time to play — Intriguée ? Bien-sûr que je l’étais. Parce que recevoir des messages de Cole quand ce n’était finalement pas lui et apprendre qu’il y avait des choses me concernant sur son portable, ça avait le don d’attirer mon attention. Disons que j’étais déjà plus ou moins suspicieuse depuis la demande plus qu’étrange du vice-président mais si en plus on me disait qu’il disait des choses à mon encontre, forcément que je voulais savoir. Et non, je n’avais pas froid aux yeux. Alors sans attendre, j’avais donné rendez-vous à cette sois disante Léo incapable d’attendre avant d’être au courant des choses. Je marmonnais rapidement à Aisling que je reviendrais dans pas si longtemps que ça avant de quitter la chambre. De toute manière, je supposais que ce n’était pas le genre d’entrevue qui allait durer des plombes. Je me demandais juste pourquoi en fait. Pourquoi est-ce que cette personne souhaitait me faire part de tout ça ? Au fond, j’avais l’impression que j’allais sûrement devoir donner quelque chose en échange et ce n’était pas vraiment pour me plaire. M’enfin, je découvrirais ça sur les lieux, autant ne pas me prendre la tête. « Exactement. » J’avais face à moi une blonde d’un style plutôt grunge mais dégageant un charme fou. Quoi que ce n’était pas la question de toute façon. « Je peux te piquer ton feu ? » Je sortais une clope que je glissais entre mes lèvres avant de pousser un soupir. « Alors, qu’est ce qu’il raconte sur moi ? » Parce que du coup, moi c’est ça que je veux savoir.

time to play — Et j’espère sincèrement qu’il n’a pas merdé en racontant n’importe quoi. Parce que dans le cas contraire, c’était une guerre qu’il allait déclencher et c’était tout sauf plaisant d’entrer en conflit avec moi. Se mesurer à ma personne, c’était sûrement la dernière chose à faire à vrai dire. Alors j’espère réellement que pour sa propre survie, il s’est abstenu d’aller trop loin dans ses propos. Je n’ai pas peur. Prenant le feu qu’elle me tendait, j’allumais ma clope avalant une longue bouffé, cherchant à me détendre un minimum avant d’avoir les informations. Au fond, je savais que si elle avait volé le téléphone en question et contactée par la même occasion, c’était pas pour des commentaires futiles et au fond, c’était vraiment pas pour me rassurer. Inspire, expire. J’attrapais le téléphone entre mes mains découvrant alors une conversation avec Abelard. Jusque-là, rien de bien étonnant puisqu’il me semblait que c’était avec lui que le pari avait été fait. C’était le contenu qui était bien moins plaisant. En pièce-jointe le sous vêtement que Cole avait réussi à obtenir sous la menace plus des « éloges » quant à mes performances sexuelles. Aha. Est-ce que c’était une blague. Mes prunelles d’origine bleue océan auraient très bien pu virer au noir vu le regard meurtrier que je pouvais aborder serrant mon poing libre avec un peu trop de force. « Je vais le tuer. » Ou mieux. Faire en sorte qu’il soit destitué de son rôle de président ce qui serait assez facile au final et entacher toute sa crédibilité jusqu’à ce que la Eliot House elle-même le foute à la porte. Ne jamais merder avec une Thomspers, c’était la règle d’origine. « Il t’as fait quoi à toi ? » Probablement quelque chose pour qu’elle me tienne au courant de tout ça.

time to play — Ce n’était même pas étonnant de se dire qu’il avait plusieurs victimes à son tableau. C’était du Cole de tout craché, je ne pouvais même pas jouer l’étonnée face à tout ça. Mais il avait clairement joué avec la mauvaise personne et moi, j’allais me venger. Lui faire manger la poussière et regretter par la même occasion d’avoir osé s’en prendre à moi. Dans quel monde pensait-il pouvoir raconter des parties de jambe en l’air n’ayant jamais eu lieu sans s’attendre à des répercussions par la suite ? Parce que non, ce n’était clairement pas comme ça que ça allait s’passer. Et je bouillonnais intérieurement pour la peine. « J’vais l’écraser lui et sa face de con. Que je sois la seule ou pas ça ne change rien du tout. » Rien à faire qu’il soit de la hiérarchie de la Eliot ou bien même qu’il soit mon bizuteur. Fallait que quelqu’un lui apprenne le respect de l’autre et ça allait commencer maintenant. « J’vois. » Et je serais tellement mes poings que mes phalanges avaient commencés à virer au blanc en même temps que mes ongles laissaient des marques dans les paumes de mes mains. « Ouais et toi.. » Je la dévisageais quelques instants recrachant la fumée blanchâtre de ma clope avant d’hausser les épaules. « Mather je suppose. » A en juger par le style et l’aversion qu’elle semblait avoir contre le vice-président. Les Eliots avaient tendance à l’idolâtrer alors elle n’en était clairement pas une et clairement, je l’aurais sûrement croisé avant. « T'es consciente que lui avoir volé son téléphone te fout dans un bordel pas possible ? » C'était de Cole dont on parlait et il allait se venger puissance mille sans aucun doute.

time to play — Ouais, il allait sûrement faire de sa vie un enfer parce que c’était ce qu’il faisait la plupart du temps avec les gens. Et je savais qu’elle n’allait pas y échapper. Suffisait juste de voir que je ne lui avais rien fait et qu’il avait quand même trouvé le moyen d’aller raconter des choses fausses sur moi en fait. « Disons juste que ça a l’air évident. » Et peut-être que le fait d’avoir fréquenté cette maison pendant un an m’aidait à un peu mieux identifier qui en venait ou pas. « Si on part du principe que les Eliots sont vu comme les rois des cons, je le prend plutôt bien. » Un léger rire venait filtrer de mes lèvres et je secouais la tête. Au final, je me demandais ce que je faisais avec eux ou.. En fait non. Je savais ce que je faisais là-bas, c’était les gens comme Cole qui avait rendu une maison respectable en misérable. Au final, tout ça, c’était plus ou moins de sa faute. « Merci de m’avoir prévenu en tout cas. » Parce qu’au fond, elle n’avait pas à le faire. J’avais aucune idée de pourquoi elle lui avait volé son téléphone en premier lieu mais il était certain que ce n’était pas pour moi. « T’en fais pas, avec ce que je compte faire c’est une guerre qu’il va me déclarer. » Et même si je n’avais pas l’air d’une guerrière à première vue, je savais me défendre et c’était sans aucun doute que j’allais lui rendre la vie misérable. Juste pour lui rendre la pareille puis après tout, il le méritait.