J'étais dans la merde, vraiment dans la merde. J'avais passée quelques jours à Hawaï avec Abel et on s'était bien amusé. J'avais volée la carte de crédit de mon frère et on avait utilisé cette dernière pour payer le voyage, incluant aussi d'autres achats. J'avais payée ma drogue avec ses billets et Abel avait acheté des poupées gonflables qu'il avait ensuite faites livrer chez mon frère, histoire de le remercier pour sa carte. On avait foutu le bordel avec son fric pendant deux jours, jusqu'à ce qu'on nous avertisse que la carte était bloquée. Notre délire avait pris fin, fallait qu'on revienne à Boston. Ma colocataire m'avait prévenue que des flics étaient passés à l'appart ce soir, qu'ils me cherchaient. J'savais pourquoi ils me cherchaient, Abélard n'avait pas perdu de temps. Ça m'étonnait pas qu'il ait pété un câble, en utilisant son statut de prince pour porter plainte. D'ailleurs, ça me frustrait qu'il sache que c'était moi. J'savais pas où aller, je voulais pas impliquer Jules là-dedans, j'appréhendais sa réaction. Il allait m'engueuler, me faire la morale et j'avais pas envie. J'essayais de contacter Adriel mais il répondait pas à mes appels ni à mes sms. Puis, j'avais pensée à Wade. Je lui avais envoyée un sms pour lui expliquer un peu le bordel dans lequel je me trouvais et il acceptait de m'accueillir chez lui pour la nuit. J'arrivais chez lui avec 20 minutes de retard et tambourinais à sa porte plusieurs fois, énervée qu'il n'ouvre pas. Je réalisais au bout d'un moment qu'il n'habitait pu ici, putain. Je quittais rapidement les lieux et je me dirigeais vers le bon appartement, du moins j'espérais que c'était le bon celui-là. J'avais fumée, j'étais pas douée pour retrouver mon chemin. Finalement, je reconnaissais l'immeuble où Wade habitait désormais. J'entrais à l'intérieur et parcourais le couloir, jusqu'à ce que j'arrive devant la porte de son appart. Je tambourinais une fois de plus avec mon poing comme si ma vie en dépendait. C'était le cas, puisque j'étais recherchée. « Wade! Ouvre putain! » Disais-je en continuant de frapper comme une dingue. J'oubliais que j'avais 45 minutes de retard, c'tait pas important ça.   

Aujourd'hui je bossais pas, et je n'avais pas Juliet à garder. Rien de prévu non plus pour ce soir, soirée tranquille en perspective quoi. Et ça me faisait presque bizarre pour le coup quand on voyait comment j'arrêtai pas en ce moment. Du coup, au lieu d'en profiter pour avancer sur mes cours, j'avais fait un peu de guitare, avant de finalement l'abandonner pour la play. Et à partir de là.. On m'avait perdu. J'étais justement en train de jouer quand j'avais reçu le sms d'Agathe. Sur le coup, j'avais louché sur mon téléphone, me demandant bien ce qu'elle avait pu foutre, encore. Et puis elle m'avait donné un coup de stress aussi j'devais avouer. Mais quand elle m'avait expliqué qu'elle avait piqué la carte de crédit d'Abélard, j'avais tout simplement éclaté de rire.  Putain mais elle vendait du rêve c'te meuf quoi. Bien évidemment, j'avais accepté de l'héberger. Et même si elle avait fait quelque chose de plus grave, je l'aurais hébergé quand même parce que c'était comme ça entre Mather. Et puis, j'avais suffisamment traîné moi même dans des histoires de merde pour pouvoir naturellement héberger une pote qui avec les flics au cul. Après avoir rapidement jeté un coup d'oeil à l'appart', histoire que ça soit pas trop le bordel et de m'assurer que j'avais des bières dans le frigo, j'étais retourné à mon jeu, non sans jeter des coups d'oeils régulièrement à mon téléphone. Et le truc, c'est qu'Agathe était anormalement longue pour le coup. Elle foutait quoi putain ? Au bout d'un moment, je commençai vraiment à stresser, me demandant si elle avait pas des ennuis. J'étais parti pisser quand d'un coup, ça tambourinait à mort à ma porte, me faisant limite sursauter. Je reconnaissais dessuite la voix d'Agathe, et c'est en panique après avoir à peine remonté ma braguette que je me ruais vers la porte d'entrée pour lui ouvrir. Quoi qu'est-ce qu'il se passe ?! m'exclamai-je en ouvrant la porte d'un seul coup, la ceinture de mon jeans défaite pendant dans le vide.

Je pouvais pas rentrer chez moi, ni aller à la Mather House, en gros je devais éviter les endroits que je fréquentais quotidiennement. Parce que Abélard connaissait à peu près tous les endroits où j'avais l'habitude de traîner, ensuite il y avait Frank qui avait été engagé par mes parents pour qu'il puisse me suivre partout. Je détestais le fait qu'il puisse surveiller mes moindres faits et gestes, mes parents comprenaient toujours pas que j'avais choisi de me désolidariser d'eux? Ça me saoulait. Et il y avait les flics. Je n'étais pas à ma première merde, donc évidemment qu'ils me connaissaient et de plus, j'avais fraudée la carte de mon frère, j'étais sur les nerfs. Je commençais à me rapprocher de Wade, l'appréciant de plus en plus et c'était pas dans mes habitudes de demander de l'aide quand j'en avais de besoin. J'étais trop orgueilleuse par rapport à ça, j'étais capable de me débrouiller comme une grande fille. Sauf que je me souvenais lorsque Wade m'avait dit qu'il était là si le problème persistait avec un client du bar, j'avais compris que je pouvais compter sur lui. Apparemment, il avait lui aussi eu des problèmes par le passé avec les flics, du coup ça me rassurait un peu. Il comprenait la situation. Je me perdais en chemin en voulant me rendre chez Wade et finalement, c'était avec des minutes de retard que je débarquais devant la porte de son appartement. J'espérais que c'était le bon numéro de porte et le bon immeuble. J'étais stressée et l'effet du joint n'arrangeait pas les choses. Je tambourinais à sa porte, je continuais jusqu'à ce qu'il finisse par ouvrir la porte d'un seul coup. Il me demandait qu'est-ce qu'il se passait et je pouvais voir dans son visage qu'il était paniqué. Je me faufilais dans son appartement et manquait de trébucher dans la précipitation. « J'croyais que.. Que tu n'étais pas là ou que c'était pas le bon appart'. » Répondais-je en essayant de retrouver mon souffle. Fallait que je me calme. « J'sais pas si on m'a suivi jusqu'ici! » Disais-je, en remarquant que sa ceinture était défaite et pendait dans le vide. « J'ai débarquée au mauvais moment ou quoi? » Demandais-je en relevant ma tête vers lui. 

Le son de la voix d'Agathe me faisait carrément flipper pour le coup. Je sentais sa panique d'ici, et c'est sans réfléchir davantage que j'avais ouvert la porte à la volée pour voir ce qu'il se passait. Et à peine avais-je ouvert que celle-ci se faufilait à l'intérieur, le souffle court. Tu t'es trompée d'appart ? demandai-je, avant d'me dire que ouais en fait, elle avait sûrement du zapper que j'avais déménagé. J'lui avais filé la nouvelle adresse l'autre fois pour le boulot comme on covoiturait souvent ensemble, mais elle avait sûrement zappé. Par précaution, je jetais un coup d’œil dans le couloir, voir si personne n'y était, avant de refermer la porte et de la verrouiller. Au cas où. Je me tournais vers elle, la regardant reprendre ses esprit et quand mon regard croisait le sien, je voyais bien à ses yeux qu'elle avait pris un truc. Elle était défoncée, ça se voyait à des kilomètres. Elle me donnait envie de fumer putain. Je la détaillais du regard malgré moi, essayant une fois de plus de virer de mon esprit le fait qu'à chaque fois que je la voyais, je pensais à cette soirée où on s'était envoyé en l'air au bar après le service. Putain. On avait décidé de rester pote, et c'était très bien comme ça. Sauf qu'au fond même si j'essayais de le prendre à la cool, genre "hey on a baisé c'tait fun et basta", je ne faisais que penser à ça. A sa remarque je reprenais mes esprits, baissant soudain les yeux sur mon pantalon, me rappelant à peine que dans la précipitation, j'avais tout laissé comme ça. Ah, non dis-je avant de sourire malgré moi. J'étais en train de pisser. Et vu que tu tapais comme une folle j'ai fait au plus vite dis-je en attrapant ma ceinture pour la fermer correctement. Bon ben.. fais comme chez toi hein. Tu veux une bière ? demandai-je en ouvrant le frigo, connaissant sa réponse d'avance.

Je me faufilais à l'intérieur de son appartement et j'appuyais mon dos contre le mur, comme ça j'étais certaine que personne ne me verrait. J'étais défoncée, j'avais eu l'impression qu'on me suivait. Du moins, j'en savais rien. Tout ce que je savais à l'instant c'était que j'étais dans la merde, comme toujours. J'avais oubliée que Wade avait déménagé, du coup j'étais revenue sur mes pas et j'avais fait travailler mes méninges afin de retrouver mon chemin et le sens de l'orientation. Je faisais un signe de la tête pour répondre que ouais, je m'étais trompée d'appart. Wade jetait un coup d'oeil dans le couloir et il refermait la porte, en la verrouillant. Il devait y avoir personne dans ce cas. Il se tournait vers moi et nos regards se croisaient. Il n'y avait pas de malaise, même si on restait là en silence. Je gardais mes yeux rivés sur lui et j'écoutais aussi les bruits dans le couloir, fallait vraiment que je me calme. Parce qu'ici je craignais rien mais je pouvais pas m'empêcher de paniquer. On avait couchés ensemble au bar après notre service et même si je faisais tout pour ne pas y penser, c'était plus fort que moi. On avait convenu que c'était mieux si on restait pote et jusque-là, on respectait l'entente. On en parlait jamais, on ne faisait comme si de rien n'était et j'crois qu'on n'assumait pas en fait. La dernière fois je m'étais retrouvée à devoir séparer deux mecs qui se tapaient dessus parce que l'un n'avait pas supporté de me voir en train d'embrasser un autre. J'avais pas envie que ça soit la même avec Wade, bref. C'était mieux qu'on soit que pote, qu'on agisse comme pote et c'est tout. Wade reprenait ses esprits en baissant son regard vers la ceinture de son pantalon. Je haussais un sourcil en écoutant ses explications. « Ouais c'est ça. J'vais faire comme si je te croyais. Et je suis pas une folle. » Disais-je en me dirigeant vers son canapé. Il me disait de faire comme chez moi, me proposant une bière au passage. « Deux bières pour moi. » Répondais-je en m'asseyant, une pour mon besoin personnel et l'autre pour me calmer. J'exagérais pas, du tout.   

Bon ok, c'est vrai que ça pouvait paraître étrange que je lui ouvre la porte la braguette ouverte, comme si elle m'interrompait en pleine action, mais la vérité c'est que je m'étais vraiment grouillé quand je l'avais entendue m'appeler en gueulant à moitié. Quoi ? répondis-je avec un sourire en la voyant hausser un sourcil, apparemment convaincue que je lui racontais une connerie. C'est la vérité, j'vais pas me branler juste avant que t'arrives.. dis-je le plus naturellement du monde, comme si on parlait de la pluie et du beau temps. Puis après avoir remis mon pantalon en place dirons-nous, je me dirigeais vers la cuisine qui donnait sur le salon pour aller nous chercher deux bière, lui glissant de faire comme chez elle, histoire qu'elle se mette à l'aise. Pas de chichi entre nous, c'est bon quoi. Toujours dans l'abus.. commentai-je pour la taquiner, alors qu'en réalité, je choppais directement quatre bières, me préparant déjà pour la seconde moi aussi. Je revenais dans le salon, m'installant dans le fauteuil juste à côté du canapé alors que je lui décapsulai sa bière, puis la mienne. Bon du coup, pourquoi t'as pris la carte bancaire de ton frère chéri ? demandai-je avec ironie tout en sortant une clope de mon paquet, le tendant à Agathe pour lui proposer de se servir. Parce que bon, autant dire que je ne portais pas vraiment Abélard dans mon cœur. J'avais pris un malin plaisir la dernière fois aux enchères à miser pour Ariana juste sous son nez, et forcément, savoir que sa propre sœur lui faisait de la merde me plaisait plutôt pas mal. T'as mangé au fait ? demandai-je en allumant ma clope, prenant une première taffe.

Il se tenait devant moi avec la ceinture de son jeans défaite et la braguette ouverte. Je l'avais interrompue en pleine action, genre j'avais débarquée au mauvais moment. Ses explications me faisait marrer et surtout, elles me laissaient incrédule. Il était allé pisser et avait oublié d'attacher sa ceinture? C'était clair qu'il me disait des conneries, puis il continuait de sourire en se justifiant une fois de plus. « Te gêne pas surtout, si je te fais de l'effet alors profites-en.. » Disais-je en le taquinant, puis je m'en foutais des sous-entendus. On était resté pote, j'allais donc continuer à lui dire des conneries comme si de rien n'était. On avait couché ensemble mais ça n'allait rien changer entre nous. Il se dirigeait vers la cuisine, tandis que moi je prenais la direction du salon qui donnait sur la cuisine. Je venais m'asseoir sur son canapé, souriant alors qu'il commentait mes consommations. « Y'a pas que moi semblerait-il! » Lâchais-je en le voyant revenir avec quatre bières, ce sale gosse. Wade s'installait dans le fauteuil à côté du canapé, décapsulant nos bières et me tendait la mienne ensuite. Je prenais ma bière, en frôlant ses doigts et mon ami passait directement aux choses sérieuses en me questionnant sur cette histoire de carte bancaire. Je grimaçais en entendant frère chéri, je le détestais Abélard ouais. « Parce qu'il me fait chier. Il a toujours voulu que j'sois comme lui, comme eux. Du coup, j'ai fait travailler mes méninges et j'ai fait les choses.. à ma façon. » Répondais-je en étant brève. C'était parti d'un délire avec Abel qui voulait m'emmener en voyage et on avait pas le fric. Ça expliquait le pourquoi j'avais volée la carte bancaire de mon frère. Et je m'étais vengée en même temps, en partie à cause de son attitude au bar la dernière fois. Wade me tendait son paquet de clope et j'étirais mon bras afin d'en prendre une. Il allumait la sienne et je lui faisais signe de me passer le briquet. « Non, j'ai faim. Tu vas nous préparer un truc? » Demandais-je en buvant ma bière, je craignais quand c'était question de faire à manger.    

Te gêne pas surtout, si je te fais de l'effet alors profites-en.. Je me pinçai les lèvres, empêchant le sourire en coin qui naissait sur mes lèvres d'y prendre place, tout en me passant maladroitement la main sur la nuque parce que.. ouais, clairement, cette phrase n'était pas sans sous entendus. Même si on s'en était balancé pas mal déjà à la soirée d'Alexys mais cette fois, le contexte était différent puisque qu'on se retrouvait seuls chez moi. Parce qu'en réalité, ouais, elle me faisait de l'effet, c'est clair. J'arrivais pas à virer de ma tête ce qu'il c'était passé entre elle et moi. Même si j'faisais genre que je m'en foutais. Prends pas tes rêves pour la réalité.. glissai-je l'air amusé, histoire de détourner le tout par le jeu. Puis j'étais allé nous chercher des bières, avant d'aller la rejoindre au salon où je m'étais installé dans le fauteuil juste à côté d'elle. Elle frôlait mes doigts en attrapant la bière que je lui tendais, et j'essayais d'ignorer cette espèce de tension qui gagnait mon corps l'espace d'un instant. Je souriais légèrement en l'entendant parler du coup de merde qu'elle semblait avoir fait à Abélard, tirant sur ma clope. Au moins il te cassera peut-être plus les couilles au boulot dis-je plus sérieusement, me rappelant de la dernière fois où elle m'avait dit qu'il avait pété un cable en la trouvant là bas. Ce que ce mec pouvait être con putain. Je le supportais pas, c'en était même physique. Je l'avais clairement dans le collimateur, et tout était bon de mon côté pour le faire chier. Il s'appelle reviens dis-je comme un gamin en faisant passer mon briquet à Agathe pour qu'elle allume sa clope à son tour. Puis j'lui demandais si elle avait mangé, vu qu'elle avait l'air d'avoir plus ou moins pris ses jambes à son coup. Et bingo, elle n'avait rien avalé de la soirée. Et moi non plus au final, tellement j'avais été pris dans mon jeu. Ouais ça marche, j'préfère pas te laisser les fourneaux, encore trop de risques d'empoisonnements dis-je avec un léger sourire pour la taquiner. J'me levais, clope au bec, et j'ouvrais le frigo pour voir ce qu'il y avait dedans. Je prenais les restes de pâtes au légumes que j'avais fait la veille pour les lancer à réchauffer.

Est-ce que je faisais exprès d'utiliser des sous-entendus? J'crois pas non, c'était lui qui était venu ouvrir la porte comme ça, c'était normal que je le taquine un peu. Je lui disais qu'il pouvait en profiter si je lui faisais de l'effet, ça me dérangeait pas quoi. J'voyais pas de meuf dans son appartement, du coup soit il disait la vérité ou soit j'avais raison. Dans les deux cas, j'étais trop sur les nerfs et défoncée pour comprendre quoi que ce soit. Je remarquais pas qu'il passait sa main sur sa nuque en se pinçant les lèvres pour retenir un sourire. Je lui jetais un regard amusé alors qu'il me disait que je devais pas confondre rêves et réalité, je levais les yeux au ciel malgré moi. Je prenais place dans le canapé, Wade dans le fauteuil à côté de moi. Mes doigts frôlaient les siens en attrapant la bière qu'il me tendait et j'avais pas fait exprès. On commençait à discuter de mon frère et à ce que j'avais fait, ou plutôt à la raison qui m'avait poussée à le faire. C'était pas seulement une question de guerre entre la Eliot House et la Mather House, je m'étais jamais entendue avec mes deux frères, en particulier avec Abélard. Il avait déjà tabassé un paparazzi à l'époque parce que selon lui, le gars me matait. Il avait mal agi avec Rhia, il m'avait accusé d'avoir foutue un téléphone dans sa voiture, il m'insultait dès qu'il n'était pas d'accord avec les choix qui concernaient ma vie. Puis, il acceptait très mal le fait que j'avais choisi de renier ma famille et tout ce qui venait avec. La liste était longue. « Ça se voit que tu ne le connais pas. Maintenant qu'il sait où je bosse, il va venir plus souvent et ça ne sera pas pour boire quelques verres. Il ne viendra pas seulement pour la carte.. » Disais-je, en ne faisant pas vraiment attention au ton plus sérieux de Wade. J'avais échangée des sms avec Cole, ce dernier m'avait insulté de chienne et c'était parti en couille, je l'avais menacée. Il allait probablement en parler à Abélard, si ce n'était pas déjà fait et il se ramènerait au bar pour faire son numéro de mec vénère contre sa soeur. Wade était en train de fumer sa clope et je lui faisais signe de me passer le briquet pour que je puisse allumer ma cigarette. Je souriais lorsqu'il me disait que son briquet s'appelait reviens. « J'en ai suffisamment chez moi. » Lâchais-je en allumant ma clope et je prenais une taffe. Wade me demandait si j'avais mangée et c'tait pas le cas. Il rajoutait qu'il ne préférait pas me laisser les fourneaux, au cas où j'voudrais l'empoisonner. Je repensais à la soirée au bar où on s'était taquinés à ce sujet.. jusqu'à ce qu'on finisse par s'embrasser et coucher ensemble. Je buvais quelques gorgées de ma bière histoire de chasser ça de ma tête. « Pourquoi t'as déménagé ici? Tu me l'as jamais dit. » Demandais-je en tournant ma tête vers lui, alors qu'il réchauffait notre repas.    

Je comprenais tellement Agathe pour le coup. Avoir Abélard et Hadès en tant que frères ? L'enfer sur terre quoi. Pour ma part, je me coltinais un bon cas aussi avec Cole, mais ce n'était pas la même chose. Ce pauvre type n'était rien pour moi, il n'avait jamais fait partie de ma vie, et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer. Agathe elle avait grandi avec ses frères. Et c'était même hallucinant par moment devoir à quel point ils pouvaient être différents. Et tant mieux. Si les deux jumeaux étaient deux merde à mes yeux, Agathe n'avait vraiment rien à voir avec eux. Qu'il vienne, je l'accueillerai avec plaisir dis-je en réponse à ses mots. Ce connard m'avait clairement cherché à la soirée Rubi-X cube en chauffant Briony juste sous mon nez. Sans parler de leur numéro à tous les deux au club de musique. Ouais, autant dire qu'en ce moment, j'avais les poings qui me démangeaient quand je les croisais. Et puis surtout, j'avais pas envie qu'il emmerde Agathe. On se prenait chacun une clope, et je lui passais mon briquet tout en lui faisant une remarque comme quoi il s'appelait revient. J'le disais plus par humour qu'autre chose mais en réalité, j'y tenais vraiment à ce briquet. C'était Bri qui me l'avait offert il y a longtemps. Finalement, je me dirigeais vers la cuisine pour nous faire chauffer un truc pour manger, vu qu'elle n'avait rien avalé et moi non plus. Et puis, ça lui permettrait de se poser un peu aussi, vu qu'elle avait l'air vraiment stressée. Quand on y pensait, c'était vraiment un enfoiré son frère d'avoir appelé les flics putain. Je mettais le repas à chauffer, puis je me rapprochais à nouveau d'aller, m'adossant légèrement au bar en fumant ma clope, tout en buvant ma bière. C'était mon appart' à la base dis-je en réponse à sa question. Quand j'étais avec Briony, mon ex, je lui ai proposé de venir habiter ici avec moi. Puis quand je l'ai quittée en octobre, je suis parti. Sauf qu'elle a eu des soucis au boulot et.. elle pouvait plus payer un appart comme celui-là. Du coup quand elle l'a libéré j'ai voulu m'y installer à nouveau dis-je en haussant légèrement les épaules. En vérité, ça me faisait bizarre parfois de me retrouver tout seul dans cet appart après y avoir passé plusieurs mois avec Briony. J'avais tellement de souvenirs entre ces murs.. Mais pour autant, je m'y sentais bien.