don't get to close, it's dark inside —Grand changement qui pourrait en étonner plus d’un, Agathe était partie à Monaco en compagnie de Cole. Pas que lui, certes, mais l’invitation était venue de Cole en premier lieu. Au fond, elle n’avait pas besoin de se justifier, pas besoin d’expliquer quoi que ce soit. C’était une grande fille et elle avait tout à fait le droit d’agir comme bon lui semblait. Et oui, elle n’avait pas réellement prévenue ses proches pour ne pas s’attirer des reproches encore et encore mais elle savait qu’à Harvard, les informations faisaient vite le tour des étudiants. Peu importait. Il avait présenté ses excuses, il l’avait invité au restaurant et même si elle continuait à avoir du mal à croire en son mea culpa, elle préférait se fier au dicton. Garde tes amis proches et tes ennemis encore plus proche. Cole était malsain, elle le savait maintenant, elle en avait fait les frais. Et il avait des tonnes de chose à prouver avant qu’elle ne puisse croire rien qu’une seule seconde en sa sincérité. Mais pour le moment, ils étaient en week end et elle n’avait pas à se soucier de grand-chose. A part peut-être du fait que tout le monde était partit rejoindre sa chambre et que comme par hasard, il n’en restait qu’une seule de disponible. Une suite avec lit double. Devinez avec qui elle devait partager ça ? Cole, bien entendu. Les sourcils froncés, blondie attrapait la carte magnétique se dirigeant vers l’ascenseur l’air mauvais. Oh, elle n’y croyait pas à cette foutu coïncidence et concrètement, l’Eliot commençait à devenir fatiguant. Dans le plus grand des silences, elle attendait que la machine s’arrête au bon étage et c’était une fois dans la chambre qu’elle prenait la parole. « Tu dors sur le tapis. » Ou sur le balcon. Ou n’importe où tant que ce n’est pas dans le même lit. « T’as beau rêver de partager mon lit, ça ne va pas arriver. » Et elle mettait toute la conviction possible dans le ton de sa voix.

« Non ? Comment ça ? Plus qu’une seule cha… » Pas le temps de finir mon numéro de surpris et contrarié qu’Agathe s’était emparée de la carte magnétique avec un air profondément agacé, fonçant tête baissées vers les ascenseurs. Je glissai un billet rapidos à l’employée au guichet avant de faire volte face et de rattraper d’un pas rapide la blondinette. « Je t’assure Monaco, c’est plus ce que c’était… Même les meilleurs hôtels ont des prestations qui laissent à désirer… » Comment dire, je sentais que j’étais juste… 100% grillé. Surtout vu le regard sombre qu’elle me lança et le silence dans lequel elle se mura jusqu’à notre chambre. Notre, du coup oui, ça avait été le but de ma manœuvre. Et on avait à peine refermé la porte derrière nous que la demoiselle annonça ma sentence : le tapis. « Arrête Agathe tu crois quand même pas que j’en ai fait exprès ? » me défendis-je. « Regarde c’est un king size, je me mets de mon côté, je me fais tout petit, et je t’assure qu’action man n’en saura pas un mot. » Mon petit plan allait-il se retourner contre moi ? Non parce que si j’étais condamné au tapis merci… J’allais m’en aller toquer aux portes de l’hôtel et trouver une jeune femme plus accueillante que miss Thomspers… Sauf que, ce soir, c’était pas n’importe quelle femme que je voulais c’était bien elle. Et fier de notre dîner de la veille, fier de mes excuses dispensées, j’osais espérer que mon petit coup de chambre commune allait fonctionner. Je me dirigeai vers le mini frigo de la chambre et en sortis une bouteille de champagne en ajoutant : « On trinque ou tu boudes ? »

don't get to close, it's dark inside — Et puis quoi encore ? Est-ce qu’il arrêterait un jour avec ses manigances ? Clairement, c’était le genre d’erreur qu’on ne voyait que dans les films. Qui n’arrivait pas dans la réalité. Ou alors de manière vraiment rare. Et puis avec lui, elle ne pouvait s’empêcher de voir que le mal. Alors forcément, elle s’imaginait qu’il avait encore un plan tordu en tête et que le partage de chambre venait de son esprit complètement ravagé. Forcément que ça la gonflait. Parce que jusqu’à preuve du contraire, elle était en couple. En couple et avait en plus engagée une pétition contre Cole pour harcèlement sexuel. Semblait-il qu’il n’avait pas vraiment comprit la leçon. Concrètement agacée, elle préférait ronchonner retirant sa veste qu’elle jetait sur le lit avant de jeter un coup d’œil à la chambre. Ouais, elle aurait été clairement parfaite si elle avait pu être seule à l’intérieur. Là, c’était totalement différent. « Tu crois quand même pas que je vais croire que c’est le hasard ? » Come on, ça aurait pu tomber sur n’importe qui mais non. Fallait que ça soit elle et toi. Forcément qu’elle ne voyait pas la coïncidence là-dedans. C’était juste totalement prémédité en fait. Sans l’ombre d’un doute. « Aisling. Il s’appelle Aisling. » qu’elle marmonne levant les yeux au ciel. Aisling qui est aux abonnés absents ces derniers temps sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Mais Agathe, elle avait toujours eu un don pour choisir les mauvais mecs, fallait croire que cette fois ne changeait pas de d’habitude. « On trinque et je boude. » Pourquoi ne pas faire les deux au final ? Avançant vers lui, elle croisait les bras sur sa poitrine avant de pousser un soupir. « Nos bagages sont où ? » qu’elle demande finalement attrapant la coupe fraîchement servit.

Elle s’énervait et c’était impossible de rester impassible. Je crois que je la préférais même comme ça : énervée. Et c’est presque malgré moi qu’un sourire conquis et amusé étirait mes lèvres alors qu’elle jetait sa veste sur le lit en râlant de plus belle, me corrigeant sur l’appellation adéquat pour qualifier le violent qui lui servait de mec. Et d’ailleurs que faisait-il à cet instant précis ? Il devait être quoi ? Couché ? Rendu fou ? Partant complètement en vrille ? Je n’osais pas demander, ça paraitrait suspect. Mais le fait qu’elle soit là, avec moi, ce week-end, ça ne pressentait rien de bon pour son couple. Je m’en frottais les mains mentalement. Même si pour ma part, ce n’était pas franchement gagné. J’avais le remède pour l’apaiser, et m’emparant d’une bouteille de champ au frais, je nous servis deux coupes  et me tournai vers elle pour la voir ensuite s’approcher, se planter devant moi, bras croisés et air boudeur. « T’es mignonne quand tu boudes… » soufflai-je, mon sourire s’élargissant un peu plus, avant de lui remettre son verre. « Je sais pas moi… » répondis-je à la question des bagages en haussant les épaules. « Je te dis que cet hôtel à des prestations médiocres… Ca m’étonne de Lisa Rose, elle a meilleurs goûts d’habitude. » J’essayais encore un peu, sait-on jamais. « Pourquoi tu demandes ça ? T’as un cadeau pour moi dans ton sac ? Tu sais que c’est l’anniversaire des jumeaux pas le mien ? » enchainai-je alors et devant son air toujours plus contrarié et très dubitatif quand à mon innocence pour la mascarade de l’erreur de résa, je repris : « Ok, ok, j’avoue le coup de la chambre c’est ma faute… J’ai juste envie de prolonger un peu la soirée en tête à tête avec toi… Mais au pire, si tu veux, je m’éclipse après… J’suis sûr que je trouverais quelqu’un pour m’accueillir dans sa chambre pour la nuit. » Un peu de bonne foie et de franchise pour une foie, histoire qu’elle baisse vraiment sa garde et qu’on puisse réellement profiter de ce moment en solo. Et je levai mon verre, attendant qu’elle fasse de même… Ou qu’elle me l’envoie au visage. Au choix.

don't get to close, it's dark inside — Agathe, c’était un peu comme une tornade. Un ouragan. Elle réagissait au quart de tour et ne se gênait pas pour tout emporter sur son passage. C’était comme ça qu’elle fonctionnait, qu’on apprécie ou pas. De toute manière, elle se fichait bien que ça plaise. Elle n’était pas faite pour les autres, elle n’avait plus envie de rentrer dans le moule de la fille que tout le monde apprécie. Et au fond, son arrivée à la Eliot avait prouvé une chose, elle était faite pour cet endroit. Alors ouais, elle comptait bien râler à chaque fois qu’elle le voulait parce que Cole le méritait et qu’il faisait tout pour la mettre en rogne de toute façon. « Toujours aussi charmeur » qu’elle souffle, le visage toujours de marbre. Et elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il continuait à agir de la sorte avec elle après ce qu’elle avait fait. Quoi qu’il ne fallait peut-être pas chercher à comprendre le comportement de l’Eliot. Il faisait partie des mystères de la nature. « Bien sûr » Elle fait un signe de la main balayant ses paroles comme du vent. « Je t’offre ma présence, tu devrais déjà te sentir flatté. » Elle esquissait un sourire arrogant continuant à le fixer se fichant bien du malaise que ça pourrait créer. « Deal » elle faisait tinter son verre contre celui de Cole avant de le porter à ses lèvres. « Donc, tu as toujours cette obsession vis-à-vis de moi, pas vrai ? » Tu veux jouer ? Jouer donc. Elle pose sa coupe sur le meuble à proximité prenant alors place sur le fauteuil de velours trônant au milieu de la pièce. Croisant les jambes, elle reportait son regard sur lui se mordillant la lèvre de manière assez aguicheuse avant de pousser un soupir. « Qu’est ce que tu veux vraiment Cole ? »

« Charmeur ou charmé. » Visage impassible de la demoiselle, imperturbable, boudeuse, contrariée. Ca n’avait le don que d’accentuer mon sourire et mon amusement à moi. Elle était pas dupe de mon énième plainte envers l’établissement où nous nous trouvions. Quant au présent, pas permis de rêver, rien ne m’attendait dans sa valise. Elle m’offrait sa présence, et avec cette réponse une perche à laquelle je ne pus m’empêcher de répondre : « Un cadeau qu’il me tarde de déballer… » Et mon regard se perdit un instant sur sa robe, que mon esprit s’imaginait déjà, un peu trop vite sûrement, lui retirer… Mes prunelles retrouvèrent les siennes, qui étonnement me fixaient après l’aveu en toute franchise de ma magouille, et de ma véritable intention : passer un moment avec elle. J’étais prêt à la laisser après tout, à aller chercher l’hospitalité pour la nuit dans une autre chambre ensuite, un deal qu’elle accepta avant de trinquer me réattaquant ensuite d’emblée sur mon ‘obsession’ pour elle. « Je n’irais pas jusque là… » Ouais et puis surtout rêve pour que j’avoue ça. Surtout si c’était pour entendre ensuite sur tout le campus que j’avais encore repris mon harcèlement sur miss Thomspers. Mais sûrement qu’à force de sous entendus et de regards qui en disaient long, elle m’avait percé à jour parce que là voilà se posant sur un fauteuil, regard appuyé, mordillement de lèvres, croisement de jambes… Rassasiant mes rétines de cette vision, alors que sa question me ramenait un instant à la réalité. « Je te veux toi… » Regard appuyé à mon tour, un pas vers elle et je la scrutai, la toisant alors que je lui retournai la question : « Et toi Agathe, qu’est-ce que tu veux ? Pourquoi t’as accepté mon invitation à dîner l’autre soir ? Pourquoi tu t’es laissée entraîner pour ce week end ? Pourquoi tu ne m’as pas encore chassé de cette chambre ? Dis moi… ».

don't get to close, it's dark inside — Les jeux étaient amusants mais parfois, il y avait besoin de vrai réponse. Et là, elle en voulait Agathe. Elle voulait des réponses à tout ça parce qu’elle n’arrivait plus à se situer dans cette pseudo relation qui semblait traîner en longueur. Parce que malgré les crasses, ils ne cessaient de se retrouver sans trop savoir pourquoi. « Charmé me convient. » Mais pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas être charmé par des gens qui cherchent à nous détruire. Et Agathe, elle avait attaqué fort. Preuve étant que l’amour n’était pas vraiment présent. « Continue de rêver » Et sans trop savoir pourquoi, elle s’en amuse de cette situation. Elle prend tout au mot, aguiche peut-être un peu, teste les limites pour voir jusqu’où ça pourra aller. Assise sur le fauteuil, elle lui lance des regards à tendance lubrique trahissant peut-être le vrai fond de sa pensée. Mais là n’est pas le problème. Elle veut des réponses et si Cole peut être la personne la plus machiavélique au monde, elle sait que parfois, il peut lâcher le morceau. Comme quelques secondes plus tôt en avouant que tout ça était un coup monté. Et la réponse tombait. La blonde laissait sa langue passer doucement sur sa lèvre inférieure avant d’y ajouter un sourire amusée. Ouais, au fond elle s’y attendait. « Tu m’intrigues. » Elle hausse les épaules décroisant finalement ses jambes avant de reprendre. « J’ai toujours eu une passion pour les gens comme toi. Foncièrement mauvais. C’est.. Excitant. » Et elle appuie sur le dernier mot sans la moindre gêne. « Mais je doute que tu puisses me contenter alors peut-être que tu devrais tirer un trait sur tes envies. » Et le provoquer n’était peut-être pas la meilleure idée.

Beaucoup moins mal à l’aise, finis la fille sur la défensive qui restait bien à distance, Agathe se faisait à nouveau joueuse, presque allumeuse, entre regards appuyés et attitude aguicheuse… Mes lèvres trempèrent dans ma coupe, savourant quelques secondes le breuvage qu’elle contenait, toisant la demoiselle et ne manquant rien de son petit manège alors qu’elle prenait place sur le fauteuil devant moi. Je m’avançai ensuite, répondant à sa question sans détour, avec ma même franchise que j’avais adopté un peu plus tôt pour avouer ma magouille de chambre : je la voulais. Elle. Agathe Thomspers et pas une autre. Pas de surprise sur son visage. Fallait dire aussi que mon comportement avait été assez explicite déjà lors de notre précédent dîner. Elle ne pouvait pas ne pas l’avoir remarqué, cet intérêt particulier que je lui portais. Pour autant, pas étonnée, elle n’en demeurait pas moins intriguée… C’est  d’ailleurs la réponse qu’elle me fit lorsque je lui retournais la question sur ce qu’elle voulait, parce qu’elle aurait eu toutes les raisons du monde de m’éconduire et de se tenir à distance. Quel genre de fille se pensant réellement victime d’harcèlement retournait près de son bourreau, accepterait une invitation à dîner, pire un week-end à l’étranger en sa compagnie ? On était bien d’accord j’avais un côté mauvais, elle elle était tout aussi malsaine que moi. « Tu veux que je te dise ce que je pense moi ? Je crois que t’es exactement comme moi. Toi et moi, on est pareil. Une gourdasse un peu paumée aurait été se plaindre et pleurnicher auprès d’Oksanna ou de la direction au sujet de son bizutage, toi t’as réagi tout à fait autrement… » Ca m’avait mis hors de moi, certes, cette pétition. Mais ça avait aussi été la preuve que j’avais enfin quelqu’un de coriace, une ennemie à ma taille, face à moi. « Et je pense qu’au contraire… » Je m’approchai un peu plus d’elle après m’être délesté de mon verre également, me penchant, mes phalanges agrippant doucement son menton pour délicatement faire relever son visage vers le mien qui s’approchait, la distance entre nous pratiquement réduite à néant alors que je soufflai la fin de ma phrase : « …tu sais très bien qu’il n’y a que moi qui peux te contenter… » Regard carnassier planté dans le sien, un quart de seconde, et l’instant suivant, les quelques millimètres qui subsistaient encore entre nous avait disparu, ma bouche s’emparant de la sienne pour lui voler un baiser…

don't get to close, it's dark inside — Jouer avec Cole était comme jouer avec le feu. Il y avait un côté palpitant mais on ne savait jamais vraiment quand est-ce qu’on allait réellement se brûler ? Agathe, quand elle était revenue, elle avait choisie de ne plus être une victime. De ne plus être de celle qui se laisse écraser sans rien dire. Non, elle avait fait son retour complètement métamorphosée usant de stratégie et de coup bas pour prouver aux autres et surtout à elle-même qu’elle était capable de tout ça. Et peut-être qu’elle s’était perdue l’espace de quelques instants en allant se réfugier chez Aaron au lieu de riposter mais.. Fallait qu’elle se reprenne en main. Qu’elle prouve que les quelques rumeurs qu’il pouvait propager n’était pas en mesure de l’atteindre. Et bien sûr qu’elle avait été en colère quand Margot était venue la trouver pour lui conter les mots de l’Eliot, bien sûr qu’à ce moment précis elle avait eu envie de l’étriper et puis elle y avait songé. Il y avait bien plus pervers, bien plus machiavélique qu’hurler un bon coup ou propager une nouvelle fois des rumeurs. Peut-être ne connaissait-il pas l’adversaire qu’il avait en face mais Agathe comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce d’une manière un peu plus violente à chaque fois. Ce qui serait bien plus jouissif s’il ne le voyait pas venir. Elle n’avait pas peur de Wildingham, elle refusait d’avoir peur de ses actions et des potentielles crasses qu’il pourrait lui faire. Et un sourire amusé étirait les commissures de ses lèvres, ses doigts tapotant l’accoudoir pendant sa tirade sur ses pensées. « C’était de l’art, c’est fou le nombre de personne qui peuvent te détester. Je pense même que je pourrais recevoir un award de celle qui a finalement tenu tête au grand méchant loup. » Un rire cristallin filtre de sa bouche alors que ce dernier approche d’elle réduisant l’écart et les distances qu’elle pouvait mettre généralement. Les doigts de l’Eliot venant prendre place sous son menton, leurs regards se croisant pendant un laps de temps infini. Présomptueux comme toujours, l’égo surdimensionnée prêt à exploser. Y a leurs bouches qui entrent en collision après les mois à se faire languir, à jouer sans jamais goûter. Trois, deux, un. Doucement, elle écarte son visage faisant glisser son index sur la bouche humide du malsain, ouvrant ses prunelles pour le toiser du regard. « Et moi je pense.. » Elle se redresse le faisant reculer légèrement, sourire rieur quasi moqueur sur les lèvres. « que tu es bien trop sûr de toi. » Elle rit une nouvelle fois la blonde et le contourne en souplesse récupérant sa coupe de champagne au passage. S’appuyant contre le mur derrière, elle enroule et déroule une mèche de cheveux entre ses doigts haussant les épaules. « Attrape-moi si tu peux » qu’elle susurre vidant la coupe de champagne avant de retirer ses talons. « Prouve que tu es capable de me contenter. »

 La tension avait été palpable dès notre entrée dans la pièce, mais clairement, l’atmosphère était différente désormais. La tension était toujours là, mais d’une autre nature. De celle qu’on perçoit parfois entre deux être qui se plaisent, qui se veulent et qui luttent pour ne pas trop le montrer. Car j’en étais persuadé, les signes ne trompaient pas, je ne pouvais pas me l’inventer, cette alchimie, aussi malsaine soit elle. Je la complimentais, again, à demi mots, sur sa riposte. J’étais peut être mauvaise, j’étais peut être diabolique, mais je savais applaudir les coups de maitre de mes adversaires, quand bien même ces derniers m’affaiblissaient. Alors oui, de la même manière que lorsqu’Ayma avait reconnu être celle par qui Agathe avait su pour le pari, j’avais répondu que –c’était de bonne guerre-, j’adoptais typiquement la même attitude avec Agathe. Un désir fiévreux envers elle en plus.  Mon rire résonna en écho au sien lorsqu’elle me qualifia de ‘grand méchant loup’, soulignant le nombre de personnes qui me détestaient, en gros tous ceux qui avaient apposé leur signature sur sa pétition. « Merci… » Ha oui, cherchez pas, dire de moi que j’étais le diable, que j’étais mauvais, me comparer à un loup, ça sonnait à mes oreilles comme des compliments. Et puis la seconde suivante, j’étais près d’elle, je relevai son visage et je lui volai enfin ce baiser, posant mes lèvres sur les siennes comme j’avais crevé d’envie de le faire des tas de fois déjà… Baiser trop bref, trop vite écourté par la jeune femme qui s’écarta, ses prunelles se plantant dans les miennes alors que de son index elle veillait à écarter ma bouche d’une nouvelle prise d’otage. Elle reprenait alors, me poussant quelque peu en se relevant, soulignant mon trop plein d’assurance, s’appuyant contre le mur, sans me lâcher du regard, terminant son verre avant de se délester de ses chaussures. Ne ratant rien, suivant visuellement chacun de ses petits geste, m’emparant nerveusement de ma coupe pour me défrustrer en la vidant d’une traite, mon sourire revint lorsqu’elle me défia de l’attraper, de lui prouver combien j’étais capable de la contenter. Game on. Sauf que là, on ne jouait plus vraiment non ? Sans prendre la peine de répondre, je fondis sur elle, m’emparant violemment de ses lèvres, plaquant mon corps contre le sien, contre ce mur, m’assurant ainsi qu’elle ne me filerait pas entre les doigts une nouvelle fois.