Passer 24h complètes avec Ariana, je savais pas vraiment si c'était une bonne idée. Si ça allait pas mettre ma santé en jeu quoi, physique ou mentale d'ailleurs. Et maintenant qu'on y était, j'en venais même à me demander quelle mouche m'avait piqué à tout faire pour absolument la remporter à ces enchères Cabot à la con. Enfin si, je savais très bien pourquoi je l'avais fait. Pour faire chier les de Belgique, ainsi que Cole au passage. Et puis surtout la faire chier elle. Ça faisait plusieurs semaines déjà que c'était la guerre froide entre elle et moi. J'avais pété un câble à partir du moment où elle m'avait pris pour gay, puis quand on s'était embrouillé à nouveau au nouvel an. Mais la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase, c'était sans aucun doutes le sale plan qu'elle avait fait avec Aymalyne. Je m'étais senti tellement con sur le coup putain. Tellement stupide pour avoir pu penser qu'elle me ferait pas un coup de ce genre, juste parce qu'on baisait ensemble. Mais je tenais à la faire payer, d'une certaine manière. Et c'est sans scrupules que j'étais venu vers elle pour réclamer mon dû. Et autant dire que je lui avais fait un programme en or. Je ne lui avais rien dit, la laissant découvrir le tout au fur et à mesure, l'emmenant manger dans une sorte de resto/fast food typique mais loin d'être clean à son goût au vue de la grimace qu'elle avait faite avant de s'asseoir sur le banc. Puis je l'avais forcée à aller faire quelque courses avec moi - chose qu'elle n'avait jamais dû faire dans sa vie jusqu'ici - pour lui acheter un sac de couchage et des bouteilles d'eau. Ça devait faire une demi-heure à présent qu'on marchait dans la forêt jamaïcaine, tout au plus, et je commençai déjà à perdre patience en l'entendant râler pour tout et rien, marchant cinq bons mètres derrière moi et se plaignant d'avoir mal aux pieds. J'tavais dit de prendre des baskets dis-je en tout en continuant d'avancer, prenant sur moi pour ne pas littéralement péter un câble. C'est vrai quoi, elle avait qu'à pas faire sa belle en tenant absolument à mettre ses tongs quand jlui disais le contraire.

Moi, passer 24h en compagnie de Wade? La blague de l'année. Je ne savais pas ce qui m'avait pris de participer à ces enchères, ça ne me représentait pas du tout. Je crois que j'aurais préférée passer toute une journée avec Abélard que lui. En fait, j'en savais rien à ce propos étant donné que mon bizuteur chez les Eliot était ce dernier. Il m'en faisait suffisamment baver, je trouvais ça ironique venant d'Abélard. Du coup, choisir entre lui ou Wade pour passer toute une journée? Aucun des deux, j'voulais pas côtoyer des gens qui ne le méritaient pas. J'étais en froid avec le Mather depuis quelques mois déjà, on s'était embrouillés au Nouvel An et je ne savais pu pourquoi. Son attitude m'exaspérait au plus haut point, je le détestais. Ma haine s'était accentuée lorsqu'il avait commencé à miser sur moi pour finalement.. me remporter. Il jouait à quoi? S'il voulait tester ma patience c'était bien parti, il commençait à franchir cette limite. Puis, il était au courant de cette signature, ma signature qui n'était pas la mienne d'ailleurs. J'avais acceptée l'argent pour ne pas éveiller les soupçons, ma meilleure amie avait voulue que je participe à son plan afin de faire un peu de bordel dans l'appartement de Wade. J'avais refusée parce que c'était pas mon type de vengeance, on était très différentes à ce sujet. Pour débuter cette merveilleuse journée, Wade m'avait emmené manger dans un fast-food infect. J'avais grimacée, levant les yeux au ciel et j'étais restée debout quelques instants avant d'attraper une serviette de table ou du moins, quelque chose qui ressemblait à ça et je l'avais mis sur le banc avant de m'asseoir. Ensuite, on était allés dans une boutique médiocre pour acheter des sacs de couchage et des bouteilles d'eau. C'était quoi ce plan? C'était cette question que je me posais depuis le début. « Je porte plainte si j'ai des hépatites ou je ne sais quelles bactéries! » lâchais-je en grimaçant. Je détestais cet environnement dégoûtant, de plus, il y avait une odeur répugnante qui provenait de cette forêt, j'avais hâte de rentrer à l'hôtel pour me décontaminer. Je commençais à avoir mal aux pieds et je partageais cette information importante avec Wade, j'en avais marre de marcher. Celui-ci me disait le même discours que tout à l'heure, je n'avais pas besoin de ses recommandations en fait. « Tu n'avais qu'à me prévenir qu'on irait dans cette vulgaire forêt. »  disais-je en m'arrêtant, alors que Wade continuait d'avancer. Je tapais du pied, montrant que je commençais à perdre patience.       

C'était fou de voir à quel point de simple petite choses pouvaient la rendre exécrable. Elle n'était clairement pas dans son milieu naturel actuellement, ayant sûrement davantage l'habitude des coupes de champagnes en terrasse et des soirée guindées. Ouais, sauf que j'avais décidé de la faire chier un peu. Et même si c'était difficilement supportable pour mes nerfs, j'avais la satisfaction de voir que ça fonctionnait. Je levais légèrement les yeux au ciel en l'entendant parler d'hépatite, ou comment exagérer la situation quoi. Prépare tes avocats, à tout les coups c'est pour toi commentai-je nonchalamment, juste pour la faire râler. Sauf que encore un de ses "j'ai mal aux pieds" et je crois que j'allais vraiment devenir fou en fait. Je continuai d'avancer, jetant un coup d'oeil derrière moi avant de finalement m'arrêter en voyant qu'elle même s'était stoppé. T'avais qu'à m'écouter miss parfaite dis-je en soupirant. Marcher me faisait du bien pour le coup après ces derniers jours où j'avais pas arrêter de me déglinguer la tête et le foie, mais malgré tout, je commençai à être vraiment essoufflé. Vive la clope. Allez c'est bon on y est presque là, on va pouvoir planter la tente.. juste là un peu plus haut dis-je en montrant le haut d'une légère bute. Tu veux boire ? demandai-je néanmoins en jetant un regard vers elle. Elle s'était appuyée à un arbre, le visage rougi par l'effort et son chignon complètement décoiffé. En vrai, elle était plutôt mignonne comme ça, et ça me faisait même chier de l'admettre.

C'était quoi cet endroit, vous m'expliquez? Mon regard en disait long à cet instant, je regardais tout autour de moi, en grimaçant. C'était insupportable d'être ici, écoeurant même et je prenais soin de regarder où je posais mes pieds. Je le menaçais de porter plainte si j'entrais en contact avec des hépatites et d'autres bactéries inconnues dans cet environnement infect. J'avais pas du tout confiance et j'étais sérieuse quand je lui disais que j'allais porter plainte. J'espérais pour lui qu'il n'avait pas oublié ce côté de ma personnalité, celui de tenir des promesses. « J'y compte bien Forbes et nous le savons tous les deux que tu n'as pas cet argent pour payer les dédommagements.  » répliquais-je sur un ton glacial. Il avait peut-être hérité de l'argent de son cher père mais à côté, si on comparait la fortune de ma famille et son argent, il y avait beaucoup de différence dans les chiffres. Au bout d'un moment, je m'arrêtais tandis que Wade continuait d'avancer. Il avait regardé derrière lui et s'arrêtait en voyant que je ne le suivais pu. Je n'allais pas faire un pas de plus et je ne manquais pas de le lui faire remarquer, c'était hors de question que je continue. « La seule personne que j'écoute dans ce monde, c'est moi-même et non un abruti de Mather. Garde tes recommandations pour quelqu'un d'autre. » répondais-je de plus en plus agacée par tout ça et il me donnait la gerbe en employant ce surnom. En fait, tout ce qui sortait de sa bouche me donnait la gerbe. Je venais m'appuyer à un arbre, je me cachais de la chaleur du soleil qui était oppressante, j'avais l'impression de suffoquer. « C'est ce que tu dis depuis tout à l'heure. Il n'y a pas de '' on va pouvoir planter la tente '', tu vas planter la tente. Et j'ai mal aux pieds, donc ça sera sans moi. » disais-je en fronçant les sourcils, c'était son idée, qu'il se démerde tout seul. Et je savais pas monter une tente, puisque je n'avais jamais fait de camping de toute ma vie et j'détestais ça. Il n'y avait pas de confort et les insectes, non merci. « Une bouteille que tu n'as pas touché de préférence. » répondais-je, étant donné que c'était lui qui transportait les bouteilles d'eau et j'avais pas envie d'attraper ses microbes. « Tu devrais boire aussi. » disais-je ensuite, en détournant le regard.       

Jcrois que jusqu'à présent, je l'avais encore jamais vue dans un état pareil. Et honnêtement à cet instant, j'étais partagé entre l'envie de rire, et de péter en câble en lui disait de fermer sa gueule. Je l'observais du coin de l'oeil, adossée à son pauvre arbre, et même dans cette situation, je ne pouvais m'empêcher de la trouver attirante. Et ça me faisait chier, clairement. Je riais en entendant sa pseudo menace, loin d'être impressionné pour le coup. Se cacher derrière votre argent, c'est bien tout ce que vous savez faire vous, les Eliots dis-je clairement moqueur. Et ça tombait bien, vu que j'avais appris que madame avait quitté les Cabots pour les Eliots. Quel choix. Mais quelque part, ça ne m'étonnait pas, même si ça me faisait profondément chier. Je souriais en entendant ses invectives, voyant bien que le "miss parfaite" n'était pas vraiment bien passé ah ah. Ca m'étonnait pas qu'elle sorte un truc de ce genre tiens. Je ne répondais même pas, attendant simplement qu'elle se lasse à gâcher son énergie à me râler dessus. Je soupirais légèrement en l'entendant me dire qu'elle n'allait pas avancer davantage, avant de lui proposer de l'eau parce bon, j'étais pas un monstre non plus. Et je souriais à nouveau l'air goguenard en entendant qu'elle voulait une bouteille dans laquelle je n'avais pas bu. Pourtant ça te dérangeait pas jusque là qu'on échange nos salives dis-je pour la faire chier, arrivant à ses côtés en faisant glisser le sac de mon dos. Je choppais une bouteille d'eau que je lui tendais, me passant l'avant bras sur le front parce que mine de rien, il faisait super chaud là. « Tu devrais boire aussi. » dit-elle finalement en détournant le regard. Je la regardais un instant, presque étonné de voir un acte de concerné venant de sa part. Merci dis-je en prenant la bouteille qu'elle me tendait, prenant de longues gorgées. Puis je la rangeais à nouveau dans mon sac, que je remettais sur mes épaules. Allez, on en a pour cinq minutes même pas. Vire tes tongs t'auras moins mal aux pieds. Et en effet quelque minutes plus tard, on arrivait enfin à l'endroit voulu. Je soupirai en déposant le sac, avant de froncer les sourcils en voyant Ariana arriver en boitillant. Qu'est-ce que t'as ?