We got each other's back — Elle allait mal, Rylie. Elle allait mal, dormait mal et.. ouais, j'avais proposé une solution parmi tant d'autres. J'avais proposé à la Mather de vivre avec moi, dans ma chambre tout du moins. Pour quelques jours. C'était histoire de lui rendre service, pas vrai ? Alors je lui avais soumis l'idée et elle avait été hésitante au début, ce qui est normal. Mais force de persuasion, j'avais réussi à faire en sorte qu'elle vienne et ce jour là était arrivé. J'avais sorti la voiture parce que c'était une occasion assez rare et j'avais fait bien attention sur la route pour rouler jusqu'à Cambridge, jusqu'à la Mather House, pour qu'elle puisse embarquer quand même quelques affaires. D'ailleurs, je me trouvais devant cette grande tour marquée par l'architecture moderne, ce qui changeait des autres maisons, et j'attendais que cette dernière vienne me rejoindre avec ses affaires. Le message avait été envoyé et il n'y avait plus qu'à s'impatienter de voir ce sourire sur ses lèvres. Et quand elle fut là, impossible pour moi de réprimer ce sourire. Elle était belle, mine de rien. “Hey! Prête à intégrer le monde Westerberg le temps de quelques jours ?” J'étais sorti de la voiture pour l'aider à mettre dans le coffre toutes ses affaires.

Oh darling, please stand by me — Debout face au miroir dans la salle de bain, je fixais mon visage longuement. Les cernes faisaient désormais partie intégrante de mon physique. Elles avaient creusé mon visage au fil des jours et mes yeux me brûlaient continuellement. La fatigue. Le stress post-traumatique qui m'empêchait de dormir plus de trente minutes d'affilée. Doucement, je me tournais un peu dans tous les sens pour observer mon corps en sous-vêtements sous toutes les coutures. L'impact de la balle était toujours évident sur ma peau, mais les autres marques avaient disparu avec les semaines. J'étais enfin débarrassée de mon écharpe. Vraiment, de ce jour, il ne me restait presque que le traumatisme mental. Je vivais comme un zombie depuis plusieurs semaines et tout à l'heure, j'avais enfin tout avoué à Pluton. Je n'allais pas si bien que ça, mon silence en disait long. Soupirant, j'appliquai du fond de teint sur mes cernes et je terminai de m'habiller dans le calme. J'allai ensuite m'allonger sur mon lit pour câliner Ruby un moment. Mon sac était prêt, j'attendais juste le signal du Dunster. Et quand mon téléphona vibra enfin, je sortis rapidement de la maison, la laisse de Ruby en mains et le petit chiot qui trottinait devant moi en remuant la queue. Dès que je le vis, j'arborai un sourire doux et je n'hésitai pas à enrouler mon bras libre autour de son buste pour le serrer quelques secondes contre moi. Ma façon à moi de le remercier. « Un peu stressée, je dois t'avouer. Tu es sûre que ça dérange pas ton frère et ta sœur ? » dis-je en me redressant. « Tu as sorti la voiture pour l'occasion, dis donc. » J'avais un petit air taquin mais j'étais plus flattée qu'autre chose.

We got each other's back — Bien sûr que je stressais, c'était pas n'importe qui qui allait venir vivre chez moi. C'était Nox. La fille qui avait su me faire monter au septième ciel assez facilement. Ouais bien sûr que j'étais stressé. Et même que pour l'occasion j'avais sorti la voiture pour tout récupérer. La fille, ses affaires.. et son chien. Damnit, j'avais oublié le chien. Ça va qu'on avait aucune allergie au final, parce qu'on aurait pu mal le vivre. Mais non, chance bien présente, ça change de d'habitude avec moi. “Mais non t'inquiète, tout va bien” J'avais parlé à Jupiter et Neptune et du coup, ça allait de leur côté. “Au fait, c'est Jupiter et Neptune, au cas où tu te posais encore la question” J'esquissais un sourire en mettant ses affaires dans le coffre. “Et ouais... d'ailleurs si tu veux conduire, je suis pas contre, je suis sûr que ton chien aura peur si tu me laisses faire” J'ai beau avoir mon permis, c'est pas pour autant que je suis pas un danger pour les autres. Je ne sais pas comment j'ai pu l'avoir... une action du Saint Esprit peut-être.

Ça faisait bien quelques jours qu'elle était chez moi à présent et tout se passait pour le mieux. Bon, elle évitait Neptune et Jupiter ce qui était compréhensible, et le chien ne faisait pas trop de bêtise, avec chance. Alors ouais, tout se passait plutôt pour le mieux. C'était le matin et doucement, j'émergeais avec mon réveil qui venait juste de sonner. Ouais, c'était toujours aussi dur de se réveiller. M'étirant, je me faisais tourner sur le côté pour voir son corps se dessiner sous les draps. Elle dormait encore et il était hors de question de se risquer à la réveiller. Doucement, je sortais du lit pour me rendre dans la salle de bains, mais c'était sans compter le chien qui se mettait à aboyer de contentement en voyant quelqu'un debout. “Et merde” Je me stoppais dans mon élan, de peur que ça réveille Nox.

Oh darling, please stand by me — Je ne sais pas trop comment je me sens d'aller chez Pluton pour y passer quelques jours. Je viens juste de faire un rêve où on a des gosses ensemble et je dois dire que ça m'a carrément perturbée. Mais je suis tellement fatiguée. Tellement crevée que je n'ai même pas envie de chercher à comprendre. Il me propose sa présence pour essayer de passer une bonne nuit de sommeil et l'appât du gain est trop fort pour que je résiste. J'ai besoin de dormir, vraiment, et j'ai aussi envie d'être avec lui. Parce que l'air de rien, je l'apprécie. Beaucoup. Et même si ça ne fait pas longtemps qu'on se connait, je sais que je peux compter sur lui. Il me l'a déjà prouvé plusieurs fois. « Oh mince, j'avais parié sur Mars et Vénus. » dis-je avec un petit sourire amusé. En fait Neptune, je l'ai déjà entendu à la Mather ce prénom. Donc je sais déjà pour celui-ci, enfin j'avais vite fait le lien. « D'accord. » Je n'ose pas lui dire non, même si je ne tiens presque pas debout, même si la fatigue est telle que mes yeux me brûlent, même si mes côtes me font encore un peu mal. Parce que je sais que malgré tout ça, je reste sûrement meilleure conductrice que lui. Je prends les clés et je jure d'être extra-prudente malgré la fatigue.

Ça fait plusieurs jours que je suis chez lui. Je me fais une cure de sommeil. Des fois, j'ai l'impression d'être un panda. Mais malgré tout, je partage énormément de moments avec Pluton. Et bon sang, c'est dur de résister. Oui oui, je parle bien de lui sauter dessus. Je la sens de façon limpide, cette tension entre nous. Plusieurs fois la nuit, nos lèvres se sont frôlées. Mais je sais très bien que si nos lèvres se rencontrent franchement, tout va s'enchaîner. Et jusque là, j'ai réussi à résister. Mais je sens que si sa main frôle une fois de plus innocemment mon flanc la nuit, je vais imploser. Hier matin, je me suis réveillée en travers de son torse. I mean, what ? Mais ce matin, je me réveille parce que Ruby est en train de japper quelque part dans la pièce. « Shhhhh. » Je suis encore complètement enfoncée dans le sommeil. Mais j'ouvre un œil, puis l'autre, alternativement et j'aperçois la silhouette de Pluton à l'entrée de la salle de bain. « Hm, viens te recoucher, tu lui donnes de faux espoirs. » Je grommelle presque de façon incompréhensible à son adresse, le visage à moitié enfoui dans l'oreiller. Je referme les yeux et je tapote l'endroit vide à côté de moi pour qu'il revienne.

We got each other's back — Pourquoi avait-il fallu que la petite chienne vienne à aboyer pour montrer qu'elle était la maîtresse des lieux ? Non mais parce qu'en plus de réveiller Nox, elle risque également de réveiller Neptune et Jupiter, chose qui serait quand même assez nulle en soi, parce qu'ils n'ont rien demandé. Et du coup je m'étais stoppé net en lui faisant des "chuuuuut" mais... non, ça ne marchait pas. Ruby s'arrêtait d'aboyer uniquement quand Nox finissait par lui demander de se taire. Ouais, au moins, c'était elle la maîtresse, c'était une certitude à ce niveau là. Mais du coup, la Mather me demandait de revenir dans le lit pour cesser de donner des faux espoirs à sa chienne. Ouais mais ça changeait pas le fait que j'avais envie de faire pipi. Non mais parce que ouais, j'avais vraiment envie et je ne pouvais pas me recoucher et faire comme si. “Attends... faut vraiment que j'aille faire pipi. C'est pas glam de faire ça dans le lit” Pire qu'un tue l'amour en fait. Non pas qu'on soit amoureux ou pas, mais voilà, si jamais il devait se passer quoique ce soit, c'était mieux que ce soit dans des draps propres. “J'arrive” J'esquissais un sourire avant d'aller rapidement dans la salle de bains. Et vidant ma vessie, j'essayais de calmer mes ardeurs. Non mais parce qu'en plus de la trouver sexy, je me réfrénais dans mes pulsions pour ne pas lui sauter dessus puisque c'était très clairement ce qui pouvait arriver. À chaque fois, je me surprenais à avoir des positions plutôt proches d'elle en pleine nuit au point de me mettre de l'autre côté du lit pour éviter de nouveaux contacts. Chasse d'eau tirée, mains lavées, je revenais dans la chambre pour me glisser sous la couverture. “C'est bon, je suis là” Calé sur le dos, tête tournée vers elle. Ne rien faire, ne rien faire... ne surtout rien faire.

Oh darling, please stand by me — Ça ne me surprenait pas le moins du monde que Ruby se mette à japper de sa petite voix rauque lorsqu'elle aperçut du mouvement dans la chambre. Ça lui arrivait souvent chez moi, de faire la même chose dès qu'elle sentait que je commençais à bouger et que l'heure de la promenade approchait. Sauf que là, on n'était pas chez nous, et qu'il y avait d'autres êtres vivants dans cet appartement qui n'apprécieraient pas autant que moi d'être réveillée de cette façon. Et puis, question de courtoisie, alors je lui intimais de cesser de faire du bruit, accompagnant mon onomatopée d'un geste de la main. Je grognais en direction de Pluton pour qu'il revienne se coucher, mais le temps qu'il me réponde, je me sentais déjà repartir dans le sommeil. Je crus entendre parler de pipi et ok, ça semblait logique donc ça devait être ça. Je grommelai un petit « hm, » avant de m'enfoncer partiellement dans le sommeil. J'étais dans cet état bizarre, entre l'éveil et le sommeil profond, ce qu'on appelait parfois le demi-sommeil. C'est sûrement cet état qui me poussa sans que je ne me rende compte de ce que je faisais, à rouler dans le lit pour venir me coller au corps chaud qui venait d'affaisser le matelas une seconde plus tôt. Je balbutiai quelques mots inintelligibles, et je me mis à caresser le torse que je trouvais sous la paume de ma main. Aucune idée de si c'était un rêve ou la réalité, mais j'étais tellement peu consciente sur le moment que je ne me posais même pas la question.

We got each other's back — J'étais parti aux toilettes, faisant assez rapidement pour retourner vite au lit. Disons que ouais, j'étais pas contre y retourner. Mais la façon dont Nox m'avait réinvité, c'était assez étrange, comme si nous étions un espèce de couple. Ouais, ça me rendait quand même tout chose au final. Même si c'était convenu que nous étions des amis, les choses restaient assez ambigües. Entre les baisers ponctuels et les caresses nocturnes, je ne parle même pas des positions dans lesquelles nous nous réveillions des fois. Enfin, mes mains lavées, je retournais dans le lit, tentant de me rendormir. Pas grave pour le reste de la journée au pire, c'était pas si grave. À peine installé dans le lit, je la voyais se tourner pour se coller à moi, parlant quelques mots incompréhensibles... Ok, elle faisait quoi là ? Sa main parcourait ma peau, comme si elle la découvrait pour la première fois. Ouais bon. J'avalais ma salive, sentant ses mains un peu trop aventurières pour le coup. Non mais l'attirance que j'avais pour elle n'aidait pas et je sentais un coup de chaud me prendre au visage. “Nox..?” Elle semblait pas vraiment éveillée mais du coup, c'était un peu plus compliqué à gérer. Je ne savais même pas ce à quoi elle rêvait ou pensait. J'étais tout simplement posé dans le lit, immobile, bien que tenté de parcourir mes mains sur son corps. D'ailleurs, sans trop m'en rendre compte, ma main se calait sur le bas de son dos pour caresser sa chute de reins.

Oh darling, please stand by me — Ça fait trois nuits que je passe chez Pluton et même si ma fatigue éreintante commence à s'estomper petit à petit, je me sens quand même toujours complètement épuisée la plupart du temps. Ça explique pourquoi j'ai tant de mal à me sortir de ce sommeil dans lequel je suis plongée, quand j'entends du mouvement dans la chambre. Pourtant, j'ai toujours été quelqu'un avec un sommeil léger. Mais, faut croire que je suis un peu trop bien ici et dans ce lit. Avec lui ? Non, c'est le lit. Et quand son corps rejoint ce fameux lit, mon inconscient reprend le dessus et je viens me coller à son torse avec un petit soupir de contentement. Je n'ai pas conscience de mes mouvements, mais les sensations sont agréables et me tirent peu à peu de mon coma. J'entends mon prénom. Enfin non, le surnom qu'il me donne. Ça réveille mes sens au fur et à mesure, je sens mon corps se réchauffer et je passe doucement le dessus de mon pied contre sa jambe. Mais mon corps est pris de petites décharges quand je sens sa peau couvrir ma chute de reins. « hm, » que je grogne une fois de plus ce matin. Ma main se fait plus aventurière et je l'arrête contre sa hanche, avec juste le bout de mes doigts passés sous l'élastique de son bas de pyjama. « J'ai envie de toi. » J'ouvre les yeux en me rendant compte de ce qui vient de passer mes lèvres. Oh. C'est pas comme ça qu'on reste sage, Rylie.

We got each other's back — Me réinstallant dans le lit, je pensais qu'on allait simplement dormir. Simplement joindre nos deux sommeils à Morphée. Ouais, c'était ça dans l'idée. Je n'avais pas prévu que son corps vienne se coller au mien, que ses doigts viennent toucher ma peau. Ouais, ça me rendait complètement fou en fait. Et si au début je laissais faire, je finissais par lui adresser un mot. Son prénom. Enfin, son deuxième prénom, celui que j'utilisais tout le temps pour m'adresser à elle. Ouais, et par la même occasion, ma main venait toucher sa peau, sa chute de reins pour être plus précis. Caressant doucement son épiderme, je ne me doutais pas que ça allait l'éveiller dans tous les sens du terme. Son grognement commençait à me rendre tout chose et c'était encore pire quand je sentais ses mains venir s'aventurer dans mon pyjama. Enfin, pas réellement mais presque. Elle avait glissé ses doigts, les stoppant juste sous l'élastique, au niveau de ma hanche. La savoir si proche de mon entrejambe, bien plus qu'elle a pu l'être au cours de ces dernières nuits. Ouais, ça me faisait quelque chose, ça bouillonnait en moi. Les papillons faisaient leurs arrivées, la chaleur également. Les battements cardiaques toujours un peu plus rapides que la normale. “Nox.” soupirais-je, les yeux fermés. On ne devait pas, on ne devait clairement pas. Mais c'était si tentant, après tout on avait passé une super nuit la dernière fois et je n'étais pas contre recommencer. Mais le chien était là et ... Et quoi ? Qu'est-ce qui empêchait deux adultes consentants à coucher ensemble ? Rien. Techniquement rien. Bordel que j'en ai envie. Trois jours que je me retiens, trois jours que je fais en sorte de ne pas déraper mais c'était trop dur de résister là. Trop dur et je cédais à la tentation. Ma main venait se glisser sous son short, se plaçant sur une de ses fesses afin de l'attirer un peu plus contre moi. L'idée de la savoir à califourchon sur moi était plus qu'excitante d'ailleurs mais je me contentais de l'attirer et voir comment elle réagirait. “Fais toi plaisir” répondais-je simplement, comme si j'étais un objet dont elle pouvait se servir à sa guise.

Oh darling, please stand by me — Je n'ai pas la moindre idée de pourquoi on se retient de faire quoi que ce soit avec Pluton. En tout cas là, pressée contre un corps chaud dans ce que je crois être mes rêves, mon esprit s'échauffe et se somme tout seul de se réveiller pour passer à l'acte avec mon colocataire éphémère. En plus dans mes rêveries, je sens le corps masculin qui me rend mon affection soudaine et me presse contre lui en venant effleurer ma chute de reins du bout de ses doigts. Vraiment, je ne comprends pas. Je suis tellement en manque que j'en viens à en faire des rêves érotiques ? Mais c'est pathétique, il va vraiment falloir que je recommence à sortir. Ou que je cède, une bonne fois pour toutes. Après tout, on a déjà couché ensemble, je l'ai déjà vu nu - plusieurs fois -, alors qu'est-ce qui me retient ? Peut-être le fait que j'aurai trop l'impression qu'on est un couple si je couche avec lui et que je reste plusieurs jours dans son lit à la suite de ça. Et j'ai besoin de cette compagnie, en ce moment. J'étais pas prête à mettre ça en péril pour du sexe. Oui, j'étais. Parce que là, tout s'embrouille et quand je me rends compte que je viens de lui annoncer de vive voix que j'ai envie de lui, mes bonnes résolutions s'envolent. Il y a encore le mince espoir qu'il me repousse, mais il meurt rapidement quand je sens sa main se faufiler sous mon short. Mon corps, jusqu'à présent figé contre lui, se détend et je sens le tourbillon faire fureur dans le bas de mon ventre. Je comprends aussitôt ce que ses gestes insinuent et la seconde suivante, mes jambes sont de chaque côté de son corps, et je me retrouve ainsi à califourchon sur Pluton. A partir de là, il n'y a plus de marche arrière envisageable. Mes yeux fraîchement ouverts s'ancrent aux siens et mes doigts jouent quelques secondes avec ses cheveux, un petit sourire ravi sur les lèvres. « Pas de regrets ? » que je lui demande quand même par acquis de conscience, le sommeil étant encore omniprésent dans ma voix rauque. Mais avant qu'il ne me réponde, je lui vole quand même un baiser. Ça ne changera rien, même s'il décide de faire machine arrière, c'est innocent. Enfin... ouais. Je l'embrasse avec envie pendant de longues secondes, mordillant sa lèvre inférieure doucement avant de me redresser pour l'interroger du regard.