« Je n’ai pas couché avec elle en vrai. Donc je ne voulais pas que tu apprennes que je racontais l’avoir fait, parce que je ne voulais pas qu'on s'engueule alors qu'en fait, il ne s'est strictement rien passé… Elle m'a donné sa culotte toute seule, pour le bizutage, y'a rien eu entre nous. Je t’assure. » me défendis-je avant d’assurer que j’avais retenu la leçon, que je ne me lancerais plus dans des bizutages sulfureux du genre. Peut être que j’aurais du n’avoir que Misha en bizut, en fait. C’était moins dangereux comme ça. « J’ai compris. » affirmai-je alors qu’elle annonçait ensuite ses conditions, là où je m’étais presque attendu à la voir me larguer. Elle voulait mettre fin à mon mois d’ultimatum et le réduire à trois jours. Trois jours pour que notre couple s’officialise ou sinon… Et je ne discutais pas. Je n’avais pas eu le temps de parler à Oks, mais puisque Lucky n’était plus mather, je n’enfreignais plus de règle alors… Alors je retrouvais un peu le sourire et je parlais de mardi. « On a loué un yacht pour la journée. Pour les Eliots. Tu devrais venir… » l’invitai-je avant de clarifier : « Venir avec moi. En tant que petite amie du vice président, tu ne peux pas manquer ça… »

Et bien, on ne s'ennuyait pas à l'Eliot avec les bizutages, c'est bizarre, mais je ne vois plus la Eliot pareil, je la vois en partouze géante ce qui normalement devait être le cas de la mather. Je crois même qu'ils sont en train de descendre petit à petit et je me demande si Cole ne ferait pas mieux de quitter la présidence histoire que tout ne lui retombe pas dessus. Tient, ça pourrait être une de mes future conditions, qu'il quitte la présidence. Ça va, ce n'est pas comme si je lui demandais de quitter la Eliot. T'avais qu'à venir m'en parler pour ne pas que je me fasse de fausses idées... Et pour une fois, j'aimerais qu'il arrête de ne penser qu'à sa personne et qu'il se met à ma place. Il m'avoue avoir compris et même si j'ai envie de le prendre au mot, je n'y crois que dalle. On verra les mois à venir s'il a vraiment retenu la leçon, s'il allait y mettre plus du sien dans ce couple, parce que moi je l'ai tout donné, c'est à son tour de faire ses preuves. Lorsqu'il m'invite à la soirée Eliot, je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rictus. C'était l'occasion parfaite pour moi de narguer tous ses potes qui ont eu l'audace de se moquer de moi. Franchement, comment refuser une offre pareil ? Puis c'était aussi le moment parfait pour officialiser. Et comment que je suis partante. Ce serait un plaisir pour moi que d'apparaître ce jour-là en tant que petite-amie officielle du Vice-Président. Dois-je mettre mon plus beau maillot ou ma plus belle robe  ? Que je demande, car je ne connaissais pas le thème de cette soirée. Fin, j'ai toujours imaginé les eliots coincés dans leurs costards et robes de soirées même pour les moments décontractés vous voyez.

  « T’aurais rien dit ? Je t’aurais expliqué, j’ai fait un pari comme quoi on devait couché avec nos bizuts avec Abé et du coup, j’ai demandé la culotte d’Agathe, et tu aurais rien dit ? » demandai-je, un peu interloqué. Pardonnez moi, avoir grandi dans le mensonge, ça ne vous habituait pas vraiment à ce que la franchise et l’honnêteté soit une option envisageable. Et lorsque la sentence tomba, des 20 jours qu’il me restait elle ne m’en laissait plus que trois pour officialiser, j’acceptai. J’étais pas trop en position de marchandage de toute façon. Je la conviais donc à la yacht party Eliot, mardi prochain. L’occasion d’officialiser non ? Lucky sembla conquise par l’idée et accepta sur le champ. Peut être que j’allais marquer un peu de points qui sait ? Elle me questionna sur la tenue à adopter, alors, go, prends des pincettes Cole. Parce que, là, le moment de poser une minuscule riquiqui condition s’imposait à moi : « Une robe… Pas trop moulante. » Parce qu’elle commençait à s’arrondir très légèrement, en tout cas, moi, qui connaissais ses courbes par cœur, je commençais à le remarquer. « Il faut que je te dise un petit truc… J’aimerais qu’on ne parle pas de ta grossesse tout de suite, même si Abé est au courant, je ne sais pas encore si Oks sera là. C’est ma demi sœur tu comprends, je veux être celui qui lui annonce. » Ha et tiens, ajoute une petite dose de bons sentiments bienveillants pour être encore plus convaincants. Sortez les violons. « Elle a perdu son bébé à cause d’une blessure par balle en septembre dernier, en tout début de grossesse… Tu comprends pourquoi je préfèrerai lui en parler en aparté et au calme ? »

Évidemment que j'aurais fait une petite crise de jalousie parce que je n'aime pas qu'une autre s'approche trop près de toi, évidement qu'une femme normalement constituée et amoureuse aurait fait une petite crise de jalousie, mais tant que tu lui demandes juste une preuve de ton pari et que tu ne couches pas avec, je n'aurais pas fait tout une histoire, idiot !  Monsieur n'a pas encore conscience de ce que c'est qu'accorder sa confiance, c'est pour cela que je vais commencer par lui apprendre ça déjà. Puis, je lui demandais ce que je devais mettre pour être certaine de ne pas me tromper quoi que ça m'aurait plut de ne pas leur ressembler et d'être justement différente. Merde, j'ai que des robes moulantes et qui font parfaitement ressortir mes courbes. Bon je vais voir chez Ash. Lorsqu'il me parle de la grossesse, je me laisse tomber sur mon coussin. De toute façon, je ne comptais pas parler de ma grossesse maintenant, je veux attendre que les trois mois de danger de fausse couche passe, tu sais, il y a trop de mauvais yeux... on va se retenir de relever des noms ein.

  Surpris d’apprendre ça, j’avouai que la technique aurait plus simple que mes nombreuses magouilles ces derniers temps. C’était que j’en avais eu des choses à cacher. Que ce soit ce pari, ou encore ma fausse démission de la Eliot House, c’était fatiguant d’être diabolique parfois. Je notais donc la technique honnêteté pour la prochaine fois. Enfin, fallait-il encore que je retienne la leçon. Parce qu’au sujet de la grossesse, j’y pouvais rien c’était plus fort que moi, j’en rajoutais des caisses pour convaincre miss Burberry d’être discrète, évoquant même la grossesse arrêtée d’Oksanna. Corde sensible que je n’aurais peut être pas du évoquer parce que ma petite amie parfait alors des trois mois, de fausses couches, etc. Fallait pas croire que cette grossesse m’enchante, mais d’entendre le ton inquiet de la jeune femme ne me plaisant pas vraiment. Alors, j’essayais de changer de sujet, en lui glissant quelques mots rassurants: « Y’aura Nina tu sais mardi… Ca te stresse pas de venir dans mon univers ? » L’univers que j’avais refusé de quitter alors qu’elle, elle avait quitté le sien.

Évidemment que ça me stresse Cole, je fais la forte, mais au fond je ne suis pas aussi forte et courageuse que ma meilleure amie ou les filles de la mather. Évidemment que j'ai la trouille parce que je ne suis pas la bienvenue dans ton univers, mais d'un côté, je me dis que tu es là. Alors je peux bien prendre mon courage à deux mains et foncer.  Je fais la mâline, mais au fond je ne sais pas du tout ce qui va se passer, je sais juste que si je suis avec lui, alors ça me va. Et puis aussi, j'ai envie de voir la surprise sur le visage de tes potes. Pour tout ce qui a été dit sur moi dans ces messages, je crois que je mérite de jubiler un peu non  ? Surtout que je ne suis pas du tout comme l'image qu'ils me donnent... Alors ils auront bon me juger sur mon statut ou ancien statut de mather, je sais qui je suis et j'espère qu'il le sait aussi et qu'à l'avenir, il n'acceptera plus qu'on me manque de respect devant lui.

 « Mais ne stresse pas, ça va bien se passer. Je t’assure que c’est pas non plus Dallas la Eliot House. » Allo Cole ? Ici la terre, on en reparle mardi soir ? Quand Agathe fera circuler cette putain de pétition contre toi ? « Les principaux sont déjà au courant. » Abé, Hadès, Ayma. Eux savaient déjà grossomodo l’histoire, même si, ils n’approuvaient pas franchement. Il allait d’ailleurs falloir que je veille à ce qu’Abé ne mette pas son plan à exécution en versant de la mifégyne dans le verre de Lucky en douce, manquerait plus qu’elle refasse une crise contre le cachou d’avortement sur le yacht. « Non mais ça va bien se passer. J’en suis certain. Faut que je te laisse Lucky, je dois encore passer quelques coups de fils pour organiser cette journée d’ailleurs. J’ai toujours pas récupéré mon portable au fait, donc pas la peine de me contacter par sms ou whatsapp pour le moment. » expliquai-je.