge et pourtant, ça l'a emmerdé quand il a vu ça... Sauf que, bah officiellement, il est le petit ami d'Ashleigh. « Oui, je suis venu avec ma petite amie. » Nouveau sourire colgate. « Et toi ? » Elle est pas vraiment du genre Mather, mais peut-être Lowell, va savoir. Ses doigts viennent gratter pensivement son menton alors qu'il l'observe et ça sort un peu trop franchement, il sait pas pourquoi. « Pourquoi tu m'évites ? » Il a bien remarqué qu'elle était fuyante depuis le départ, alors autant mettre les choses à plat[/color]

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A peine sortie des vestiaires, je tombe nez à nez avec la seule personne que je cherche à éviter pendant ce voyage. A croire que j'ai un mauvais karma qui se fout de ma gueule, décidément. Et le ton solennel qu'il emprunte en disant mon prénom, comme s'il imitait ma propre réaction, me contraint à lutter pour ne pas rouler des yeux au ciel. Bon bon bon, eh bien, autant faire la discussion. Si lui sourit comme un charme, moi, je reste relativement mal à l'aise. J'évoque son invitation ici. Il parle de sa petite amie. Petite amie. « Oh, d'accord. » Sourire feint, sourire faux, je hausse une épaule quand il me retourne la question, et regarde autour de nous comme si Rhia allait sortir de nulle part. « Ma meilleure amie est mather. Et de toutes manières, les Mathers ont invité ma maison. » Comme si l'univers avait conspiré pour que j'te voie avec ta blonde, quoi. Lèvres pincées, j'étais encore en train de chercher une belle excuse pour me dérober que voilà que la question sort. Franche. Directe. J'en reste bouche bée, interdite pendant quelques secondes. « Moi, t'éviter ? » Déni total. Je croise les bras en prenant un air nonchalant. Not a big deal. Ouais, enfin ça, j'essaie de lui faire croire, ou de me convaincre toute seule comme une grande. « T'étais en bonne compagnie, je me voyais pas débarquer comme une fleur. Je t'évite pas. » Faux. Absolument faux. Pire que faux, même, c'est du pipeau total.